Maria Graf-Suter
laïque, épouse et mère
la mère spirituelle des prêtres
1906-1964

LA RÉVÉLATION DE L’AMOUR DIVIN

LE COMBAT POUR SAUVER LES AMES

Dieu me fit voir, dans Son Amour et Sa Miséricorde infinis, l’œuvre de notre rédemption. Je vis Jésus-Christ notre Rédempteur verser pour nous Son Sang et, en mourant, nous donner Sa Mère très pure en prononçant ces paroles : « Fils, voilà ta Mère ; Femme, voilà, ton fils » pour que, étant Ses enfants, nous soyons sauvés par Elle. Je vis Jésus mourant jeter un regard plein d’amour et d’une miséricorde infinies sur ceux qui Le crucifiaient, puis je L e vis, enflammé d’amour, regarder vers Son Père céleste en priant : »Père, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Satan s’est servi d’eux, selon les plans de la divine Providence. Puis je perçus les paroles de Jésus : « Prie ainsi, toi aussi, et Mon peuple sera sauvé. » En même temps, ce fut comme si Jésus me remplissait le cœur d’une pitié indicible pour les ennemis actuels de l’Église, qui veulent crucifier Jésus dans Son Corps mystique. Dieu me fit connaître que Satan se sert des chefs communistes pour perdre les âmes. Aujourd’hui Dieu veut nous sauver du péché et de la misère et, dans Son Amour et Sa Miséricorde infinis, venir à notre secours par l’intercession de Marie, Sa Mère bénie. Mais notre Mère céleste nous a donné le chapelet et nous répète sans cesse cette recommandation : « Récitez le chapelet pour pécheurs. » Ainsi me dit-Elle, le jour commémoratif de la Conversion de Saint Paul, en 1949 : « Récitez le Rosaire pour la conversion des ennemis de l’Église ! Alors ils se convertiront, et Mon Cœur Immaculé triomphera. » Elle veut le rosaire, parce que, par la méditation des mystères de l’Incarnation de Jésus, de Sa Passion et de Sa Mort et de Sa glorieuse Résurrection, cette prière éveille et excite en nous la vraie foi, l’espérance chrétienne et l’amour de Dieu. Jésus a dit : « Par ta main, je veux frapper les ennemis et sauver mon peuple. » Depuis ? Dieu me fait sans cesse connaître que là où l’on récite le rosaire pour la conversion des pécheurs, l’Ennemi doit reculer. Ce n’est là que l’accomplissement de la promesse, concernant la Mère de Dieu : »Elle t’écrasera la tête.» Jésus veut que la Pologne soit sauvée. Pourquoi, ô mon Dieu, suis-je si impatiente de faire savoir à ce peuple que vous voulez le sauver de l’Ennemi par la récitation du rosaire, grâce à l’intercession du Cœur Immaculé de Votre Mère ? C’est par les prêtres que les fidèles devraient être invités à réciter le rosaire pour la conversion des ennemis de l’Église. Car Jésus dit au prêtre : « Il est placé entre toi et Moi.»

Lorsque le rosaire sera devenu la prière de la famille, alors seulement une paix divine unira les familles et les peuples, et il se produira ce que Dieu m’a fait voir en songe : il régnait une si grande paix entre les membres de notre paroisse ; je les vis tout partager entre eux, s’aimer les uns les autres et tous — jusqu’au dernier banc de l’église — recevoir la sainte communion le dimanche.

Mai 1949 : Le mercredi avant l’Ascension, je communiai dans notre chapelle. Dans mon affliction, je priais mon Seigneur et Maître de m’éclairer, car mon confesseur contestait toujours que c’était par récitation du rosaire et ma prière que les eaux cachées ne faisaient plus de dommage et que le démon ne pouvait plus nuire à ces âmes. J e m’en remettais totalement à la Volonté divine, quand Jésus me dit ces mots dans mon cœur : « Je veux enlever la malédiction du péché à ceux qui Me témoignent de la pitié. Car ce que vous faites au moindre de Mes frères, c’est à Moi que Vous l’avez fait. » Tel est l’Amour rédempteur infini de Jésus-Christ.

Voyez l’incommensurable Amour du Rédempteur ! En versant Son Sang et en mourant sur la Croix, Il nous a donné pour mère Sa Mère très pure, pour que nous soyons sauvés par Elle. Car Elle qui est toute bonté, la Mère pleine de miséricorde, nous sauvera de l’Ennemi par Son intercession ; elle nous conduira à Son divin Fils et implorera Sa pitié.

