Questions, réflexions
et méditations préalables

A - Le cri des hommes vers Dieu

Les hommes, n'ayant pas compris l'amour de Dieu, se sont éloignés de Dieu, et les hommes pécheurs sont devenus très malheureux... Dans leur immense malheur, les hommes se retournent vers Dieu, crient vers Lui et implorent son pardon...

Ce qui frappe souvent, dans la bible, c'est le cri des hommes vers Dieu. La Bible, dans ses prophètes, ses psaumes et ses récits, n’est qu’un cri d’appel, un cri de douleur: "Quand le Seigneur notre Dieu nous entendra-t-Il? Quand viendra-t-Il à notre secours?" Ce cri se répète, s’amplifie, devient une douleur immense qui emplit la terre et le Ciel... Et notre cri à nous, pauvres du XXIème siècle, ne fait que reprendre l’appel de détresse des hommes qui ont perdu Dieu. Pour Dieu, nous sommes si petits, si petits... Et cependant Dieu nous aime; Dieu entend notre cri. Et Dieu nous répond, mais nous sommes si petits, si englués dans le péché, que nous ne L’entendons pas souvent...

Dieu a envoyé son Fils pour que nous comprenions que Dieu, qui est un Père au Grand Cœur nous entend et nous aime toujours. Mais nous n’avons pas compris l’Amour, et nous avons crucifié Jésus. Et Jésus, sur la Croix, domine infiniment la Terre. Il contemple le monde des hommes et Il soupire... Jésus, dans sa nature humaine souffre le paroxysme de la souffrance. Il regarde les petits bonshommes qui s’agitent, inutilement, dans le désordre... La Croix de Jésus grandit, grandit: elle domine le monde. Jésus n’a pas encore rendu l’Esprit, Il contemple les pauvres petits hommes qui ne sont plus que des microbes pour Lui. Alors Jésus appelle le Père: “Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font... Ils sont si petits!” 

Jésus, du haut de son immense Croix, contemple le monde qui a été trompé par l’Ennemi. Le monde ne sait pas ce qu’il fait. L’Ennemi ricane, car il ne veut pas admettre que Jésus est vainqueur. Jésus a accompli toute l’Œuvre que le Père Lui avait confiée. Maintenant Il peut remettre l’Esprit et retourner au Père. Jésus peut, maintenant, quitter la terre car les hommes sont sauvés: s’ils le veulent, ils peuvent venir à Lui, Jésus, ils peuvent se tourner vers le Père et implorer l’Esprit. Jésus baigne la terre d’un ineffable regard d’amour, et s’en va vers le Père... Il peut partir car Il a laissé à tous ses petits sa Présence réelle et éternelle dans son Eucharistie. Et sa Croix relie Dieu aux hommes qui sauront aimer, qui sauront aimer Dieu d’abord, puis tous leurs frères, comme une conséquence logique de l’amour qu’ils vouent à Dieu.

La Croix devient comme infinie sur une terre de plus en plus petite. Nous,  pauvres petits hommes vivant sur la terre minuscule mais pourtant baignée dans le rayon d’amour qui nous vient de Dieu, nous implorons la Miséricorde du Père et l’Amour de Jésus, et leur pardon aussi... Oui, nous savons que Dieu nous pardonne, car nous sommes si petits, si petits!!!

Voici que nous découvrons que tous ceux qui, avant nous, ont découvert et aimé le Seigneur, ont eu faim de Lui, ont eu besoin de Lui... Pourtant, à l'échelle terrestre, dans la société des hommes, ceux qui ont eu soif de Dieu n’étaient ni des mauviettes, ni des illuminés. Non, ils avaient seulement compris que Dieu est QUELQU’UN de vivant et de proche, qu'Il les aimait, qu'Il nous aime tous.

B - Dieu serait-il pressé ?

La terre existe, et les hommes aussi, cela nous semble incontestable. Et Dieu aime les hommes, Il ne cesse de nous le dire. Quand on “voit”, sur certaines icônes, les rayons de Dieu “toucher” la terre, quand on imagine (difficilement) les proportions, quand on sait que la terre tourne sur elle-même pour nous donner notre temps terrestre, on comprend qu’un jour de la terre, ce n’est rien pour Dieu. Et quand on dit que Dieu n’est pas pressé, en réalité c’est faux. Dieu n’est pas pressé, à notre échelle, mais à la sienne, qu’est-ce que nous en savons?

Nous ne savons pas si Dieu, à son échelle, est pressé ou pas pressé. Pourtant il semble bien que, Lui aussi, notre Père soit pressé. En effet, Il a envoyé son Fils pour vivre avec nous et nous sauver. Et le Fils, Jésus, a été pressé. Pressé de nous sauver, pressé de se donner à nous, pressé de faire la volonté du Père, pressé de notre salut, et tellement désireux que nous L’aimions comme Il désire être aimé de nous, donc tellement pressé que nous L’aimions.

Nous cherchons la vérité et, contemplant toutes les foules humaines errantes et désemparées, nous comprenons davantage que l'Amour se soit ému jusqu’à "désirer d’un grand désir" sauver tous les hommes, ses frères et ses enfants. Et c'est pour cela que le Verbe de Dieu s'est incarné. En effet, quand l’homme, trompé par son Ennemi se retrouva pécheur et séparé de Dieu, le Père, ne voulant pas la perte définitive de son œuvre favorite, décida, au sein de la Trinité Sainte, que sa Parole, son Verbe, s’incarnerait sur la terre, et vivrait comme les hommes, malgré l’incalculable distance qui sépare Dieu du monde des hommes.

