03
L'Apocalypse de saint Jean
Dans son
Apocalypse, saint Jean rappellera, à de nombreuses reprises,
les vérités essentielles concernant les actions démoniaques
contre les hommes. Mais Dieu est déjà vainqueur:
"Ne crains
point; je suis le Premier et le Dernier, et le Vivant; j'ai
été mort, et voici que je suis vivant aux siècles des
siècles; je tiens les clefs de la mort et de l'enfer."
(Ap.. 1,18 et 19)
Après une telle
affirmation, Dieu demande à saint Jean d'écrire à plusieurs
Églises qu'il connaissait bien. À l'Église de Smyrne Jean
écrit: "Voici ce que dit le Premier et le Dernier, Celui
qui était mort et qui a repris vie. Je connais ta
tribulation et ta pauvreté, -mais tu es riche- et les
insultes de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais
bien une synagogue de Satan. Ne crains rien de ce que
tu auras à souffrir. Voici que le diable va jeter
quelques-uns de vous en prison, afin que vous soyez mis à
l'épreuve, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois
fidèle jusqu'à la mort et je te donnerai la couronne de la
vie."
ET à l'ange de
l'Église de Pergame: "Voici ce que dit Celui qui a le
glaive aigu à deux tranchants. Je sais où tu habites: là où
se trouve le trône de Satan; mais tu es fermement
attaché à mon nom, et tu n'as point renié ta foi, même en
ces jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été mis à mort
chez vous, où Satan habite." (Ap. 2, 8 à 13)
Satan ne se
lasse pas d'attaquer les jeunes Églises. Aussi Jean
avertit-il l'Église de Philadelphie: "Voici ce que dit
le saint, le Véritable, Celui qui a la clef de David, Celui
qui ouvre et personne ne ferme, qui ferme et personne
n'ouvre. Je connais tes œuvres. Voici que j'ai mis devant
toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer, parce
que tu as peu de puissance, que tu as gardé ma parole et que
tu n'as point renié mon nom. Voici que je te donne
quelques-uns de la synagogue de Satan, qui se disent
Juifs, et ne le sont point, mais ils mentent; voici, je les
ferai venir se prosterner à tes pieds, et ils connaîtront
que je t'ai aimé." (Ap. 3, 8 à 9)
Jean est
bientôt "ravi en esprit" pour "voir ce qui doit arriver
dans la suite." Il voit le trône de Dieu et tous les
saints qui l'entourent. Mais l'Agneau de Dieu sera le seul
jugé digne de rompre les sceaux et d'ouvrir le Livre que
tient, dans sa main droite, Celui qui est assis sur le
trône. De ce Livre sortent quelques chevaux dont
quelques-uns sont porteurs de malheurs: "Et quand il eut
ouvert le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième
animal qui disait: 'Viens!' Et je vis paraître un cheval de
couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la Mort, et
l'Enfer le suivait. On leur donna pouvoir sur la
quatrième partie de la terre, pour faire tuer par l'épée,
par la famine, par la mortalité et par les bêtes féroces de
la terre." (Ap. 6, 7 et 8)
Les malheurs
tombent sur la terre. Ceux qui les envoient sont des démons:
"Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux préparés
pour le combat; elles avaient sur la tête comme des
couronnes d'or; leurs visages étaient comme des visages
d'hommes, leurs cheveux comme des cheveux de femmes, et
leurs dents comme des dents de lions. Elles avaient des
cuirasses comme des cuirasses de fer, et le bruit de leurs
ailes était comme un bruit de chars à plusieurs chevaux qui
courent au combat. Elles ont des queues semblables à des
scorpions, et des aiguillons, et c'est dans leurs queues
qu'est le pouvoir de faire du mal aux hommes durant cinq
mois. Elles ont à leur tête, comme roi, l'ange de l'abîme
qui se nomme en hébreu Abaddon, en grec Apollyon." (Ap.
