Maria Graf-Suter
laïque, épouse et mère
la mère spirituelle des prêtres
1906-1964

LA RÉVÉLATION DE L’AMOUR DIVIN

 

Mater Ecclesia

LA MERE DE L’ÉGLISE

M’éveillant une fois pendant la nuit, je me trouvai près de Dieu. Puis, à l’état de veille, je vis au-dessus de moi, dans la direction du ciel, la Très Sainte Trinité, comme je L’avais vue une fois déjà. Mais un peu en dessous des Personnes divines, la Très Sainte Vierge était agenouillée. Tout enveloppée de la clarté infinie de Dieu, Elle Le contemplait avec un très grand amour, avec délices. J’entendis en même temps ces paroles : « La Mère de Dieu est l’objet de l’amour et des délices du Dieu en trois Personnes, car Elle est Sa créature la plus parfaite. Et Dieu met en Elle Ses plus grandes complaisances. Mais à chaque fois que, du cœur plein de foi de Ses enfants de la terre, un Ave Maria frappe Son oreille, il remplit Son Cœur maternel immaculé de nouvelles délices infinies, car chaque Ave est la salutation du Père céleste à la Servante qu’Il a élu. Le Saint-Esprit remplit Son Épouse d’un amour inexprimable, et le Fils trouve dans ces délices et cette joie de Marie Ses plus grandes complaisances. C’est ainsi, qu’un regard de Marie à Jésus suffit pour obtenir de Lui, pour les enfants de Marie qui sont sur la terre, tout ce qui tend à Son honneur et à Sa gloire à Lui, et au salut des âmes.

Le 1er mars 1955, toute seule, le soir, je récitais le chapelet. J’étais à genoux dans la chambre, à l’endroit où j’avais vu la Mère de Dieu. Je priais en méditant les mystères douloureux du Rosaire. Quand j’eus dit quelques Ave de la première dizaine, le Sauveur fut présent. Il était assis sur un trône formé d’un nuage. Il portait, par-dessus Son habit blanc comme la neige, un manteau rouge. Il tenait sur Son giron une couronne inachevée de roses merveilleusement belles. Il s’y ajoutait sans cesse de nouvelles roses, qui vinrent de partout, jusqu’à ce que la couronne fût entière. Jésus me dit : « Ce sont les Ave adressés à Ma très sainte Mère. Elle ne garde rien pour Elle : Elle me les donne. Ces roses de Ma très sainte Mère Me sont si chères ; elles sont si précieuses pour Moi, que J’accorde à ceux qui Lui offrent toutes les grâces nécessaires à leur salut. Puis Il disparut et je remarquai que je m’étais contentée de regarder, sans continuer à prier.

2 novembre 1955 : Mon plus grand souci est que les demandes de Marie et la Volonté de Dieu s’accomplissent par moi et par mes semblables. C’est alors que seulement que pourra être arrêté le châtiment qui nous menace. Beaucoup de prêtres eux-mêmes prennent vraiment trop peu au sérieux les demandes et les avertissements de la Mère de Dieu. Ils n’ont aucune idée du torrent de bénédictions que la Mère de Dieu ferait déverser sur une paroisse, si tous les fidèles y faisaient ce qu’Elle demande. Ces paroles de Jésus : « Ce n’est que par la récitation du chapelet que cette paroisse (la nôtre) se relèvera », sont suffisamment claires. Ce que je voudrais surtout, c’est mettre en branle le monde entier vers Marie.

Novembre 1956 : Dans bien des pays du monde, l’Église est durement persécutée. Priant Jésus pour les persécutés, je Lui demandai pourquoi il permettait cela. Jésus me répondit : « O combien J’aime les âmes ! Je veux les sauver. Mais si elles aiment plus le monde que Moi, Je dois leur enlever ce qui est terrestre pour qu’elles Me trouvent. » Au temps où elles jouissaient du bonheur et du bien-être, beaucoup ont oublié Dieu et n’ont plus observé Ses commandements. C’est pourquoi, comme dans l’Ancien Testament, Dieu fera tomber des châtiments sur le peuple et sur toutes les nations. L’Ennemi a la permission de frapper jusqu’à ce que le peuple reconnaisse ses torts et ses péchés et fasse pénitence. Si la majorité des fidèles s’étaient convertis, acquiesçant aux demandes que la Mère de Dieu leur a adressées à Lourdes et à Fatima ; si la Russie s’était convertie, nous aurions, nous aussi, la paix. Mais les choses allant comme elles vont, il adviendra nécessairement ce qu’Elle a prédit pour le cas où l’on ne prendrait pas Ses demandes au sérieux : pour l’Église, la persécution ; de nombreuses souffrances pour le Saint Père et une nouvelle guerre mondiale au cours de laquelle des nations entières seront anéanties. Tout cela est déjà commencé ; mais ce n’est pas fini encore. Plus vite le chapelet pour la conversion des pécheurs se répandra et sera récité par tous, plus vite on aura la paix. Marie exige que l’on récite le chapelet pour la conversion des pécheurs, afin que, par Sa puissante intercession, les pécheurs trouvent grâce et miséricorde.

