« simple laïc », déclaré « vénérable » par l’Église
Annexe
1
La
découverte du tombeau de St Martin
(Extraits d'un
texte du Père Gérard Leray prononcé en 2006 à l’occasion du 130 ème anniversaire
de la mort de Léon Papin-Dupont, texte s'inspirant en partie du document de
reconnaissance de ses vertus héroïques.)
Tombeau de saint Martin de Tours.
M. Dupont a participé à sa découverte.
Au
milieu des œuvres de zèle et de charité dont Monsieur Dupont remplissait sa vie,
un illustre modèle était sans cesse présent à sa pensée, de même que dans ses
prières eucharistiques et ses adorations nocturnes, un grave et sérieux projet
le préoccupait par-dessus tous les autres. Ce modèle de charité, c’était saint
Martin; cet objet de ses prières ferventes et assidues, c’était la
reconstruction de la célèbre basilique du thaumaturge que la révolution avait
détruite. Quand le pieux créole de la Martinique vint s’établir à Tours en 1834,
le culte de Saint Martin était à peu près complètement tombé en désuétude dans
cette ville. Un attrait secret l’attirait chaque jour à l’angle de la rue
Descartes et de la rue Saint Martin, où il s’arrêtait pour prier. Mais bien peu
de personnes à Tours partageaient alors sa dévotion envers le glorieux patron de
la cité; encore moins avait-on dans l’esprit la pensée de reconstruire
l’ancienne église jadis si renommée dans le monde entier, surtout pour cette
raison que, la rue passant sur l’emplacement du tombeau, il n’y avait pas
d’espoir qu’on pût jamais revenir sur ce qui avait été fait. On commença, vers
1848, à faire à la cathédrale, pour la fête du 11 novembre, quelques
célébrations suggérées par Monsieur Dupont. (…)
Monsieur Dupont et les membres de la commission du vestiaire de Saint Martin à
la fin de 1856 convinrent de s’adresser à leur cardinal-archevêque pour obtenir
par son entremise que le souverain pontife daignât bénir le "projet de
rétablissement de la basilique". La bénédiction gracieusement octroyée par Sa
Sainteté Pie IX fut le sujet d’une grande joie et d’une vive espérance pour eux
tous (…)
A
l’arrivée à Tours du nouvel archevêque, Monseigneur Guibert, le projet de
rétablissement de la basilique de Saint Martin semblait presque écarté, parce
qu’on voulait plutôt se préoccuper d’une autre œuvre. Malgré cela, les membres
de la commission, voyant le nouvel archevêque plein de zèle et de résolution
pour rendre son éclat au culte de saint Martin, n’en avaient pas moins
d’espérance. Leur président, Monsieur Dupont, les encourageait, et ensemble ils
avaient recours à la prière. Monsieur Dupont était persuadé que la cause de la
construction, objet d’un si ardent désir, serait gagnée si l’on arrivait à
démontrer géométriquement la véritable place du tombeau, et si l’on offrait à
Monseigneur l’archevêque, au moins en partie, la somme nécessaire pour en faire
l’acquisition. (…) L’achat des maisons qui recouvraient le saint tombeau fut
fait. On ne saurait dire avec quel empressement fut accueillie par le clergé et
par les fidèles la nouvelle des importantes opérations, qui allaient commencer.
La joie de Monsieur Dupont, qui avait été le promoteur de tout, ne fut pas moins
grande. (…)
Ensuite M. Dupont se préoccupa, avec la commission du Vestiaire de saint Martin,
des recherches pour retrouver l’emplacement du précieux tombeau de saint Martin.
Les fouilles furent reprises avec ardeur dans les caves (…). Après plusieurs
heures de travail, les ouvriers se trouvèrent en présence des deux côtés
parallèles du petit caveau, ou sépulcre, dans lequel, après les ravages des
huguenots, on avait recueilli les cendres de Saint Martin et où son corps avait
été autrefois déposé. Alors Monsieur Dupont annonça aux fidèles qui étaient avec
lui et qui se tenaient prosternés en prière, que le tombeau de saint Martin
était retrouvé. La nouvelle est accueillie avec un transport de joie et une
émotion indicible. On réclame un magnificat solennel, et après, sous la
direction de Monsieur Dupont, on se remet au travail avec énergie et précaution
pour accomplir l’importante découverte. Ce jour-là, en effet, 14 décembre 1860,
Dieu permettait que l’emplacement précis du tombeau de son grand serviteur,
caché et perdu depuis soixante-dix ans sous de vulgaires et profanes
constructions, fût retrouvé, mis à découvert, et rendu à la piété des fidèles
par le zèle de Monsieur Dupont, son grand serviteur…
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