Le jour de l’Ascension, une personne exprima chez moi le désir que je récite également le chapelet dans notre chapelle le dimanche, durant le mois de juin. Je dis à Jésus : «Faites-moi connaître Votre Volonté ; que voulez-Vous que je fasse?» Je revis alors en esprit Son Cœur saignant  et j’entendis : « Il y en a si peu qui honorent Mon Cœur, en comparaison à ceux qui M’offensent. » Je résolus donc, par amour pour le Cœur de Jésus, de faire cet exercice à la chapelle. Mon cœur fut alors rempli d’un tel amour et d’une telle paix, que je serais absolument incapable de l’exprimer. Je ne pouvais ni parler, ni prier, mais seulement sentir et aimer. «Tel est l’amour donner à ceux qui offrent réparation à mon Cœur sacré pour les péchés du monde. »

UN MOT AUX PRÊTRES

Je rêvai, une nuit, que le chapelain m’avait communiée à la chapelle. Mais je crois n’avoir jamais encore été aussi pénétrée de la présence de Jésus après une communion réelle. Il était vraiment en moi et moi tout entière engloutie dans Son Amour infini ; et maintenant encore, je Le sens, cet Amour infini, comme une douce douleur dans mon cœur, parce que tout en Le possédant, je ne puis Le communiquer aux âmes que j’aime pour Son amour. Je m’agenouillais devant la Croix et voulut prier, mais saisie par cet amour de Dieu, je ne trouvais pas de paroles. Jésus dit alors : « Il Me presse de leur communiquer Mon Amour. » Je sus que Jésus faisait allusion aux prêtres. C’est pourquoi Il m’a dit au sujet du prêtre : « Il est placé entre toi et Moi. » Il me semble voir tant de prêtres dan la détresse spirituelle. Par la formation de sociétés, ils sont forcés de se vouer aux choses profanes. Plus le prêtre cède aux désirs des membres, plus il se perd lui-même dans ce qui est terrestre. Et en plus, il perd le contact avec les âmes. Comme il y a une année, alors que je L’adorais au Saint Sacrement dans notre chapelle, j’entendis Jésus Se plaindre : « Je suis si abandonné, surtout par Mes amis. Il me semble voir le prêtre qui doit être placé entre Dieu et les hommes, tourmenté par le démon, qui lui fait voir la terre avec toutes ses joies et ses plaisirs, tandis que Jésus dit au contraire : »Je ne veut qu’une société : la société des élus, qui, par amour pour Moi, usent de miséricorde à l’égard de ceux qui, faute de cela, se perdraient. » Oh, si seulement je pouvais communiquer à tous les prêtres du Seigneur, à toutes les âmes, l’inconcevable amour divin que j’éprouve !

5 mai 1960 : Jésus m’a dit : « Demande Ma bénédiction à ton confesseur, car Je veux que les âmes reconnaissent la grandeur de la bénédiction de Mes prêtres ! » Le premier vendredi, j’allai me confesser et demandai la bénédiction. Il y eut en moi, après cela, une très grande paix. J’étais prête à tout ce que Dieu voulait de moi et savais qu’Il ne voulait que mon cœur et ma main à Son service. Oh !qu’elle était aimable dans mon cœur la voix de mon Bien-aimé ! Jésus me consola et me dit : « Ma chère petite âme, ne regarde ni à droite ni à gauche, mais seulement l’Amour de Mon Cœur divin ! Sans Moi, l’âme n’est qu’une ombre noire. Mais en Moi, Elle peut tout. » J’étais en train de prier et demander en suppliant que le feu de l’amour de Dieu descendît sur les prêtres. Je compris que précisément que cette grâce du Saint-Esprit demeure refusée à beaucoup, car Il ne vient qu’aux humbles. Je ne puis le dire qu’aux prêtres : cela dit rester un secret pour les prêtres. A ma question : « Pourquoi ? » Jésus répondit : « C’est Moi qui suis leur Juge, et non les hommes. »

POUR LES ENNEMIS DU CHRIST

J’entendis parler du jugement satanique et du crime commis contre le cardinal de Hongrie et ses frères et ses frères de la foi, persécutés. Je pensai qu’il fallait aussi prier pour eux parce que c’est là que la détresse est la plus grande. Mais Jésus me dit : « Je suis près d’eux. Sans Moi vous ne pouvez rien faire. Priez pour les ennemis de l’Église ! Alors ton peuple sera sauvé. » Je récitais le chapelet.

