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L'Ascension
Jésus est
venu pour sauver tous les hommes de tous les temps. L'Évangile a
été écrit pour que les paroles de Jésus ne disparaissent pas et
qu'elles ne soient pas déformées, mais pour que son
enseignement subsiste, et pour que tous les hommes Le
connaissent et vivent de Lui, de son Eucharistie, de ses
Béatitudes, donc des commandements de Dieu qui sont les garants
du bonheur des hommes.

Aujourd'hui,
les mauvaises nouvelles que nous recevons constamment,
concernant les persécutions que l'Église doit encore subir, y
compris en France, nous perturbent de plus en plus. Bien sûr,
nous savons que "le sang des martyrs est une semence de
chrétiens". En France les persécutions ont repris via l'islam:
il n'y a encore que peu de morts, mais cela pourrait
s'aggraver... Oui, nous sommes tristes et perturbés, et il
arrive à beaucoup de chrétiens encore lucides de s'écrier:
— Par
pitié, Seigneur, faites quelque chose. Nous vous supplions,
convertissez à vous les athées et les musulmans. Mais comment en
est-on arrivé là? Seigneur, sauvez encore vos enfants! Sauvez
surtout ceux qui ne savent plus rien de vous et qui sont si
malheureux!
Oui,
beaucoup de chrétiens, aujourd'hui, crient vers le Seigneur. Et
souvent ils reviennent sur les textes concernant la Résurrection
de Jésus qui est la base de leur foi. Revenons,nous aussi, sur
un texte de Matthieu lequel semble raconter ce qui se passa
probablement très peu de temps avant l'Ascension de Jésus.
Matthieu rapporte: "Les onze disciples s'en allèrent en
Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée. En le
voyant, ils se prosternèrent; mais il y en eut qui
doutèrent." On a envie de s'écrier: 'Encore!' À moins
que Jésus ait demandé à d'autres disciples de l'accompagner, ce
qui n'est pas impossible. Mais continuons ce texte qui donne les
dernières paroles de Jésus avant son Ascension: "Et Jésus
s'approchant leur parla ainsi:
— Toutes
puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez
donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du
Père, du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à observer
tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous
les jours jusqu'à la fin du monde."
Ces textes
de l'Évangile qui apparaissent différents bien qu'ils ne se
contredisent pas, peuvent nous troubler, dans un premier temps.
Mais nous avons vu plus haut que ces différences, minimes,
peuvent au contraire nous conforter, chaque personne ayant
exprimé la vérité de ce qu'elle avait vu, vécu et entendu. Et
dans les témoignages, il y a toujours des différences. Mais
maintenant, revenons encore une fois à la Très Sainte Vierge
Marie.
Nous avons
bien noté que la Vierge Marie est presque absente des Évangiles
après la mort de Jésus. Seul Luc la mentionne, mais dans les
Actes des apôtres. Le contexte du texte de Luc laisse
parfaitement entendre la présence de Marie au milieu des
apôtres, depuis la Résurrection jusqu'à l'Ascension, puis à la
Pentecôte. En effet, Luc écrit:
"Théophile,
j'ai raconté dans le premier livre tout ce que Jésus a fait et
enseigné jusqu'au jour où, après avoir donné, par
l'Esprit-Saint, ses ordres aux apôtres qu'il avait choisis, il
fut enlevé au ciel. C'est à eux aussi qu'après sa passion il se
montra vivant, avec force preuves, leur apparaissant pendant
quarante jours et parlant des choses du Royaume de Dieu.
Comme
il mangeait avec eux, il leur enjoignit de ne pas s'éloigner
de Jérusalem, mais d'attendre ce que le Père avait promis... que
Jean a baptisé dans l'eau, mais que vous, sous peu de jours,
vous serez baptisés dans l'Esprit-Saint..."
À une
questions des apôtres qui montre qu'ils n'ont pas encore compris
grand'chose de leur mission, Jésus répondit:
— Ce
n'est pas à vous de connaître les temps ni les moments que le
Père a fixés de sa propre autorité. Mais, lorsque le
Saint-Esprit descendra sur vous, vous recevrez la force, et vous
serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la
Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre.