9, 7 à 11)
Deux témoins
doivent prophétiser: "Ceux-ci sont les deux oliviers et
les deux candélabres qui sont dressés en présence du
Seigneur de la terre... Ils ont la puissance de fermer le
ciel pour empêcher la pluie de tomber durant les jours de
leur prédication; et ils ont pouvoir sur les eaux pour les
changer en sang, et pour frapper la terre de toutes sortes
de plaies, autant de fois qu'ils le voudront. Et quand ils
auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de
l'abîme leur fera la guerre, les vaincra et les tuera; et
leurs cadavres resteront gisant sur la place de la grande
ville, qui est appelée en langage figuré Sodome et Égypte,
là même où leur Seigneur a été crucifié." (Ap. 11, 3 à
7)
Jean raconte
ensuite la vision de la femme en train d'enfanter: "Puis
il parut dans le ciel un grand signe: une femme revêtue du
soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze
étoiles sur sa tête. Elle était enceinte, et elle criait,
dans le travail et les douleurs de l'enfantement. Un autre
signe parut encore dans le ciel: tout à coup on vit un
grand dragon rouge ayant sept têtes et dix cornes, et
sur ses têtes, sept diadèmes; de sa queue, il entraînait le
tiers des étoiles du ciel, et il les jeta sur la terre. Puis
le dragon se dressa devant la femme qui allait
enfanter afin de dévorer son enfant, dès qu'elle l'aurait
mis au monde.
Or, elle
donna le jour à un enfant mâle... et son enfant fût enlevé
auprès de Dieu et auprès de son trône, et la femme s'enfuit
au désert, où Dieu lui avait préparé une retraite, afin
qu'elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante
jours. Et il y eut un combat dans le ciel: Michel et ses
anges combattaient contre le dragon; et le dragon
et ses anges combattaient; mais ils ne purent vaincre, et
leur place même ne se trouva plus dans le ciel. Et il fût
précipité, le grand dragon, le
serpent ancien, celui qui est appelé le diable et
Satan, le séducteur de toute la terre, il fût précipité
sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.
Et
j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait:
'Maintenant le salut, la puissance et l'empire sont à notre
Dieu, et l'autorité à son Christ; car il a été précipité,
l'accusateur de nos frères, celui qui les accuse jour et
nuit devant notre Dieu. C'est pourquoi, réjouissez-vous,
cieux, et vous qui y demeurez! Malheur à la terre et à la
mer, car le diable est descendu vers vous, avec une
grande fureur, sachant qu'il ne lui reste que peu de temps.'
Quand le dragon se vit précipité sur la terre, il
poursuivit la femme qui avait mis au monde l'enfant mâle. Et
les deux ailes du grand aigle furent données à la femme pour
s'envoler au désert, en sa retraite, où elle est nourrie un
temps, des temps et la moitié d'un temps, hors de la
présence du serpent. Alors le serpent lança de
sa gueule, après la femme, de l'eau comme un fleuve, afin de
la faire entraîner par le fleuve. Mais la terre vint au
secours de la femme; elle ouvrit son sein et engloutit le
fleuve que le dragon avait jeté de sa gueule. Et
le dragon fut rempli de fureur contre la femme, et il
alla faire la guerre au reste de ses enfants, à ceux qui
observent les commandements de Dieu et qui gardent le
commandement de Jésus. Et il s'arrêta sur le sable de la
mer." (Ap. 12, 1 à 18)
Les méfaits
continuent, accomplis par la bête soumise au
dragon. Jean poursuit son récit: "Puis je vis monter
de la mer une bête qui avait sept têtes et dix
cornes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des
noms de blasphème. La bête que je vis ressemblait à
un léopard; ses pieds étaient comme ceux d'un ours, et sa
gueule comme une gueule de lion. Le dragon lui donna
sa puissance, son trône et une grande autorité. Une de ses
têtes paraissait blessée à mort; mais sa plaie mortelle fut
guérie, et toute la terre, saisie d'admiration, suivit la
bête, et l'on adora le dragon, parce qu'il avait
donné l'autorité à la bête, et l'on adora la bête,
en disant: 'Qui est semblable à la bête, et qui peut
combattre contre elle?' Et il lui fut donné une bouche
proférant des paroles arrogantes et blasphématoires, et il
lui fut donné pouvoir d'agir pendant quarante-deux mois. Et
elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre
Dieu, pour blasphémer son nom, son tabernacle et ceux qui
habitent dans le ciel. Et il lui fut donné de faire la
guerre aux saints et de les vaincre; et il lui fut donné
autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute
nation.
Et tous les
habitants de la terre l'adoreront, ceux dont le nom n'a pas
été écrit dans le livre de vie de l'Agneau immolé, dès la
fondation du monde. Que celui qui a des oreilles entende!
Puis je vis monter de la terre une autre bête, qui
avait deux cornes semblables à celles d'un agneau, et qui
portait comme un dragon. Elle exerçait toute la
puissance de la première bête en sa présence, et elle
amenait la terre et ses habitants à adorer la première
bête, dont la plaie mortelle avait été guérie.
