Lucifer et ses démons,
le péché et l'enfer

LE DÉMON DANS L
ES Epîtres DE SAINT PAUL

05
Lettre de saint Paul aux Romains
 

Paul désire ardemment rencontrer les Chrétiens de Rome, mais ce n'est pas encore l'heure de Dieu. Il doit encore prêcher "l'Évangile aux Grecs et aux Barbares, aux savants et aux ignorants... car en lui est révélée une justice de Dieu qui vient de la foi et est destinée à la foi, selon qu'il est écrit: 'Le juste vivra par la foi'." (Romains 1, 13 à 17) Malheureusement, beaucoup de païens ou de juifs se livrent "à des passions d'ignominie", Paul veut leur donner les vérités de foi, dans toute leur vérité. Il commence par les mettre en garde, car, dit-il, "nous savons que le jugement de Dieu est selon la vérité contre ceux qui commettent de telles choses. Et tu penses, ô homme, toi qui juges ceux qui les commettent, et qui les fais toi-même, que tu échapperas au jugement de Dieu?... Ne sais-tu pas que la bonté de Dieu t'invite à la pénitence? Par ton endurcissement et ton cœur impénitent, tu t'amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses œuvres..." En particulier "tribulation et angoisse sur tout homme qui fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec; gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif premièrement, puis pour le Grec... Tous ceux qui ont péché sans loi périront aussi sans loi, et tous ceux qui ont péché avec une loi seront jugés par cette loi... C'est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes." (Rom. 2, 2 à 6, et 9 à 16)

Paul aborde le problème de l'utilité de la circoncision que beaucoup de juifs voudraient imposer aux païens qui reçoivent l'Évangile. Paul indique que "la vraie circoncision, c'est celle du cœur, dans l'esprit, et non dans la lettre..." (Romains 2, 29) "Or, une loi ne fait que donner la connaissance du péché..." (Romains 3, 20) "Tous les hommes ont péché et sont privés de la gloire de Dieu", affirme saint Paul qui ajoute: "nous tenons pour certain que l'homme est justifié par la foi, à l'exclusion des œuvres de la Loi. Ou bien Dieu n'est-il que le Dieu des Juifs? et n'est-il pas aussi le Dieu des Gentils? Oui, il est aussi le Dieu des Gentils, puisqu'il y a un seul Dieu qui justifiera les circoncis par principe de foi et les incirconcis par la foi. Détruisons-nous donc la Loi par la foi? Loin de là! Nous la confirmons au contraire. (Rom. 3, 23, 28 à 31)

Après avoir montré l'importance de la foi, Paul s'écrie, reprenant une parole de David: "Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, et dont les péchés ont été couverts! Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute pas son péché!"  (Romains 4, 7 et 8) Et, après avoir montré comment Jésus nous a réconciliés avec Dieu, il poursuit: "Ainsi donc, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort… Et ainsi la mort a passé dans tous les hommes parce que tous ont péché. Car jusqu'à la Loi le péché était dans le monde; or le péché n'est pas imputé lorsqu'il n'y a point de loi. Cependant la mort a régné depuis Adam jusqu'à Moïse, même sur ceux qui n'avaient pas péché, par une transgression semblable à celle d'Adam, lequel est la figure de celui qui devait venir. Mais il n'en est pas du don gratuit comme de la faute; car si, par la faute d'un seul, tous les hommes sont morts, à plus forte raison la grâce de Dieu et le don se sont, par la grâce d'un seul homme, Jésus-Christ, abondamment répandus sur tous les hommes. Et il n'en est pas du don comme des suites du péché d'un seul; car le jugement a été porté à cause d'une seule faute pour la condamnation, tandis que le don amène la justification de beaucoup de fautes. En effet, si, par la faute d'un seul, la mort a régné par ce seul homme, à plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par le seul Jésus-Christ.

Ainsi donc, comme par la faute d'un seul la condamnation est venue sur tous les hommes, ainsi, par la justice d'un seul, vient à tous les hommes la justification qui donne la vie. De même en effet, que par la désobéissance d'un seul homme, tous ont été constitués pécheurs, de même par l'obéissance d'un seul tous seront constitués justes. La loi est intervenue pour faire abonder la faute; mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé, afin que, comme le péché a régné par la mort, la grâce régnât par la justice pour la vie éternelle, par Jésus-Christ Notre-Seigneur." (Romains 5, 12 à 21)

Paul pose la question: "Demeurerons-nous dans le péché, afin que la grâce abonde? Loin de là! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrons-nous encore dans le péché?" (Romains 6, 1 et 2) et il y répond: "Sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus les esclaves du péché; car celui qui est mort est affranchi du péché. Mais si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons avec lui, sachant que le Christ ressuscité des morts ne meurt plus; la mort n'a plus sur lui d'empire. Car sa mort fut une mort au péché une fois pour toutes, et sa vie est une vie pour Dieu. Ainsi vous-mêmes regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Que le péché ne règne donc point dans votre corps mortel, de sorte que vous obéissiez à ses convoitises. Ne livrez pas vos membres au péché pour être des instruments d'iniquité, mais offrez-vous vous-mêmes à Dieu comme étant vivants, de morts que vous étiez, et offrez-lui vos membres pour être des instruments de justice. Car le péché n'aura pas d'empire sur vous, parce que vous n'êtes pas sous la Loi, mais sous la grâce.