Je priai du fond de mon âme, unie à Son Cœur souffrant : « Père, pardonnez-leur ; ils ne savent pas ce qu’ils font. » Ce fut alors pour moi comme si je voyais Son Cœur ouvert grandir, grandir encore et Se changer en un océan d’amour et je compris pourquoi Jésus a prié pour Ses ennemis : parce que, depuis le premier péché, au Paradis terrestre, ils souffrent sous la malédiction d péché et sont frappés d’aveuglement par Satan. Car la première et pire action que le Mauvais, notre ennemi, consiste à frapper les hommes d’aveuglement, pour qu’ils ne voient plus les dangers du péché, n’y prennent plus garde et de ce fait tombent. Or, Jésus aime ces âmes d’un amour inexprimable. Quand il me fallut entendre encore parler de persécution contre mes frères dans la foi, cela me donna un choc au cœur. Une fois, je suppliai donc Jésus et Lui demandai pourquoi Il n’exauçait pas mes prières et ne faisait pas arrêter les ennemis de l’Église. J’entendis Jésus me répondre : «Mon Sang doit couler pour eux. » Je compris que Jésus veut que Son Sang très saint soit offert au Père céleste pour la conversion des ennemis de l’Église. C’est le message que j’ai reçu de Lui. Chaque jour, presque à chaque heure, j’offrais le Sang de Jésus au Père céleste en Le priant de ne pas Le laisser perdre pour les ennemis de l’Église. O pourquoi Dieu m’a-t-Il fait voir que le Saint-Esprit reste sur l’autel sous les apparences d’une flamme tandis que le célébrant reçoit Jésus dans le Saint Sacrement ? Parce que, précisément, ces prêtres considèrent les ennemis de l’Église comme leurs ennemis personnels, qui leur dérobent les biens terrestres qu’ils aiment et qu’ils aiment plus que les âmes de ceux dont Jésus dit : «Ils ne savent pas ce qu’ils font. »

Un bon prêtre, qui s’offre vraiment au Père céleste avec le Christ au Saint Sacrifice de l’autel, prie aujourd’hui également pour ses ennemis, dans le Christ et avec Lui: «Père, pardonnez-leur, ils ne savent ce qu’ils font. » C’est alors seulement qu’il offre au Père céleste, d’une manière vraiment parfaite, le Sacrifice parfait. Ce n’est qu’alors qu’il recevra, avec Jésus, tout l’amour dans l’Esprit Saint, pour pouvoir agir avec cet amour conformément aux divines Volontés. Tout cela, Dieu me l’a manifesté. J’ai su que je devais le noter. Ces évènements me remplirent d’un singulier courage. Oui, toutes les joies terrestres se dissipent comme les ombres ; à peine arrivais-je à revenir aux réalités terrestres. Je veux faire ici-bas mon devoir d’une manière tout à fait parfaite, là où Dieu m’a placée et tout accepter par amour pour Lui.

15 juillet 1950 :Quand j’appris qu’on assassinait tant de gens dans la guerre de Corée, que les communistes n’épargnaient personne, et même de telles associations tenaient déjà leurs réunions dans notre pays, je me demandai, pleine d’indignation devant ces suppôts de Satan, si ces masses-là seraient un jour combattues et exterminées par les moyens techniques du combat. Mais je pensai à Jésus dans mon cœur et Lui demandai : «Combien de temps, Seigneur, laisserez-vous ces ennemis frapper Votre Église ? Faites-moi savoir si Vous voulez la détruire par punition. » Mais Jésus me fit une réponse tout à fait inattendue : «Ma pitié est ans bornes. » Maintenant je sais que je dois prier pour eux, que je dois les aimer comme mon Seigneur et Maître le aime, n’en repousser aucun, prête à leur témoigner Son Amour et Sa Miséricorde.

30 juillet 1950 : Je sentais dans mon cœur la détresse de gens innombrables ; je voyais la sainte Église en souffrir et cette pensée s’imposa à moi : bons ou ennemis ce sont tous des êtres humains, rachetés par Jésus ; ce sont mes frères. Je pensai à la promesse de Jésus : «Par Mes saintes Plaies, tu peux obtenir tout ce qui tend au salut des âmes. » Dans ma chambre, je priai, suppliant Dieu pour le salut et la paix des peuples et compris que toute cette haine des hommes, tous ces malheurs qui menacent les peuples, sont précisément l’œuvre de Satan. Après avoir, la nuit, récité mon chapelet, je recommandai mes demandes et mes prières pour le salut de tous, à la Mère de Dieu, en les unissant à toutes les messes qui seraient offertes à Dieu, ce jour-là. Puis, donnant suite à une inspiration, je récitai l’exorcisme, et Dieu me manifesta que je ne devais plus ordonner aussi souvent à Satan de quitter des ennemis isolés de l’Église, comme Il me l’avait dit auparavant, mais que je devais réciter tous les jours l’exorcisme et combattre ainsi, par la force de Dieu, l’ennemi des âmes.