Le Messie de Dieu, le Christ Seigneur était “né” dans la Pensée de Dieu. Sa Pensée, Dieu voulait la mettre en œuvre... et d’abord préparer le Corps de Celui qui serait Jésus-Fils-de-Dieu-Verbe-de-Dieu, Verbe-incarné. Il fallait aussi préparer le terrain humain blessé par le péché, et peu à peu, le rendre apte à accueillir son Sauveur.

Le reste n'est pas difficile à comprendre. Le Verbe s’incarna, mais pour ne pas troubler le monde des hommes, ce milieu à la fois trop réactif et devenu imperméable au monde de Dieu, le Verbe incarné se fit petit Enfant et se mit à apprivoiser les humains... Il vécut comme eux, se développa comme tous les êtres humains, s’efforça de vivre toutes les conditions et les peines humaines. Apparemment Il prenait son temps, laissant au monde alentour le temps de s’adapter à sa présence. Un jour, enfin, le moment arriva, et Jésus se manifesta.

Jésus, Verbe-de-Dieu-incarné, était vraiment Dieu, avec toutes les connaissances divines, mais les hommes n’auraient pas pu l’approcher s’ils l’avaient su trop vite. Jésus était vraiment homme, tellement homme que pendant trente ans les hommes ne Le reconnurent pas. Jésus, vrai Dieu et vrai homme avait toutes les connaissances divines, toutes, absolument toutes... Mais avant de manifester sa divinité, Il devait nous apprivoiser. C’est pourquoi, homme, Il dut apprendre les connaissances humaines comme les enfants des hommes, et souffrir toutes les douleurs humaines, pour que les hommes, un jour, puissent comprendre ce que c’est que l’Amour, et qui est l’Amour...

Jésus semble prendre son temps; et pourtant, dans son cœur il est tellement pressé qu'un jour, son dernier jour terrestre, comme dans un soupir Il avouera: "J'ai désiré d'un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir!" Oui, Jésus, Dieu-incarné, sur la terre était vraiment pressé. Mais ce n'est pas tout: souvent il révèle à ses saints  mystiques que, dans son Eucharistie, Il nous attend, et qu'Il est pressé de nous exaucer. Et comme nous Le faisons si souvent attendre dans ses tabernacles, Jésus insiste pour qu'on vienne le prier, et même qu'on Le console. Mais alors, pourquoi tant de chrétiens et tant de consacrés ne savent-ils plus que Jésus nous attend dans ses tabernacles? Pourquoi a-t-on oublié que Jésus souffre dans son Cœur Eucharistique trop délaissé, trop oublié? Pourquoi ne sait-on plus qu’Il nous attend, qu’Il attend que des âmes Le consolent vraiment en se donnant à Lui. En se donnant à Lui, pas seulement avec des mots, mais véritablement, en sachant retrouver des temps d’adoration, que trop de gens croient inutiles: il y a tant à faire ailleurs... Et nous laissons Jésus attendre, alors qu'Il est tellement pressé de nous donner la Vie.

Parfois nous nous prenons à rêver: que suis-je? qui suis-je? Est-ce que j’existe? Il me semble que oui, mais je n’en suis pas sûr. Il me semble pourtant que j’existe, que je pense et que j’aime; alors?

Alors nous nous posons mille questions : comment Dieu, l’Infini, a-t-Il pu envoyer son Verbe prendre place au milieu des hommes, un parmi les milliards d’hommes? Et comment a-t-Il pu enfermer sa divinité dans un atome de micro-microbe? Nous sommes dépassés au-delà de tout ce qu’on pourrait imaginer. Comment Dieu a-t-Il pu nous aimer à ce point, et nous aimer individuellement? Mais qu’est-ce que c’est exactement que l’Amour? Et aimons-nous vraiment?...

Jésus-Christ est Dieu, Un avec le Père et l’Esprit dans l’Ineffable Trinité. Il est, et dépasse tous les mondes. Il tient dans son Cœur, Cœur de la Trinité, tous les hommes qu'Il aime. Il regarde tous les hommes et chacun d’eux en particulier. Et à chacun d’eux Il propose: “Vois comme Dieu T’aime... Vois comme je T’aime. À ton tour aime-Moi.”

C - Les micro-microbes à l'échelle de Dieu.

Tant d'hommes ont supplié Dieu, désirant tellement voir Dieu: les psaumes sont pleins de ces appels. Les saints ont souvent, eux aussi, crié vers Dieu. Quelle parabole pourra nous faire comprendre qu’en réalité nous ”voyons” déjà Dieu. Oui, Nous “voyons” tous Dieu, mais pour cela il faut nous amuser à changer d’échelles de temps et d'espaces, pour nous mettre à l’échelle de Dieu. Et voici...

Dans sa grande main, Dieu tient tous les univers, et Il les regarde... et Dieu les aime. Perdu dans ces univers immenses qui tiennent dans le creux de la main de Dieu, il y a un microbe: c'est la terre. Et sur la terre, il y a des atomes de micro-microbes: les hommes. Dieu voit les hommes, Dieu peut les voir, car ses “yeux” sont adaptés pour voir les micro-microbes qu’Il a pris tant de soin à créer. Et les hommes, de leur côté, “voient” Dieu qui les regarde, mais... Mais les yeux des hommes n’ont qu’un champ de vision très limité, tellement limité qu’ils ne peuvent apercevoir de Dieu qu’une petite tache, un peu de sa lumière d’Amour. C’est un peu comme lorsque nous regardons une étoile. De Dieu, nous ne voyons qu’une parcelle d'étoile. Et ce tout petit peu que nous “voyons” de Dieu est la Cause de notre vie et de toute notre joie.

