Histoire de l'icône
Marie  Porte  du  ciel

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Histoire d'une icône

3-1-L'Icône de Marie Porte du Ciel, la Portaïtissa

Parmi les icônes anciennes, il en est une qui garde sur sa face la marque d’un coup d’épée porté par un iconoclaste. Cette icône aurait donc été peinte avant 843. La tradition raconte qu’au moment de cette profanation, du sang se serait écoulé de la "plaie". Le soldat qui avait fait cela se convertit et refusa de continuer son travail destructeur.  Mais comme les autres iconoclastes cherchaient encore à détruire l'icône "blessée", sa propriétaire, une femme de Nicée, une veuve, obtint une nuit de répit avant sa destruction. Elle confia l'icône à son fils qui, accompagné d'un ami, la jeta à la mer après une prière fervente: l'icône "navigua" à la surface des flots... Le fils de la veuve, ainsi que son ami, devinrent moines au Mont Athos, à Iviron, le monastère des Géorgiens.

Les années passèrent... Un soir, un phénomène inconnu laissa perplexes les moines d'Iviron, du Mont Athos: une colonne de feu était debout sur la mer et montait jusqu'au ciel. Après avoir contemplé ce phénomène pendant plusieurs jours, ils aperçurent l'icône flotter sur la mer. Ils la recueillirent et la portèrent dans l'église de leur monastère d'Iviron, où ils la fixèrent sur l’iconostase,[1] pour la vénérer. Le lendemain matin l'icône avait quitté la chapelle et s'était miraculeusement posée au dessus de la porte. Ceci se reproduisit plusieurs fois. Voici comment les moines géorgiens du Mont Athos ont raconté ces faits[2]:

 

"À cette époque, vivait à Iviron, un saint moine géorgien, ermite, nommé Gabriel. La Mère de Dieu lui apparut et lui ordonna de se rendre sur le rivage pour y recueillir Son Icône. Tous les moines réunis virent alors avec stupéfaction Gabriel marcher avec assurance sur les flots, comme sur la terre ferme, recueillir l'Icône dans ses bras et la ramener sur la berge, où elle fut accueillie avec des hymnes d'actions de grâces et déposée ensuite dans le Catholicon du Monastère. Le lendemain matin, au moment d'allumer les veilleuses pour l'office, le sacristain constata que l'Icône avait disparu. Après bien des recherches on la découvrit au-dessus de la porte d'entrée du Monastère. Ramenée dans le Sanctuaire, elle alla à plusieurs reprises se replacer d'elle-même au-dessus de la porte. Finalement la Mère de Dieu apparut à Gabriel et lui demanda de faire savoir aux frères qu'Elle ne désirait pas être gardée et protégée par eux, mais qu'Elle était venue, Elle, pour les préserver de tout danger[3], dans cette vie comme dans la vie future, conformément à la grâce qu'elle avait acquise de Son Fils, quand Elle lui avait demandé que la Sainte Montagne lui soit accordée pour devenir Son "Jardin".

 

Les moines d'Iviron vénéraient leur Portaïtissa. Pourtant, au bout de quelques siècles, un moine prophétisa: leur icône vénérée devrait un jour s'en retourner, par la mer, jusque dans un pays lointain. Les moines du Mont Athos se mirent alors à faire d'innombrables copies de leur icône. Cela se sut, et dès le XIème siècle, des pèlerins russes s'étant recueillis au Mont Athos, commencèrent à rapporter chez eux, en Russie, un grand nombre de ces reproductions de la Portaïtissa d’Iviron. La Portaïtissa fut dès lors très vénérée en Russie; le Patriarcat de Moscou en possède une et affirme que des centaines d’entre elles auraient été miraculeuses...

3-2-Du Mont Athos au Canada

Nous sommes en 1920... Un moine du Mont Athos, Nestarius, peint une icône "Notre-Dame Porte du Ciel" et la confie à un moine russe, Nicolas, qui part s'établir à Montréal, au Canada, pour y donner des cours d'iconographie, dans un monastère orthodoxe. Un ermite orthodoxe, José Munoz, né en 1950, fut l'un des élèves de cette école d'iconographie. Il vivait dans un quartier pauvre de Montréal. Le 2 juillet 1981, il reçut, de la part d'un moine orthodoxe, une icône de Marie, Porte du Ciel.

3-3-Des phénomènes extraordinaires

Quelques mois plus tard, soit le 21 novembre 1981, le jour de la Fête de la Présentation de Marie, un fait insolite se produisit. Très tôt le matin, José Munoz sentit une très forte odeur d'un parfum très suave. Il réveilla son compagnon, et tous les deux s'aperçurent que l'odeur venait de l'icône inondée d'huile parfumée. Stupéfaits, ils voyaient huile s'écouler à partir de l'étoile[4] située sur l'épaule droite de Marie, ainsi que des deux mains de la Vierge et de la main droite de l'Enfant Jésus. Ils gardèrent tout d'abord le silence, puis très émus prêtèrent leur icône à l'Église russe orthodoxe de Montréal; ils la reprendront plus tard. Quelques photos furent réalisées.

Depuis ce jour du 21 novembre 1981, l'Icône continue à  exsuder cette huile parfumée. Bientôt José Munoz parcourra de nombreuses paroisses et de nombreux pays pour y présenter son icône miraculeuse. (voir Annexe: Quelques renseignements sur José Munoz.)

Dans un livre consacré aux icônes mariales, le Père Igor (Egon Sendler) écrivit en 1992: "Cette icône produit des signes qui ne peuvent pas être expliqués comme étant des phénomènes naturels... La quantité d'huile émise variait de entre quelques cm3 et quelques gouttes. Elle fut souvent recueillie dans de l'ouate et distribuée ensuite à ceux qui la demandèrent. Depuis, nombreux sont les témoignages de ceux qui ont ressenti le contact bienfaisant de cette huile. Ce sont, le plus souvent, non pas des guérisons spectaculaires qui s'opèrent, mais plutôt des soulagements dans les multiples difficultés de la vie de notre temps."

3-4-D'innombrables copies et photos

Peu de temps après ce premier phénomène, comme il a été dit ci-dessus, des photos de cette icône furent prises. Ces photos furent reproduites par milliers et distribuées dans le monde entier. Sur l'une de ces photos, on aperçoit une trace d'huile qui a la forme d'un chapelet que Marie semble tenir dans sa main droite. C'est cette photo qui a été reproduite en centaines de milliers d'exemplaires.

Afin d'être aussi complets que possible, nous devons signaler que José Munoz, à qui appartenait l'Icône, se sentait, depuis quelques mois menacé et suivi. Il voulait cependant présenter son icône en Grèce, mais, le 31 octobre 1997, il fut assassiné à Athènes. L'Icône de Marie Porte du Ciel peinte en 1920 a disparu et personne ne sait où elle pourrait se trouver actuellement.


[1] Une iconostase est une cloison à trois portes : portes saintes ou portes royales et portes diagonales, qui séparent le sanctuaire de la nef de l'église. Elle est généralement ornée d'icônes.
[2] Voir les sites :
-MariePorteducielChapelle.png, et -Porteduciel.org
[3] Cette icône a accompli un si grand nombre de miracles, tant pour la protection d'Iviron que de la Sainte Montagne en temps de périls, qu'Elle est à juste titre considérée comme l'Icône par excellence de la Mère de Dieu miséricordieuse.
[4] Symbolisant l'Esprit-Saint.

   

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