5 avril 1950 : Premier vendredi du mois. J’ai prié Jésus d’avoir pitié des pécheurs, de ne pas laisser perdre pour les malheureuses âmes, pour Ses ennemis, Son Sang qui est offert en ce moment à Son Père céleste sur l’autel. Et Jésus a dit : « Je leur accorde Mon grand pardon. » Je répétai : « Votre grand Pardon ! » Et de nouveau, avant même que j’eusse prononcé ces mots, j’entendis dans mon cœur Ses paroles à Lui : « Je veux écouter la prière des justes, Mes bien-aimés, et pardonner aux injustes ! »

Instrument de l’amour du Christ

Fête fédérale d’action de grâces 1949 :Aujourd’hui, Dieu m’a manifesté qu’Il avait choisi une jeune fille, qui est à l’hôpital, pour être l’instrument de Son Amour, pour offrir et prier pour la conversion des pécheurs. Il avait permis pour elle la maladie, afin de la choisir, et la lui ôtera si elle répond à Son appel. J’ai reçu la nouvelle qu’une femme gravement malade rentrait de l’hôpital à la maison. Son mari disait qu’elle allait mourir. Je me mis en présence de la Très Sainte Trinité et demandai si je devais le dire à cette personne. Dieu me fit connaître qu’elle le savait déjà et qu’elle priait. Je demandai si vraiment elle devais donc mourir et entendis un oui… Je demandai si, dans Sa miséricorde, Il enlevait la malédiction du péché, si je L’en priais. Et Dieu dit: « A cause de toi, Je lui serais miséricordieux. » Mon Dieu, que fais-je ! Je dois être, pour le Christ et Ses représentants, un instrument selon le plan de Sa divine Providence, pour que tous les hommes se convertissent et que bientôt descende sur cette terre abreuvée de sang et e larmes, cette paix céleste que Dieu m’a fait contempler. Cette paix vient; elle est là, si tous, par la récitation du rosaire, donc par Marie, sont amenés à Jésus. Dieu frappera l’Ennemi ; alors Satan devra céder la place, et les hommes et toutes les créatures glorifieront Dieu. Le Cœur Immaculé de Marie triomphera éternellement avec le très saint Cœur de Son Fils, qui est Roi du ciel et de la terre.

29 septembre 1949 : Priant, comme d’habitude, dans ma chambre, pour la conversion des pécheurs, je demandai à Jésus, pour la première fois : «Mon Seigneur et mon Sauveur, enlevez la malédiction du péché à tous ceux qui manifestent de la pitié à Votre égard, afin que les pécheurs se convertissent ! » A peine avais-je achevé cette phrase, que j’entendis, dans mon cœur, ces parole : «Qu’il soit fait comme tu le veux ! » Tandis que j’offrais avec un zèle nouveau le Sang du Christ au Père céleste, j’appris d’une femme malade des poumons dans un sanatorium que, après avoir suivi mon conseil et récité chaque jour le chapelet pour la conversion des pécheurs, elle avait été guérie en peu de temps et que, rendue maintenant à la santé, elle pouvait rentrer à la maison au sein de sa famille. Je fus remplie d’une joie profonde et je dus reconnaître, en remerciant Dieu de tout mon cœur, que nulle joie au monde n’est si profonde, aussi pure, que la joie de faire du bien à autrui. Apprenant peu après qu’une âme était depuis longtemps dans l’affliction, je priai Jésus. Il me manifesta que c’était Satan qui la faisait ainsi souffrir : il se servait d’une personne pour nuire à cette âme. J’ordonnai à l’Ennemi, par Jésus et pour Jésus, de partir. Je donnai à cette personne une image de Notre-Dame des Sept Douleurs, la priai de réciter le rosaire pour la conversion des pécheurs. Je lui dis que par cette souffrance, précisément, Dieu l’avait choisie pour être l’instrument de Son amour et lui demandai de prier pour les pauvres pécheurs. J’entendis et je vis cette personne s’épanouir de nouveau, et elle me remercia de tout son cœur. Mon mari sut la chose et me pria de lui conseiller, pour des choses purement matérielles, ce qui serait à son avantage. Peu après, j’appris qu’une connaissance avait eu une perte de bétail. Pendant que je priais, Dieu me manifesta que le démon se sert d’une personne pour nuire à une autre. Il me manifesta également qu’Il ordonnait à Satan de se retirer quand les gens récitaient le rosaire pour la conversion des pécheurs. Ces personnes étaient délivrées du mal. Je pris plaisir à demander conseil à Dieu pour des questions matérielles également. Comme je voulais de nouveau demander conseil au Seigneur au sujet d’un avantage matériel, Il resta muet. Je pris peur et pensai : «Tout cela serait-il illusion ? » Je priai plusieurs fois Jésus à genoux, pour demander clarté et lumière. J’entendis alors soudain, tout à fait clairement et distinctement, ces paroles : «Ce n’est pas pour des choses terrestres que tu dois mettre à contribution Celui qui est toute sainteté ! Ce n’est que pour le salut des âmes que tu peux tout obtenir. » Parfois j’étais saisie d’une réelle impatience, du fait de ne pouvoir qu’une fois ou l’autre appeler une âme à se faire l’instrument de Son Amour. Que je voudrais atteindre tous les malades et les affligés et leur porter secours ! Car si beaucoup, vraiment, priaient pou la conversion des pécheurs Dieu donnerait à beaucoup de pauvres pécheurs la grâce de conversion.