De Dieu, nous ne pouvons pas voir davantage, car les atomes de micro-microbes que nous sommes, les micro-microbes qui sont dans la main de Dieu et que Dieu aime, nous, atomes de micro-microbes ne pouvons voir qu’une infime partie de Dieu. À partir de la main de Dieu dans laquelle il se trouve, l’atome de micro-microbe “voit” un tout petit morceau de Dieu, probablement de sa main... mais si loin et si petit... Pour voir la face de Dieu, l’atome de micro-microbe devrait quitter la main de Dieu, et s’éloigner beaucoup pour élargir son champ de vision, donc quitter Dieu, et forcément mourir. Seigneur, nous ne savions pas que nous Te voyions vraiment...

Seigneur, chacun de nous Te voit donc vraiment, et avec ses yeux!!! Qui le comprendra? Mais Toi, Seigneur, notre Créateur, le Créateur du monde et de tous les univers, Toi, Tu sais. Toi, Tu sais, car la physique, c’est Toi qui l’as inventée... et c’est Toi qui nous veux dans ta main, regardant vers Toi, afin de voir de Toi ce que notre champ de vision nous permet de voir. Beaucoup d’hommes hélas, Te tournent le dos, préférant regarder les singeries de l’Ennemi: c’est le péché.

Tes “yeux”, Seigneur, voient les atomes des micro-microbes de la terre. Tu les aimes car Tu as des desseins pour eux. Tu as mis dans leur cœur le désir de T’aimer, et, aussi, de Te voir. Mais ils sont trop petits pour Te voir en entier... C’est peut-être pour cela que certains Te tournent le dos... Alors, Tu “comprends”, Seigneur, que nous avons besoin de Te voir, de Te toucher: les hommes sensibles et matériels que Tu fis, ne peuvent aimer que Quelqu’un qu’ils voient. Est-ce pour cela, Seigneur, que Ton Cœur de Père, au sein de la Trinité, imagina le plus incroyable des miracles? Ton Cœur de Dieu-Père, Dieu unique mais trine, envoya Dieu-Fils chez les hommes. Mais pour que les hommes Le voient, Le touchent, L’entendent de leurs oreilles humaines, il fallait que le Fils de Dieu se fît micro-microbe, et même atome de micro-microbe. Ainsi les hommes verraient Dieu. Et les hommes connaîtraient l’Amour de Dieu, et les hommes aimeraient Dieu.

Jésus, Fils de Dieu, Jésus Fils du Père, aussi infini que le Père, se fit atome de micro-microbe pour nous!... Jésus, Dieu incarné dans un atome de micro-microbe, vécut comme les hommes, ces atomes de micro-microbes... Parfois, Jésus, dans sa prière, retournait discrètement vers le Père: voir le Père et faire sa volonté, c’était sa nourriture. Un jour, Il se transfigura devant trois de ses apôtres pour leur faire comprendre la réalité de sa filiation divine, et les préparer à l’inévitable qu’ils ne pourraient pas comprendre.

Car les hommes ne pouvaient pas comprendre la nature divine et humaine de Jésus et ils Le crucifièrent...

Les hommes crucifièrent Jésus, mais c’était prévu dans la Pensée de Dieu, car la grande Croix dessinée en Dieu par les bras étendus du Fils, les bras qui accueilleraient toute la Création, la grande Croix devait prendre “naissance” sur la terre. La grande Croix dessinée par les bras accueillants du Fils, c’était, c’est toujours le Corps mystique du Christ, le Corps voulu par Dieu-Père, pour son Fils, de toute éternité.

Jésus, mort crucifié, ressuscita. Jésus-Ressuscité, c’est toujours Jésus incarné, mais c’est Jésus ayant toutes les prérogatives de Dieu. Jésus demeure au sein de la Trinité, mais à cause des hommes qui constitueront son Corps, Il doit rester encore chez les micro-microbes... Et maintenant, depuis sa Résurrection, Jésus englobe toute la Création, et particulièrement la terre et toute l’humanité. Et quand on imagine un peu comment la terre est entièrement absorbée en Dieu, on n’a pas de peine à comprendre que, considérant la taille de la terre et la nôtre, le rayon d’amour et de vie que Jésus-Dieu envoie vers la terre, la remplit toute. La terre baigne en Dieu.

La neige eucharistique

Dès lors, l’Eucharistie devient facile à comprendre, même si ce n’est pas très facile à exprimer. Pour mieux comprendre, utilisons des paraboles. Entre nous, Jésus a bien fait de nous enseigner ce mode d’expression pour nous faire comprendre l’incompréhensible, l’indicible, l’ineffable...

Donc, Dieu baigne la terre, un peu comme les nuages ou le brouillard noient les choses qu’ils enveloppent dans une multitude de microscopiques gouttelettes d’eau. Dieu baigne et imprègne la terre de l’humidité de sa Miséricorde et de son Amour. Jésus, infiniment plus grand que la terre la remplit toute de Lui. Mais Jésus sait que nous avons toujours besoin de voir, de toucher, d’entendre. Alors, pour nous, pour nous aider, Il rend visibles, sensibles, les petites gouttelettes de la nuée de sa présence. Il multiplie à l’infini ces petites gouttelettes de son Amour, Il nous les rend sensibles, nous pouvons les voir, les toucher, et même les manger... Car ces gouttelettes de son Amour, c’est son Eucharistie, c'est la neige eucharistique

L'Eucharistie, c'est la présence réelle de Dieu mise à la portée des atomes de micro-microbes que nous sommes. La présence de Dieu parmi nous, c'est comme une atmosphère faite de nuages ou de brouillards très fins dont l’humidité imprègne tout ce qui les entoure. Cette humidité pénètre partout et féconde les milieux qu’elle enserre. Mais parfois les nuages sont bien noirs, le brouillard est froid, et le temps semble triste. C’est que nos yeux ne peuvent distinguer les microscopiques gouttelettes qui donnent vie sans qu’on le sache vraiment.

