Maria Graf-Suter
laïque, épouse et mère
la mère spirituelle des prêtres
1906-1964

LA RÉVÉLATION DE L’AMOUR DIVIN

JE T’AI APPELEE

Puisque la distance et les devoirs d’état m’empêchent d’aller à la messe les jours d’œuvre, je demande chaque matin à la Mère céleste de prier pour moi et de m’assister afin que je participe spirituellement à la messe et unisse mes travaux et prières à Ses mérites, les offrant au Père céleste avec le Corps et le Sang de Jésus pour Son honneur et Sa gloire, en remerciement de toutes ses grâces et de tous Ses bienfaits, en expiation de mes péchés et de tous les péchés du monde ; pour la conversion des pécheurs, pour toutes les âmes, qui vont quitter cette terre aujourd’hui, pour toutes les pauvres âmes du Purgatoire, pour les miens que Dieu m’a confiés, afin qu’ils obtiennent la grâce de servir Dieu parfaitement.

« Tout contribue au bien pour ceux qui aiment Dieu. »

C’était le 20 janvier 1945. Pendant mon travail, je me préparais, comme de coutume, à la confession et à la communion. Mais le matin, une forte tourmente de neige quoi que ce fût de sortir. Mon désir ne put donc pas être satisfait et je n’assistai qu’en esprit à la messe. Je suppliai ardemment la Mère céleste de prier Jésus e venir spirituellement en moi, avec Son amour et Sa grâce. J’entendis alors soudain ces mots : » Je t’ai appelé et je suis chez toi. Mon cœur fut dans la jubilation. « Mon âme glorifie le Seigneur et mon es prit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur. »J’avais une confiance illimitée en ma Mère céleste. D’Elle, je puis tout obtenir. Si je n’ose pas, à cause de mes péchés, prier Jésus, Elle Lui soumettra mes demandes et Jésus écoutera toujours Sa Sainte Mère, si telle est Sa Volonté. A Vous Mère céleste, j’ose tout dire. J’ai bien entendu Jésus me dire, il y a des années : »C’est ton dernier enfant. » Je ne le veux donc pas pour moi ; je le veut que si il Le glorifie sur cette terre. Puisqu’il m’a dit que par Ses saintes Plaies, je peux tout obtenir, il faut que, pour preuve, Il me donne un enfant. Je le Lui donnerais, je l’élèverais pour Lui, et je n’aurais plus à douter de ce qui se passe en moi. Le dimanche suivant il arriva que mon mari et moi nous allâmes de nouveau ensemble recevoir les sacrements. L’amour sanctifié par Jésus éveilla son désir de me témoigner son amour. Et Dieu prononça Sa parole créatrice : « Fiat ». Un bonheur que je n’avais jamais connu emplit mon cœur. Comment remercier Dieu ? Je pouvais maintenant, étant sa servante, former un enfant qui fût entièrement pour Jésus. C’est uniquement par amour pour Lui que j’aimais cet être qu’en moi, Il avait appelé à la vie. La preuve que Dieu m’avait visitée, m’avait montré Ses saintes Plaies, qu’il m’avait appelée à être l’instrument de Son amour, reposait là, sous mon cœur. Puis revint le printemps, qui m’apporta une nouvelle obligation inattendue. La sacristine de notre chapelle avait donné sa démission et il n’y avait personne pour reprendre cet emploi. Le conseil voulait nous en charger. Mais comment pouvais-je, avec tout le travail que me donnait mes cinq enfants, m’occuper encore de la chapelle ? Je ne voulus pas y consentir, simplement déjà parce qu’il me semblait pas bon, comme future maman, de remplir cet office. Comme nous voulions refuser bien qu’il y eut personne pour accepter cette charge, on nous apporta tout simplement les clefs. Je priais donc ma Mère céleste de me faire connaître si Elle voulait de moi comme servante dans son sanctuaire.

La même nuit, je rêvai que j’ornai un autel où se trouvait un grand tableau de la Vierge immaculée. Quand j’eus fini, je jetai un coup d’œil sur mon travail et sur le tableau. Alors, la Vierge vivante, — on l’eût dite — me sourit. J’ai donc entrepris mon nouveau travail avec joie et amour. Ce fut pour moi un grand bonheur d’annoncer tous les matins et tous les soirs l’Ave Maria par le son argentin de la petite cloche. Mais cela demandait aussi effort et sacrifice. Quand, tôt le matin, par le vent et la pluie, je devais être levée la première, j’aurais préféré, avec ce petit sous mon cœur, me reposer plus longtemps encore. Mais le devoir m’appelait, et le devoir se changeait en joie. Tous les mercredis je pouvais, tout comme Marie était allée chez Elizabeth, me rendre auprès de mon Seigneur et Maître, Le recevoir en communiant et Le prier de bénir et de protéger notre petit, preuve de Son amour infini. Ah ! Si toutes les mamans pouvaient comprendre quelles très grandes et très profondes joies comporte la dignité de mère ! Comme mon terme approchait, je surprenais souvent, dans les regards de mes aînés, un regard interrogateur. Je leur dis donc : « Quand un enfant veut savoir quelque chose ou qu’il est dans le doute, il doit d’abord questionner sa maman. » Et c’est le grand plaisir et le premier devoir de sa mère de répondre toujours à chacune des questions de son enfant. Bientôt, un des garçons me demanda : « Maman, pourquoi n’avons-nous plus d’enfant depuis si longtemps ? » Je sentis qu’il voulait une explication. Aussi lui dis-je : »Mon cher, je crois que tu n’as jamais bien compris l’Ave Maria (la salutation angélique que l’on récite quand on sonne l’Angélus). » Et je leur expliquai, à chacun en particulier, comment je les avais porté sous mon cœur, moi aussi, tout comme Marie son divin enfant. Chacun des enfants eut ainsi connaissance d’un très grand et très profond mystère.

