Deuxième partie

Méditations sur la Passion de Jésus
pendant sa vie publique

7
Bienheureux les cœurs purs
car ils verront Dieu

 

Jésus est entouré de tous ses disciples, de tous ceux qui, déjà,  croient en Lui. Jésus a déjà accompli de nombreux miracles et donné de multiples signes de sa puissance et de son amour. Il peut maintenant approfondir son enseignement.

Voici que notre coeur se tait, notre coeur fait silence pour mieux   écouter sa parole, la Parole de Dieu. Et nous entendons Jésus, avec joie, dire:

– Bienheureux les cœurs purs, purs comme des sources, purs comme des coeurs d’enfants, car Ils verront Dieu.

Jésus, cette Béatitude, est celle que Vous réservez spécialement aux enfants, aux âmes simples, aux cœurs sans détour. Jésus, doux Amour, en Vous contemplant, Vous dont le Coeur était pur et humble, nous tombons dans une profonde adoration. Nous Vous adorons, en silence, éblouis. Oui, Jésus, Vous nous éblouissez... Nos yeux de chair ne Vous voient pas: ils ne peuvent pas, mais nos coeurs Vous voient.

Ô Jésus, pourquoi soudain nos cœurs Vous voient-ils à Gethsémani, pendant votre Agonie? Pourquoi nos coeurs voient-ils votre Coeur qui a faim et soif de nos âmes, votre Coeur qui cherche des consolateurs et qui n’en trouve pas...

Jésus, nos Coeurs Vous voient expirant sur la Croix à cause de nos péchés et suppliant le Père de nous pardonner car nous ne savons pas ce que nous faisons quand nous péchons.

Nos cœurs Vous voient sur la Croix. Jésus, Vous êtes déjà mort, mais Pilate ne peut pas autoriser que l’on descende votre corps de la Croix sans qu’un soldat se soit assuré que Vous êtes vraiment mort. Alors, d’un coup de lance, un soldat Vous transperce le Coeur. “Il en sort de l’eau et du sang!”

Et le centurion au coeur pur, ébloui par tout ce qu’il venait de vivre et de voir, écrasé de stupéfaction à cause de votre dignité qui dépasse toute capacité humaine, ébloui par votre Royauté qui transparaissait malgré la souffrance et les ignominies dont Vous étiez victime, le centurion s’écria:

– Sûrement cet homme-là était un juste! Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu! 

Le centurion au coeur pur, au coeur simple, sans pli, sans recoin, sans détour, le centurion romain au coeur pur largement ouvert à la grâce qui coulait déjà du Coeur transpercé de Jésus, avait vu Dieu. Le centurion romain, ce païen méprisé des juifs, mais au cœur pur, fut le premier à reconnaître le Fils de Dieu dans l’Homme crucifié. Le premier à voir Dieu!

Jésus, Vous nous révélez parfois des choses qui nous étonnent. Ainsi, le premier acte public de foi en Vous, Fils de Dieu, le premier cri de foi qui jaillit au pied de votre Croix, alors que Vous étiez déjà mort, ce fut celui d’un soldat romain, d’un païen au coeur pur. D’un païen qui avait vu Dieu ! “Bienheureux les coeurs purs, car ils verront Dieu !”

Vraiment, Jésus, Vous nous éblouissez. Nos coeurs sont tellement éblouis, éblouis de Vous et de votre lumière que nous nous perdons en Vous. Nous Vous contemplons, Jésus, sans comprendre, car, sur cette terre, il est impossible de Vous comprendre. Nous sommes infiniment dépassés, nous perdons pied, nous sommes assommés de vertige. En effet, les profondeurs de votre Amour donnent le vertige, un vertige d’Amour que nous ne pouvons comprendre; nous ne savons plus rien, plus rien que votre Amour. Ainsi, c’est à un païen, un homme méprisé des juifs de votre temps, que vous révélez votre véritable identité: “Jésus, cet homme crucifié, est vraiment le Fils de Dieu!”

Nous Vous contemplons Jésus, et, émerveillés, nous redisons tout bas, avec Vous : “Bienheureux les coeurs purs, car ils verront Dieu!”

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