JÉSUS-CHRIST EST LE FILS DE DIEU
TOME I
 

 

par Paulette Leblanc

 

4
La conscience et les actions du Verbe incarné

 

  • 4-1-La conscience du Verbe (tome 1 – Chapitre 28)

Marie-Aimée affirme: "La conscience est ce juge intérieur, inhérent à l'âme, qui condamne impitoyablement le mal, et qui, sans flatterie, approuve le bien. C'est la voix, l'écho fidèle de l'appréciation souverainement équitable de Dieu, juge suprême... Que le Verbe, en tant qu'homme, ait une conscience comme tous les hommes, est une vérité indubitable...La conscience de Jésus-Christ fut formée par l'Esprit-Saint..." De là, la conscience de Jésus-Christ est fixée dans le bien, un bien que seul le Fils de Dieu pouvait opérer. La conscience de Jésus-Christ est le miroir sans tache de la divinité.

Dieu donne à tous les hommes ce juge qui est notre conscience, mais comme le péché a tout vicié en nous, il y a dans les consciences des pentes dangereuses; d'où la nécessité d'examiner les principales sortes de conscience: les consciences scrupuleuses, erronées, douteuses, timorées, et enfin les consciences larges, droites, et la conscience délicate.

– La conscience scrupuleuse voit, par ignorance, le péché, là où il n'est pas,

– La conscience erronée "est celle qui fait le mal sous prétexte de perfection... Cette conscience ne se réforme que par l'humilité et l'obéissance..."

– La conscience douteuse rend les âmes continuellement perplexes; elles craignent toujours de se tromper.

– La conscience timorée "est celle qui est plus portée à la crainte qu'à l'amour, à la défiance qu'à la confiance, qui voit plutôt en Dieu un juge sévère qu'un Père indulgent."

– La conscience large "est celle qui, étant insuffisamment instruite et éclairée, ne tient pas assez compte de l'observance des petites choses... et va jusqu'à commettre habituellement et de propos délibéré, le péché véniel; cette conscience est celle des âmes tièdes...

– La conscience droite "est celle qui évite le mal aussitôt qu'elle le reconnaît, et pratique le bien dès qu'il se montre à elle, ne faisant nul cas de ses attraits ou de ses répugnances... Cette conscience est le partage des âmes bien nées. Elle est un don de Dieu... La conscience droite peut dévier si elle manque de fidélité...

– La conscience délicate est celle des âmes appelées à la perfection. La seule apparence du mal la fait fuir. Elle répare ses torts avec empressement, et confesse ses péchés. Son plus grand regret, c'est d'avoir blessé le Cœur de Dieu.

  • 4-2-Le Verbe incarné révèle, dès avant sa naissance, ses divines inclinations (tome 1 – Chapitres 29 à 34)

               4-2-1-Le Verbe incarné annonce à Marie sa prochaine naissance

Jésus tressaille en Marie: l'heure approche. Quelle douce attente! Chantons avec Marie les titres de Jésus: "Sagesse sortie de la bouche du Très haut, Dieu conducteur de la Maison d'Israël, Rejeton de Jessé, Clef de David, Orient, splendeur de la lumière éternelle, Roi des nations, Emmanuel, notre Roi et notre Législateur, le Désiré des Nations..."

               4-2-2-Jésus révèle ses divines inclinations

Jésus vient pour vivre parmi nous "une vie de mortification et d'obéissance... une vie humiliée et méprisée, lui le roi de gloire... une vie cachée, solitaire, dérobée à tous, lui qui est la vie et la lumière des hommes. Jésus sera pour nous le Dieu de paix... Il vient pour rendre à ses créatures l'image de Dieu qu'elles avaient perdue...

Les inclinations de Jésus-Christ, ainsi que ses innombrables vertus et prérogatives, sont les fruits de l'union hypostatique du Verbe avec l'humanité sainte dans le mystère de l'Incarnation... Nous devons imiter, ce modèle, suivre ce chef...