Oui, parfois, quand les nuages qui portent l’eau vitale mais invisible sont trop noirs, nos âmes sont tristes et elles ont froid. C’est alors que le miracle peut se produire: les gouttelettes d’eau se tranforment en flocons de neige, et c’est la joie... Et ces flocons sont tous différents les uns des autres, comme s’ils voulaient s’adapter aux besoins de ceux qui les reçoivent. Les savants ont remarqué que tous les flocons étaient individualisés: il y a des milliards de modèles, et aucun ne ressemble aux autres. Merveilleuses diversités de la nature... Merveilleuse richesse de la création!

Oui Seigneur, ces flocons de neige nous font penser à ton Eucharistie. Les nuages, les brouillards spirituels dans lesquels nous vivons parfois, ou les embruns que Tu envoies car ils sont vie, nous paraissent parfois beaucoup trop noirs, obscurs et froids. Alors Tu Te rends visible, comme les flocons de neige sont l’eau de vie rendue visible. Tu Te rends visible, Seigneur, en multipliant à l’infini les hosties de ton Eucharistie... Et nos cœurs, unis à ton Cœur deviennent actions de grâce avec Toi. Ton Eucharistie, ta présence réelle au milieu de nous, et pour chacun de nous, c’est l’action de grâce que nos cœurs, retrouvant leur joie, Te chantent de nouveau.

Les milliards de gouttelettes des nuages de ta présence divine qui pénètre toute la terre, pour aider notre misère humaine, Tu les transformes en neige divine, tes hosties, ton Corps offert, multiplié à l’infini, pour nous, pour notre joie, pour notre foi, pour inspirer et alimenter le chant d'amour de tes micro-microbes.

Le chant d'amour d'un micro-microbe

Mon chant d’amour, dit le micro-microbe, mon chant d'amour, Jésus, c’est de faire ta volonté, c’est de rester toujours uni à Toi, de vivre avec Toi, en Toi, toujours, et de la façon que Tu désires. Je ne sais rien Te demander d’autre, mais je Te le demande avec tout mon Amour.

Mon chant d’amour, Jésus, c’est une petite note, très faible, à ma taille. L’entends-Tu, Jésus, ce chant d’amour d’un micro-microbe qui Te cherche et qui T’aime, à sa taille, bien sûr, mais qui croit T’aimer vraiment. Et si je ne T’aime pas assez comme Tu le voudrais, alors, Jésus, élargis mon Cœur, grandis ma taille, augmente le volume de mon chant d’amour pour qu’il puisse réjouir ton Cœur. Mon chant d’amour, Jésus, c’est le cri de mon cœur, c’est une mélodie jouée en pianissimo... Tu pourrais l’amplifier, Jésus, cette mélodie si Tu la trouves trop faible... Tu saurais faire, Toi, Jésus, Tu pourrais suppléer à ce que je ne peux pas chanter correctement.

Mon chant d’amour, Jésus, c’est le don de mon cœur, d’un pauvre petit cœur qui ne vit bien que dans ton Cœur. Mon chant d’amour, c’est une mélodie très douce qui essaie de monter jusqu’à Toi, pour consoler ton Cœur... Mon chant d’amour, c’est un appel pressant de mon cœur vers ton Cœur, c’est un regard qui sans cesse cherche ton regard... Mon chant d’amour, Seigneur, c’est ton Amour, l’amour que Tu me donnes et que j’essaie de Te rendre, au moins un peu, et pas trop abîmé... Mon chant d’amour, pour Toi Jésus, c’est de T’aimer au plein de ma capacité, même si ma capacité n’est que la capacité d’un micro-microbe...

Mon chant d’amour, douce mélodie qui part de mon cœur pour consoler le tien... Mon chant d’amour, c'est l'humble mélodie de ta créature... qui ne sait rien faire d'autre que de Te laisser chanter en elle...

D - Un étrange acte de foi: Jésus savait

On entend parfois, avec effroi, des théologiens ou des biblistes affirmer que Jésus ne connaissait pas son avenir, qu'il ignorait tout de sa Passion, etc, etc... On peut se demander s'ils ont vraiment lu les Évangiles... Mais quand on leur cite quelques phrases très nettes, ils répondent que ces choses ont été écrites bien plus tard, par des gens qui mettaient en place une théologie. Dans ces conditions, l'Évangile n'est plus qu'un texte destiné à soutenir une théologie, et non l'histoire authentique d'un homme réel. Alors, notre foi serait-elle vaine? Pour rebâtir notre foi, nous devons méditer souvent et longuement sur la vie de Jésus et sur ses enseignements; nous découvrons ainsi l'authenticité et l'historicité des Évangiles. Prions l'Esprit Saint, l'Esprit de Jésus, d'emplir nos esprits et nos cœurs de toute sa lumière.

Jésus était un homme comme nous, tout en étant Dieu. Cela c’est certain, c‘est notre foi. Si donc Il était homme, Il avait nécessairement, outre nos capacités de souffrir et nos angoisses, tous les dons humains qui font l’humanité si riche. Jésus a pris toutes nos souffrances, Il nous l’a fait savoir. Pourquoi n’aurait-Il pas pris également, toutes nos possibilités intellectuelles de raisonnement et d’intuition, et même nos réactions psychiques ainsi que d'autres dons, réels quoique moins fréquents?