7 janvier 1957 : Aujourd’hui est venu me faire visite un paysan de l’Unter-Toggenbourg. Il était venu chez moi avec sa femme il y a un an et demi. Il ne pouvait alors presque pas marcher, par suite d’arthrite aux hanches et aux jambes. Il avait une jambe sensiblement plus courte, ressentait de grandes douleurs et ne plus travailler. Il me dit qu’il deux fois déjà il était allé à Lourdes et une fois chez le Père Pio, mais sans obtenir guérison. A Lourdes, il avait passé deux nuits en prières dans la Grotte. Je savais qu’il souffrait sous la malédiction du péché. Il me demanda ce qu’il pouvait faire, après avoir dépensé déjà tant d’argent pour des traitements et consulté en outre, à Zurich, un spécialiste qui l’avait déclaré incurable. Il pouvait encore se soumettre à une grave opération, faire enlever un fragment d’os : cela ferait probablement cesser les douleurs. Mais l’argent manquait pour payer cette opération. Je lui dis : « Il n’y a que la bonne Mère de Dieu qui puisse vous porter secours. Mai il faut d’abord réaliser ce qu’Elle demande : réciter le chapelet pour la conversion des pécheurs. » Sur sa demande, je lui ai expliqué qu’avec la permission de Dieu, Satan se sert de la création, pour nuire aux hommes dans leurs corps et leurs âmes, pour les perdre. Cet homme promit d’accomplir toujours ce que demandait Marie. C’était il y a un an et demi. Or le voici qui revient, rayonnant de joie, me remercier et remercier la Mère de Dieu. Il peut maintenant marcher sans douleurs, sans canne et s’occuper de nouveau lui-même de son bétail. Il boite, parce qu’il a une jambe plus courte que l’autre, mais il est guéri, sans médecin. Il promet, plein de joie, de réciter toujours le chapelet avec sa famille. Heureux, il me dit, une année plus tard, u cours d’une nouvelle visite, que par l’intercession de la Mère de Dieu, il était devenu le père d’une petite fille.

30 janvier 1957 : On m’avait demandé ce que signifiait l’aurore boréale [1].

J’avais répondu que je ne le savais pas, mais que c’était en tous cas un signe du ciel. Aujourd’hui, Jésus m’a dit : »L’aurore boréale est la menace du châtiment qui va venir. Je réduirai à néant ces sciences qui nient le gouvernement d’une Providence divine. Mais il faut auparavant que soit publié partout la réponse au dogme de l’Assomption corporelle de Ma très sainte Mère au ciel [2].

Il faut que cela arrive vite. Hâtez-vous donc. »

1er février 1957 : Ce matin, j’ai dit à Jésus : « Pourquoi avez-Vous fait d’une si misérable créature Votre instrument ? C’est pourtant un premier vendredi, mais je dois remplir mon devoir au sein de ma famille. Dans ma faiblesse, je suis incapable de Vous aimer comme il le faudrait. Jésus, qui êtes dans mon cœur, quelle est Votre sainte Volonté ? Que dois-je faire aujourd’hui ? » « Eh bien, petite âme », me dit Jésus, « communique à tous les évêques et les prêtres la Révélation! Ils deviendront alors des pasteurs selon Mon Cœur ! Mais toi, hâte-toi.»

Premier vendredi de mai 1961 : Pendant que je priais à genoux, Jésus me dit : « Je ne t’apparais plus, car Je suis en toi. Dis aux prêtres : Ma très sainte Mère est maintenant la Mère de la divine Justice. Elle Me montre sans cesse les prières, les sacrifices et les souffrances de ces enfants qui, avec un dévouement sans retour sur eux-mêmes, se sacrifient pour les pécheurs. Ce sont là les justes, ma chère petite âme. Note-le. » Alors que j’avais les plus grands doutes concernant ce que j’éprouve et me demandais si c’est Jésus a parlé ou si je me suis trompée, Jésus me fit entendre une qu’Il m’avait pourtant dit : « Ma chère petite âme. » Depuis, je suis tranquillisée.

1er octobre 1961 : Par lettre expresse je fus invitée à me rendre à Weingarten pour prendre part à un grand congrès marial et saluer à cette occasion l’évêque de Fatima. A midi eut lieu l’audience chez l’évêque. Son secrétaire, qui parlait allemand, me dit : « Vous avez reçu de Dieu une très grande tâche. C’est ce qui vous permet de saluer l’évêque de Fatima. Et pour que vous puissiez accomplir votre grande tâche, il va vous bénir. » Je dus lui communiquer très brièvement les Révélations de l’Amour divin.