2 août 1950 : Aujourd’hui, j’ai eu connaissance, de nouveau, du cas d’un père de famille. Tombé dan le besoin et la pauvreté par suite de nombreux malheurs dans sa maison et son étable, il a vu le bonheur et la joie revenir, depuis que sa famille récite chaque jour le chapelet pour la conversion des pécheurs. Au début de cette année, le fils unique de bons parents était devenu leur plus grande croix parce qu’il était aliéné mental. Tantôt il travaillait avec acharnement, tantôt il s’affalait éreinté ; d’autres fois encore, il ne répondait mot à personne, même à ses parents, demeurant sans réaction, les yeux fixés au sol. Parfois aussi, il pleurait tout haut sans savoir pourquoi. Voulait-on sortir avec lui devant la maison, il se sauvait à l’intérieur, disant qu’on voulait le tuer. Le médecin n’avait pas continuer à le soigner ; il fallait, disait-il, l’envoyer chez un spécialiste pour les nerfs qui prescrirait sûrement une hospitalisation dans un établissement pour maladies nerveuses. Quelques semaines s’étaient écoulées déjà quand j’eus l’occasion de causer avec la mère de ce malheureux. Je lui dit qu’il leur fallait tous réciter le rosaire pour la conversion des pécheurs, que c’était aujourd’hui la plus grande préoccupation de la mère de Dieu et que quiconque L’aidait  sauver des âmes pouvait être assuré de son aide.

6 août 1950 : J’ai appris aujourd’hui que le fils unique d’un paysan dont j’ai parlé plus haut a recouvré la santé dont il jouissait auparavant et travaille avec joie dans le domaine paternel. Comme nul médecin, nul moyen ne pouvait plus être d’aucun secours, je dis : « L’aide humaine ne peut être refusée, mais par l’intercession de Sa Mère, Dieu vient en aide si nous avons le souci de Son Royaume. Toute la famille récite maintenant le rosaire pour la conversion des pécheurs.

Donnez-moi des malades et des affligés ! Avec eux je veux sauver le monde pécheur de la ruine. »

NOTA: On ne peut nullement conclure, des exemples cités ici de prières exaucées, qu’une guérison doive nécessairement suivre la récitation du rosaire. Cela ne se produit que dans la mesure où un tel résultat est prévu dans le plan de la Providence divine. Nul ne doit penser non plus que sa prière n’a pas été exaucée s’il n’a pas obtenu ce qu’il souhaitait ou désirait ardemment. Si nous ne prions que dans cette intention, notre prière, de ce fait même, n’est pas selon les vues de la Très Sainte Vierge qui souhaite, Elle, que nous récitions le rosaire par amour pour Dieu et pour le salut des âmes. Si nous prions conformément à ses désirs, animés d’une intention droite, Elle peut aussi intervenir en notre faveur auprès de Son Fils et nous obtenir aide, pour autant que telle soit la Volonté d Dieu. Nous ne devons pas oublier non plus, sous ce rapport, que de grandes souffrances sont le lot de gens qui prient beaucoup ; la souffrance peut devenir, pour beaucoup, une grande grâce de Dieu. Mais cela ne saurait exclure le fait que, par suite d’instantes prières, Dieu accorde soudain la santé à un malade. Les desseins de Dieu sont insondables. Ce qu’il y a certain : c’est que nous devons, dans la souffrance comme dans la joie, nous remettre à la Volonté de Dieu et Lui demander humblement ce dont nous avons  besoin pour remplir les devoirs de notre état et de notre profession. Celui qui prie avec de telles intentions se sentira partout, au cours de sa vie, dans la douce Main de Dieu, et cheminera en sécurité.