Elle opérait
aussi de grands prodiges, jusqu'à faire descendre le feu du
ciel sur la terre, à la vue des hommes, et elle séduisait
les habitants de la terre par les prodiges qu'il lui était
donné d'opérer en présence de la bête, persuadant les
habitants de la terre de dresser une image à la bête
qui porte la blessure de l'épée et qui a repris vie. Et il
lui fut donné d'animer l'image de la bête, de façon à
la faire parler et à faire tuer tous ceux qui
n'adoreraient pas l'image de la bête. Elle fit
qu'à tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et
esclaves, on mît une marque sur la main droite ou sur le
front, et que nul ne pût acheter ou vendre, s'il n'avait pas
la marque du nom de la bête ou le nombre de son nom.
C'est ici la sagesse! Que celui qui a de l'intelligence
compte le nombre de la bête; car c'est un nombre
l'homme et ce nombre est six cent soixante-six." (Ap.
13, 1 à 18)
La vision
continue: "Et un autre ange suivit, en disant: 'Elle est
tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé
toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité!'
Et un troisième ange les suivit, en disant d'une voix forte:
'Si quelqu'un adore la bête et son image, et en prend
la marque sur son front ou sur sa main, il boira, lui aussi,
du vin de la fureur de Dieu, du vin pur versé dans la coupe
de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et dans le
soufre, sous les yeux des saints anges et de l'Agneau.
Et la fumée de leur supplice s'élèvera aux siècles
des siècles, et il n'y aura de repos, ni jour ni nuit, pour
ceux qui adorent la bête et son image, ni pour
quiconque aura reçu la marque de son nom.'" (Ap. 14, 8
à 11)
Maintenant,
voici la colère de Dieu. Jean "entendit une grande
voix qui sortait du sanctuaire, et qui disait aux sept
anges: 'Allez et versez sur la terre les sept coupes de la
colère de Dieu.' Et le premier partit et répandit sa coupe
sur la terre; et un ulcère malin et douloureux frappa les
hommes qui avaient la marque de la bête et ceux qui
adoraient son image. Puis le second répandit sa coupe dans
la mer; et elle devint comme le sang d'un mort, et tout être
vivant qui était dans la mer mourut...
Puis le
cinquième répandit sa coupe sur le trône de la bête,
et son royaume fut plongé dans les ténèbres; les
hommes se mordaient la langue de douleur, et ils
blasphémèrent le Dieu du ciel à cause de leurs douleurs et
de leurs ulcères, et ils ne se repentirent point de leurs
œuvres. Puis le troisième répandit sa coupe dans les fleuves
et les sources d'eau; et les eaux devinrent du sang. Puis le
sixième répandit sa coupe sur le grand fleuve de l'Euphrate,
et les eaux en furent desséchées, afin de livrer passage aux
rois venant de l'Orient.
Et je vis
sortir de la bouche du dragon, et de la bouche de
la bête, et de la bouche du faux prophète, trois
esprits impurs, semblables à des grenouilles. Car ce
sont des esprits de démons qui font des prodiges, et
ils vont vers les rois de toute la terre, afin de les
rassembler pour le combat du grand jour du Dieu
tout-puissant." (Ap. 16, 1 à 14)
Jean ne
comprend pas très bien et s'étonne: "Je vis une femme
ivre du sang des saints et du sang des martyrs de Jésus; et,
en la voyant, je fus saisi d'un grand étonnement. Et l'ange
me dit: 'Pourquoi t'étonner? Moi je vais te dire le mystère
de la femme et de la bête qui la porte, et qui a les
sept têtes et les dix cornes.
La bête
que tu as vue était et n'est plus; elle doit remonter de
l'abîme, puis s'en aller à la perdition. Et les
habitants de la terre, dont le nom n'est pas écrit dès la
fondation du monde dans le livre de la vie, seront étonnés
en voyant la bête, parce qu'elle était, qu'elle n'est
plus, et qu'elle reparaîtra. C'est ici qu'il faut un esprit
doué de sagesse. Les sept têtes sont sept montagnes, sur
lesquelles la femme est assise. Ce sont aussi sept rois: les
cinq premiers sont tombés, l'un subsiste, l'autre n'est pas
encore venu, et quand il sera venu, il doit demeurer peu de
temps.