2 octobre 1961 : Je sentis très nettement dans mon cœur la bénédiction de cet évêque et j’éprouve le désir de me donner sans réserve à Dieu et à Sa très sainte Mère, pour les âmes en danger de se perdre pour l’éternité. Après avoir prié pour connaître la Volonté de Dieu, j’écrivis une lettre où j’exprimai le sentiment que je voudrais appeler toute l’humanité à réciter chaque jour le chapelet pour la conversion des pécheurs. M’éveillant une fois durant la nuit, je commençais à prier le Saint-Esprit, parce que le succès du Concile était ma plus grande préoccupation. Mon âme fut inondée d’une plénitude d’amour et il me fut dit, ou donné à comprendre : « La Mère de Dieu doit être honorée et aimée par toute l’humanité, par toutes les créatures, non pour Elle-même, mais uniquement parce qu’il a plu au Père éternel de La choisir entre toutes les créatures pour être la Mère de Dieu. Réfléchissez à ce que cela signifie : être la Mère de Dieu, pour que, par Elle, l’humanité toute entière passe de la mort éternelle à la vie éternelle ! C’est pourquoi tout honneur et toute louange Lui sont dus et cela pour Ma gloire à Moi. Pensez-y : quel grand don Je vous ai fait : Ma Mère, choisie entre toutes les générations, la Mère de Dieu, est pleinement votre Mère. »

21 février 1962: Après le chapelet en commun, j'allai prendre mon repos en récitant comme toujours la prière que Jésus m'a donné. J'implorai du Saint Esprit le Feu de l'Amour Divin pour les prêtres, quand se produisit quelque chose d'inattendu. Le Sauveur me dit ceci, que je vis en même temps en esprit: « Ma chère petite, le plus grand diadème, la pierre la plus précieuse manque encore à la couronne de Ma très sainte Mère. Je veux que l'Annonciation de Marie soit élevée au rang de fête. Vous fêtez Son Immaculée Conception, qui a été voulu en vue de Mon Incarnation. Mais Mon Incarnation, vous ne la fêtez pas. Tous, vous devez reconnaître que Marie a été le premier Autel de Mon sacrifice et le premier Tabernacle de Mon Amour Infini. Par cette fête, Sa couronne sera parfaite; puis viendra Son couronnement comme Reine du Ciel et de la terre. »

Je vis en même temps un grand anneau se fermer. Voici qu'il devient une merveilleuse couronne, mais en haut il manquait à son enchâssure, une grande pierre, la plus grande pierre précieuse.

Puis une fois que tous reconnaissent Marie comme le Premier Tabernacle de Jésus, la voici sertie, cette pierre précieuse. Elle est comme une blanche hostie.

Enfin, vient le dogme du Couronnement de Marie comme Reine du Ciel et de la terre. Par Elle, premier Autel et Tabernacle du Sauveur, viendra d'en haut le secours admirable qui nous délivrera de l'esclavage de Satan et conduira tous ces enfants à ce premier Autel (qu'Elle a été en vertu du choix divin), à une seule foi, à la grande unité. De même que Jésus a voulu venir à nous par Marie, c'est par Elle que Dieu rétablira l'ordre qu'Il veut: Son Règne. Quand cela se fut passé, je récitai encore un chapelet. A la deuxième dizaine je saluai la Mère de Dieu comme Tabernacle vivant du Christ, La priant de faire de nous également, des tabernacles de Jésus. Le tabernacle de l’église est la prison de Son Amour infini. Il veut habiter en nous. Je revis soudain tous les faits qui se passaient en mon âme dans le clair rapport qu’ils ont entre eux. Ce que j’avais éprouvé auparavant sans le comprendre, est devenu un grand tout. C’est la grande ère mariale de la fin des temps, la grande Mission de Marie. De même que Dieu a voulu nous sauver par Elle, lors de Son Incarnation, c’est par Elle qu’Il veut établir Son règne sur la terre. Il faut d’abord que la fête de l’Annonciation de Marie soit célébrée par tous les fidèles comme jour de fête et il faut leur présenter Marie comme premier Autel et premier Tabernacle de Jésus. Alors Elle anéantira la puissance de Satan et délivrera Ses enfants fidèles de l’influence, de la captivité du Mauvais.

10 octobre 1962 : Le 18 septembre, nous pûmes, mon mari et moi, aller à Lourdes, grâce à la générosité d’une fille spirituelle. Je me demandais vraiment pourquoi, dans Sa Bonté, Dieu m’avait appelée vers ce grand lieu de grâces et j’espérais le savoir. Le dernier jour, il y avait deux trains de pèlerins malades l’un à côté de l’autre. J’en eus tellement de compassion, que je récitai le chapelet spécialement pour ces gens qui souffraient. Je vis alors, au-dessus de la Grotte, la Mère céleste très grave, presque triste, tourner Ses regards vers le lointain, par-dessus ces milliers de malades. Et j’entendis ces mots : « Tous ceux ici sont de bonne volonté. Prie pour ceux qui ne savent rien de leur Mère et sont en danger de se perdre ! »

J’en fus si bouleversée que j’eus de la peine à cacher mes larmes, pour que personne ne remarque rien.


[1] Il s’agit ici d’une clarté inconnue, qui avait été annoncée d’avance aux enfants de Fatima, avant la Seconde Guerre mondiale, et que l’on vit presque dans toute l’Europe. Personne ne comprit cette clarté nocturne. Ce n’et que lorsque furent connues les déclarations de Lucie de Fatima que l’on put désigner cette clarté comme « menace du châtiment » qui venait.

[2] Cette réponse est la publication de la Révélation de l’Amour divin. Note du traducteur.

pour toute suggestion ou demande d'informations