Marie-Aimée revient aux hommes sur la terre. Ce qui flatte leurs sens, favorise leur liberté, les élève au-dessus des autres, fait du bruit, c'est ce que la nature réclame. "C'est donc par une lutte incessante contre ces tendances naturelles et mauvaises que l'âme, après avoir entrevu et compris la beauté de la vertu, peut triompher d'elle-même. C'est après avoir contemplé dans le Verbe incarné les perfections de son âme... qu'elle peut arriver, à l'aide d'un amour intense et persévérant... à glorifier Jésus-Christ.. Alors seulement il régnera en elle..."

Heureuse l'âme qui, après avoir contemplé Jésus, visite, dans l'oraison, les plus secrets replis de son cœur et s'abandonne avec une confiance absolue, dans ses bras et le laisse pleinement agir. "C'est ainsi que dès que nous nous offrons avec une pleine générosité pour détruire tout obstacle, le Seigneur vient à notre aide..."

               4-2-3-Inclination du Verbe incarné pour les humiliations

Dans une suite d'autres réflexions, Marie-Aimée parlera des autres inclinations de Jésus concernant l'amour des mortifications, du mépris et de la solitude. Ainsi, le Verbe de Dieu, maître du temps, se soumet à la loi du temps. Dans le sein de Marie, pendant neuf mois, "il s'enferme, il s'enserre dans une étroite enceinte... Ayant créé la lumière, il veut demeurer dans les ténèbres..."

  • L'amour des mortifications

"La passion de Jésus commença dès le premier moment de son existence humaine... On n'y pense pas assez... La mortification dont Jésus-Christ donnera l'exemple toute sa vie, est un des moyens les plus salutaires de perfection...

Il faut, en dépit de notre nature, aller au-devant des occasions qui la mortifient, la blessent ou la contrarient. Il faut, par amour pour Dieu, aimer ce qui nous aide à nous dépouiller de l'amour de nos aises... Pourtant, l'esprit de mortification ou de pénitence, est toute autres chose; c'est lui surtout qui nous donne une ressemblance avec notre divin Modèle... Il faut savoir faire mourir les désirs de la nature, éteindre la vie des sens, les priver de ce qui les flatte... Il faut savoir ne se plaindre de rien ni de personne... et vivre sans que le prochain puisse s'en apercevoir... De même qu'en Notre Seigneur tout était calme et simple, de même il faut que la mort à soi-même s'opère dans l'âme fidèle dans la paix, la simplicité, sans affectation ni contrainte, mais par amour et dans la joie de l'amour."

  • L'amour du mépris

La naissance de Jésus approche. Marie est à Nazareth et ne semble pas s'en préoccuper... C'est un édit de César-Auguste qui fera que la parole de Dieu se réalisera. Marie et Joseph partent pour Bethléem, là où on les méprisera... Marie et Joseph s'oublient pour penser à Jésus qui "ne sera pas reçu par les siens." Le Créateur est rejeté par sa créature. "Or, ces humiliations, Jésus les a permises, voulues, recherchées. L'amour qu'Il porte à son Père, le désir de le glorifier, celui de nous sauver..." le conduisent à accepter ces mépris.

Marie-Aimée veut voir Jésus-Christ naître en elle. Pour cela, elle doit aimer tout ce qu'il a aimé et lui ressembler. Mais attention! "Là comme ailleurs, la prudence est requise pour éviter l'illusion... L'occasion de pratiquer l'humilité lui montrera bientôt ce qu'elle doit penser de sa vertu qui est peut-être imaginaire... Tous les saints, à l'exemple de Jésus-Christ ont sincèrement estimé et recherché les mépris, suivant l'exemple de celui qui, étant la Sagesse du Père, a voulu lui-même passer pour insensé devant ses créatures... L'âme doit vivre sous la dépendance du Saint-Esprit, toujours prête à se livrer au bon plaisir divin, lui sacrifiant ses plus saints désirs, même celui d'être oubliée..."