Maintenant, je ne suis plus seule avec ma joie et ma crainte. Par amour pour moi et pour le cher petit, mes enfants m’ont pour ainsi dire porté sur leurs mains et ôté maint travail. Souvent j’ai dit à papa que je n’aurais jamais cru que ce soit aussi beau d’attendre de nouveau un petit enfant quand on en a déjà eu de plus grands. Chaque soir, nous les entendions prier dans leur chambre. Une prière d’enfant si sérieuse remplit une maman de la plus grande confiance. Chacun se sentait lié par le lien de l’amour mutuel et de la responsabilité collective.

Mais après la joie, la peine. Un dimanche d’octobre, voici que je dus me rendre à l’hôpital : l’enfant, me disait-on était en danger. Seigneur, que votre Volonté soit faite ! Je m’en remis avec tous les miens à Notre Dame des Sept Douleurs. Elle m’a assisté en cette heure pénible. Le cœur angoissé, mon époux laissa les enfants tout seuls, pour demeurer près de moi. Le soir, il put apporter aux enfants anxieux la bonne nouvelle : Dieu leur avait donné la petite sœur longtemps désirée. Le jour où ils assistèrent à son baptême leur laissa un magnifique souvenir. Je fus si heureuse, quand mes enfants accompagnèrent jusqu’à la chambre d’hôpital mon enfant sanctifié par le baptême. Avec un air joyeux, le plus petit me dit : »Maman, c’est notre chapelain, celui qui disait la messe à Sonnenhalb et qui nous a si souvent communiés, qui a baptisé notre chère petite sœur. » Je fus cependant contente d’être de nouveau seule avec mes pensées, seule avec le secret qui existe entre Dieu et moi. J’ai de la peine à le comprendre. J’ai maintenant, dan cet enfant de Dieu, la preuve donnée par Dieu que c’est bien Lui qui m’a dit que je pouvais tout obtenir par Ses saintes Plaies. Quand la sœur infirmière me demanda le lendemain matin, si je voulais communier, agréablement surprise, je répondit oui. Le cinquième jour, j’attendais encore pour allaiter, comme d’habitude, mon enfant avant de communier. Mais personne ne me l’apporta. Le prêtre vint et me donna Jésus, mon Dieu et mon Tout. Quelques minutes après, la sœur infirmière vint en toute hâte m’apporter la petite, en s’excusant d’avoir du retard. Je ne pus dire un mot, tant ma joie était grande. Jésus, je suis unie à Vous. Je Vous salue et Vous aime de tout mon cœur. Je suis si étroitement unie à Vous et Votre enfant qui Vous est consacrée et qui a été sanctifié par le baptême est unie à Vous par mon intermédiaire. Oui, c’est ainsi qu’en a disposé Votre adorable Providence. C’est Vous, mon Dieu, qui m’avez appelée, c’est pour cela que je devais venir ici. J’étais plus qu’heureuse. Unie à mon divin Sauveur, l’enfant qu’Il m’avait donné avait déjà, elle aussi part à Lui. Quelle grande et sainte chose, d’être maman, quand on a la sainte foi catholique ! Soigner avec diligence ce petit être innocent, quelle bienheureuse paix pour l’âme, quel repos !

Mais voici déjà qu’après sept mois de ce si grand, si pur bonheur, vint la séparation entre mon enfant et moi. C’est le temps du sevrage, que j’ai toujours vu arriver avec un sentiment de peur pour chacun de mes enfants. Car quand la mère et l’enfant pourraient être si étroitement unis, que dans le temps où la mère donne le sein pour le nourrir ! Si seulement toutes les mères remplissaient avec un vrai amour leurs devoirs à l’égard de leurs enfants, en leur donnant aussi longtemps que possible leur amour comme nourriture ! Il y aurait plus d’enfants heureux, plus de parents heureux. L’amour sanctifié par Dieu croîtrait et donnerait naissance à une génération de gens heureux et contents.

