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Jésus et Jean le Baptiste
1-1-L'Agneau de Dieu
(Tome 4, chapitre 1)
Jésus quitte le désert
et se dirige vers la Galilée. Il va commencer sa vie publique, mais
comment? "Les hommes ne le comprendront pas. Le peuple au milieu
duquel il vivra de préférence est un peuple grossier et ignorant;
ses chefs sont des gens inquiets, orgueilleux, méfiants, mal
disposés... Jésus est le 'Lion de la tribu de Juda'; il s'élance sur
sa proie, mais avec la douceur de l'agneau... Il est Dieu et il
prend l'apparence d'un homme. il est le Saint des saints, et il se
mêle aux pécheurs, et cela sans dégoût..." (tome 4, chapitre 1)
Jésus est proche du
Jourdain où Jean Baptiste n'a cessé d'annoncer le Messie à la foule
du peuple. Les disciples de Jean sont donc dans l'attente du Messie.
Voici que Jésus arrive et Jean, le voyant avancer, dit à deux de ses
disciples: André et Jean: "Voilà l'Agneau de Dieu!" en
désignant Jésus. Les deux disciples suivirent Jésus et restèrent
avec lui, ce jour-là, jusqu'à la fin du jour. Que se passa-t-il
entre Jésus, André et Jean, disciples du Baptiste? Nul ne le sait;
on peut seulement penser que les deux disciples, immensément
heureux, eurent l'espoir de revoir bientôt celui qui était déjà leur
Maître et de lui amener tous ceux qu'ils pourraient rencontrer.
1-2-À propos des
doutes des disciples de Jean-Baptiste (tome 4 – Chapitre 28)
Quelques mois plus
tard, Jean-Baptiste déplaisant à Hérode, avait été mis en prison. Il
avait eu connaissance des œuvres de Jésus et cela le consolait de sa
peine. Cependant, nombreux étaient ses disciples qui restaient
incrédules à son témoignage concernant le Messie. Aussi, écrit
Marie-Aimée, allait-il inventer un stratagème: il envoya deux de ses
disciples vers Jésus pour demander:
— Êtes-vous
celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?
En effet, Jean-Baptiste
espérait bien qu'ayant vu Jésus, ils seraient convaincus. Jésus les
écouta, guérit devant eux plusieurs malades, chassa des démons et
rendit la vue à plusieurs aveugles, puis leur dit:
— Allez
raconter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles voient,
les boiteux marchent... les morts ressuscitent, l'Évangile est
prêché aux pauvres... Bienheureux ceux pour qui je ne serai pas un
sujet de scandale!"
L'amitié entre Jésus et
Jean est grande, et Jésus va profiter de l'occasion qui lui est
offerte pour faire l'éloge du Baptiste. Marie-Aimée rapporte un
passage de l'Évangile: "Quand les envoyés de Jean furent partis,
Jésus parla de Jean en ces termes: qu'êtes-vous allé voir au désert?
Un roseau agité par le vent?... Un homme vêtu mollement? Ceux qui
sont couverts de vêtements magnifiques... habitent les palais des
rois. Qu'êtes-vous allé voir? Un prophète? Certes, je vous le dis,
et plus qu'un prophète, car c'est de lui qu'il a été écrit: voici
que j'envoie devant vous mon ange pour préparer la voie où vous
devez marcher."
Jésus loua le
précurseur, sa fermeté, sa mortification, sa vie angélique, car
Jésus aime les âmes qui savent lutter, qui cherche la mortification
réelle et spirituelle, et la vertu angélique. Jésus aime les
pécheurs de compassion, parce qu'ils peuvent devenir des saints.
Jésus met son précurseur au-dessus de tous les prophètes, et assure
que, "parmi les enfants des femmes, il n'en est pas de plus grand
que Jean-Baptiste. Mais le plus petit dans le royaume des cieux est
plus grand que lui."
1-3-La mort de
Jean-Baptiste (tome 4 – Chapitre 43)
La vie publique de
Jésus dure depuis déjà de nombreux mois. Les disciples viennent
d'être envoyés, deux par deux, pour prêcher l'Évangile, chasser les
démons et guérir les malades. Pendant ce temps Jésus continue ses
enseignements dans les villes. C'est vers cette époque qu'Hérode le
Tétrarque fait décapiter Jean le Baptiste. L'histoire est bien
connue, mais Marie-Aimée commente: "Ainsi finit ce grand saint, à
la fleur de l'âge, orné de toutes les vertus, paré de toutes les
couronnes... Il était digne d'être le Précurseur de l'Agneau sans
tache, l'ami de l'Époux des vierges, d'être immolé en haine de la
chasteté. Nul doute que Jésus ne soit venu, invisiblement, visiter
son angélique ami dans sa prison, ne l'ait préparé au martyre, ne
lui ait promis que bientôt il l'emmènerait à sa suite."
Marie-Aimée pense même "que Jésus reçut l'âme de son précurseur
pendant son martyre et l'ait portée lui-même dans le sein
d'Abraham."
Les disciples de Jean
prévinrent Jésus de la mort de Jean; alors "Jésus partit dans une
barque et se retira dans un lieu désert." Marie-Aimée exprime la
grande douleur qu'elle ressent, elle aussi, à cause des offenses
commises contre Jésus. Elle prie pour la conversion des coupables et
sait qu'agissant ainsi elle console le Cœur de Jésus. Elle s'adresse
à ceux qui ne suivent que leurs caprices et vivent dans les délices
du monde. Elle leur dit: "Souvenez-vous qu'un jour viendra où
vous serez pour jamais soumis à toue la furie des puissances de
l'enfer... Pourquoi donc ne voulez-vous pas vivre éternellement?"
Marie-Aimée revient
alors vers les âmes religieuses et conseille: "Beaucoup faire,
beaucoup donner, beaucoup souffrir, sont les plus irrécusables
preuves de l'amour... L'âle en paix s'efforcera, dans la paix, de
faire beaucoup pour Dieu, de lui donner beaucoup... Beaucoup agir,
c'est aussi prier; beaucoup donner, c'est donner tout ce que l'on
possède et se donner soi-même... Un autre fruit qu'on retire de
l'exemple du Seigneur, c'est la fuite des consolations humaines.
Jésus console les disciples de Jean, puis il se retire dans la
solitude..." |