

Le 16 mai 1887 don Bosco célébra la
messe dans l’église du Sacré-Cœur de Rome et comprit que ses derniers jours
étaient arrivés: son corps n’en
pouvait
plus. Il rentra à Turin et célébra sa dernière messe le 3 décembre 1887. Le 7
décembre Mgr Cagliero était à l’Oratoire, arrivant d’Amérique. Le 17 décembre
don Bosco confessa encore, mais pour la dernière fois, une trentaine de
pénitents, ses élèves. Partout on priait pour lui; partout on adorait longuement
le Saint Sacrement exposé.
Le 23 décembre, l’abbé Giacomelli,
son confesseur arriva. Don Bosco et lui avaient été ensemble au séminaire. Ils
se rappelèrent quelques souvenirs. En 1885 don Bosco lui avait dit: “Ne
tremble pas cher ami, ne sais-tu pas que c’est toi qui dois assister don Bosco à
ses derniers moments?”
Le lendemain Mgr Cagliero lui
administra l’Extrême-onction. Puis quelques jours passèrent; don Bosco restait
incroyablement lucide malgré ses souffrances. À ses “enfants” il donna un
dernier conseil:
― Du haut de la chaire, insistez
sur la fréquente communion et la dévotion à la Sainte Vierge.
Le 29 janvier don Bosco fit sa
dernière communion. Le 31 janvier 1888 don Bosco expirait: il avait 72 ans, 5
mois et quinze jours.
Quelques semaines avant de mourir,
le 9 décembre 1887, don Bosco confia à don Viglietti, comme en réponse à une
demande de l’évêque de Liège:
― Paroles littérales que la
Vierge immaculée qui m’est apparue cette nuit m’a dites: ‘Il plaît à Dieu et à
la bienheureuse Vierge Marie que les fils de saint François de Sales aillent
ouvrir une maison à Liège, en l’honneur du très Saint Sacrement. Là Jésus a
commencé d’être publiquement glorifié, et là aussi les Salésiens devront
travailler à étendre cette glorification dans toutes leurs maisons, et
particulièrement parmi la foule de jeunes qui leur seront confiés...
Puis, quelques jours plus tard, il
demanda à Mgr Cagliero :
― Tu diras au Saint Père ce qui
jusqu’à présent a été tenu comme un secret: la Congrégation et les Salésiens ont
pour but spécial de soutenir l’autorité du Saint Siège, partout où ils se
trouvent, partout où ils travaillent...
Propagez la dévotion à la très
sainte Vierge Marie dans la Terre de Feu. Si vous saviez combien d’âmes Marie
Auxiliatrice veut gagner au ciel par le moyen des Salésiens !
Prends à cœur la Congrégation,
aide les autres supérieurs en tout ce que tu pourras... Ceux qui désirent
obtenir des grâces de Marie Auxiliatrice, qu’ils aident nos missions, et ils
sont sûrs de les obtenir.”
Don Bosco avait expressément
demandé que le Conseil supérieur des Salésiens se réunisse immédiatement après
sa mort. Mais, en attendant, il
avait
écrit son testament contenant des éléments très importants; parmi ces éléments,
on peut noter les quelques points qui suivent :
“Avant de partir pour mon
éternité, je dois m’acquitter envers vous d’un certain nombre de devoirs et
apaiser ainsi un vif désir de mon cœur.
Avant tout, je vous remercie
avec la plus vive affection de mon âme, de l’obéissance que vous avez eue envers
moi et de tout le travail que vous avez accompli pour soutenir et développer
notre Congrégation...
Veillez et faites en sorte que
ni l’amour du monde ni l’affection pour vos parents ni le désir d’une vie plus
aisée ne vous amènent à la grande folie de profaner les saints vœux et de trahir
ainsi la profession religieuse par laquelle nous nous sommes consacrés au
Seigneur...
À partir du moment où commencera
d’apparaître le bien-être sur la personne, dans les chambres ou dans les
maisons, à ce moment même commencera la décadence de notre Congrégation...
Qu’on
remarque, qu’on dise et qu’on prêche toujours que Marie Auxiliatrice a obtenu
toujours des grâces particulières et même miraculeuses à ceux qui contribuent à
l’éducation chrétienne de la jeunesse en danger par leurs œuvres, leurs
conseils, leur bon exemple, ou simplement par la prière...
La sainte Vierge Marie
continuera certainement à protéger notre Congrégation et les œuvres salésiennes
si nous continuons à avoir confiance en elle et si nous continuons à promouvoir
son culte. Que ses fêtes et spécialement ses solennités, ses neuvaines, ses
triduums, le mois qui lui est consacré, soient toujours inculqués avec ferveur,
en public et en privé; qu’on diffuse opuscules, livres, médailles, images, qu’on
publie ou simplement raconte les grâces et les bénédictions que cette céleste
bienfaitrice accorde à chaque instant à l’humanité souffrante.
Voici deux sources de grâces
pour nous. Profiter de toutes les occasions favorables pour inculquer à nos
jeunes élèves d’honorer Marie en s’approchant des sacrement ou au moins, en
accomplissant quelque acte de piété. La participation attentive à la sainte
messe, la visite à Jésus au saint Sacrement, la fréquente communion
sacramentelle ou au moins spirituelle, sont des actes qui plaisent énormément à
Marie et des moyens puissants d’obtenir des grâces particulières.”
Et
voici des recommandations destinées aux Coopérateurs (publiées dans le Bulletin
Salésien français de janvier 1888.
“Si nous voulons faire prospérer
nos intérêts spirituels et matérielles, préoccupons-nous, avant tout, de faire
prospérer les intérêts de Dieu, et travaillons au bien spirituel et moral de
notre prochain par le moyen de l’aumône.
Si vous voulez obtenir plus
facilement quelque grâce, faites vous-même de la grâce, c’est-à-dire l’aumône,
aux autres, avant que Dieu ou la Vierge ne vous la fassent. Donnez, et l’on vous
donnera.
Au moyen des œuvres de charité
nous fermons les portes de l’enfer et nous ouvrons celles du paradis.
Je recommande à votre charité
toutes les œuvres que Dieu a daigné me confier au cours de presque cinquante
années. Je vous recommande l’éducation chrétienne de la jeunesse, les vocations
à l’état ecclésiastique et les missions étrangères.
Mais, de façon toute
particulière je vous recommande de vous préoccuper des jeunes pauvres et
abandonnés qui furent toujours la part la plus chère de mon cœur sur la terre et
qui, par les mérites de Notre Seigneur Jésus-Christ seront, je l’espère, ma
couronne et ma joie dans le ciel.”

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