Nous voici en mai 1946. Je dois reprendre mon emploi de sacristine à la chapelle. Mais comment m’éloigner chaque soir de la petite que j’allaite encore et présider moi-même l’exercice du mois de Marie ? Impossible. Je prie pour demander à ma Mère céleste de me conseiller. Je ne veux que ce que Dieu veut. J’avais dit à mon mari d’assurer le mois de Marie à la chapelle, mais il m’avait répondu qu’il me résilier mes fonctions de sacristine, que c’était trop. La nuit suivante, j’ai rêvé que j’ornais de fleurs l’autel. Pour finir, je voulais soulever jusqu’à la Sainte Vierge un vase de grands lis d’une blancheur immaculée. Incapable d’y parvenir, je donnai le vase à mon mari qui était à côté de moi, et à l’instant où il le souleva, la Mère de Dieu n’eut plus sur Son giron le Sauveur mort, mais le plus gracieux Enfant Jésus. Il se pencha vers nous pour recevoir le vase de fleurs. M’éveillant aussitôt je me dis : « Ma Mère céleste veut que je continue mon service dans Son sanctuaire. » Je racontai mon rêve à mon mari. Depuis ce jour, il me déchargea volontiers de ce travail et alla presque tous les matins à la chapelle sonner l’angélus. Mais chaque fois que j’avais affaire à la chapelle, que ce fût le soir ou le matin, notre petite dormait. C’était comme si la Mère de Dieu et les anges l’avaient bercée dans son sommeil.

COMME JADIS JUDITH

Vint l’automne 1946. J’ai pu écrire les plus grandes joies que Dieu m’a données. Mais jamais je ne pourrais trouver de mots pour exprimer ce que mon âme avait souffert dans la plus grande détresse. Ces heures, ces jours, sont connus de Dieu seul. A cela, s’ajoutèrent encore d’autres difficultés matérielles : dommages, pertes de bétail, au point que notre famille dut s’endetter.

Avril 1947 : Dans ma détresse, je suppliai ma Mère céleste, qui m’avait toujours assistée jusqu’alors en toutes circonstances, de faire comprendre à mon confesseur, que j’aimerais faire de lui mon directeur spirituel. J’obéirais à ses conseils et me laisserais docilement conduire. Je priai la Mère de Dieu de m’éveiller la nuit. Et je m’éveillai et priai. En méditant les mystères douloureux, je versai des larmes sur mes péchés. Puis, dans un ardent désir de communion, je me sentis tout à fait unie à Jésus et j’entendis ces mots : « Dis à ton confesseur qu’il est entre toi et moi ; qu’il doit demander à ses pénitents s’ils veulent sérieusement améliorer leur conduite. Si oui, il doit leur imposer une obligation à accomplir après leur confession : celle de réciter chaque jour un ave, en ajoutant cette invocation : « O Marie, conduisez-moi à Jésus. » Aussi longtemps qu’ils prient, ils éviteront le péché. Ils reviendront. Les pécheurs se convertiront, mais son confessionnal sera assiégé. »

Un amour indescriptible pour le divin Sauveur me pénétra cœur et âme. Je ne connaissais pas de plus grand désir que celui de Lui gagner beaucoup d’âmes par la prière et le sacrifice. Je compris en même temps qu’il fallait que cette invocation se répandit et fût utilisée là où règne le communisme. Car de faux prophètes et de aux prêtres prendront place dans les confessionnaux et livreront les fidèles au démon. Cela il faut le faire connaître. Après ces joies, mon âme connut les plus grandes détresses. Je fus intérieurement pressée d’écrire cet évènement et de remettre ce récit à mon confesseur. Mais j’étais si pleine d’angoisse, craignant qu’il ne me comprît et ne tînt cela pour une illusion. Au milieu de ces luttes les plus terribles, j’écrivis remis ma lettre à mon confesseur. Mais jamais je n’ai dû endurer telle chose. Je sentais que le démon marchait à mon côté et me chuchotait : »Ne va pas chez lui, il tient pour folle ; brûle ta lettre ! » Et à mon côté aussi, une autre voix disait : « Fais ce qui doit être fait maintenant ! Il est entre toi et moi. » C’est en invoquant les saints Noms de Jésus et de Marie que j’arrivai à destination.

Fête du Sacré-Cœur 1947 : J’allai me confesser et je reçus de mon confesseur l’avis d’être sur mes gardes, pour savoir si tout, finalement, n’étais pas illusion. Quelle peur je ressentis ! Je me mis à penser : serait-il possible que je doive oublier tout ce qui s’est passé entre Dieu et mon âme ? En étroite union avec Jésus dans la sainte communion, je Le priai avec des larmes d’avoir pitié de moi et de faire connaître si tout était vrai, ou pure illusion.

Je perçus très distinctement ces mots : « Comme jadis Judith, offre et prie pour ton peuple ! » Je sentis comme un poids tomber sur moi et je dis : « Mais je ne vois aucun résultat. » Je perçus ces mots pleins d’un amour infini : « Eh bien, viens à Mes saintes Plaies ! » Et ce fut pour moi comme si j’étais placée entre Jésus et les âmes infortunées qui ne trouvent plus par elles-mêmes le chemin qui conduit vers Lui.

