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La sainteté à l’école de l’Esprit
5-1-Notre unique vocation: la sainteté
5-1-1-Connaître Dieu
Tous les saints ont demandé:
"Seigneur, fais que je te connaisse!" Nous aussi nous prions la même chose:
"Seigneur, fais que nous Te connaissions… Seigneur, nous
voudrions
tellement Te connaître mieux pour mieux T'aimer."
Oui, nous voudrions tous mieux connaître
Dieu. Mais est-ce que vraiment nous ne connaissons pas Dieu? Beaucoup de
chrétiens disent qu'ils aiment Dieu, mais on ne peut aimer que ce que l'on
connaît. Donc nous connaissons Dieu… Si donc nous connaissons Dieu, nous pouvons
en parler, car notre intelligence, grâce à l'Esprit-Saint qui est en chacun de
nous Le connait… Mais comment connaît-elle Dieu?
Jésus est notre vie, Il est notre chemin,
notre vérité. Dieu, notre vie, est ce qui, envahissant perpétuellement nos êtres
tout entiers, nous baigne intérieurement en permanence. Dieu est ce qui fait que
chacun de nous peut dire: je vis. Nous ne savons pas très bien exprimer ce que
c'est que la vie, cette "chose" qui fait que nous sentons, que nous bougeons,
que nous pouvons voir aussi tout ce qui nous entoure et "vivre" avec; et que
nous pouvons penser aussi. Mais au fond, nous ne savons pas ce que c'est que la
vie. La vie, c'est à la fois matériel, mais c'est surtout quelque chose
au-dedans de nous qui fait que nous aimons, que nous pouvons choisir, et enfin,
que nous pensons. Soudain nous ne savons plus, car quand nous disons: Je "me"
touche, en réalité c'est la vie que je touche; donc nous "touchons" Dieu. Nous
nous "touchons" intérieurement, nous "touchons" la vie qui est en nous, et, ce
faisant, nous "touchons" Dieu.
Mystère incroyable, indicible,
stupéfiant!
Recueillons-nous en Dieu… Cherchons Dieu,
"regardons-Le"… Essayons de nous intérioriser de plus en plus... Voici que nous
"touchons" Dieu, que nous "touchons" Notre Seigneur, mais nous ne savons pas
comment, ni avec quel sens. Comment connaître ces choses si cachées aux pécheurs
que nous sommes? Ainsi, quand nous venons de communier, Jésus est en nous et
nous en Lui. Cela, nous le savons par la foi, et notre foi c'est aussi notre
vie, car Jésus s'est fait nourriture pour tous les hommes qui veulent venir à
Lui… Chacun de nous peut alors se dire; "Jésus est en moi et sa Vie, c'est ma
vie." Mais Jésus est Dieu, Fils de Dieu le Père, Un avec le Père et l'Esprit au
sein de la Trinité, donc Dieu est en moi, et sa Vie, c'est ma vie; Dieu est en
chacun de nous, et sa Vie est notre vie...
Dieu est en moi, et c'est sa Vie qui me
fait vivre. C'est parce que Dieu a mis en moi la Vie qu'Il est que je peux
vivre, c'est-à-dire être un être vivant, un être pensant et capable d'aimance,
mais seulement pour Dieu. "Je t'aime, me dit Dieu; à ton tour, aime-Moi, car je
suis ta vie; je suis même beaucoup plus que ta vie puisque je suis l'Amour,
l'Amour qui se partage et qui se donne, qui se donne à Toi pour que tu le
partages à tous tes frères. Je T'aime nous dit Dieu, à ton tour aime-Moi!"
Recueillons-nous encore davantage pour
mieux penser l'impensable, et mieux exprimer l'inexprimable. Après chaque
communion, Jésus est en nous pour que nous L'aimions au cœur de la Trinité
sainte, dont Il est avec le Père et l'Esprit. Jésus est la vie qui vit en
chacun de nous et que nous "touchons" car notre Vie, c'est Lui, c'est Dieu…
"Regardons"
Jésus, et essayons de répondre à sa demande: "À ton tour aime-Moi!" Oui, nous
T'aimons, Seigneur, mais apprends-nous à vivre cet amour que Tu désires de nous,
et que nous serions bien incapables de Te donner si Tu nous laissais seuls. Et
pourtant, nous voulons réellement répondre à ton désir, et T'aimer comme Tu veux
que nous T'aimions. Mais aide-nous Seigneur, car sans Toi nous ne sommes rien,
nous ne pouvons rien. Saint Augustin a dit, dans ses " Confessions":
"Aie pitié de moi, Seigneur! Voilà, je ne cache pas mes blessures: Tu es le
médecin, moi le malade; Tu es miséricordieux, moi misérable... Je place toute
mon espérance dans ta grande miséricorde". Connaître la Miséricorde de Dieu,
mettre son espérance en Lui, c'est déjà connaître Dieu.
5-1-2-La sainteté
“Au
commencement, Dieu créa l’Homme; homme et femme Il le fit, et c’était très
bon...” La vocation de l’homme, c’était d’aimer Dieu, "de tout son cœur,
de toute son âme, et de tout son esprit.” Mais l’homme, trop heureux dans
son paradis terrestre, ne sut pas aimer Dieu comme il le fallait. Il écouta le
menteur et il le crut: son expérience du malheur allait commencer...
