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Le grand Commandement de Dieu

 

4-1-Quelles merveilles! 

Quelles merveilles, Seigneur, tes commandements! Quelle libération, quelle liberté! En les relisant on est en droit de se demander pourquoi tant de personnes les présentent si souvent d’une manière tellement négative et contraignante? Pourquoi tant de nos contemporains se moquent-ils tellement de la morale chrétienne qu’on n’ose même plus prononcer ce mot? Pourtant, quelle merveille aimer le Seigneur, Dieu d’Amour! Quelle merveille aimer son prochain!

Quelle merveille mettre en œuvre les moyens d’aimer Dieu et d’être heureux! Quelle merveille respecter ses parents, ses amis, et tous ceux qui œuvrent pour le bien de tous! Quelle merveille demeurer constamment dans la vérité, dans la lumière et la confiance envers tous ses frères! Quelle merveille accepter la propriété d’autrui et voir la sienne tout autant respectée, dans la justice! Quelle merveille que la maîtrise de soi pour un plus grand amour! Quelle merveille que le bonheur du bonheur d’autrui!

Mon Seigneur, quelles merveilles que tes merveilles! Quelle merveille que la vie que Tu nous confies! Quelles merveilles et quel bonheur que tes commandements qui sont les moyens de la vie, de la paix, de l’amitié et de l’amour, les moyens du bonheur!

Seigneur Tu es merveille, Tu nous émerveilles, et nous T’aimons. 

4-2-Esprit-Saint, Esprit de Dieu Un et trine, nous donne le commandement d'amour 

Tournons-nous maintenant vers l'Esprit-Saint, l'Esprit de vérité, l'Esprit d’Amour, l'Esprit de justice, de bonté, de discernement, de miséricorde. Contemplons l’Esprit-Saint, l’Esprit d’Amour du Père et du Fils, et pensons à toutes ces controverses stériles, ces mots, souvent mal compris car mal traduits, qui déchirèrent l’Église pendant tant de siècles. Que se passait-il donc dans l’esprit de ces gens-là qui se déchiraient à propos de l’Esprit-Saint? Car l'Esprit de Jésus, c’est bien l’Esprit qu'Il envoya à ses apôtres, l’Esprit Consolateur qui devait les guider tout au long des siècles... Alors?

Essayons d'"approcher" l'Esprit-Saint, Esprit du Père et du Fils, Esprit d’Amour, de l’Amour du Père et du Fils. Essayons de deviner, dans nos Cœurs, comment le Père “regarde” le Fils et comment ce “regard” du Père est un regard d’Amour infini, le "regard" du Géniteur générant le Fils de toute éternité. Il est difficile d’exprimer l’inexprimable, et nous ne pouvons que deviner, dans nos cœurs, comment, comme le Père Le "regarde", comment le Fils, Jésus “regarde” le Père, et comment le “regard” de Jésus vers le Père est un jaillissement d’Amour, infini Lui aussi.

Seigneur notre Dieu, nous contemplons vos “regards” d’Amour infini. De toute éternité le Père engendre le Fils, Le “regarde”, et L’aime; de toute éternité Jésus regarde le Père et L’aime. L’Amour du Père “va” vers Jésus, et L’enveloppe; et l'Amour de Jésus “va” vers le Père, se laisse envelopper par le Père. Et leurs deux Amours n’en sont qu’UN. Leur embrassement est tel qu’il devient un embrasement, un Feu d’Amour infini qui scelle leurs deux amours pour n’en plus faire qu’Un, l’Esprit d’amour du Père et du Fils, l’Amour unique, éternel du Père et du Fils. L’Amour du Dieu Unique en trois Personnes, L’Amour infini, Dieu unique et trinitaire. Dieu Un et Trois dans l’unique Amour de la famille divine.

Tout au fond de nos cœurs nous devinons l’embrassement d’Amour trinitaire qui est l’embrasement unique, le Feu de l’Amour divin. Dans nos cœurs, nous “voyons” cet embrasement de l’Amour divin qui vient brûler nos âmes. Et voici que soudain, au profond de nous, une pensée étonnante surgit: ”Ah! Comme ce serait facile de retrouver l’unité dans l’Église de Jésus, l’Église Corps mystique du Christ, si l’on comprenait l’Amour, si l’on acceptait de voir l’Amour!”

Ah! si on avait assez d’humilité pour voir la vérité et la conserver...  Si l'on voulait bien comprendre les commandements de l'Amour et les mettre en pratique! 

4-3-Jésus, notre modèle

        4-3-1-La pauvreté de Jésus 

Une chose peut nous frapper, c’est la pauvreté de Jésus durant sa vie terrestre; pas la pauvreté misérable ni même une extrême pauvreté matérielle. Non. Jésus avait généralement le nécessaire pour vivre, même pendant sa vie publique. Ce qui étonne, c’est la pauvreté de son Cœur. C’est la pauvreté des moyens qu'Il utilisa pour convertir le monde, c’est la pauvreté et l’humilité de son Cœur doux et humble. Et cette pauvreté du Cœur de Jésus, c’est celle qui est toujours la sienne dans son Eucharistie, dans son Cœur Eucharistique. 