Juin 1947 : Plus je pensais à ce qui m’étais arrivé, plus grandissait en cœur la crainte que cela pût être, ce fût même, une illusion. Bien sûr, j’avais reçu de Dieu ma vocation de maman et mes devoirs. Comment pouvais-je, chétive créature que j’étais, sauver un peuple ? J’avais prié et le peuple continuait de pécher. Et je voyais Jésus souffrir ; mon cœur saignait, c’était des heures d’agonie. J’aurais voulu fuir les phénomènes mystiques que j’éprouvais. J’allais à Notre Dame des Sept Douleurs avec ma souffrance et mon angoisse secrète et, en pleurant, la priai de m’éclairer. Je ne pouvais guère abandonner et sacrifier ma vocation de maman à cause de mon peuple : la vocation d’être une maman pour les petits abandonnés. Je suppliai : Mère céleste, par Vos si grandes douleurs de mère, par Votre si profond amour maternel, éclairez-moi et aidez-moi, moi qui suis Votre enfant ! » Ce fut alors pour moi comme si Elle me disait : « Sous la croix, j’ai out offert pour devenir la Mère de tous. Offre, toi aussi, pour être pour ton peuple une mère ! » Une paix et une résignation profonde emplirent mon âme. Je dis avec joie: « Oui, j’offre et je prie pour ceux qui ne trouvent pas le chemin pour aller à Vous. »

« O mon Jésus, où les miens sont-ils mieux à l’abri que dans Votre très saint Cœur. Prenez-les donc dans Vos Saintes Plaies, car Vous avez dit : « Je me charge d’eux. » O mon Jésus, Vous voulez que j’offre et que je prie pour mon peuple, en faveur des âmes pour lesquelles, faute de cela, Votre précieux Sang serait perdu. Ramenez-les ! Montrez-leur à toutes Votre amour infini et Votre miséricorde ! Voici mon Jésus, que Votre Mère et la mienne prie avec moi, Elle la Très pure, l’Immaculée. C’est à Elle que Vous les avez confiées en mourant. Elle souffre à cause de Ses enfants qui sont sur la voie de la perdition éternelle. Je ne suis pas digne d’être exaucée, mais Votre Mère, Vous l’exaucerez, Vous devez L’exaucer. »

Août 1947 : Comme épouse et mère, je devais prendre part avec mon mari à une réunion au cours d’une visite que nous faisions à notre enfant sur l’alpe. Je vis les gens prendre plaisir à cette musique et cette danse, se montrer relâchés, l’alcool échauffant les esprits, la plus noble des créatures que Dieu a destinée au ciel, en arriver à se rabaisser au niveau de la bête. Est-il possible que l’on puisse prendre un plaisir sans mesure à de telles choses terrestres ? Car ces personnes semblent ne pas connaître de plus grand plaisir que celui que leur offre le monde, oubliant Celui qui les a créés, Celui qui dans Son Amour infini, a donné Sa vie pour elles, afin de leur mériter les joies éternelles.

« Comme jadis Judith, prie et offre pour ton peuple ! »

Au milieu de la musique et de la joie, j’entendis l’appel de mon Dieu. Mon âme voit le Sauveur souffrir pour ces gens qu’Il a sauvés ; elle voit cette Plaie de son côté béante. « Pour tant d’âmes, Mon Sang est perdu », telle est Sa plainte. Une profonde pitié emplit mon âme, à l’égard des âmes qui vivent si aveuglément au sein de la griserie des plaisirs du monde, exposant leur âme à de si grands dangers. Je le sais, je dois offrir et prier pour mon peuple et je puis le faire par amour pour Jésus. Comme ma petite avait de la fièvre, je priai la Mère céleste pour sa santé, me disant que je n’avais pas le temps de prier pour les âmes de mon peuple. Je perçus alors ces paroles au-dedans de moi : « Une âme n’a-t-elle pas plus de valeur que la santé de ton enfant ? » Je demandai à mon confesseur si c’étaient là des locutions intérieures. Il me dit que je ne devais pas confondre les locutions intérieures avec mes propres pensées, sinon il pourrait m’arriver de devoir un jour reconnaître que tout était illusion. Absolument effrayée en mon âme, je suppliai Jésus de me sortir de ces doutes et cette détresse. Je réfléchis à ce qui s’étais passé jusqu’alors et je dus me dire à ce propos : il est impossible que tout soit illusion. Là, devant moi, au tabernacle, demeure Celui qui m’a dit si clairement : « Donne-moi des âmes. Par Mes Saintes Plaies, tu peux tout obtenir.» J’entendis : « Je suis la Vérité et Ma Parole est Vérité. » Mon âme répondit : « Je crois, j’espère, je Vous aime. Vous, mon Dieu, Vous ne pouvez ni Vous tromper induire en erreur. Je veux être à Vous et tout ce qui est à moi Vous appartient. C’est à Vous que j’offre tout ; disposez de moi et des miens selon Votre volonté mais gardez-nous dans Votre amour ! Voici mon cœur : acceptez-le comme un instrument de salut pour les âmes ! » Une union très intime de l’homme avec Dieu n’est possible que si sa volonté ne fait qu’un avec la Volonté de Dieu.