Cela
devait durer longtemps, mais Dieu eut pitié, et Il se révéla à Moïse pour lui
redire sa volonté: “Écoute Israël! Il n’y a qu’un seul Dieu, et Tu n’adoreras
que Lui seul!” Plus tard Dieu redit encore à Moïse ce qui était l’unique
vocation de l’homme: “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de
toutes tes forces et de tout ton esprit!” Oui, mais comment prouver à Dieu
qu’on L’aime vraiment? Alors Dieu fit encore comprendre à Moïse que pour Lui
prouver qu'il L’aimait, il devait aimer ton prochain comme lui-même et devenir
un juste, c'est-à-dire un saint.
Aimer le
Seigneur Dieu et son prochain, cela est un seul et unique commandement. Aimer
son prochain, c’est aimer Dieu, et si on aime vraiment Dieu, on aime forcément
son prochain. Aimer Dieu et son prochain c’est une seule et même chose, c’est
cela la vraie vocation de l’homme. Chaque homme, en naissant, reçoit cette
incroyable vocation: aimer Dieu et son prochain. Mais comment faire?
Dieu,
Père et Fils, Un dans l’Esprit, Dieu crée l’homme et, ce faisant, Il commence la
construction du Corps mystique du Fils. Ce Corps mystique contiendra tous les
mondes créés, et chaque homme, membre de ce Corps, petite cellule vivante,
unique et indispensable de ce grand Corps, chaque homme devra apporter, enfin
fleuri, le petit bouquet de sa vocation propre et de sa sainteté, le petit
bouquet épanoui destiné à construire et à embellir le Bouquet infini, majestueux
et superbe du Corps mystique de Jésus.
Ainsi,
chaque vocation individuelle, mystérieux petit bouquet de fleurs encore en
boutons mais destinées à s’épanouir, chaque vocation, celle que chaque homme
reçoit à sa naissance, est comme un bouquet en gestation dont tous les boutons,
une fois épanouis, seront les pierres et les fleurs qui construiront et
embelliront les demeures de la maison du Père... Quelle cohérence! Quelle unité
dans la Pensée de Dieu Un et Trine, Dieu Amour!
Chaque
vocation individuelle est un petit bouquet appelé à fleurir pour rejoindre,
comme tous les autres bouquets, l’unique bouquet du Corps mystique. C’est cela
la sainteté. Il n’y a donc, en réalité, qu’une seule et Unique Vocation: la
sainteté vers laquelle chaque homme doit tendre. Cela se fera avec la grâce de
l'Esprit-Saint. Oui, mais pratiquement?...
Dieu
Père pense chacun de ses enfants. Dieu pense chaque homme et le façonne
amoureusement: en effet, chaque homme aura une mission particulière à remplir
dans le Corps mystique, une place spéciale, sa place à lui, où il sera
parfaitement heureux; rien ne sera figé dans le corps mystique achevé, au
contraire, tout sera en mouvement, tout sera visitable par les hommes en qui
Dieu a mis une qualité étonnante pour l’inciter à découvrir ses merveilles: la
curiosité... Et nous nous imaginons bien à notre place dans le Corps de Jésus,
la place où nous pourrons aimer Dieu-Trinité autant qu’Il le désire, la place
où, sans contrainte nous aimerons tous les saints, et avec eux nous “partirons”
en “voyage” pour “visiter” l’Œuvre de Dieu et nous émerveiller à cause de sa
perfection... et chanter, chanter les louanges de notre Créateur, sa perfection,
et L’aimer... Et nous découvrirons l’Éternité, ce présent toujours présent et
toujours nouveau dans les temps de la création, ces temps si extraordinaires que
le Père-Créateur ne voudra jamais détruire tant ils sont liés à son ouvrage.
Père
bien-aimé, notre imagination nous a emmenés bien loin. Nous n’étions pas mal du
tout dans ton éternité, mais nous devons revenir sur la terre pour bien préparer
notre vocation éternelle... Et nous revenons à Toi, Père. Tu façonnes chaque
homme, amoureusement, Tu lui donnes les qualités et les dons qui lui permettront
de réaliser la petite vocation particulière à laquelle il est appelé sur la
terre pour préparer sa vraie vocation: la sainteté. Pour que l’homme soit bien
prêt, Père, Tu le mets sur la terre, pour qu’il apprenne à T’aimer. Merveille
des merveilles! Ô Dieu, Tu veux que chaque homme mette un peu la main à la pâte,
car Tu l’aimes, et Tu veux qu’il réponde à ton amour en travaillant un peu à ton
Œuvre, pour qu’il ait l’air de faire quelque chose. Tu aimes tous les hommes et
chaque homme individuellement, et Tu sais que nous aimons beaucoup faire des
chose, ces choses de la terre qui sont la manifestation de notre amour pour Toi.