Quoi donc! Pécherons-nous, parce que nous ne sommes pas sous la Loi mais sous la grâce? Loin de là! Ne savez-vous pas que, si vous vous livrez à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché pour la mort, soit de l'obéissance à Dieu pour la justice? Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été les esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine qui vous a été enseignée. Ainsi, ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus les esclaves de la justice.

Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair. De même que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'injustice, pour arriver à l'injustice, de même livrez maintenant vos membres comme esclaves à la justice, pour arriver à la sainteté. Car, lorsque vous étiez les esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice. Quel fruit aviez-vous alors des choses dont vous rougissez aujourd'hui? Car la fin de ces choses, c'est la mort. Mais maintenant, affranchis du péché et devenus les esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté, et pour fin la vie éternelle. Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don de Dieu c'est la vie éternelle en Jésus-Christ Notre-Seigneur." (Rom. 6, 6 à 23)

Ces raisonnements de Paul sont compliqués, aussi va-t-il s'expliquer longuement. En effet, ceux qui appartiennent à Jésus-Christ ressuscité sont morts à la Loi et servent Dieu avec un esprit nouveau. La Loi serait-elle péché? "Loin de là! Mais, poursuit saint Paul, je n'ai connu le péché que par la Loi; par exemple, je n'aurais pas connu la convoitise, si la Loi ne disait: Tu ne convoiteras point. Puis le péché, saisissant l'occasion, a fait naître en moi, par le commandement, toutes sortes de convoitises; car, sans la Loi, le péché est mort. Pour moi, je vivais autrefois sans la Loi; mais le commandement étant venu, le péché a pris vie, et moi, je suis mort. Ainsi le commandement qui devait conduire à la vie, s'est trouvé pour moi conduire à la mort. Car le péché, saisissant l'occasion qu'offrait le commandement, m'a séduit et par lui m'a donné la mort. Ainsi donc la Loi est sainte, et le commandement est saint, juste et bon. Une chose bonne a donc été pour moi une cause de mort? Loin de là! Mais c'est le péché qui m'a donné la mort, afin de se montrer péché en me donnant la mort par le moyen du commandement

Nous savons, en effet, que la Loi est spirituelle; mais moi, je suis charnel, vendu au péché. Car je ne sais pas ce que je fais: je ne fais pas ce que je veux, et je fais ce que je hais. Or, si je fais ce que je ne voudrais pas, je reconnais par là que la Loi est bonne. Mais alors ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi. Car je sais que le bien n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair; le vouloir est à ma portée, mais non le pouvoir de l'accomplir. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Or, si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi. Je trouve donc cette loi en moi: quand je veux faire le bien, le mal est près de moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l'homme intérieur; mais je vois dans mes membres une autre loi qui lutte contre la loi de ma raison, et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres. Malheureux que je suis! Qui me délivrera de ce corps de mort? Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ Notre Seigneur! Ainsi donc moi-même, par l'esprit, je suis l'esclave de la loi de Dieu, et par la chair l'esclave de la loi du péché..." (Rom. 7, 7 à 25)

"En effet, la loi de l'Esprit de la vie m'a affranchi en Jésus-Christ de la loi du péché et de la mort. Car, ce qui était impossible à la Loi parce qu'elle était sans force à cause de la chair, Dieu l'a fait: en envoyant, pour le péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, et il a condamné le péché dans la chair, afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l'Esprit..." (Romains 8, 2 à 4) Et "si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l'esprit est vie à cause de la justice." (Rom. 8, 10)

Paul est triste car tous les descendants d'Israël ne sont pas le véritable Israël. Dieu serait-Il injuste? Non, car Il est le Dieu qui fait miséricorde, "et quiconque croit en lui ne sera pas confondu..." (Romains 9, 33) Mais, à la fin, "tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit: Le libérateur viendra de Sion, et il éloignera de Jacob toute impiété; et ce sera mon alliance avec eux, lorsque j'aurai ôté leurs péchés." (Romains11, 26 et 27) Paul peut alors énoncer sa nouvelle Loi de charité: "Que votre charité soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur; attachez-vous fortement au bien..." (Rom. 12, 9)

Toute autorité vient de Dieu, donc Paul insiste pour "que l'âme soit soumise aux autorités supérieures... C'est pourquoi celui qui résiste à l'autorité, résiste à l'ordre que Dieu a établi et ceux qui résistent, attireront sur eux-mêmes une condamnation..." (Romains 13, 1 et 2) Paul redonne les dix commandements de Dieu et précise: "Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière." (Romains 13, 12) Paul conclut son long raisonnement par ces mots, à propos des hésitations de certains sur la pureté ou non des aliments: "Tout ce qui ne procède pas d'une conviction est péché." (Rom. 14, 23)

    

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