Septembre 1947 : Depuis trois mois bientôt, nous n’avons pas de pluie. Champs et prés sont desséchés ; du côté exposé au soleil, la campagne ressemble à un désert. Notre paroisse fait une procession à Maria-Hilf à Haslen. Il me semble que je dois, neuf jours durant, me réveiller la nuit, réciter un chapelet pour qu’il pleuve bientôt. J’avais crainte de ne pas m’éveiller. Mais ma chère Mère de Dieu m’a réveillée chaque nuit à la même heure. Le septième jour de cet exercice de piété, la pluie tomba, rafraîchissant les gens et la nature. Mais il a plu que trois jours et voici que le soleil, implacable, brûle la terre. J’ai appris par une connaissance que mon parrain de baptême, très âgé, était malade d’âme et de corps. Mon devoir était d’offrir et de prier pour lui, pour que son âme soit sauvée. Je continuai donc de me lever toutes les nuits afin de prier pour cette pauvre âme. Nous avons de nouveau une telle sécheresse que les sources tarissent. C’est au point que les paysans doivent aller bien loin chercher de l’eau pour le ménage et le bétail. Dieu va-t-il se laisser toucher et nous donner la pluie ardemment désirée, avant que commence la Mission ?sans quoi, beaucoup diront qu’ils n’ont pas le temps d’y aller parce qu’ils doivent tout le jour porter de l’eau sur les pâturages et que fatigués de leur pénible travail, ils ne peuvent prendre part à la Mission. Mais Dieu a pitié de nous et nous donne de la pluie en suffisance. Pendant la Mission, nous avons le mauvais temps. J’ai donc fait le sacrifice de me lever toutes les nuits pour mon peuple, tantôt pour demander la pluie, tantôt pour demander la grâce que cette Mission soit une bénédiction pour tous les paroissiens.

Novembre 1947 : Il m’est si pénible de me lever toutes les nuits pour réciter mon chapelet. Vint le premier vendredi du mois. Comme de coutume, je m’éveillai à minuit et priai de loin Jésus au Saint Sacrement, fis la communion spirituelle, sachant qu’il ne m’était pas possible d’aller communier le matin. Mais fatiguée je voulais m‘endormir et interrompre la prière nocturne. J’entendis alors une voix intérieure me dire avec une tristesse : « Tu ne peux donc pas veiller une heure avec moi ? » Je me suis levée et j’ai embrassé, comme le faisait autrefois Madeleine, la croix de mon Sauveur. Oui, je voulais, par amour pour le très saint Cœur de mon Sauveur, offrir chaque nuit le sacrifice de veiller et prier avec Jésus pour la conversion des pécheurs. Je lui suis donc demeurée fidèle. Même durant le froid hiver, il m’était égal de me lever et prier dans la chambre très froide et non chauffée. Mais maintenant, il me devient absolument impossible de me lever toutes les nuits, car notre petite crie souvent. Presque tous les quarts d’heure, elle pousse un cri, de sorte qu’il me devient impossible de dormir. Je suis si fatiguée que je tiens plus debout. Puis voici que la petite dort toute la nuit. La nuit suivante, je me lève et prie. Elle se met à crier jusqu’au matin. C’est pour moi une énigme. Il me vint la pensée que le démon veut m’empêcher de prier. Je prends mon bénit et avec la croix je bénis mon enfant. Depuis, mon enfant dort. Si belles, si sublimes qu’aient été les fêtes du Saint-Sacrement et de la consécration à la Très Sainte Vierge durant la Mission, rien ne peut égaler ces saintes célébrations où Jésus, à la Messe, S’offre lui-même à Son Père pour nous qu’Il a rachetés.

Décembre 1947 : « Jésus acceptez l’ardent désir qui remplit chaque matin mon cœur : celui d’être près de Vous au Saint Sacrifice et de Vous recevoir dans le Saint-Sacrement, quand je dois remplir mon devoir d’état à mon foyer. Ce désir, donnez-le aussi aux pauvres malheureux qui offensent le plus Votre très saint Cœur de Sauveur ! » Et c’est comme si je percevais au-dedans de moi ces mots : « Sois celle qui prépare la vie et amène les âmes à Moi ! »

1948 : Je vis un jour, à la messe, Jésus en grandeur naturelle, suspendu sanglant à la Croix. Autour de la Croix il y avait les bourreaux qui L’avaient crucifié. C’était des gens de mon peuple et je compris clairement combien il est nécessaire d’offrir des sacrifices et de prier pour le salut des pécheurs. « Mon peuple, mon peuple, ah! si tu connaissais ce qui peut te procurer la paix ! » Ces paroles de mon Sauveur, je les pris comme méditation le soir, la veille du premier vendredi. Voyant en esprit Jésus pleurer sur la ville de Jérusalem et sûrement aussi sur mon peuple, je pleurai comme Jésus sur mon peuple qui vit dans le péché et la tiédeur. La nuit suivante, méditant sur Ses souffrances et Sa mort, j’entendis pendant que je priais pour mon peuple les paroles du Sauveur mourant : « Ils ne savent pas ce qu’ils font. » Chaque jour, au Saint Sacrifice, l’amour de Dieu ruisselle sur nous, pécheurs, comme jadis, sur la croix, Son Sang précieux a coulé de Ses Plaies.