Ayant reçu la communion à la chapelle, je demandai à Jésus, en mon for intérieur, d’enlever à deux personnes la malédiction du péché — la maladie — et de bien vouloir leur donner la santé. Jésus me dit : «Ne prie pas tant pour les choses terrestres ! C’est la paix que je veux donner à ceux qui M’aiment, qui M’aiment dans Mes membres. »

1953 : Ce vendredi de Notre-Dame des Sept Douleurs, comme je balayais notre chambre, une dame venue jusqu’à notre maison, voulait rebrousser chemin. Je pensai : C’est une âme malade, qui ne sait pas quoi faire. Je la fis entrer et j’eus presque peur d’elle. Elle me paraissait toute effarée. Elle me raconta des choses incroyables : le diable la tourmentait. Je savais que le démon la torturait et que la Très Sainte Vierge la secourait. Je lui dis que notre Maman céleste voulait l’aider, mais qu’Elle désirait que l’on récite le rosaire pour la conversion de pécheurs : alors Elle vaincrait Satan et nous libèrerait de a mauvaise influence. Cette dame me dit qu’elle priait déjà tellement et assistait à toutes les messes que l’on célébrait au couvent. Je lui dis de se ménager, qu’elle avait les nerfs malades. Elle ne devait assister qu’à une seule messe, puis, le soir, par amour pour la Très Sainte Vierge, réciter le chapelet pour la conversion des pécheurs. Elle le promit. Je la revis deux semaines plus tard. Elle était heureuse et m’assura que la Mère de Dieu lui avait porté secours. Il en vint bientôt une autre. La dame dont je viens de parler lui avait raconté, me dit-elle, qu’elle était venue chez moi dans son extrême détresse et que la Mère de Dieu l’avait secourue. Elle déclara que cette dame l’avait soignée parce qu’elle souffrait de troubles mentaux et qu’elle était maintenant en bonne santé. Elle avait elle-même les jambes malades et il était à craindre qu’elle ne pût bientôt marcher. Je la priai de faire ce que désirait la Sainte Vierge : elle voulait bien venir au secours de ceux qui récitent le rosaire pour la conversion des pécheurs. Elle revint quelque temps après, disant qu’il lui semblait que Dieu n’était pas content d’elle mais qu’elle ne savait pas bien pourquoi. Elle n’était pas en train de guérir. Je priai Jésus et Marie, et il me sembla que Jésus en moi lui disait qu’elle devait mieux sanctifier le dimanche. Je lui écrivis et elle avoua que son commerce était, en effet, ouvert le dimanche, mais que le chef ne lui permettrait sûrement jamais de fermer son magasin à elle, alors qu’il tenait ses succursales ouvertes dans d’autres localités. Je lui dit de demander s’il lui permettait de fermer, car elle savait que Dieu ne voulait pas qu’on gagne de l’argent le dimanche. Le chef lui permit de fermer le magasin. Depuis, elle a respecté le repos dominical et récité le rosaire. Aujourd’hui, — sept ou huit ans après — elle continue à se bien porter. Mon histoire passa de bouche en bouche et l’on raconta sur moi des choses fausses. Aussi mon confesseur vint, au mois de juillet, me dire qu’il me demandait de me taire au sujet de ces révélations. J’obéis aussitôt. Mais beaucoup trouvèrent que cela n’était pas juste. Je puis maintenant amener des âmes à Jésus, car touts celles qui parlent en termes négatifs de moi et de ce qui m’arrive, ou qui me calomnient, je les mets dans es saintes Plaies de Jésus, en Le priant de ne pas leur imputer. Je prie également Marie, ma bonne Mère, de les prendre toutes sous Sa protection, car ce sont mes frères et sœurs en Jésus-Christ, dont Satan veut se servir pour dénigrer et ridiculiser la récitation du rosaire pour la conversion des pécheurs ; Je suis contente de pouvoir maintenant souffrir, moi aussi, quelque chose pour Jésus. (Je reconnais dans ces cas la Volonté e la Providence divine. Sans cet incident, je n’aurais jamais pensé à prier pour les âmes.)

Image de l’Église

11 octobre 1949 : Aujourd’hui à 11 heures, je suis allée prier dans ma chambre. En m’agenouillant, les yeux fixés sur le Crucifix, j’entendis en moi une voix me dire : « Ne t’affliges-t-il pas, l’aspect de mon Église sainte ? » Et je vis en esprit un vaste champ sans bornes, plein d’une foule humaine innombrable, qui gisait en partie morte, en partie malade. D’autres, à genoux, priaient. Mais le nombre de morts et des malades dépassait de loin celui des gens en prière. Je sus que c’étaient des âmes, l’image de la sainte Église. J’implorai du fond de mon âme grâce et miséricorde, demandant à Dieu de faire jaillir des saintes Plaies de Jésus des torrents de grâces et le feu de l’Amour divin pour tous Ses Elus. Je priai Jésus: «Dites-moi ce que je peux faire pour eux ? » J’entendis ces mots : «Je t’amènerai, par des signes, à connaître que c’est Moi qui t’ai appelée. », puis encore : «Je veux ôter la malédiction du péché à tous ceux qui me manifestent de la pitié. » Je demandai à Jésus : «Si c’est pour Votre honneur et Votre gloire, et pour le salut des âmes et si Vous m’avez appelée à être l’instrument de Votre Amour, faites-moi connaître si Vous voulez enlever la malédiction du péché à tous ceux qui Vous manifestent de la pitié, si je Vous le demande. Car Vous avez promis : «Par ta main, je veux frapper les ennemis et sauver Mes élus. » Et Jésus me fit comprendre : «Oui, je leur donnerai Ma paix. »

