JÉSUS-CHRIST EST LE FILS DE DIEU
TOME II

La vie cachée de Notre Seigneur jusqu'à son départ pour le désert

 

par Paulette Leblanc

 

1
La naissance de Jésus

 

  • 1-1-La naissance de Jésus (tome 2 – Chapitre 1)

Qui est ce petit enfant qui vient de naître dans une crèche?

-"Ce petit enfant, c'est ce 'premier-né' dont le Père, en l'introduisant dans le monde dit: 'Que tous les anges l'adorent'.

Ce Fils, c'est celui auquel le Père dit encore: 'Je T'ai engendré aujourd'hui'... Ce Fils, c'est le Verbe, puissante parole du Père, miroir de sa bonté. Ce fils, c'est celui dont l'ange disait à Marie, sa Mère: 'Il sera le fils du Très-Haut'... Son trône est éternel; le sceptre de sa royauté est un sceptre de droiture... Il est descendu sur la terre pour sauver l'homme pécheur. Venez, puissances du ciel adorer ce Dieu, Verbe incarné.

Un petit enfant nous est né, un fils nous a été donné. Un Homme-Dieu est sur la terre, un Enfant-Dieu est au monde... Un enfant nous est né... Quand Isaïe prononçait cet oracle il voyait en esprit le mystère, et il ne supposait pas que l'hérétique vint le contredire un jour..."

Marie-Aimée s'étonne: le Seigneur nomme ce petit enfant: "Dieu". Marie-Aimée s'extasie avant d'avertir les hérétiques: "Il sera appelé l'Admirable, le Conseiller, Dieu, le Fort; le Père du siècle futur, le Prince de la paix. Voilà ce qu'est ce petit enfant. Il est Dieu, Il règne depuis l'éternité et il naît dans le temps. Comme Dieu, il règne depuis l'éternité, comme homme, il s'anéantit... Celui qui est si grand 'dans la forme de Dieu' est tout petit en la forme d'esclave...

Hérétiques, n'approchez pas de ce petit enfant, car voici ce que dit encore le prophète: 'Il tuera l'impie du souffle de sa bouche.'.. Ne vous fiez pas à sa petitesse car il est le Fort... le Tout-Puissant... Ô vous qui, en niant la divinité du Fils outragez la virginité de sa Mère, retirez-vous, retirez-vous car c'est d'elle qu'il est écrit: 'elle est terrible comme une armée rangée en bataille'... Retirez-vous, fuyez, hérétiques, ce petit enfant tuera du souffle de sa bouche quiconque osera attenter à l'honneur de sa Mère...'

Quant à nous, approchons sans crainte, c'est notre frère et notre Sauveur... Puis, avec Marie, avec Joseph, avec ces millions d'anges qui sont autour de la crèche, chantons: 'Ô Verbe fait enfant! Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant'!"

Marie-Aimée va ensuite donner quelques conseils importants aux âmes qui se sont résolues à travailler sans relâche pour Dieu seul, et en qui Jésus peut naître spirituellement. En effet, combien frêle et délicat est Jésus qui naît dans une âme au début de sa vie spirituelle! "Jésus ne trouve en cette âme qu'une étable froide et abandonnée dont elle doit se hâter de le retirer pour l'abriter dans une demeure moins indigne de lui. Pour cela:

- elle évitera toute faute volontaire...

- elle imitera Marie...

- elle se dépouillera d'elle-même, s'abandonnant totalement...

           - elle exercera une vigilance de tous les instants..

  • 1-2-Le chant des anges (tome 2 – Chapitre 2)

Dieu est le Dieu de la Paix. Il est le Maître et le Seigneur de toutes les créatures. Il a voulu, par un effet de sa miséricorde, conclure la paix avec l'homme révolté contre Lui. "Cette mission de paix, le Père céleste l'a confiée au Fils, le Prince de la paix... Le Verbe éternel ne voulut descendre du ciel que lorsque toute la terre était en paix[1]... Jésus abaisse ses yeux vers nous, et nous n'entrevoyons que les rayons de sa bonté qui annonce le pardon..." Le ciel s'émeut et chante: "Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté!" Les hommes pécheurs ne sont plus abandonnés. Jésus devient la raison de notre espérance, de notre confiance.