Père,
sur la terre, pour un petit moment, Tu mets chaque homme à la place que Tu lui
as préparée et où il sera heureux, même sur la terre, pour qu’il se prépare à
être apte à remplir sa vraie et grande vocation. Mystère insondable de
l’Amour... Là, à un endroit bien précis, dans une civilisation spécifique et
avec des gens qui l’aimeront et qu’il devra aimer pour apprendre l’amour, Dieu
Père, Tu déposes cet homme et Tu lui dis: “Mon ami, je T’aime, aime-Moi et sois
heureux en suivant ma Loi d’amour, la Loi de mon Esprit d'Amour.”
Oui,
Père, il y a une Loi sur la terre, car le monde dans lequel Tu nous places est
un monde de péché, un monde qui a refusé ton amour, un monde de détresses et de
misères, un monde de haine aussi. Mais il faut que l’homme passe cette épreuve;
alors, pour nous aider, Ô Père béni, Tu nous donnes une petite vocation
particulière, celle qui nous préparera à notre grande vocation. Père, notre
vocation sur la terre, c’est le petit chemin que nous avons à suivre pour aller
jusqu’à Toi. Le petit chemin vers la sainteté. Et pour nous aider, ton Amour,
l'Amour de ton Fils et de Toi, Votre Esprit-Saint, Esprit de sainteté, pour nous
aider, Père Un avec le Fils dans l'Esprit, Tu nous envoies ta grâce, la grâce de
l'Esprit.
5-2-La porte
vers la sainteté
Comme
Jean, nous nous serrons contre le Cœur Eucharistique de Jésus qui se livra pour
nous le soir du Jeudi Saint. Nous adorons le Cœur de Jésus tellement amoureux
des hommes, merveille de la création. Nous nous serrons contre le Cœur de Jésus
et nous essayons de comprendre la sainteté à laquelle Il nous appelle. L'Esprit
nous dicte les paroles sublimes: Cœur Eucharistique de Jésus, Toi le compagnon
de notre exil sur la terre, nous T’adorons et nous T’aimons. Nous T’adorons,
Jésus, Fils du Père, Un avec le Père dans l’Esprit Saint, l’Esprit d’amour du
Père et du Fils. Nous T’adorons, Jésus, Toi qui vins, un jour du temps, partager
notre vie et nous apprendre à vivre selon la volonté de Dieu: son amour pour
nous. Nous T’adorons Jésus, Toi qui nous donnas ta chair pour nourrir nos cœurs
affamés. Nous T’adorons, Jésus crucifié, mort pour nous libérer de nos péchés et
nous redonner vie; nous T’adorons Jésus ressuscité, Compagnon divin et
mystérieux de notre vie sur la terre pour nous préparer à la vie en Dieu, la
seule vraie vie, la Porte qui ouvre vers la sainteté.
Ô Jésus!
Quelle merveille! Nous T’adorons et nous T’aimons, Toi qui es notre Vie, notre
vraie vie et notre Amour. Sois la Porte de notre sainteté.
5-2-1-L'aimant de la sainteté
L’homme
est si petit, si charnel, si rivé à la terre qu’il ne peut pas comprendre les
choses de Dieu, et encore moins en parler. Et s’il veut cependant en exprimer
quelques rudiments, il doit utiliser des comparaisons terrestres forcément bien
grossières. Mais le Seigneur pardonne à celui qui L’aime et qui cherche à Le
faire aimer...
Dieu
fait toutes les choses uniques dans sa création. Chaque homme est unique, chaque
âme est unique, donc chaque sainteté est unique. La sainteté que Jésus demande à
chacun est donc une sainteté unique, celle que, depuis toute éternité, Il a
envisagée, celle qu’Il désire pour chacun de nous, individuellement. Si nous
imaginons le Cœur de Jésus tapissé d’aimants, comme pour réaliser une mosaïque
un peu particulière, nous découvrons qu'il y a, dans le Cœur de Jésus, un aimant
destiné à chaque personne individuellement; et cet aimant nous attire si
fortement que nous ne pouvons pas résister à la force de l’Amour divin qui nous
désire, qui nous fait pénétrer dans son Cœur, qui nous attache à son Cœur avec
une force qui n’est pas de la terre.
Le petit
aimant de chaque sainteté nous "colle" contre le Cœur de Jésus, et voici que,
comme saint Jean le fit un jour, nous nous penchons contre la poitrine de Jésus,
nous nous serrons contre Lui et nous écoutons les battements de son Cœur. Nous
écoutons les battements du Cœur de Jésus qui ne parlent que d’amour. Et voici
que l'Esprit-Saint nous instruit, nous fait "vivre" certains épisodes de la vie
publique du Christ, quand Il préparait ses disciples à ce qui deviendrait son
Eucharistie. Qui pouvait comprendre les paroles incroyables: “Celui qui mange
ma chair et boit mon sang, celui-là a la vie éternelle”? Qui pouvait
admettre cette réflexion inadmissible: “Mon corps est une vraie nourriture,
et mon Sang est une vrai breuvage”?
Pourtant
le Cœur de Jésus, le soir de son dernier jour sur la terre, dans une action de
grâce inimaginable, dans un élan d’Amour irrésistible, car Amour de Dieu même,
le Cœur de Jésus donna son Être tout entier à ses disciples médusés: “Prenez
et mangez-en tous: ceci est mon Corps livré pour vous; prenez et buvez-en
tous, ceci est mon Sang versé pour vous.” Et cela jusqu’à la fin des
temps!!!