Contemplons le Cœur Eucharistique, le Cœur humble et pauvre de Jésus Contemplons Jésus dans sa pauvreté. Tout au long de sa vie terrestre, le Cœur de Jésus fut pauvre de la pauvreté des humbles. Tout au long de sa vie Il vécut la Béatitudes des pauvres et des humbles de Cœur, la béatitude des cœurs contents, heureux de Dieu, même quand les psaumes ou les prophètes Lui parlaient de sa Passion. Jamais Jésus ne laissa transparaître la répugnance qu'Il pouvait éprouver quand les visions Lui montraient l’horreur de ses souffrances à venir, jamais. Durant sa Grande Passion Il accepta toutes les souffrances physiques; mais quand Satan Lui montra, pour Le tenter, les foules qui se précipitaient dans le mal ou les petits enfants que l’on scandalisait jusqu’au plus profond de leurs cœurs, alors, Jésus cria: “Non Père, pas ça! Si c'est possible, que ce calice passe loin de Moi!”

Pourtant, Jésus, Dieu incarné, se soumit à la mystérieuse volonté du Père, qui était aussi la sienne, Verbe de Dieu... Jésus-Christ se soumit. Mais, connaissant la faiblesse des hommes, Il ne voulut pas les abandonner, et Il nous donna l’Eucharistie... Et dans son Eucharistie, Il choisit de demeurer pauvre, sans aucun moyen, encore plus pauvre qu’avant. Pourtant Il connaissait l’inefficacité apparente de la pauvreté, de l’absence de moyens humains. Oui, Jésus connaissait, Jésus savait, pourtant, dans son Eucharistie, son Cœur choisit encore la pauvreté.

Le Royaume de Dieu, donc de Jésus n’est pas de ce monde. Jamais Jésus ne régnera sur notre terre comme les rois ou les empereurs du monde. Son Royaume n’est pas de ce monde, et Pilate l’avait bien compris quand, répondant à l’accusation des docteurs de la loi, il rétorqua: “Mais son royaume n’est pas de ce monde!”

Quelque temps avant, Jésus avait déclaré: "Celui qui veut venir après Moi, qu'il prenne sa croix, et qu'il Me suive..." Plus tard, répondant aux fils de Zébédée qui demandaient "à être l'un à sa droite et l'autre à sa gauche dans son Royaume", Jésus pensait au jour de son couronnement, à ce jour terrible de sa Passion, de son crucifiement et de sa mort. Élevé de terre pour attirer tout à Lui, Il aura auprès de Lui, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche, ceux à qui le Père avait, de toute éternité, destiné ces places: deux larrons, deux brigands! Incontestablement l'Esprit de Dieu animait Jésus.

Contemplons Jésus sur la Croix, le jour de la gloire de son couronnement. Déjà Il accueille l’humanité égarée qui retrouve le chemin de Vie, qui regrette ses fautes, et qui implore son pardon. Mais à sa gauche, il y a l’autre humanité, celle à qui Il sera obligé de dire, lors de la Résurrecton des morts, et du Jugement dernier: “Allez-vous-en, maudits, au feu éternel!” Certes, on ne sait pas ce qui se passe au plus profond d’un cœur humain au moment où son âme va quitter son corps, mais on ne peut pas rayer d’un seul trait les paroles de Jésus. À plusieurs reprises Jésus parle de la géhenne car l’Enfer existe. L’Enfer existe, et il y a des gens qui délibérément choisissent d’être éternellement séparés de Dieu. Car L'Eprit d'Amour, l'Amour qu'est Dieu est infini et vrai: il ne viole jamais nos libertés, l'amour n'étant réel que s'il est libre.  

        4-3-2-L'Esprit-Saint et le Cœur de Jésus 

Contemplation... devant un tabernacle.

Le Cœur Eucharistique c’est le Cœur du Corps Mystique de Jésus. C'est aussi son Cœur à Gethsémani, c’est aussi la Consolation de son Agonie, sa force sur la Croix, car l’Eucharistie, c’est la Résurrection de Jésus et son Action de Grâce éternelle. Le Cœur Eucharistique, c’est la joie de Dieu, la joie du Père. Le Cœur Eucharistique de Jésus c’est l’Amour du Père qui glorifie le Fils, c’est le Cœur du Père uni au Cœur du Fils, c’est donc le Cœur de la Trinité. Le Cœur Eucharistique de Jésus, c’est la Gloire de Dieu... Nos pauvres cœurs d'hommes pécheurs se perdent dans la contemplation de ces mystères infinis... Car nous découvrons, émerveillés, que le Cœur Eucharistique, c’est l’unité du Cœur mystique dans le Corps mystique du Christ. Le Cœur Eucharistique de Jésus, c’est ce qui unit tous les hommes, c’est le ferment, le ciment de leur unité. 