D'où la méditation de Marie-Aimée. Pour arriver à la perfection, l'âme doit regarder Jésus, "contempler ses divines beautés... agir d'après le divin modèle..." C'est la paix. "L'âme se réfugie dans l'amour, lequel réduit promptement la nature, car l'amour ne peut faire autrement que de céder à l'objet aimé... Elle fait rayonner la joie autour d'elle, elle aime le prochain pour Dieu, et, à cause de cela, elle lui donne après Dieu la place d'honneur... Vis-à-vis d'elle-même elle s'efforce de garder sa paix en arrêtant son activité naturelle, en évitant de s'empresser... Elle n'exagère pas les expressions de sa tristesse ou de sa joie, évite de se répandre au dehors, garde en elle le plus possible les impressions les plus saintes...

Elle se livre aux divers sentiments que l'Esprit-Saint excite en elle... et qui la recueillent, la tranquillisent, la reposent, la rassurent, lui font garder la paix sereine et le calme au milieu des joies intérieures les plus vives... Peu à peu l'âme se prépare à faire l'ascension des degrés supérieurs dans lesquels... elle attendra tout de Dieu..."

  • 1-3-Les bergers à la crèche (tome 2 – Chapitre 3)

Marie-Aimée s'adresse au Verbe: "Ô Verbe divin, vous êtes la lumière de tout homme, vous éclairez toutes les âmes qui veulent marcher dans les voies du salut... Mais dans quelles ténèbres vous êtes-vous levée, ô lumière sans déclin... Mais il n'y avait pas que les ténèbres matérielles qui vous dérobassent à la vue de vos créatures... les cœurs des hommes étaient plus difficiles à éclairer que la nuit la plus sombre... Hélas! la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas comprise! Jésus-Christ, lumière du monde, venait luire au milieu des ténèbres de l'ignorance de l'homme... La lumière se lève pour tous, mais seuls les cœurs droits croiront à cette lumière..."

Reprenant le récit de l'annonce de la naissance de Jésus aux bergers par les anges, Marie-Aimée loue la simplicité de Dieu. "Si nous connaissons quelque chose des attributs divins, nous les retrouverons dans ce petit enfant... Ce sont les simples et innocents bergers que sa simplicité appelle en premier à sa crèche..." Les bergers se hâtèrent; c'est donc leur foi éclairée qui les guidait. Parce qu'ils crurent, ils allèrent voir.

La foi simple des bergers était aussi accompagnée d'humilité et de prudence. "Telle est la foi que Dieu exige de nous. Il la veut grande. Cependant sa bonté semble respecter notre raison..." Là, Marie-Aimée ne peut pas s'empêcher de se retourner contre les hérétiques: "Et il se rencontre des incrédules qui doutent d'un tel amour, parce qu'eux-mêmes sont incapables d'amour! Admirable conduite du plan divin, incomprise de l'impie qui blasphème et qui ose nier l'amour!!"

Les bergers arrivent à la crèche. Ils ne raisonnent pas: ils croient, ils se prosternent et ils adorent... Et Marie-Aimée professe sa foi: avec les bergers elle croit et elle adore l'abaissement voulu et choisi par l'amour. "Spectacle ravissant que les démons ne peuvent comprendre, que l'impie raille et méprise, mais qui jette les anges dans la stupéfaction... et rend à la Trinité sainte un vrai culte d'adoration!... Ô Jésus, quel mystère vous nous révélez!"

C'est à l'âme, maintenant, de pratiquer les vertus de simplicité, d'assujettissement et de pauvreté à l'école de Jésus. C'est aux âmes entrées en religion que Marie-Aimée s'adresse maintenant: "Pour être entrée en religion, une âme n'est pas, par cela même, affranchie totalement du goût et de l'esprit du monde qu'elle a quitté... Cette âme n'est pas morte encore à certaines manières contraires à la divine simplicité de Jésus-Christ... Elle est encore loin de la simplicité de l'Enfant Jésus... Si son esprit n'a pas renoncé au monde en toutes choses, elle n'a pas la vraie simplicité... Mais la simplicité n'est pas la rusticité. Pour être simple, Jésus ne cesse pas d'être infiniment aimable; il ne perd pas sa dignité de Fils de Dieu... L'âme qui le voit dans sa crèche s'entourer de pauvres et simples bergers, se sentira inclinée, elle aussi, vers les simples et les petits...

En embrassant la vie religieuse, l'âme place, de son plein gré, sa volonté sous le joug de l'obéissance... Par le vœu, elle s'engage à une soumission formelle aux règles et aux constitutions de son Ordre... Par le vœu, elle s'engage à obéir à ceux qui interprètent ces mêmes règles ayant l'autorité légitime pour le faire... La vertu d'obéissance va plus loin que le vœu; elle dévoue celle qui l'embrasse à un état qui semble une sorte d'esclavage, le Saint esclavage... C'est l'assujettissement.