Il existe des personnes à qui Dieu confie un don particulier, un charisme spécifique pour mieux servir leurs frères. Il ne faut pas nier ces dons étranges qui surprennent tellement nos sociétés athées qu'elles les mettent en doute. Pourtant, ces dons existent bien! Si donc Dieu partage à quelques personnes des capacités particulières, pourquoi n’aurait-Il pas comblé de ces dons, son Fils Bien-Aimé?

Un jour, Jésus dit à ses apôtres: “Voici que nous allons à Jérusalem où le Fils de l’Homme va être livré aux mains des juifs. Il souffrira beaucoup, et ils Lui feront tout ce qu’ils voudront. Ils Le feront mourir, mais le troisième jour Il ressuscitera.” Pierre réagit vivement: “Seigneur, cela n’est pas possible! Cela ne T’arrivera pas!”  Mais Pierre  se fit traiter de Satan par le Maître qui savait! Plus tard, “Jésus, sachant que son Heure était venue de passer de ce monde à son Père, comme Il avait aimé les siens qui étaient en ce monde, il les aima jusqu’à la fin.” Et Il institua l’Eucharistie.

Jésus savait ce que les hommes allaient Lui faire: d’ailleurs c’était écrit. Mais Il nous aima jusqu’à l’extrême limite de ses possibilités humaines: son Corps allait être livré, flagellé, crucifié, transpercé... Et son Corps meurtri, brisé, Il allait nous Le donner pour notre nourriture spirituelle. Et ce don durerait jusqu’à la fin des temps. Son Sang qui allait être versé, Jésus nous le donnait comme breuvage, eau vive de l’Amour, jaillissant de la fontaine inépuisable de son Cœur transpercé. Jésus savait... et son Cœur Eucharistique se livrait pour nous, pour notre salut, pour nous donner la force dont les hommes auraient besoin tout au long des siècles. Jésus savait: les disciples nous ont transmis ses paroles et raconté sa vie.

Aujourd’hui certains mettent en doute certaines parties de l’Évangile: ce seraient les premiers chrétiens qui auraient arrangé les choses pour qu’elles collent à l’Écriture, pour étayer une théologie qui se formait. Mais tous ces apôtres du doute pensent-ils vraiment à ce qu’ils disent ou écrivent? N’ont-ils jamais pensé à tous ces malades que Jésus avait guéris, à ces aveugles qui voyaient, à ces boiteux qui marchaient? Ne savent-ils pas que les pauvres de cœur, quand on leur fait du bien, n’ont qu’un désir: raconter partout ce qui leur est arrivé et rendre grâce à Dieu? N’ont-ils jamais pensé que les miraculés étaient un témoignage vivant pour tous ceux qui les avaient connus, avant et après? Oui, tous les miraculés de Jésus ont crié à la face du monde les bienfaits dont ils avaient été bénéficiaires! Des centaines de miracles, cela ne s’invente pas: sinon ça se saurait!

Oui, nous devons croire à l'amour de Jésus pour nous. Déjà nous croyons à ses miracles, à ses paroles. Nous croyons en Lui, et nous croyons qu'Il savait. Nous croyons, Jésus, que lorsque Tu nous donnas ton Eucharistie, Tu savais. Tu savais que ton Heure était venue. Tu savais que Tu allais être livré aux juifs et mis à mort pour le salut du monde. Jésus, Tu savais... Quand Tu as dit: “Ceci est mon Corps livré pour vous.” Tu savais. Tu savais quand Tu as dit: “Ceci est mon Sang versé pour vous et pour la multitude.”  Et Tu savais aussi, qu’après ta douloureuse Passion, après ton crucifiement et ta mort sur la Croix, Tu savais que Tu ressusciterais, le troisième jour.

Jésus nous croyons. Nous croyons que Tu savais. Nous croyons à ta bonté. Nous croyons à ton Amour pour nous. Nous croyons en ta Résurrection, gage de la nôtre. Jésus, nous croyons. Nous croyons Jésus, mais protège notre foi, protège la foi des petits et des humbles, de tous les cœurs qui T’aiment et que certains cherchent à désespérer. Jésus, notre monde est devenu fou. Jésus protège ceux qui croient en Toi et qui T’aiment, mais qui sont sans défense contre ceux qui ne croient plus...

Jésus, nous croyons que Tu savais. Nous croyons, Seigneur, car il est impossible que des milliers de martyrs aient accepté leurs souffrances pour des idées, pour une théologie, pour des fables, des choses arrangées aussi belles soient-elles. On meurt pour quelqu’un, rarement pour des idées. Et dans notre esprit nous revivons avec tous les miraculés de Jésus, avec tous ces pauvres guéris qui racontaient leur aventure, qui expliquaient leur guérison; et nous contemplons tous les témoins de tes miracles. Et nous pensons aussi aux autorités de l’époque qui voulaient se débarrasser de Toi: “Tout le monde court à Lui!”  On ne T’aurait pas crucifié, Jésus, si la multiplicité de tes miracles n’avait grandement inquiété ceux qui se croyaient menacés dans leur pouvoir terrestre. Et surtout, les évangélistes ne les auraient pas racontés avec tant de détails...

Un épisode de l’Évangile raconte la guérison d’un lépreux:

― Si Tu veux, Tu peux me purifier.

― Je le veux, sois purifié.