5-2-2-L'Eucharistie est la route vers notre sainteté
Le
Saint-Esprit poursuit son enseignement ineffable; écoutons-le:
Le
Seigneur Dieu d’Amour, dans sa Trinité Sainte savait combien les hommes, ses
enfants bien-aimés, seraient malheureux sans Lui. Mais Dieu ne voulait pas
toucher à leur liberté, Il ne voulait pas en faire des robots: ce n’était pas
leur vocation. Alors, la Trinité d’Amour leur envoya le Fils dont l’Esprit seul
pouvait réparer nos dégâts. Et le Fils incarné connut nos incertitudes, nos
tentations, nos douleurs, nos faiblesses et nos difficultés pour revenir à Dieu.
Jésus, le Fils, connut tout de notre humanité, sauf nos péchés. Le Fils
“comprit” qu’Il ne pouvait pas nous laisser seuls, et l’Esprit de l’amour du
Fils pour le Père et du Père pour le Fils Lui inspira l’Eucharistie: dans une
Action de Grâce fabuleuse et éternelle, Il nous donna son Corps en nourriture...
Jésus,
nous contemplons ton Eucharistie, ton Cœur Eucharistique, et nous T’adorons. Tu
restes avec nous, doux compagnon de notre exil sur la terre, Tu demeures avec
nous, pour nous aider, nous soutenir dans nos tâches humaines, pour nous dire et
redire ton Amour; mais nous ne comprenons rien, et trop souvent nous Te laissons
seul. Inouï! Nous laissons solitaire le Cœur de Jésus, présent et vivant pour
nous dans ses tabernacles, dans son Eucharistie, nous laissons Jésus seul, comme
abandonné, alors qu'Il désire nous conduire vers la sainteté... Hélas! Le Cœur
Eucharistique de Jésus, Cœur d’une infinie Action de Grâce, Cœur venu pour être
le Compagnon de notre route vers la sainteté, et le Pain de vie des pauvres
exilés que nous sommes à cause de nos péchés, le Cœur Eucharistique de Jésus
reste souvent seul attendant notre bon vouloir...
Ô Esprit-Saint, Esprit de sainteté,
aide-nous à comprendre que seul Jésus-Eucharistie peut apaiser notre faim et
notre soif sur la route de notre long exil et nous diriger sur le chemin de
notre sainteté. Apprends-nous à nous nourrir de Lui et à avoir recours à Lui
toujours, et de plus en plus souvent.
5-2-3-Dieu dans notre temps
En Dieu, les temps sont l’éternité,
les temps sont dans l’éternité. En Dieu, le Père et le Fils sont UN dans
l’Esprit et le Père “contient” le Fils dans l’Amour de l’Esprit qui construit le
Corps du Christ. Mais dans la pensée de Dieu qui est instant présent, unique
instant éternel, tout en contenant et en gérant tous les temps, dans la pensée
de Dieu le Corps du Christ est déjà réalisé, la Jérusalem céleste est déjà
accomplie. Les temps sont éternels car ils sont dans l’éternité; les temps ne
peuvent pas mourir sinon la création disparaîtrait, même dans l’éternité.
Dieu est immuable et pourtant toujours divers,
toujours changeant, toujours nouveau. Dieu éternel est dans l’Éternité mais
aussi dans les Temps.
Quel
mystère! Jésus entre dans sa vie publique. Il rencontre ses deux premiers
disciples et passe le reste de la journée avec eux. Puis, “poussé par
l’Esprit”, Il s’éloigne dans le désert, pour y être “tenté par le diable”,
en fait pour choisir “sa voie”, celle qu’Il devra emprunter pour accomplir sa
mission: vaincre Satan et délivrer l’humanité du péché. Et la voie que Jésus
choisit parmi toutes les autres, c’est la voie difficile, la voie de la
simplicité, sans moyen humain et dans la pauvreté totale. Mystère insondable!
L’Agneau de Dieu commence sa vie publique en se chargeant des péchés des hommes
qu’Il détruira sur sa Croix. Extraordinaire unité de la vie de Jésus! Incroyable
souffrance aussi que celle qui L’accompagnera désormais, chaque instant de sa
vie! Dès lors, pourquoi s’étonner que ceux qui doivent suivre Jésus soient, non
seulement associés à sa mission, mais également à sa douleur de Rédempteur?
En
Jésus, Dieu révéla son amour et sa tendresse infinis. Dieu-Trinité préparait
ainsi les hommes à la venue du Fils qui dévoilerait la vraie nature de Dieu:
Amour, Un dans une inexprimable Trinité. Oui, Dieu est Amour, et, Amour, Il aime
les hommes, ses enfants, et Il veut que les hommes L’aiment et s’aiment aussi
les uns les autres.
Jésus nous révéla le Père et
l’Esprit, et à ses apôtres Il donna un ordre unique qui reprenait tous ceux de
l’Ancien Testament: Dieu est unique, Il est Amour, Il veut que nous L’aimions.
