Deuxième
partie
L'œuvre et
les méthodes de travail
de saint Paul de la Croix
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La Renommée de saint Paul de la Croix
Saint Vincent-Marie Strambi raconte,
dans le chapitre 19 de sa biographie de Paul de la Croix : "La
renommée
des vertus du Père Paul, (et du Père Jean-Baptiste, son frère,
qui vivait avec lui)
l'estime qu'on avait pour lui, allaient toujours croissant; ses
fatigues, le nombre de ses missions et de ses voyages, croissaient
aussi dans la même proportion. Il n'y souffrait pas seulement les
incommodités auxquelles doit s'attendre un homme qui va nu-pieds et
mal vêtu. De fréquents accidents lui en occasionnaient d'autres
beaucoup plus sensibles..."
Constamment réélu à la tête de la
Congrégation Paul ne négligeait en rien les visites aux diverses
Retraites et son énorme correspondance.
"Aussi longtemps qu'il en
eût la force, il tint presque toujours lui-même sa correspondance;
aussi était-il obligé de passer chaque semaine plusieurs jours
entiers à écrire. Il en éprouvait une grande incommodité. La
poitrine était si oppressée, les forces si abattues et l'estomac si
affaibli que, lorsqu'il allait ensuite à la table commune, il ne
prenait qu'à grand'peine un peu de nourriture."
1-1-Les visites aux Retraites et les voyages
Du
mois de novembre 1766 jusqu'en mai 1767, Paul de la Croix visita les
Retraites du sud de Rome. Ce voyage fut également l'occasion, pour
Paul, à chaque passage dans les localités où s'étaient tenues des
missions, d'un véritable triomphe populaire.
Nous savons que Paul était toujours
soucieux de perfectionner son œuvre.
"Aussi ne
négligeait-il pas d'aller inspecter avec tout le soin possible les
nouvelles Retraites... Sans nul égard pour la fatigue, il s'y
rendait en personne, afin d'y établir toujours plus solidement le
bon ordre et la discipline régulière... Pendant ses voyages, il
était continuellement recueilli, et goûtait les délices divines.
Quelquefois on voyait à certains signes plus sensibles combien son
âme était unie à Dieu pendant que le corps marchait, et comment, par
ses douces communications avec lui, il puisait en abondance à la
source de la vie, de la sagesse et de l'amour..."
Une autre fois, allant de Terracine à Ceccano, il se mit à dire avec
une ardeur extraordinaire à son compagnon: 'Ah! N'entendez-vous pas
que ces arbres, que ces feuilles nous crient: amour de Dieu, aimez
Dieu'!"'
L'amour divin l'enflammait tellement que, parfois, son visage
resplendissait comme le soleil. "Ce spectacle était une
exhortation des plus efficaces à l'amour de Dieu. Ses compagnons en
ressentaient une consolation extraordinaire. Le Bienheureux marchait
en lui répétant: 'Et comment n'aimeriez-vous pas Dieu! Et comment
n'aimeriez-vous pas Dieu'!" (Chapitre 34)
Et
il disait à tous ceux qu'il rencontrait: "Mes frères, aimez Dieu!
Aimez Dieu, qui mérite tant d'être aimé! Ne voyez-vous pas que les
feuilles mêmes des arbres vous disent d'aimer Dieu? Ô amour de Dieu!
Ô amour de Dieu!" Par ses célestes consolations, le Seigneur
donnait au Père Paul, dès l'exil même de cette vie, un avant-goût de
la récompense qu'il réservait à ses travaux.
1-2-Les visites des monastères
"À son arrivée dans les monastères, le bon Père éprouvait une grande
satisfaction quand il voyait ses religieux contents dans leur grande
pauvreté, et heureux de servir le Seigneur dans la simplicité et la
joie de leur cœur."
On raconte qu'un jour, pendant la visite du Père Paul à Sainte
Marie-de-Corniano, près de Ceccano l'heure du repas étant venue, on
se rendit au réfectoire. "Tout ce qui restait de pain dans la
maison suffisait à peine pour que chaque religieux en eût deux ou
trois bouchées. Mais à l'instant même où le Père Paul, plein de
confiance, se mettait à table, tout d'un coup on entend sonner à la
porte. Le portier s'empresse, et voit un inconnu qui lui présente un
panier de pains. Le frère le reçoit avec beaucoup de joie et de
reconnaissance, le porte au Père Paul qui lui dit d'aller
sur-le-champ remercier la personne qui était venue les
approvisionner si à propos. Le portier retourne à la porte, pensant
rendre le panier; mais la personne avait disparu..." (Vie du
bienheureux Paul de la Croix, par Saint Vincent-Marie Strambi –
Chapitre 34)
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