Sous l’influence du démon

Depuis que Dieu a prononcé au paradis terrestre ces mots : « La terre est maudite à cause de toi, elle te produira des épines et des chardons » (Gen. 111 :17-18), bien des malheurs accablent la terre. Satan a, depuis, une influence désastreuse sur les forces et les éléments terrestres et cherche à les utiliser au détriment des hommes, pour autant que Dieu le permet. L’homme se démène du matin au soir et souvent il doit impuissant au spectacle des forces de la nature emportant le fruit de son labeur, par des catastrophes, des inondations, des orages, des tremblements de terre. Les maladies, elles aussi, tirent de là leur origine, parce que leurs causes résident dans une partie ou une autre de la nature maudite et non rachetée. Souvent, ce sont des cours d’eau souterrains nocifs qui, par des radiations, nuisent à la santé des hommes et des animaux. La famille Graf eut énormément à souffrir de telles influences.

Les animaux rentraient de l’alpe, l’automne, en bonne santé et robustes. Mais au cours de l’hiver, ils devenaient, à vue d’œil, plus faibles, plus chétifs, de sorte que le printemps il fallait éliminer mainte pièce de bétail. Une croix affreusement lourde pesait sur cette famille de huit personnes. Son existence était sérieusement menacée. Le père lui-même était, de plus, maladif et sa santé déclinait. Il avait une toux si opiniâtre, que le médecin soupçonnait la tuberculose ? Il avait perdu à tel point la joie de vivre en famille et de travailler, qu’il pensait sérieusement à vendre sa propriété pour tout recommencer dans une région meilleure. Dans cette triste situation, Maria Graf porta ces lourds soucis pour les siens devant le Seigneur et Le pria de leur faire savoir ce qu’ils devaient faire, pour qu’ils puissent en tout accomplir Sa Volonté en connaissance de cause. Il arriva qu’après avoir communié, elle perçut tout à fait clairement ces paroles : « C’est Moi qui te dirige et te conduis, aie confiance ! » Je m‘en remis donc chaque jour à Dieu et à notre Mère céleste et récitai chaque jour, dans le secret de ma chambre, la prière que Dieu m’avait donnée le premier vendredi de février 1941. Le soir, nous faisions avec les enfants la prière du soir et récitions deux ou trois dizaines du chapelet, que mon mari et moi achevions ensemble. Souvent, mon mari était découragé et me disait que la prière n’était d’aucun secours, puisque malgré toutes nos prières nous devions supporter tant de malchance. Il voulait tout simplement partir de là. Que de fois ai-je dû consoler mon cher mari et lui monter quel était le gouvernement de la Providence ! Dans ces dures épreuves spirituelles, je me réfugiais souvent dans ma chambre, pour demander à Dieu force et courage. Après avoir prié de nouveau dans la chambre où Jésus m’avait montré Son cœur saignant, j’allais la quitter quand j’entendis clairement, dans mon cœur, ces paroles : « N’est-ce pas Moi qui fixe leur cours aux fleuves et aux rivières ? Il est en Mon pouvoir de détourner ces eaux nuisibles. Prie et offre des sacrifices pendant trois jours ! » Je fus effrayée. Et la voix reprit : « Pourquoi ai-Je dit : « Par Mes saintes Plaies, tu peux tout obtenir ? » Il me vint alors la pensée de prier pour que Dieu conduise ces eaux par d’autres voies, afin qu’elles ne nuisent plus à Ses créatures. Mais une angoisse étrange m’avait saisie. Je ne pouvais ni ne voulais rien faire d’extraordinaire, ni prier seulement pour cela. Mon angoisse et ma détresse étaient immenses. Pourtant, je savais, dans Sa Toute-Puissance, Dieu peut tout faire, même cela. Mais en même temps, je vis que cela m’était accordé. Je savais qu’il y avait des courants souterrains ; je reconnaissais qu’à ces créatures là aussi, Dieu trace leur voie. J’avais conscience également que le démon pouvait servir pour nuire aux gens et aux bêtes pour les faire périr. Depuis qu’au paradis terrestre, Dieu a maudit la terre, le démon veut attirer à lui cette création ; Il se sert de ces courants pour affliger les hommes, les persécuter, semer la haine et l’inimitié, détourner ainsi le hommes de la foi en la Divine Providence et les perdre éternellement. Je compris que là réside la cause de nombreuses maladies, surtout les maladies à évolution lente et les maladies graves, mais que les hommes, qui sans le savoir, sans en être personnellement coupables, souffrent de cette malédiction consécutive au péché, sont ceux que Dieu a choisis. Je savais maintenant que la Mère de Dieu est chargée de vaincre Satan et qu’en cela consiste Sa mission. Nous avions de nouveau une vache malade, que le vétérinaire ne pouvait plus guérir. Je touchais un mot à mon mari de ce que j’avais appris : qu’ici dans notre maison et notre étable, le démon se servait de courants et de filets d’eau souterrains pour nuire aux créatures de Dieu ; mais que la Mère de Dieu voulait intervenir, si on acquiesçait à Sa demande de réciter le chapelet pour la conversion des pécheurs. Mon époux ne pouvait pas comprendre cela. Mais moi, je pris en main mon chapelet et priai en silence comme Dieu me l’avait ordonné : « Si c’est pour Votre honneur et Votre gloire, et pour le salut des âmes, faites-moi connaître la malédiction du péché ! Je Vous en prie par Vos saintes Plaies. » Et je connus aussitôt la nature et le parcours des courants. Mon mari me dit qu’il ne le croirait que si l’étable était chaude et sèche par 20 degrés en dessous de zéro, car durant tout l’hiver, l’étable était froide et humide — tout comme notre chambre —à tel point que par les froids, l’eau dégoulinait le long des parois. Nous récitâmes donc chaque jour le chapelet. Peu de temps après, il fit de nouveau très froid. C’était fin février. L’étable devint si sèche qu’on pouvait maintenant allumer des allumettes naguère si humides. Dans la maison, à la cave, tout était sec. Le bétail avait chaud et se portait bien. Mon mari fut débarrassé de sa perpétuelle toux catarrheuse et des douleurs lancinantes qu’il ressentait dans la région des poumons. Je lui dis de ne rien dire à personne de ce qui s’était produit. D’autre part, j’étais obligée de le raconter à un prêtre. Mais j’avais peur que personne ne crût une telle chose. Souvent je disais à Jésus : « Pourquoi faut-il que tout cela m’arrive ! Que j’aurais aimé tout céder à quelqu’un d’autre ! » Le tout premier commandement a toujours été, pour moi, à quelque point que j’eusse à souffrir, de remplir fidèlement es devoirs d‘état. Qu’il m’arrivât de telles choses, c’était pour moi une épreuve. Je m’en ouvris à mon confesseur. Il fut d’avis que Dieu pouvait intervenir d’une manière extraordinaire, que cela ressemblait à un miracle, et que je devais en remercier Dieu.

