« ...
Notre-Seigneur me pousse continuellement à prier et à souffrir
pour la France.
— De même,
m’a-t-il dit, que je suis chargé de tous les péchés du
monde, je veux que vous vous chargiez de tous les péchés de la
France. Je souffrirai en vous pour apaiser la colère de mon Père
et je vous donnerai tous mes mérites pour acquitter ses dettes.
Je suis entrée dans
les intentions de Notre-Seigneur et je me suis couverte de
crimes. Je Lui ai demandé pardon avec la même confusion que si
je les eusse commis moi-même.
Un autre jour,
Notre-Seigneur m’a dit qu’Il me chargeait de la France, et comme
j’avais beaucoup de peine à croire que Notre-Seigneur se servait
d’un si vil instrument pour une si grande mission, alors, Il m’a
dit :
— De même que dans
l’ordre de ma Providence je donne tel roi à tel royaume pour son
gouvernement, ne puis-je pas aussi, dans l’ordre de la grâce
donner tel royaume à telle personne afin qu’elle ait soin de ses
besoins spirituels?
C’est pour cela que je vous adjuge la France. Priez pour elle;
immolez-vous pour elle. Je vous donne de nouveau mon chef pour
l’offrir à mon Père, afin d’apaiser sa justice. Oh, si vous
saviez quelle est sa puissante vertu, dont voici la cause: c’est
que j’ai pris sur ma tête tous les péchés des hommes, afin que
ses membres soient épargnés. Ainsi offrez ma Face à mon Père;
c’est le moyen de l’apaiser.
Je désire l’œuvre
de Réparation; soyez sûre qu’elle s’établira; mais ce fruit que
vous portez n’est pas encore à sa maturation.
Dans ces
communications que je reçois de Notre-Seigneur, ma Révérende
Mère, je suis le conseil que vous m’avez donné de m’abandonner
entre les mains de Notre-Seigneur, afin qu’Il fasse de moi ce
qu’il Lui plaira. Alors Notre-Seigneur m’a de nouveau chargée de
la France. J’ai répondu :
— Je le veux
bien, mon divin Maître, mais permettez-moi de vous dire: c’est à
condition que vous en soyez le Souverain; car si votre divin
Père vous voit assis sur le trône de la France, assurément, Il
ne la frappera pas.
Maintenant, ma
Révérende Mère, je reçois Notre-Seigneur dans toutes mes
communications au nom de la France et je lui donne mon cœur pour
Lui servir de trône. Ensuite je le salue et je l’adore comme
Souverain, le priant de ne pas abandonner une nation qui fait
des aumônes pour faire connaître son Nom dans les pays
idolâtres; et tout ce que je souffre, je prie le saint
Enfant-Jésus de le souffrir en moi pour apaiser son divin Père.
Je le prie également de faire en moi toutes mes actions,
m’unissant à ce divin Enfant avec lequel j’ai ces temps-ci une
liaison toute particulière; ainsi je souffre avec Lui en
attendant les moments marqués par son Père pour l’établissement
de l’Œuvre de la réparation.
Sit Nomen Domini
benedictum ! »
« ... J’ai reçu,
malgré mon indignité, une nouvelle communication sur la
Sainte-Face de Notre-Seigneur. Voici en substance ce que notre
divin Sauveur m’a fait entendre :
— Ma fille, je vous
prends aujourd’hui pour mon économe. Je remets de nouveau entre
vos mains ma Sainte-Face, afin que vous l’offriez sans cesse à
mon Père pour le salut de la France. faites valoir ce divin
talent. Vous avez en lui de quoi faire toutes les affaires de ma
maison. Vous obtiendrez par cette Sainte-Face le salut de
beaucoup de pécheurs. Par cette offrande, rien ne vous sera
refusé. Si vous saviez combien la vue de ma Face est agréable à
mon Père !
Notre-Seigneur m’a
donné ensuite quelques lumières pour l’avenir de la France, qui
me portent à redoubler de zèle pour notre Patrie ; et je me sers
du moyen que Notre-Seigneur m’a fait connaître. J’offre sans
cesse au Père éternel la Face adorable de notre divin Sauveur,
pour le salut de la France et pour obtenir par elle
l’établissement de l’Œuvre de la Réparation. Mais je m’occupe de
tout cela en paix, suivant l’impression de la grâce. »
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