Quand il
eut dit cela, il fut élevé de terre sous leur regard, et un
nuage le déroba à leurs yeux. Et comme ils avaient la vue fixée
vers le ciel pendant qu'il s'en allait, voici que deux hommes,
vêtus de blanc, se présentèrent à eux et leur dirent:
— Hommes
de Galilée, pourquoi restez-vous à regarder vers le ciel? Ce
Jésus qui, d'auprès de vous, a été enlevé au ciel, ainsi viendra
de la même manière que vous l'avez vu s'en aller au ciel.
Ils
retournèrent alors à Jérusalem, sur la montagne appelée des
Oliviers, qui est près de Jérusalem, à la distance du chemin
d'un jour de sabbat. Et quand ils furent entrés, ils montèrent à
la chambre haute où ils se tenaient: Pierre et Jean, Jacques et
André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils
d'Alphée et Simon le Zélote, et Jude frère de Jacques. Tous
ceux-là, d'un même cœur, persévéraient dans la prière avec des
femmes et Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères.
(Actes 1, 1 à 12)
Marie
était-elle aussi avec les disciples sur "la Montagne des
Oliviers"? On peut le supposer car Jésus ne pouvait pas ne pas
fortifier celle qui allait devenir la Mère de son Église, son
Corps mystique. Mais alors, pourquoi ce silence des évangélistes
sur la Vierge Marie? Jésus a-t-Il voulu ce silence pour nous
montrer l'immense valeur de l'humilité? Très certainement. En
effet, Marie, la créature la plus parfaite de toute la création
devait être notre modèle en tout, et surtout dans humilité. Et
c'est parce que les apôtres et les évangélistes se taisent sur
la présence de Marie au milieu d'eux, que nous devons méditer
longuement sur cette vertu essentielle: l'humilité.
À l'époque
où ont vécu Jésus, Marie, et les apôtres, les femmes étaient
très peu considérées, si peu que même lorsqu'un péché très grave
comme le péché d'adultère, péché commis forcément par deux
personnes, seule la femme était condamnée à mort, et à la
lapidation. Cette injustice était telle que Jésus ne pouvait pas
condamner seulement la femme adultère. Nous savons comment Jésus
la renvoya, mais en lui demandant de ne plus pécher. Marie est
une femme, donc elle considérée comme toutes les femmes de son
époque: une femme, ce n'est pas intéressant; c'est juste bon à
mettre des enfants au monde et à servir le monde au masculin.
Marie vit
comme les femmes de son temps, et avec encore plus d'humilité,
car elle n'est, croit-elle, que la Servante du Seigneur. Marie
reste dans l'ombre. Elle sert les disciples de son Fils, avec et
comme les autres femmes. Marie est à la place que Dieu a voulue
pour elle. Et Marie est heureuse. Marie est humble et
elle le restera jusqu'à sa mort, là où elle sera amenée à vivre,
avec Jean que Jésus lui a confié comme son fils. Il n'y a rien
d'autre à ajouter. La réalité concernant la sainte Vierge Marie
ne se manifestera que peu à peu, très lentement, et seulement
après son Assomption.
Il est temps
de terminer notre contemplation de l'Ascension du Seigneur.
Lisons le texte de saint Marc: "Puis Jésus leur dit:
— Allez
par tout le monde et prêchez l'Évangile à toute la création.
Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé; celui qui ne
croira pas, sera condamné. Et voici les miracles qui
accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom ils chasseront
les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils prendront
des serpents, et s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne
leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades et
les malades seront guéris."
Ce texte est
très clair; juste avant de s'en aller, Jésus affirme que ses
disciples, qui devront prêcher l'Évangile, feront aussi des
miracles. Jésus avait déjà dit cela, mais maintenant Il
confirme. Et, "après leur avoir ainsi parlé, le Seigneur
Jésus fut enlevé au ciel et s'assit à la droite de Dieu. Et
eux s'en allèrent prêcher partout, le Seigneur travaillant
avec eux et confirmant leur parole par les miracles qui
l'accompagnaient." (Marc 16, 15 à 20) |