Et Jésus compléta: “Aimez-vous les uns les autres... Aimez vos ennemis...
Enseignez toutes les nations.” Quelle religion a jamais donné un tel ordre?
Seul l'Esprit de Dieu qui animait Jésus pouvait se le permettre.
5-2-4-L'église
Nous savons tous que notre Église a
été fondée par le Christ, qui est ”le chemin, la Vérité et la vie.” Nous
savons aussi que l'Eau vive qui l'anime et qu'Il nous
a promise, c'est l’Esprit-Saint. L'Esprit-Saint, l'Esprit de Jésus, l'Eau vive,
donne la vie, la vie de Dieu, la vie de l’Amour, la vie de Jésus à son Église.
Jésus, Fils du Père, uni au Père par l’Esprit, Jésus Un avec le Père dans
l’Esprit, est la Vie, l’unique Vie vraiment vivante et éternelle de l'Église
qu'Il a fondée.
Esprit
de Jésus, source de l’Eau Vive, nous voulons aller à ton école, mettre en
pratique tes enseignements et suivre ton Chemin de Vie, ton Chemin d’Amour, ton
Chemin de Paix et de bonheur, même si c’est souvent un Chemin de Croix, surtout
pour le cœur. Nous comprenons mieux que c’est l'Esprit de Dieu qui nous guide
sur le chemin souvent obscur de nos marches terrestres. Nous marchons comme en
aveugle sur un terrain rocailleux, mais un jour nous découvrons que c’est Jésus
qui nous fait marcher sur son chemin de peine, son chemin de charité, son chemin
de lumière même s’il doit traverser tant de ténèbres.
Sur la
terre des hommes, Jésus veut qu'avec l'Esprit nous suivions ce chemin pour nous
conduire à Lui, nous conduire au bonheur avec Lui, même si son Chemin est chemin
de Croix, chemin de larmes, mais chemin de vie... Le chemin de sainteté sur
lequel nous conduit le Saint-Esprit est un chemin qui va toujours vers la
lumière, sa Lumière. Le Chemin de Jésus, est Amour; il est bonheur, même s’il va
vers sa Croix car sa Croix est notre salut, et nous avons tellement besoin de
son salut, aujourd’hui surtout, où les forces de l’Enfer se déchaînent de plus
en plus contre Dieu.
Esprit-Saint, Esprit de Jésus, nous marchons avec Toi, à l'école de l'Église de
Jésus. En bon Éducateur Tu nous tiens par la main et Tu nous guides vers la
source d’eau vive, la source du bonheur, la source de l'Amour qui nous mène à la
sainteté.
5-3-L'École
du Saint-Esprit
5-3-1-Aimer son prochain
L’École
du Saint-Esprit, c'est l'École du Cœur de Jésus, c'est l’École de Jésus présent
dans son Eucharistie. Or, nous savons que le Cœur de Jésus-Eucharistie, c’est le
Cœur de Jésus-Fils de Dieu incarné, donc Cœur du Père. Le Cœur Eucharistique de
Jésus est donc au Cœur de la Trinité dans l’unité du Saint-Esprit. Cela, c’est
la merveille de l’unicité de Dieu, UN dans sa Trinité qui est Merveille de
l’Amour.
Maintenant, Seigneur, nous entrons dans votre école. Il y a beaucoup de monde
dans la cour, attendant le Maître... qui arrive et qui nous fait pénétrer en
ordre et en silence dans sa classe. Cela change nos habitudes et nous étonne: un
silence recueilli au lieu du chahut habituel. Curieusement personne n’a envie de
parler. Le Maître nous dit:
– Mes
enfants, comprenez-vous pourquoi je vous ai demandé d’entrer en silence, de
faire le silence dans vos cœurs? C’est pour écouter et entendre Dieu. Dieu est
en vous, Dieu vous aime, Dieu veut vous parler et vous donner beaucoup de
bonheur, mais si vous faites du bruit, vous ne pouvez pas entendre les douces
paroles de Celui qui vous aime, et dont je veux vous parler aujourd'hui... Le
Maître s’asseoit et dit:
– Aujourd’hui, je vais vous rappeler le premier commandement de Dieu: tu aimeras
le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toutes tes forces, et tu aimeras ton
prochain comme toi-même: ces deux commandements n’en sont qu’un, c’est le
commandement de l’Amour. Vous vous demandez en vous-mêmes comment le mettre en
pratique. Comment puis-je aimer ceux qui me tapent sur les nerfs, ceux que je ne
peux pas supporter? Nous allons faire un petit exercce, et vous comprendrez.
Pas un
murmure ne s’échappe de la classe qui semble subjuguée par les paroles du
Maître. Le silence est palpable, et pourtant il n’est pas pesant: au contraire
il y a dans l’air comme une brise légère, une brise spirituelle, une brise
d’amour. Chaque élève, tout à fait détendu, regarde son voisin et sourit. Le
Maître continue:
– Maintenant, les enfants, vous allez penser très fort à la personne qui vous
agace le plus, celle que vous n’aimez pas du tout et que vous avez toujours
envie d’envoyer promener. Avez-vous trouvé?