Et
la bête
qui était et qui n'est plus, en est elle-même un huitième
et elle est des sept, et elle s'en va à la perdition. Et les
dix cornes que tu as vues sont dix rois qui n'ont pas encore
reçu la royauté, mais qui recevront un pouvoir de roi pour
une heure avec la bête. Ceux-ci ont un seul et même
dessein, et ils mettent au service de la bête leur
puissance et leur autorité. Ils feront la guerre à l'Agneau,
mais l'Agneau les vaincra, parce qu'il est Seigneur des
seigneurs et Roi des rois, et ceux qui l'accompagnent sont
les appelés, les élus et les fidèles.' Et il (l'ange) me
dit: 'Les eaux que tu as vues, au lieu où la prostituée est
assise, ce sont des peuples, des foules, des nations et des
langues. Et les dix cornes que tu as vues sur la bête
haïront elles mêmes la prostituée; elles la rendront désolée
et nue; elles mangeront ses chairs et la consumeront par le
feu. Car Dieu leur a mis au cœur d'exécuter son dessein, et
de donner leur royauté à la bête, jusqu'à ce que les
paroles de Dieu soient accomplies. Et la femme que tu as
vue, c'est la grande cité qui a la royauté sur les rois de
la terre.' "
(Ap. 17, 6 à 18)
"Après cela,
je vis descendre du ciel un autre ange, qui avait une grande
puissance; et la terre fut illuminée de sa gloire. Il cria
d'une voix forte, disant: 'Elle est tombée, elle est tombée,
Babylone la grande!' Elle est devenue une habitation de
démons, un séjour de tout esprit impur, un
repaire de tout oiseau immonde et odieux, parce que toutes
les nations ont bu du vin de la fureur de son impudicité,
que les rois de la terre se sont souillés avec elle, et que
les marchands de la terre se sont enrichis par l'excès de
son luxe." (Ap. 18, 1 à 3)
La fin de la
bête et du dragon
"Et je vis la
bête et les rois de la terre avec leurs armées,
rassemblés pour faire la guerre à Celui ont était monté sur
le cheval et à son armée. Et la bête fut prise, et
avec elle le faux prophète qui, par les prodiges faits
devant elle, avait séduit ceux qui avaient la marque de
la bête et ceux qui adoraient son image. Tous les deux
furent jetés vivants dans l'étang de feu où brûle le
soufre; le reste fut tué par le glaive qui sortait de la
bouche de Celui qui était monté sur le cheval; et tous les
oiseaux se rassasièrent de leurs chairs." (Ap. 19, 19 à
21)
Et je vis
descendre du ciel un ange qui tenait dans sa main la clef de
l'abîme et une grande chaîne; il saisit le dragon, le
serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il
l'enchaîna pour mille ans. Et il le jeta dans l'abîme, qu'il
ferma à clef et scella sur lui, afin qu'il ne séduisît plus
les nations, jusqu'à ce que les mille ans fussent écoulés.
Après cela, il doit être délié pour un peu de temps. Quand
les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de
sa prison. et il en sortira pour séduire les nations qui
sont aux quatre extrémités de la terre, Gog et Magog afin de
les rassembler pour le combat: leur nombre est comme le
sable de la mer. Elles montèrent sur la surface de la terre,
et elles cernèrent le camp des saints et la ville
bien-aimée; mais Dieu fit tomber un feu du ciel qui les
dévora. Et le diable, leur séducteur, fut jeté dans
l'étang de feu et de soufre, où sont la bête
et le faux prophète, et ils seront tourmentés jour et nuit
aux siècles des siècles. La mer rendit ses morts; la Mort et
l'Enfer rendirent les leurs; et ils furent jugés
chacun selon ses œuvres. Puis la Mort et l'Enfer
furent jetés dans l'étang de feu: c'est la seconde
mort, l'étang de feu. Quiconque ne fut pas trouvé
inscrit dans le livre de la vie fut jeté dans l'étang de
feu." (Ap. 20, 1 à 15)
Les grands
combats sont achevés. L'ange demande à Jean "de ne pas
sceller les paroles de la prophétie de ce livre, car le
moment est proche." (Ap. 22, 10) Mais voici que Jésus
lance quelques invectives: "Dehors les chiens, les
magiciens, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et
quiconque aime le mensonge et s'y adonne!" (Ap.. 22, 15)
Et Jean conclut: "Celui qui atteste ces choses, dit:
"Oui, je viens bientôt. "Amen! Venez, Seigneur Jésus!" (Ap.
22, 20)
Une chose
surprend lorsque l'on a achevé la lecture de l'Apocalypse:
c'est le nombre très important des allusions aux démons, au
jugement et à l'enfer. Certes les mots changent, mais la
réalité est toujours là. La compréhension de ce livre saint
est certes très difficile; mais qui oserait nier que Satan
et l'enfer n'existent pas?
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