19 octobre 1949 : Aujourd’hui, après avoir communié dans notre chapelle, je priais pour la conversion des pécheurs, m’offrant sans réserve aucune à on Sauveur en pleine conformité avec Sa Volonté. Et je revis en esprit ce champ immense, qui symbolise la sainte Église, avec ces innombrables morts t blessés. Ayant demandé à Jésus grâce et miséricorde, j’entendis ces mots : « Ordonne à l’Ennemi de s’en aller, car Je l’ai dit : c’est par ta main que Je veux frapper l’Ennemi. »

26 octobre 1949 : Après avoir communié, je priai Jésus de rester en moi, pour qu’en Lui je puisse accomplir l’œuvre dont Il m’a chargée. Il me dit : « Mon amour pour l’humanité pécheresse est si grand que Je Me laisserais crucifier de nouveau.» Je Lui dis : « Mon Dieu, que puis-je faire pour Vous ? » Et Jésus me répondit : « Mais, vous avez Mes saintes Plaies. C’est par Elles que les pêcheurs seront sauvés. Et tu peux tout obtenir par Mes saintes Plaies. »

30 octobre 1949 : Je priais très souvent chaque jour pour la conversion des pécheurs et je renouvelais sans cesse l’offrande du Sang très précieux de Jésus et de Ses Plaies au Père céleste. J’entendis alors ces paroles de Jésus : « Je veux te rendre facile la tâche de convertir les pécheurs. Confie-les à Mes saintes Plaies ! » Je demandai : « Et ceux de Vos ennemis qui veulent Vous crucifier aujourd’hui ? » Jésus répondit : « Ordonne à l’Ennemi de partir comme Je l’ai dit ! Puis confie-les à Mes saintes Plaies ! »

Premier vendredi du mois de novembre 1949 : Aujourd’hui, alors que je ne faisais qu’un avec Lui dans la sainte communion, Jésus me dit : « Mon Cœur souffre de nouveau pour les âmes comme dans les heures de l’Agonie aux Oliviers et Mon Sang coulera jusqu’à ce que le dernier pécheur se soit converti. » En même temps, je vis en esprit, aussi clairement qu’auparavant, Son Cœur ouvert saignant. Je priai pour des torrents de grâces coulent de Ses saintes Plaies, Le suppliant par le feu de Sa Charité de bénir et d’enflammer chaque jour de Son Amour les prêtres, Ses représentants. Et Jésus me dit de nouveau : « Par toi, je veux choisir ce qui est faible pour qu’ils demeurent humbles. »