L'assujettissement s'exerce dans la maladie comme dans la santé... L'âme assujettie préfère encore s'en tenir à ce qui lui est commandé... L'assujettissement va plus loin encore: il soumet aux égaux et aux inférieurs... Cet idéal révolte peut-être la nature, mais il ravit l'esprit qui le comprend, il attire le cœur qui reçoit l'appel de Jésus... qui lui en a donné l'exemple... Cet idéal de perfection rend l'âme admirablement libre, de la liberté des enfants de Dieu...

La pauvreté affranchit l'âme du créé, du sensible et d'elle-même. "Pour être pauvre, il ne suffit pas d'être privé du superflu, il faut aussi manquer du nécessaire... Il faut désirer et sentir la souffrance de la pauvreté... Pour imiter Jésus, une religieuse doit désirer être mal logée, mal couchée, mal vêtue, mal nourrie..." sachant bien que l'indispensable lui sera toujours départi.

  • 1-4-L'amour de la virginité (tome 2 – Chapitre 4)

L'amour de Dieu pour la virginité fut révélé aux hommes lorsque Dieu annonça que son Fils naîtrait d'une vierge. "Dès le premier instant de sa naissance, le Roi éternel, épris de sa beauté, s'était penché sur Marie et lui avait dit: 'Écoute ma fille, prête l'oreille, oublie ton peuple et la maison de ton père.' Devenue Mère de Dieu, Marie pouvait dire, en toute vérité: 'Dieu a confondu les superbes.' Marie suit Jésus. Quant à Joseph il marche le premier à leur suite attiré par le parfum du lis que Marie répand autour d'elle, et plus encore par l'inclination secrète que le Verbe incarné lui communique pour cette sublime vertu, afin qu'il reste l'ange visible de la Vierge des vierges, son appui et son protecteur...

C'est dans ce lis virginal, dans cette vallée de pureté et d'humilité: l'âme de Marie exempte de tout péché, que le Verbe éternel est descendu pour contracter alliance avec l'humanité... L'Incarnation est donc la révélation par excellence de l'attrait du Verbe pour la virginité... La virginité rend l'homme, dans un corps mortel, l'émule de l'ange pur esprit. Jésus-Christ, en sanctifiant Jean-Baptiste dans le sein de sa mère, le marque du sceau qui consacre les vierges... le prépare à montrer Jésus aux hommes en leur disant: 'Voici l'Agneau de Dieu!' Et cet Agneau divin... est entouré de trois vierges: Marie, Joseph, Jean-Baptiste... Les bergers, entrés dans l'étable contemplent l'Enfant-Dieu entre ces deux vierges: Marie et Joseph..."

  • 1-5-En quoi consiste la virginité (tome 2 – Chapitre 4)

La virginité est une fleur, un joyau de grand prix, une état élevé au-dessus de la nature. La virginité, c'est aussi vouloir n'avoir de commerce qu'avec Jésus-Christ, l'Époux très saint, c'est se vouer à Dieu, en esprit autant que de corps. La virginité consiste en trois choses:

        - aimer Jésus-Christ, c'est-à-dire renoncer pour lui à ce qu'il y a de plus naturel et d'humain, même dans les affections les plus légitimes.

        - s'unir à Jésus-Christ, c'est-à-dire s'éloigner le plus possible des créatures,

        - embrasser Jésus-Christ, c'est-à-dire l'imiter.

Ces trois actes consacrent la triple pureté de l'âme. "Cela nécessite la fuite de tout ce qui peut souiller; conséquemment la pureté est son fruit. L'âme entrevoit les réalités d'un monde nouveau et touche par la foi le seuil de la patrie des cieux... L'âme se livre entièrement à Dieu... elle poursuit ce qu'elle comprend être le plus parfait par amour pour le Bien-Aimé... Cette âme est un temple très pur où l'on n'entend aucun bruit... L'épouse de Jésus-Christ est destinée par son état à le reproduire; elle doit voir sa raison d'être dans le privilège de donner sa vie à Jésus-Christ, en elle d'abord, et en d'autres âmes... Pour arriver à cette consommation il faut mourir à soi-même, s'anéantir... regarder sans cesse par la foi sa divine personne..."


[1] Il s'agit de la paix romaine dont le monde bénéficiait alors.

   

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