Merveilles des merveilles! Cœur Eucharistique de Jésus, pauvreté de Dieu et richesse des pauvres de Dieu! Cœur Eucharistique de Jésus, richesse de son Esprit de sainteté!

À Gethsémani, au moment de sa plus grande souffrance, Jésus était seul: les apôtres dormaient. Les trois à qui Il avait spécialement demandé de prier, dormaient aussi, d’un étonnant sommeil dont pourtant ils ne voulaient pas et contre lequel ils luttaient, mais en vain. Quant à Judas, il était en train de trahir son Maître...

Pendant ce temps le Père se cachait, le Père se taisait... Le Père, c’est bien Quelqu’un, différent de Jésus tout en Lui étant étonnamment proche, vivant avec Lui et l'Esprit dans le sein de la Trinité. Et dans le sein de la Trinité, le Père ne cesse d’engendrer le Fils. Le Père et le Fils sont bien UN, mais le Père est différent du Fils quoiqu'Ils soient, avec l’Amour-Esprit qui Les lie, un seul et même Dieu, l’Unique, en trois personnes.

À Gethsémani, Jésus, Fils de Dieu et Fils de l’Homme sur la terre, appelle le Père qui ne répond pas. Le Père ne veut pas répondre car, pour l’instant, Jésus s'est fait péché, ayant pris sur Lui tous les péchés des hommes, pour racheter et sauver les hommes. Le Père déteste les péchés qui détruisent son Œuvre laquelle est aussi celle du Fils. Alors le Père détourne de Jésus son regard d’Amour. Il détourne son regard de Jésus,  alors que, curieusement, Jésus, toujours Fils de Dieu, est toujours dans le Cœur plein d’Amour de la très Sainte trinité... avec son Esprit de sainteté.

Le Père détourne de Jésus-Christ, Fils de l’Homme, son regard qui ne peut supporter le péché, mais leurs deux Cœurs sont cependant toujours unis, leurs deux Cœurs sont toujours le Cœur de Dieu. Le Père et le Fils sont toujour UN, avec leur Esprit, dans le Cœur de la Trinité; mais, aujourd’hui, sur la terre, dans le Jardin des Oliviers, le Père laisse Jésus seul, le Père délaisse l’Homme-Jésus qui porte les péchés du monde.

Jésus est seul. Il n'aura pas de consolateur à Gethsémani avant que le Père, pris d’une infinie pitié pour le Fils Sauveur du monde, Lui présente la coupe de sa consolation. Car le Père est Amour, et même s’Il ne peut supporter le péché, son Amour pour l’Homme qu'est Jésus, Jésus qui répare les dégâts causés par Satan, son Amour est tel qu’Il Lui envoie l’Ange Consolateur.

Jésus, nous rejoignons ton Cœur Eucharistique, ton Cœur d’Action de Grâces inspiré par l'Esprit. Tu es heureux dans ton tabernacle, et pourtant Tu es Triste et douloureux. Jésus, nous restons près de Toi pour Te contempler au Cénacle, près de ton Cœur d’Action de Grâces. Ton Cœur Eucharistique, c’est le Cœur de ton bonheur au milieu des hommes, ta créature parfaite qui fait les délices de Dieu... donc les délices de la Trinité dont Tu es, donc aussi tes délices à Toi, et à ton Esprit-Saint.

Nous contemplons ton Cœur Eucharistique, Jésus, ton Cœur uni à la volonté du Père, qui est aussi la tienne, de toute éternité. Ton Cœur Eucharistique, uni au Cœur du Père et à l'Esprit, pour ne plus faire qu’un seul Cœur, n’a qu’une volonté, celle de Dieu-Trinité.

Jésus, il est des endroits où Tu envoies ton Esprit-Saint en abondance... Il est des endroits où ton eau vive coule de sources fécondes: ces sources, nous les trouvons dans ton Cœur Eucharistique... Avant de quitter ses apôtres, Tu leur dis: “Allez, enseignez toutes les nations; baptisez-les au Nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit.” Ainsi le Verbe de Dieu, le Fils du Père et son enfant Bien-Aimé, a connu, malgré l'Esprit Saint qui était toujours en Lui, ces détresses humaines qui naissent de l’absence de Dieu. Il était l’Homme, le Sauveur, le Rédempteur. Il était Dieu aussi, Dieu avec le Père, UN avec le Père et l’Esprit, mais, pour des raisons qui sont les raisons de Dieu, sa divinité se cachait, car l’Homme-Jésus devait connaître l’Agonie totale des hommes qui ont perdu Dieu.

   

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