C’est
toute la classe qui sourit: il est sûr que chaque élève a trouvé la personne
désagréable qu’il déteste particulièrement.
– Regardez bien cette personne et pensez à Jésus. Jésus la regarde aussi cette
personne, et Il l’aime puisque c’est Lui qui l’a créée. Jésus aime cette
personne que vous n’aimez pas, que vous estimez être très désagréable, mais
est-ce sa faute? Si elle est désagréable avec vous, c’est peut-être que
vous-même n’êtes pas agréable avec elle. Comment la jugez-vous? Connaissez-vous
les raisons qui la font agir ainsi?
Le
Maître se tait pendant quelques instants. Tous les élèves sont pris par
l’expérience et quelques grimaces s’esquissent. Le Maître peut continuer:
– Avez-vous pensé que cette personne a été créée par Dieu avec le même Amour que
celui qu’Il donne à chacun d’entre vous? Comme vous, elle a été baptisée, donc
consacrée. Et si elle n’est pas encore baptisée, c’est que Dieu la réserve pour
montrer, un jour, toute sa miséricorde et sa sollicitude. Qui sait, elle
arrivera peut-être au Paradis avant vous! Voyez encore cette personne. Elle a
des amis comme vous en avez: donc certains la trouvent aimable! Elle a reçu de
Dieu de nombreux talents, comme vous, et Dieu l’a choisie, comme vous, pour une
mission bien particulière, pour être dans son Corps mystique la pièce
indispensable à la bonne marche de l’ensemble. Dieu vous aime? Il l’aime aussi.
Vous aimez Dieu? Elle aussi aime Dieu. Avez-vous compris? L’Amour de Dieu ne
fait pas de distinction entre les hommes. À tous, Il dit: “Je t’aime, à ton tour
aime-Moi et aime ton prochain, aime cette personne que Moi, Dieu, J’aime autant
que Toi. Cette personne Je l’ai faite avec amour, et elle a dans son cœur des
trésors cachés que tu n’as pas encore su découvrir car tu ne penses qu’à toi...
Le
silence est de plus en plus prenant dans la classe. Chacun essaie de réaliser
combien Dieu nous aime, tous, tous les hommes sans exception. Chacun regarde
dans son cœur la personne qu’il n’aime pas beaucoup. Et voici que quelques
marques d’étonnement se lisent sur les visages qui commencent à dire: “Tiens!
Comme c’est bizarre, je ne l’avais jamais vue comme ça, cette personne! C’est
curieux, il me semble qu’elle m’agace moins; il faudra que je la rencontre
tout-à-l’heure...” Le Maître reprend la parole:
– Voyez-vous, moi aussi, il y a longtemps, j’ai fait une expérience comparable,
et la personne que je ne pouvais pas supporter est devenue un ami très cher.
Pour aimer quelqu’un, il faut regarder son cœur et non pas ses petits travers.
Des petits travers, nous en avons tous, et peut-être que moi aussi j’énerve les
gens... Dieu nous aime, tous, malgré nos petits travers, nous sommes tous ses
enfants chéris. Quand nous avons compris cela, plus personne ne nous tape sur
les nerfs...
5-3-2-Aimer ses ennemis
Les
élèves viennent de s’apercevoir que tous les hommes sont aimables parce qu’ils
sont tous créés par Dieu, et que Dieu les aime tous. Pourtant, nous avons des
ennemis, pensent certains, et eux, nous ne pouvons pas les aimer... Comme si le
Maître avait deviné ces pensées, Il poursuit son enseignement:
– Certains d’entre vous pensent en eux-mêmes: nous ne pouvons pas aimer tous les
hommes, car certains sont vraiment méchants. Et nous avons des ennemis, parfois
redoutables. Comment aimer ces gens-là? Mes amis, vous n’avez pas complètement
tort, mais réfléchissez bien: d’où viennent les guerres, les malheurs de toutes
sortes? Des haines que le Mauvais a installées dans les cœurs; et l'on ne bâtit
rien sur la haine, on ne crée que du malheur. Il y a d’abord le malheur pour
ceux qui sont haïs et attaqués: c’est sûr, et dans des cas trop douloureux il
n’est pas interdit de se défendre. Mais il y a aussi du malheur pour ceux qui ne
connaissent que la haine, et soyez bien certains que toutes les misères du monde
sont des conséquences, directes ou indirectes des actions nées de la haine. Il y
a dans la classe quelques hochements de tête, mais le Maître continue:
– Écoutez Jésus qui vous dis: Aimez vos ennemis, faîtes du bien à ceux qui
vous font du mal, bénissez ceux qui vous maudissent.
Un
murmure s’élève dans l’assistance:
– Non,
cela c’est trop fort! Qui peut aimer ses ennemis? Qui peut bénir ceux qui nous
maudissent et font du mal?
Le
Maître sourit, soupire et ajoute:
– Ne
voyez-vous pas dans quelles spirales infernales sont entraînés tous ceux qui
veulent se venger, faisant naître des désirs d’autres vengeances? Et cela, sans
fin... Est-ce cela le bonheur? Est-ce cela la paix?