  • L'amour de la solitude

N'ayant pas été reçus à Bethléem, Marie et Joseph cherchent maintenant une cabane abandonnée. Jésus se réjouit d'aller dans la solitude. En effet, les hôtelleries n'étaient pas dignes de Le recevoir. Enfin Marie et Joseph trouvent l'étable où Jésus pourra naître.

Marie-Aimée de Jésus rapproche la solitude de Jésus dans la grotte de Bethléem à la solitude rencontrée par une âme qui entre dans l'état religieux. C'est la rupture d'avec le monde qui prépare ce qui doit se passer à l'intérieur de l'âme: ne plus vouloir que Dieu seul. "Heureuse solitude où l'âme attend dans les saints désirs de la prière, dans la douce anxiété de l'amour... L'âme sent une nouvelle existence prête à s'ouvrir... Plus elle goûte la solitude, plus elle la désire profonde. Ce n'est pas que son cœur se ferme aux affections voulues par Dieu; il s'élargit au contraire au contact de l'amour infini... L'important, désormais, pour l'âme est de ne pas retourner en arrière et d'éloigner tout souvenir du monde... Qu'elle ne craigne pas... Mais pour cela il ne faut pas... de spécieux prétextes de charité qui entravent l'intimité avec Jésus; pas d'infraction aux règles qui... sont toujours remplies du Saint-Esprit qui les a inspirées...

  • 4-3-La naissance de Jésus selon la chair (tome 1 – Chapitre 35)

Marie-Aimée médite sur les progrès de Marie qui d'instant en instant progressait plus que tous les saints pendant leur vie entière. "Et Marie mit au monde son Fils premier-né... Revenue de la plus douce des extases, la Vierge vit devant elle le Fils unique de Dieu, sous la forme d'un petit enfant, la regarder, lui tendre les bras... Marie le prit avec respect, l'adora comme son Dieu et le pressa sur son cœur comme son Fils." Marie précise: "Il est de foi que Marie et Joseph ont toujours vécu dans une parfaite continence; et si les évangélistes qualifient Jésus de premier-né de Marie, c'est pour nous dire qu'il est le fruit de sa virginité miraculeusement féconde..."

Marie-Aimée va s'attarder sur la naissance spirituelle de Jésus-Christ dans une âme qu'Il veut transformer. Marie-Aimée, anéantie, se demandait comment elle pourrait vivre avec Jésus et de sa vie. En fait, elle ne comprend pas très bien: "Où est cette seconde personne de la très sainte Trinité, ce Verbe éternel, Dieu, Fils de Dieu? Sous l'apparence d'un petit enfant. Où est cette beauté divine qui m'attirait... mais que la vue de mon néant me portait à fuir?... Elle est cachée sous les traits d'un petit enfant... Où est cet amour dont je voulais vivre uniquement mais que ma petitesse ne pouvait contenir? Où sont ces délices que je voulais goûter, auxquelles je ne pouvais suffire? L'un et l'autre, amour infini, bonheur infini, sont dans le cœur de ce petit enfant... Ce petit enfant qui est Dieu, le seul Dieu...

L'ange déchu n'a pas cru à l'amour, il est privé d'amour; les hérétiques ne croient pas à l'amour, ils sont privés d'amour... Oui Jésus naît spirituellement en l'âme qui s'y dispose... en la faisant passer du péché à la vie de la grâce par le Baptême ou par le sacrement de Pénitence..."

Le premier manuscrit de Sœur Marie-Aimée de Jésus s'achève. Avec tout son amour, "elle a essayé de protester contre l'hérétique impie qui cherche à prouver que Jésus-Christ est un homme ordinaire et non pas un Dieu." Elle pourrait s'arrêter ici, mais sous la conduite de l'obéissance elle veut continuer à réparer les outrages faits à son Bien-Aimé en le suivant "jusqu'au plus haut des cieux." Ce sera l'objet du tome 2

    

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