Et l’homme fut guéri de sa lèpre. Mais Jésus lui demanda de ne pas en parler, mais d’aller trouver le prêtre pour faire constater légalement sa guérison, et offrir les offrandes d’usage. Quel témoignage irréfutable! Puis Jésus se retira dans un endroit désert, pour prier. Pendant ce temps, le lépreux, sur le parvis du temple, face aux scribes médusés ou sceptiques, ne cessait de rendre gloire à Dieu et de crier les louanges de Jésus... S’il ne l’avait pas fait, les pierres l’auraient fait pour lui...

E - La liberté de Jésus

Nous pouvons regarder Jésus, nous pouvons Le contempler, Le voir vivre, comme l’un de nous... Et nous pouvons Le suivre sur son chemin terrestre, son chemin de Rédempteur...

Jésus, Nous Te contemplons et nous admirons ta liberté souveraine. Tu es souverainement libre dans ta vie privée, entre Marie et Joseph. Tu es souverainement libre quand, encore très jeune, Tu dois obéir au Père, le Père du Ciel, et déjà, enseigner les docteurs de la loi, et rectifier certains de leurs raisonnements erronés car ayant perdu l’Amour.

Nous Te contemplons, Jésus, et nous admirons ta liberté souveraine quand, ton Heure étant venue, Tu dois quitter ta sainte Maman pour commencer ta Mission. Tu es souverainement libre Jésus: Tu sais qu’elle souffre de Te voir partir et Tu souffres de la voir souffrir, mais Tu es libre, Jésus, complètement libre des attaches humaines. Seule la volonté du Père compte pour Toi, la volonté du Père qui est aussi la tienne puisque le Père et Toi, Vous n’êtes qu’UN.

Nous Te contemplons Jésus, et nous admirons ta liberté souveraine face à Satan, lors de ta grande tentation. Les concupiscences humaines n’ont aucune prise sur Toi qui es la liberté souveraine...  Tout au long de ta vie publique, Jésus, Tu resteras souverainement libre, toujours uni au Père, toujours en contact avec le Père, car Tu es Dieu tout en étant vrai homme. Et nous Te contemplons, Jésus, vrai Dieu et vrai homme, toujours uni au Père dans la joie de l’Esprit. Nous Te contemplons, Jésus, Un avec le Père et l’Esprit-Saint, l’Esprit d’Amour qui guide ta vie et T’accompagne toujours.

Nous Te contemplons, Jésus, Homme-Dieu, Un avec le Père, toujours uni au Père que Tu retrouves chaque jour dans tes longues prières amoureuses. Ta Passion, ta longue Passion est commencée depuis le jour de ta naissance, mais le Père ne T’abandonne jamais, et l’Esprit d’Amour est le pain de ton âme. Ta Passion est commencée depuis longtemps, Jésus, mais le Père Te soutient et T’accompagne dans ta douloureuse mission, douloureuse à cause des hommes qui ont tant de mal à accepter ton Amour. Ta Passion est commencée depuis longtemps, mais Tu n’es jamais seul, Jésus, puisque Tu es toujours dans la Trinité. Et ton bonheur de Fils de Dieu uni au Père et à l’Esprit, est toujours ton bonheur dans la Trinité, hors de la Création donc hors du temps...

Nous Te contemplons, Jésus, heureux dans ta mission pourtant déjà si douloureuse. Tu es heureux, Jésus, car le Père ne T’abandonnera jamais, ne peut pas T’abandonner. Nous Te contemplons, Jésus, et soudain...

Soudain nous sommes avec Toi à Gethsémani, soudain nous sommes avec Toi au pied de la Croix. Nous Te regardons, Jésus et nous ne comprenons plus. Nous Te regardons Jésus à Gethsémani; pour la première fois, il semble qu’il y ait une divergence entre la volonté du Père et la tienne:

― Non Père, pas çà ! Non Père, pas ces multitudes qui refusent notre Amour. Pas ces hommes qui préfèrent la haine à l’Amour. Pas ces millions de martyrs, pas ces enfants qu’on scandalise, pas ces prêtres qui trahissent, pas ces apostats qui me tournent le dos, ces chrétiens qui ne veulent plus l’être. Et ces guerres, et ces tortures, et ces tueries, et ces camps de la mort. Et le péché qui semble victorieux... Non Père, pas çà! Pas ces pauvres êtres qui se damnent, qui courent à leur perte, Non Père, pas le triomphe de Satan. Non!

Nous Te regardons, Jésus, atterrés. Nous voyons ta sueur abondante. Nous la voyons qui rosit, qui rougit: c’est du sang. Jésus, Tu sembles T’effondrer, tes forces T’abandonnent: “Père, pourquoi?” Jésus, où est allée ta divinité, le Verbe de Dieu qui est en Toi, qui est Toi? Jésus, où sont tes amis? Tu es soudain si seul...

Mais voici que Tu Te redresses, d’abord difficilement, puis d’une manière plus assurée: “Oui! Père... Que ta volonté soit faite!”

L’Ange de ta douleur T’apporte la coupe de ta consolation. Que contient-elle? Nous ne le savons pas, mais nous voyons que Tu Te lèves; Tu Te lèves, de nouveau plein de vigueur, pour affronter le traître qui approche.

Et maintenant, Jésus, nous sommes au pied de la Croix. Tu vas mourir. Tu as obéi au Père, Tu as fait sa volonté, librement. Tout est accompli. Seule subsiste ta soif, ta soif de nos âmes. Tu voudrais nous sauver tous mais...