Curieusement, dans la salle qui jusqu’à présent conservait un silence
bienfaisant, un certain brouhaha s’installe. Le Maître attend un peu, puis:
– Vous
trouvez que mes paroles sont dures? Pourtant, ce sont les paroles de l’Amour.
Maintenant nous allons réfléchir sur l’Amour véritable, sur le pur amour.
5-3-3-L’acte de pur amour
Le
maître s'efforce de ramener le silence, puis il continue:
– Le pur
amour ne vient que de Dieu. Aucun homme sur la terre ne peut aimer d’un amour
totalement pur. Quand vous allez, en toute loyauté, au plus profond de votre
cœur, vous constatez qu’il y a toujours des scories qui salissent les actes que
vous croyez les meilleurs; il y a également des entraves soigneusement
dissimulées, que vous-mêmes connaissez à peine, qui vous empêchent d’aimer d’une
manière parfaitement désintéressée. Réfléchissez bien; examinez-vous sans rien
vous cacher. Entendez-vous cette petite voix, presque inaudible, qui vous
murmure qu’un tel ne mérite pas votre attention, que celui-ci n’avait qu’à
travailler davantage: ainsi il réussirait mieux... Cette petite voix vous dit
aussi que vous êtes assez fatigué comme ça et qu’il y aura bien quelqu’un pour
rendre ce service qu’intérieurement vous refusez. Je ne vous donne que quelques
exemples. Si vous êtes honnêtes, vous en trouverez des centaines en vous.
Le
silence est devenu pesant dans la salle. Pourtant, comme s’il était sans pitié,
le maître continue:
– Et les
scories? Vous croyez que vos actes d’amour sont vraiment purs?...
Non je
ne veux pas vous décourager, mais n’avez-vous jamais senti monter en vous, après
une charité qui semblait excellente, à côté d’une joie bien légitime, une
satisfaction trop mêlée d’orgueil? N’avez-vous jamais jugé ceux qui font pas
“aussi bien que vous?” Et ceux sur qui, selon vous, on ne peut pas compter? Les
exemples, on pourrait les multipler à l’infini... Nous sommes tous soumis à ces
défauts que nous nous efforçons de bien cacher: là est toute notre misère
humaine. Il ne faut cependant pas perdre courage, mais se mettre simplement dans
la vérité, avec soi-même et avec Dieu. Bientôt une voix s’élève:
– Alors,
l’acte de pur amour est-ce que ça existe?
Dans la
salle, le brouhaha a repris: les uns tentent de se disculper, estimant que leur
charité est sans égoïsme. D’autres semblent d’accord avec le Maître mais se
sentent un peu las. Que faire? Toutes sortes de questions liées à l’Évangile
sont émises:
– Jésus
a dit: “Tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à
moi que vous l’avez fait.” Donc tous nos actes sont égoïstes puisque nous
agissons bien seulement par intérêt, notre intérêt éternel...
Le
Maître écoute un long moment, puis reprend la parole:
– Mes
amis, vous avez raison: sur cette terre, là où tous les hommes sont pécheurs ou
fragilisés par la faute originelle, l’acte de pur amour est impossible. Seul
Dieu est capable d’actes du pur Amour. Mais je crois qu’il existe cependant une
solution. Surtout, suivez-moi bien.
La
classe a repris son calme et regarde le Maître.
– Antoine Chevrier (1826- 1879) fondateur du “Prado”, à Lyon, a confié un jour à
ses amis: “C’est le mystère de l’Incarnation qui m’a converti. Je me disais:
le Fils de Dieu est descendu sur la terre pour sauver les hommes et convertir
les pécheurs... Alors je me suis décidé à suivre Notre Seigneur Jésus-Christ de
plus près pour me rendre capable de travailler efficacement au salut des âmes,
et mon désir est que vous-mêmes vous suiviez aussi Notre Seigneur de près.”
Avez-vous compris?
– ...
– Voyez-vous, mes amis, l’acte de pur amour n’est pas un acte extraordinaire, un
acte qui demande beaucoup de courage ou de force. L’acte de pur amour n’est pas
un acte d’héroïsme. Non, l’acte de pur amour c’est seulement celui qui est
accompli en regardant Jésus, “en Le suivant de près”. Alors votre acte,
que souvent vous croirez bien petit, aura une valeur exceptionnelle dans le Cœur
de Dieu, car c’est Jésus Lui-même qui, par votre canal, l’aura accompli. Jésus
ne nous demande jamais des choses extraordinaires -sauf des cas particuliers et
très rares; Il veut seulement que nous “accomplissions extraordinairement
bien les choses ordinaires”, Il veut que nous Le suivions de près: alors,
c’est Lui, Jésus, qui agira en nous et à travers nous.
Le
Maître s'arrête soudain: une étrange idée vient de naître en lui. Les élèves
respectent son silence... Bientôt il évoque un autre Corps mystique, un “Corps”
auquel il n’avait jamais pensé, auquel il ne pouvait pas penser sans une
inspiration nouvelle: n'existerait-il pas le Corps mystique du Saint-Esprit,
éternellement UN avec le Corps mystique du Christ, dans l'étonnante unité de la
Création de Dieu?