Mars 1948 : Mon âme est très tourmente, car vraiment, je craignais l’extraordinaire. Si je pouvais à peine comprendre cela, comment ceux que je devais aider pourraient-ils le croire, eux qui n’avaient rien expérimenté de tel ? Où fallait-il me tourner ? Je me hâtais donc de recourir à Celui qui m’avait imposé cette charge. «  Mon Seigneur et mon Dieu, que voulez-Vous de moi, pauvre pécheresse ? Vous montrez aux Vôtres Vos sentiers et Vous les conduisez dans Vos voies. Faites-moi donc connaître Votre Volonté et Votre Amour, pour que je supporte tout pour Vous, même ce q’il y a de plus pénible, et que je puisse, en même temps, accomplir Votre divine Volonté. Car je suis Votre instrument. »Je priais donc devant le Très Saint Sacrement exposé au couvent des religieuses. Je dis à mon Sauveur : « Comment puis-je Vous remercier, ô mon Jésus, pour tout le bien que Vous m’avez fait ? Vous m’avez exaucée. Ce que j’ai éprouvé : Votre Toute-Puissance, Votre Amour, tout cela est trop grand et trop important pour que je puisse le comprendre. Voyez, mon Dieu, je ne trouve pas de mots ; pourtant je devrais Vous remercier, car mon confesseur, qui est Vous t moi, me l’a ordonné. Jésus, par les mérites de Vos saintes Plaies, ayez pitié de moi ! Mon Dieu, je ne suis digne de recevoir de Votre main cette inconcevable faveur. » J’entendis alors ces mots : »Petit est ce qui s’est produit. Le plus grand des miracles qui arrive c’est qu’un pécheur se convertisse et trouve le chemin pour venir à Moi. » Toute heureuse et consolée, je m’en remis entièrement à la Volonté et à la conduite de Dieu. Un jour mon mari rentrant à la maison me dit qu’une famille amie avait aussi un revers à l’étable et croyait que le Malin en était la cause. Il fallait que j’aille chez ces gens et que je leur raconte ce qu’il nous était arrivé. Je devais penser à ma responsabilité. J’allai chez ces gens, car la femme était mon amie. Elle me raconta qu’elle avait rencontré « une petite vieille » qui lui avait parlé dune manière tellement railleuse ; après quoi, ils avaient dû abattre d’urgence. La « petite vieille » était, selon mon amie, une sorcière qui lui avait jeté un sort. Dans sa colère, mon amie l’avait donnée au diable. Mais ces gens avaient déjà eu de la malchance à l’écurie. Dieu me fit connaître que le démon se servait ici non pas de cette femme, mais de radiations cachées pour nuire à ces gens, et également à leur âme, n s’efforçant de les pousser à la haine et à l’hostilité. Je dis à mon amie ce qui s’était passé chez nous. Il fallait que sa famille elle aussi récite le chapelet pour la conversion des pécheurs et la Très Sainte Vierge leur viendrait en aide. Quelques mois plus tard, les voisins de ces gens me dirent que les choses avaient bien changé chez eux : ils avaient maintenant de la chance avec leur bétail.

