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Les soins donnés aux passionistes
De temps en temps le Père Paul, toujours
infirme, faisait quelques exhortations à la communauté. Mais "une
longue expérience lui ayant appris que les jeunes gens sont comme
des plantes délicates qui exigent une culture plus assidue... il
mandait auprès de lui, tantôt l'un, tantôt l'autre des jeunes
étudiants qui étaient dans la maison; il assistait à leur conférence
spirituelle, et comme un père plein de tendresse, il donnait à
chacun les avis les plus opportuns, afin que tous devinsent des
hommes d'oraison et de vrais serviteurs de Dieu. Il tâchait ainsi de
graver dans leurs cœurs les véritables maximes de la vertu et la
vraie méthode de l'oraison."
Le pauvre Père se regardait comme "un
être insupportable à Dieu... Il s'abîmait de plus en plus dans
l'humilité, afin d'obtenir du Seigneur qui donne sa grâce aux
humbles, la grâce qui couronne toutes les autres, c'est-à-dire, la
sainte persévérance... Quel que fût l'épuisement de ses forces, il
ne cessait de veiller au bien de la congrégation dont il était le
fondateur et le Père. Jusque dans les derniers temps... il ne
négligea rien pour assurer l'exacte observance des Règles. Il voulut
de nouveau les réviser à tête reposée. Il priait le Seigneur de lui
accorder ses lumières et lui demandait avec plus d'instance que
jamais de lui faire connaître sa sainte volonté. Il recourait à
l'intercession des saints et se recommandait jour et nuit aux saints
fondateurs d'ordres pour obtenir plus sûrement l'assistance dont il
avait besoin. Il disposa ensuite, avec le conseil de quelques
religieux plus anciens, les points qui devaient être traités dans le
prochain chapitre général."
Le nouveau pape, Pie VI, confirma les règles par la bulle: "Proeclara
virtutum exempla", datée du 15 de septembre 1775. Le Père Paul
de la Croix pouvait mourir:
sa tâche était achevée.
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