Mystère
des mystères. Quand nous contemplons Dieu contemplant sa création, nous
l'adorons. Nous contemplons le Père et le Fils, et nous contemplons aussi
l'Offrande Eucharistique du Fils, l'Acte parfait de pur amour.
5-3-4-L'Acte parfait de Pur amour, c'est celui de Jésus instituant l'Eucharistie
C’est le
soir du Jeudi-Saint. Jésus est avec ses apôtres. Soudain Il se tourne vers le
Père:
– Père,
Je Te rends grâce... glorifie ton Fils...
Et puis,
Il se souvient:
– Père,
Tu n’as voulu ni holocauste, ni oblation. Alors j’ai dit ‘Voici, je viens!’ Oui,
Père, voici que Je viens à Toi: c’est notre volonté. Mais je ne peux pas laisser
seuls ces petits... Bientôt ils recevront notre Esprit, mais ce sont des tout
petits, et ils ont besoin de voir, de sentir, de toucher. Je viens à Toi, Père,
mais Je ne veux pas les laisser orphelins, et Je dois aussi rester avec eux.
Père, mon Cœur est plein d’actions de grâces envers Toi. Père, Je viens à Toi et
mon Cœur exulte de joie. Père, mon Cœur est tout Eucharistie: laisse-Moi
demeurer avec eux dans ce pain et ce vin; permets qu’ils deviennent mon Corps et
mon Sang. Père, Je M’offre à Toi; accepte mon Offrande Eucharistique.”
Jésus se
tourne vers le Père dans un mouvement d’offrande totale. Son Offrande prend tous
les sentiments et tout l’amour de son Cœur, son Offrande se charge de tous les
péchés des hommes, et leur poids est terrifiant. Son Offrande devient l’Amour de
son Cœur et accueille toutes les douleurs humaines, et leur poids est inouï. Oh!
quelle est douloureuse l'Offrande de Jésus au Père qui n’avait “voulu ni
holocauste ni sacrifice”, car Il ne pouvait accepter que l’Offrande
sacrificielle de son Fils. Alors, l'Offrande de Jésus se transforme en action de
grâce, son Offrande devient Eucharistique...
Dieu-Trinité, dans sa pensée éternelle "pense" ce qui sera le Corps du Fils, ce
Corps qui reliera la divinité à tous les mondes créés, (spirituels et
matériels), ce Corps du Christ qui englobera Dieu-Trinité, Un en Trois
Personnes, dans sa totalité infinie et tous les mondes finis que Dieu désire
parfaits. Maintenant, le Maître pense tout haut:
– Dieu
pense sa création, et plus particulièrement l’humanité qui fait ses délices.
Mais pour que l’humanité puisse entrer dans le “Corps” de Dieu, le Corps du
Christ, elle doit être parfaite et pure. Hélas, ce n’est pas le cas sur la
terre. Le Fils, incarné en Christ, est donc venu, et son sacrifice terrestre
fut, est toujours, comme le remède universel à toutes les maladies et les
blessure du monde des hommes. Mais les péchés des hommes se poursuivant dans le
temps, de nouvelles blessures se forment constamment que Jésus doit sans cesse
panser. Or le Corps mystique de Jésus, c’est Lui-même, et c’est aussi chacun des
hommes qui constituent ce Corps. Donc, quand les blessures dues aux péchés sont
trop grandes, trop douloureuses, Jésus se retrouve à un instant “t” de sa
Passion terrestre. Le Corps de Jésus retrouve toutes les douleurs de sa Passion;
mais comme son Corps mystique, c’est Lui, c’est sa chair mystique qui souffre et
qui souffre avec Lui. Constamment Jésus revit son Acte parfait de Pur amour...
Maintenant le Maître se tait... Dans la classe le silence est devenu prière...
Incontestablement le Seigneur est là, au milieu d'eux, comme Il l'avait promis
quand plusieurs seraient réunis en son Nom.
– Oui,
ajoute le Maître, nous pouvons nous associer à l'Acte parfait de Pur amour de
Jésus, chaque fois que nous Le recevons dans l'Eucharistie, et que, nous
associant à sa Passion, et conduits par Lui, nous allons vers nos frères pour
les aimer et les servir. C'est cela la sainteté à l'école de l'Esprit-Saint.
5-3-5-L'Esprit-Saint et l'Eucharistie
Quelle merveille que l'Eucharistie!
Vraiment, ce ne peut-être que l'Esprit, l'Esprit du Père et du Fils qui parlait
pendant que Jésus instituait l'Eucharistie. D'ailleurs, ne venait-Il pas de dire
à ses apôtres: "Le Père et Moi Nous sommes UN"? Puisque Jésus est UN avec
le Père et l'Esprit de leur Amour, c'est forcément l'Esprit du Père et du Fils
qui incita Jésus à dire: "Ceci est mon Corps livré pour vous… Ceci est mon
Sang versé pour vous..."
La Sainte Trinité était vraiment
présente quand Jésus nous donnait son Corps à manger et son Sang à boire,
nourritures célestes pour nous fortifier pendant notre chemin sur la terre.
L'Esprit inspire, le Père bénit et Jésus dit… Merveille incommensurable de la
Sagesse de Dieu! |