14 août 1948 :Aujourd’hui, jour de mon anniversaire, j’ai eu des motifs pour remercier Dieu pour tout le bien qu’Il m’a fait depuis qu’Il m’a créée. Il m’a appelée à l’existence pour être Son instrument dans le plan de Sa divine Providence. J’ai donc fait cette prière : »Cher Sauveur et Rédempteur, ayez pitié de ceux que Vous avez rachetés et qui ne trouvent pas le chemin pour sortir du péché, de leur misère, et d’aller à Vous. Par amour infini pour nous, Vous nous avez, en mourant, donné comme mère Votre Mère très pure, pour trouvions, par Elle, la voie qui conduit à Votre Cœur Rédempteur ! Vous lui avez donné, ô mon Dieu, le pouvoir d’écraser la tête de Satan. Dites à Votre Mère bénie d’intervenir aujourd’hui encore à Votre place, de Vous amenez les âmes et écraser la tête de Satan, pour qu’il ne frappe et ne tourmente plus l’Eglise ! »

« Tu peux le faire par l’exorcisme » entendis-je au milieu de ma prière. Mon Jésus veut que ce soit moi qui récite l’exorcisme pour mon pauvre peuple, afin que le cruel ennemi soit chassé de la sainte Eglise et des âmes rachetées. Je réfléchis à ce qui s’était passé et me souvint que plus tôt, quand mon enfant criait toujours durant son sommeil au cours de la nuit et m’empêchait de dormir et de prier, je récitais finalement l’exorcisme (de Léon 13) et l’enfant se calmait aussitôt.

Mais voici le rêve que je fis cette nuit :

Je vis derrière moi et au-dessus de moi, un grand dragon ; il me tenait enserrée dans ses griffes de devant et me secouait de tous côtés. Je sentais, dans ma chair, la douleur que me causaient ses griffes et poussai des cris. Il ne pouvais parler mais il siffla : »Tu n’as as à venir gâcher mon travail. Je dis seulement : »Jésus, Marie ! » et le dragon disparut. Mon avait effrayé mon époux. Je lui racontai tout. Il me vint alors une très grande joie et une certitude comme jamais encore je n’en avais ressentie. Car je savais que tout ce qui venait de se passer était de Dieu, puisque cela était contre le démon. La crainte que tout fût illusion, ou que je ne fusse pas dans mon bon sens, avait fait place à une joyeuse certitude. Je savais maintenant que Dieu voulait quelque chose de spécial et m’avait réservé une grande tâche. Depuis, je ne craignis plus le diable, sachant qu’il ne peut faire que ce que Dieu lu permet.

Marie veut conduire les âmes à Jésus et Jésus veut nous donner par Marie la grâce de conversion. Les très saints Cœurs de Jésus et de Marie ne font qu’un dans leur Amour pour nous. Ainsi, Jésus veut, dans Son Amour rédempteur, qui dépasse toutes choses, attirer à Lui par Sa Mère ceux qu’Il a sauvés ; Il veut, par Elle, sauver du péché et de la mort Son peuple, comme Il est venu à nous par Elle.

15 février 1949 : Ce matin-là, priant et m confiant entièrement à Dieu, je dis à Jésus : « Mon Jésus, que voulez-Vous que je fasse ? Vous êtes la voie, la vérité et la vie. Donnez-moi Votre Amour ! » J’entendis alors : »Jeûne et prie durant trois jours. » Et comme je réfléchissais à ces paroles, pensant que ce pouvait être une illusion, j’entendis : « C’est Moi qui te conduis et qui te guide. » Quand j’eus fait l’essentiel de mon travail je priai dans ma chambre, pour mon peuple et pour les miens, que Dieu m’a donnés. Ils sont aussi les miens, ceux pour qui je prie, ceux que Dieu a choisis par moi, pour réciter le chapelet pour la conversion des pécheurs. Et de nouveau je remis entièrement ma volonté à Dieu, Le priant de me faire connaître, en retour, Sa sainte Volonté. J’entendis alors : « C’est par ta main que je veux frapper les ennemis et sauver mes élus. »

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