Mais, depuis quelques heures déjà, le Père n’est plus là. Et l’Esprit, où est-il? Jésus, nous sommes avec Toi, au pied de ta Croix et nous sommes triste à en mourir. Ce mystère de la Croix nous dépasse, il est trop grand, trop lourd pour nous. Jésus, Tu as fait toute la volonté du Père, Tu as accepté, sans jamais Te plaindre, sans un mot, toutes les souffrances qui T’ont été infligées. Tu as tout supporté, Tu as été conduit à l’abattoir comme un agneau, Tu as été immolé, comme l’Agneau Pascal. Jésus, le Père devrait être pleinement satisfait: le Corps mystique est réparé. Alors, Jésus, pourquoi ce cri: “Père, pourquoi m’as-Tu abandonné?”

Souverainement libre, Jésus, Tu devais prendre toutes nos peines, toutes nos souffrances, toutes nos douleurs. Tu devais tout prendre sur Toi pour tout sauver, mais il fallait que ce soit l’Homme, l’homme qui avait péché, il fallait que l’Homme seul répare. Dieu n’avait rien à réparer. Dieu n’avait pas à souffrir, seul l’homme devait assumer les conséquences de ses péchés. Et l’Homme qui avait pris sur Lui tous les péchés du monde devait aussi connaître la peine suprême, la peine du dam, la privation de Dieu.

Et ce faisant, Tu construisais ton Corps mystique...

F - Le Corps mystique se construit

Dans son éternité glorieuse, et de toute éternité, Dieu le Père engendre et aime le Fils, et le Fils aime le Père; unis dans l’Esprit-Saint, leur Esprit d’Amour, ils conçoivent et réalisent leur création, le Grand Œuvre majestueux destiné à devenir le Corps du Fils, ce Corps qui réalisera l’unité de tous les mondes créés: spirituels et matériels, ce Corps qui sera à la fois la créature et le Créateur, puisque Corps du Fils éternellement aimé du Père dans l’unité de l’Esprit.

Pour construire ce Grand Œuvre, Dieu a besoin, comme lorsque l’homme conçoit et réalise une machine, d’une multitude de pièces, toutes différentes les unes des autres, toutes destinées à faire partie du même ouvrage, du même Corps, unies dans un même Amour, une même Intelligence, mais conservant chacune son individualité propre, sa vocation spécifique. Toutes les composantes du Corps doivent tendre de toutes leurs forces vers la réalisation de la sublime construction, mais chacune doit être à sa place, et concourir à la beauté de l’ensemble tout en restant elle-même. Et tout cela se fait, comme font les cellules d’un corps humain, chacune restant individualisée tout en concourant à la vie du corps tout entier.

Il y a des milliards de cellules dans un corps humain. Prise individuellement, chacune peut se considérer inutile, mais en fait, chacune est nécessaire, voire indispensable. Et l’on sait que si une cellule ne se porte pas bien, tout le corps est malade; de même, si une cellule oublie sa fonction propre et se met à faire autre chose que ce pour quoi elle est faite, c’est bientôt l’anarchie et un cancer se déclare.

Or, Dieu ne nous crée pas pour nous faire disparaître après nous avoir abreuvés de souffrances inutiles. Non! Dieu fabrique chacun de nous, avec un Amour infini et avec une grande patience, pour que nous puissions devenir une pièce, une cellule de son Grand Œuvre: le Corps du Fils Bien-Aimé, le Corps qui rassemblera -qui rassemble déjà dans la vision éternelle de Dieu- l’ensemble de la Création et l’unira indéfectiblement à Dieu Trinité.

Dieu fabrique chacun d’entre nous avec grand Amour, grande patience et grande précision, pour que chaque homme devienne la pièce, la cellule irremplaçable et indispensable, chargée d’une fonction unique dans le Grand Corps mystique du Fils Bien-Aimé. Incroyable! Aussi chacun de nous doit-il marcher avec Jésus, Le laisser terminer son œuvre, c’est-à-dire Le laisser continuer à nous façonner, à nous usiner, nous rôder, pour que nous devenions les petites pièces de son Grand Œuvre, son Corps mystique, petites pièces insignifiantes, certes, mais cependant toutes uniques et indispensables. Car nous sommes importants pour Dieu. Je suis important pour Dieu, je compte pour Dieu...

Les machines modernes sont des merveilles de technologie, et contempler une machine peut parfois nous permettre de découvrir certaines vérités. Nous avons dit plus haut que, dans une machine, toutes les pièces sont utiles, même les plus cachées, les plus méprisables apparemment. Toutes les pièces ont une fonction. Si l’on supprime une pièce, quelle qu’elle soit, tôt ou tard une panne ou au minimum un disfonctionnement se manifestera. Toutes les pièces sont utiles, toutes ont leur fonction propre, irremplaçable, et toutes doivent être soigneusement entretenues et toujours surveillées. C’est comme çà et il en est ainsi pour tous les composants du Corps mystique du Christ.

Dans le Corps mystique du Christ, il y a une multitude d’âmes: toutes sont utiles, indispensables. Toutes ont été pensées individuellement par leur Dieu-Créateur qui les aime, qui les a conçues avec amour, et leur a donné, à chacune, leur vocation propre. C’est la prédestination. Chaque homme peut se dire: “Dieu m’a conçu avec amour et m’a prédestiné pour occuper telle place dans le Corps mystique du Christ. Dans ce Corps mystique du Christ, je suis unique, irremplaçable, et je suis fait pour accomplir une tâche importante, essentielle. Je suis prédestiné à cette place, à cette tâche que moi seul je peux remplir. C’est ma vocation: sans moi, le Corps serait incomplet, et la ‘machine’ ne pourrait pas fonctionner normalement. Tout est important pour Dieu: je suis important pour Dieu. Je suis important dans sa Création.”

