SAINT PAUL DE LA CROIX
 1694-1775

 SA VIE ET SA SPIRITUALITÉ

Deuxième partie

 

L'œuvre et les méthodes de travail
de saint Paul de la Croix

 

1
La Renommée de saint Paul de la Croix

 

Saint Vincent-Marie Strambi raconte, dans le chapitre 19 de sa biographie de Paul de la Croix : "La renommée des vertus du Père Paul, (et du Père Jean-Baptiste, son frère, qui vivait avec lui) l'estime qu'on avait pour lui, allaient toujours croissant; ses fatigues, le nombre de ses missions et de ses voyages, croissaient aussi dans la même proportion. Il n'y souffrait pas seulement les incommodités auxquelles doit s'attendre un homme qui va nu-pieds et mal vêtu. De fréquents accidents lui en occasionnaient d'autres beaucoup plus sensibles..."

Constamment réélu à la tête de la Congrégation Paul ne négligeait en rien les visites aux diverses Retraites et son énorme correspondance[1]. "Aussi longtemps qu'il en eût la force, il tint presque toujours lui-même sa correspondance; aussi était-il obligé de passer chaque semaine plusieurs jours entiers à écrire. Il en éprouvait une grande incommodité. La poitrine était si oppressée, les forces si abattues et l'estomac si affaibli que, lorsqu'il allait ensuite à la table commune, il ne prenait qu'à grand'peine un peu de nourriture."

1-1-Les visites aux Retraites et les voyages

Du mois de novembre 1766 jusqu'en mai 1767, Paul de la Croix visita les Retraites du sud de Rome. Ce voyage fut également l'occasion, pour Paul, à chaque passage dans les localités où s'étaient tenues des missions, d'un véritable triomphe populaire.

Nous savons que Paul était toujours soucieux de perfectionner son œuvre. "Aussi ne négligeait-il pas d'aller inspecter avec tout le soin possible les nouvelles Retraites... Sans nul égard pour la fatigue, il s'y rendait en personne, afin d'y établir toujours plus solidement le bon ordre et la discipline régulière... Pendant ses voyages, il était continuellement recueilli, et goûtait les délices divines. Quelquefois on voyait à certains signes plus sensibles combien son âme était unie à Dieu pendant que le corps marchait, et comment, par ses douces communications avec lui, il puisait en abondance à la source de la vie, de la sagesse et de l'amour..."[2]

Une autre fois, allant de Terracine à Ceccano, il se mit à dire avec une ardeur extraordinaire à son compagnon: 'Ah! N'entendez-vous pas que ces arbres, que ces feuilles nous crient: amour de Dieu, aimez Dieu'!"' L'amour divin l'enflammait tellement que, parfois, son visage resplendissait comme le soleil. "Ce spectacle était une exhortation des plus efficaces à l'amour de Dieu. Ses compagnons en ressentaient une consolation extraordinaire. Le Bienheureux marchait en lui répétant: 'Et comment n'aimeriez-vous pas Dieu! Et comment n'aimeriez-vous pas Dieu'!" (Chapitre 34)

Et il disait à tous ceux qu'il rencontrait: "Mes frères, aimez Dieu! Aimez Dieu, qui mérite tant d'être aimé! Ne voyez-vous pas que les feuilles mêmes des arbres vous disent d'aimer Dieu? Ô amour de Dieu! Ô amour de Dieu!" Par ses célestes consolations, le Seigneur donnait au Père Paul, dès l'exil même de cette vie, un avant-goût de la récompense qu'il réservait à ses travaux.

1-2-Les visites des monastères

"À son arrivée dans les monastères, le bon Père éprouvait une grande satisfaction quand il voyait ses religieux contents dans leur grande pauvreté, et heureux de servir le Seigneur dans la simplicité et la joie de leur cœur." On raconte qu'un jour, pendant la visite du Père Paul à Sainte Marie-de-Corniano, près de Ceccano l'heure du repas étant venue, on se rendit au réfectoire. "Tout ce qui restait de pain dans la maison suffisait à peine pour que chaque religieux en eût deux ou trois bouchées. Mais à l'instant même où le Père Paul, plein de confiance, se mettait à table, tout d'un coup on entend sonner à la porte. Le portier s'empresse, et voit un inconnu qui lui présente un panier de pains. Le frère le reçoit avec beaucoup de joie et de reconnaissance, le porte au Père Paul qui lui dit d'aller sur-le-champ remercier la personne qui était venue les approvisionner si à propos. Le portier retourne à la porte, pensant rendre le panier; mais la personne avait disparu..." (Vie du bienheureux Paul de la Croix, par Saint Vincent-Marie Strambi – Chapitre 34)


[1] Vie du bienheureux Paul de la Croix, par Saint Vincent-Marie Strambi - Chapitre 24.
[2] Vie du bienheureux Paul de la Croix, par Saint Vincent-Marie Strambi – Chapitre 34.

   

  

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