Le salut par le Rosaire

14 novembre 1949 : Comme je récitais le chapelet avec ma famille, le soir, et en étais arrivée au mystère joyeux de Jésus retrouvé au Temple, je pensais, comme toujours, à la douleur et à l’angoisse avec lesquelles la Mère de Dieu avait cherché Son divin Enfant. Tandis que mes lèvres récitaient l’Ave Maria, je priais dans mon cœur : « Chère Mère de Dieu, qui êtes aussi la nôtre, cherchez donc avec la même douleur maternelle, dont votre cœur était transpercé, pendant que Vous cherchiez votre très cher Enfant, cherchez aujourd’hui Vos enfants que Jésus Vous a confiés en mourant, et conduisez-les à Jésus. Faites que Vos larmes de Mère ne soient perdues pour aucune âme ! » Alors, aussi soudainement que des années auparavant, je vis en esprit une inondation, dans les flots — beaucoup plus grands et plus sales — de laquelle beaucoup de gens étaient en train de se noyer. Au-dessus de cette inondation flottait dans l’air la Mère de Dieu en vêtement blanc comme la neige, entourée d’une lumière mate. On eût dit que son vêtement, blanc comme la neige, était de la lumière. Je La vis flotter plus loin, tendant le chapelet à tous ceux qui étaient en train de se noyer. Et tout au fond de mon cœur, j’entendis ces mots : « Ceux qui disent le chapelet, je les sauverai. La Vierge très pure et immaculée me montra à moi, pauvre pécheresse, le moyen par lequel Elle veut sauver le monde pécheur, et amener aussi les plus grands pécheurs à la Miséricorde divine. Le soir de Noël 1949, à la fin de la messe, comme j’offrais de nouveau le Saint Sacrifice à Dieu, après avoir, devant le Très Saint Sacrement exposé, prié de toute mon âme, pour mon peuple — selon le conseil de mon confesseur, je prie surtout pour notre jeunesse, pour que Dieu lui donne horreur du vice, des mauvais plaisirs et des péchés d’impureté — ce fut comme si j’entendais, au milieu de ma prière ces mots : « Seulement par Ma Mère. » Ce fut pour moi comme si Jésus m’adressait à Sa Mère, pour que je La prie de conduire notre jeunesse. Je priai Son Cœur maternel si pur, implorant grâce et pitié pour cette jeunesse égarée et victime d’une fausse éducation. Du plus profond de mon cœur, et par compassion pour ces âmes, je La suppliai de les sauver de ce déluge. Puis je récitai l’Ave Maria avec la foule. Au deuxième Ave, je m’entendis appeler : « Mon enfant ! » Je levai les yeux. Je vis devant moi, flottant au-dessus des fidèles la Très Sainte Vierge, blanche comme neige et comme enveloppée de lumière. Elle ne portait pas de manteau, avait les mains jointe et me dit : « Je viens, ma chère enfant, je viens bientôt. » Ces paroles ne s’effacèrent plus de mon cœur. Je sais, aujourd’hui encore, que le sang me monta au visage, quand notre curé fit notre aspersion d’eau bénite (En Suisse alémanique, la coutume est assez répandue : le prêtre fait l’aspersion, sans chant, après la messe), parce que je craignais que lui ou d’autres eussent aperçu ce qui s’était passé. Mon cœur était plein d’amour pour la Mère de Dieu. Dès que j’en eus le temps, je gagnai ma chambre, pour prier et réfléchir à ces paroles. Il fut tout à fait clair pour moi que la Mère de Dieu veut accorder Son puissant secours à ceux qui croient en Dieu ; mais avec la permission de Dieu, Satan peut se servir de la création pour nous nuire. Par toutes sortes de souffrances et de guignons, il tente d’éloigner les hommes de la foi en Dieu qui nous aime, en la Providence divine qui nous gouverne et de les pousser au désespoir. Satan veut se venger et établir son règne dans le monde. M’enhardissant alors, je me tournai vers le très cher et très saint Cœur de ma Mère, et Lui demandai quand donc Elle viendrait nous aider. Je perçus la réponse dans mon cœur : « Quand le dogme de Mon Assomption au ciel sera proclamé. »

Mais je fus un peu déçue quand j’appris par le journal que ce dogme ne serait proclamé solennellement à Rome que le 1er novembre 1950 (fête de la Toussaint). Bien des âmes malades ne peuvent attendre si longtemps encore que le secours leur soit accordé. Je dis donc à la Mère de Dieu que si c’était pour l’honneur et la gloire de Dieu et pour le salut des âmes, il fallait qu’Elle me fît connaître si Elle voulait vraiment que le Saint Père proclame le dogme de Son Assomption au ciel avec Son corps mortel ce jour-là seulement. Elle me fit que oui. Et je saisis ces mots : « C’est pour Moi la première et la chère fête de Mon élection. »

Je suis tout à fait sûre que, dans Sa bonté et Son amour maternel, Elle nous montrera que dans Son cœur très pur et très miséricordieux Elle partage nos sentiments, prie pour nous et vient à notre secours dans notre plus grande détresse. Grâce à Son aide et à Son intercession, beaucoup de pécheurs se convertiront et Dieu enlèvera la malédiction du péché à ceux qu’Il a choisis pour être les instruments de Sa Miséricorde. Alors la Mère de Dieu sera couronnée solennellement par la sainte Église comme Reine du ciel et de la terre ; Son Cœur immaculé triomphera du péché et de l’enfer et ce sera la paix pour toujours.

18 février 1962 : Ce soir, j’étais seule et je récitais le chapelet à genoux par terre. Je priai ma très chère Maman de me conduire pour que je réalise les désirs du Cœur de Jésus et les Siens. Durant la première dizaine la Mère de Dieu me dit : « Mon enfant, donne-Moi ceux qui souffrent. » Je répondis : « Je dois abandonner à la divine Providence ceux qui crient leur souffrance. » Marie me dit : « Oui ; eh bien donc, mon enfant, demande-leur discrètement s’ils aiment souffrir ou s’ils promettent de se charger de réaliser mes désirs ; s’ils aiment mieux souffrir ou réciter chaque jour le chapelet pour la conversion des pécheurs. »

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