G - Le cadeau de la vie

Pensons-nous à remercier le Seigneur pour le cadeau de la vie. Mais qu’est-ce au juste que la vie? Quelques films documentaires montrent la vie de l’embryon depuis l’instant de sa conception jusqu’à la naissance. C’est stupéfiant! À tous les degrés de l’évolution du fœtus, depuis l'instant fugitif de sa conception, lorsque le spermatozoïde, après un long et difficile périple, atteint l’ovaire où l’œuf se forme, la multiplication des cellules est à l'œuvre. Miracle de la vie! Et certaines personnes osent dire que c'est la chimie qui intervient.

La chimie? Quelle chimie? La chimie, pour agir, doit mettre en présence des éléments particuliers, puis, à condition que les conditions extérieures soient réunies, les réactions peuvent commencer. Les éléments matériels peuvent se transformer, s’associer pour former de nouveaux corps matériels. Dans les laboratoires il faut toujours un chimiste, une volonté intelligente, pour commander les réactions en fonction de ce qu'on désire obtenir. Et ce que l'on obtient, que ce soit en laboratoire, dans une usine ou dans la nature, a toujours nécessité une volonté intelligente. Sinon, rien ne se passe.

Ainsi, quand un œuf microscopique est formé, qu’est-ce qui, en réalité, préside, non seulement à la multiplication des cellules, mais, et surtout, à leur différenciation? Qu’est-ce qui va conduire une cellule, comparable à sa voisine, à se couper en deux éléments qui seront les premières cellules d’un cœur ou d’un œil, ou d’une autre partie du corps vivant? Et pourquoi la cellule voisine, en tout comparable à celle qui vient de se “mettre au travail” pour faire un œil ou un cœur, va-t-elle se multiplier en cellules destinées à devenir des pieds ou des mains, ou autre chose?

Mystère de la vie!... Au lieu de dire chimie, surtout quand il s’agit d’une chimie tellement intelligente, ne devrions-nous pas dire Dieu, et Dieu plein d’amour et d’intelligence.

Dans les milieux athées qui ne veulent pas entendre parler de Dieu, lequel bien sûr,  n’existe pas, on parle du hasard. Quel hasard?... Et comment ce hasard peut-il être tellement intelligent? Quel aveuglement!

Prière au Père qui nous garde en son Fils

Père! Voici que Tu tiens le monde dans ta main, ta douce main créatrice. Tu enveloppes toute ta création d’un regard de bienveillance. Tu aimes les hommes d’un Amour de prédilection et Tu prends tes délices avec eux. Et Tu enveloppes de tout ton Amour, c’est-à-dire de Toi puisque Tu es Amour, Tu enveloppes de Toi ton Fils, ton Unique, Celui que Tu engendres de toute éternité. Tu enveloppes ton Fils bien-aimé, ton Verbe, d’un Amour inexprimable et tellement grand qu’il est l’Esprit, la Troisième Personne de la Trinité. Et Tu enveloppes en même temps son Corps mystique qui est nous!!!

Père, le Corps mystique de ton Fils, Tu l’enfermes dans ton regard merveilleux de Père plein de bonté. Tu l’enfermes et Tu Le contemples, et Tu Te complais en lui. Tu Te complais en Jésus et son Corps mystique, et Tu l’inondes de ton Amour. Père, pardonne nos balbutiements probablement inadaptés, mais les mots adaptés n'existent pas pour dire ce que nos cœurs ressentent, ce que nos cœurs voudraient pouvoir Te dire et Te chanter. Sur terre nous ne sommes vraiment, pour exprimer la gloire de Dieu, que des petits enfants toujours au berceau. Oui, Père, les hommes de la terre ne sont que des enfants au berceau, ignorants toutes les réalités qui sont les tiennes. Nous savons seulement que Tu es un Père merveilleux, un Père de qui nous recevons tout, sans qui nous ne pouvons rien, un Père qui nous donnes la vie.

Tu es un Père tellement Père, ô Père, que nous sommes un peu intimidés devant Toi. Nous ne savons pas comment Te parler: Tu n’es pas à notre taille, et ta nature toute spirituelle “étonne” tellement les êtres de chair que nous  sommes que nous avons beaucoup de mal à Te rendre présent à nos cœurs. Heureusement, Père, que ton Fils s’est fait l’un de nous, Tu l’as voulu ainsi. Ton Fils, Père s’est fait homme pour rendre la divinité accessible aux êtres qui, devant réaliser l’unité entre les mondes spirituels et matériels, sont forcément un peu fragiles dans l’équilibre surprenant que Tu as imaginé.

Et par-dessus tout, Père, Toi qui es Amour, Tu as inventé l'amour pour que nous puissions aimer ton Fils. Cela est merveilleux: nous aimons le Fils parce qu’Il s'est incarné et qu'Il nous a aimés le premier. Nous aimons le Fils parce qu’Il est dans la Trinité, donc dans l’Amour, et qu’Il est aussi Amour, comme Toi, Père. Et que votre Amour ne fait qu’Un. Nous vivons en Lui comme Il vit en nous... Père garde-nous toujours en Lui. Père, laisse-nous aussi Te prier pour obtenir l'amour que nous voudrions avoir pour ton Fils bien-aimé, pour Jésus qui nous aime.

Nous ne sommes, ô Seigneur-Trinité, que des étincelles de votre Amour, des étincelles perdues dans le cosmos de la création, des étincelles perdues dans l’immensité du Corps du Christ... Nous ne sommes, ô Seigneur, que des étincelles de Vie, des feux follets d’Amour qui brillent dans la nuit pour éclairer nos frères.

   

pour toute suggestion ou demande d'informations