ESSAI
À mon Père
Il me plaît ici de rendre un hommage filial à celui à qui
je dois d’être. C’était une âme d’exception, éminemment spirituelle, et dont
l’amour de Dieu et le salut des âmes était la préoccupation première.
Que, de la “Maison du Père”, où il demeure, il
veuille bien regarder vers ici-bas et protéger son enfant de toute tentation
cupide qui l’éloignerait de la “voie lactée”.
Papa, je t’aime !
Ton enfant.
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Chronologie
1606
Établissement,
vers le mois de juillet, des Pères Jésuites à Reims, en vertu des lettres
patentes de Henri IV signées sur la demande du seigneur de Sillery, Nicolas
Brûlart, chancelier de France. Ils logèrent d’abord au collège des Écrevés,
avant d’occuper leur bâtiment définitif qui leur fut accordé par Nicolas Brûlart.
C’est dans leur établissement que Nicolas Roland et Jean-Baptiste de La Salle
feront leurs premières études.
1610
Assassinat d’Henri IV.
Avènement de Louis XIII.
14 octobre (jeudi) 1610, Louis XIII fit son entrée dans Reims
à cinq heures du soir. Il y venait pour recevoir l’onction royale.
17 octobre, sacre de Louis XIII à Reims, par le Cardinal de
Joyeuse.
1611
Naissance de Jean-Baptiste Roland († 1673), père de Nicolas
Roland. Il épousera Nicole Beuvelet de Marle en Picardie.
Naissance de Jean-Baptiste Gaston de Renty († 1649).
1617
Naissance à Marle en Picardie de Nicole Beuvelet, mère de
Nicolas Roland (1617-1684).
1620
6 octobre, visite de la reine Anne d’Autriche à Reims.
1621
18 juillet, obsèques de l’archevêque de Reims, Louis de
Lorraine.
21 octobre, naissance, à Amiens, de Nicolas Barré († 1686).
Il sera le conseiller de Nicolas Roland pour la fondation de la Communauté de l’Enfant-Jésus.
Il enverra à ce dernier, deux de ses religieuses : Françoise Duval et Anne Le
Cœur.
1622
Naissance de Louis Tronsson, directeur du Séminaire de
Saint-Sulpice. Il mourut le 26 février 1700. En 1676, il succéda à M. de
Bretonvilliers comme supérieur général de Saint-Sulpice. Il fut l’un des
supérieurs de Nicolas Roland, ainsi que de Jean-Baptiste de La Salle.
1625
Naissance de Mathieu Beuvelet († 1656). Il était l’oncle
maternel du bienheureux Nicolas Roland. Il était avocat et se fit ensuite prêtre
et intégra la communauté du Père Adrien Bourdoise.
1632
Premier essai à Reims, de formation de prêtres, selon la
méthode utilisée à Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Il n’aboutit pas, faute de
personnes intéressées.
1638
10 février, Louis XIII publie l’Édit officiel de consécration
de la France et de la Famille Royale à la Vierge.
15 août, Louis XIII, consacre la France et la Famille Royale
à la sainte Vierge. Il le fait à Abbeville.
5 septembre, naissance de Louis XIV. Il reçoit au baptême le
nom de Louis-Dieudonné.
1642
8 décembre, naissance, à Reims, de Nicolas Roland, fondateur
de la Communauté du Saint Enfant-Jésus de Reims. Il fut le directeur spirituel
de saint Jean-Baptiste de la Salle.
15 décembre, mort à Marle de Nicolas Beuvelet, grand-père de
Nicolas Roland.
1643
31 mars, Léonor d’Étampes, nouvel archevêque, entre à Reims.
14 mai, mort de Louis XIII.
23 juillet, baptême à Saint-Symphorien — première cathédrale
de Reims —de Nicolas Roland. C’était le jour de la fête de la translation de
saint Nicaise, évêque martyr de Reims.
1644
Mathieu Beuvelet, oncle et parrain de Nicolas Roland, entre
dans la Communauté de Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
1645
En 1645, les Jésuites, malgré les échecs qu’ils avaient
éprouvés, auparavant, tentèrent alors quelques acquisitions pour fonder un
nouvel établissement. Leurs projets échouèrent, malgré l’intervention du duc d’Enghein
auprès du Conseil de Ville.
1648
Âgée d’à peine 5 ans, Nicolas Roland apprend à lire en 4
mois, grâce à sa tante, Madame la Conseillère.
1649
Philippe Roland, oncle de Nicolas, devient chanoine de la
cathédrale. Il le restera jusqu’à sa mort (1630-1667).
1650
Grande épidémie à Reims.
Mathieu Beuvelet est ordonné prêtre à
Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
1651
30 avril, naissance, à Reims, de Jean-Baptiste de la Salle (†
1719 à Rouen). Béatifie le 19 février 1888 et Canonisé le 24 mai 1900 par Léon
XIII.
Mort de l’archevêque de Reims, Léonor d’Étampes de Valençay.
Henri de Savoye et de Nemours, qui fut nommée en 1651,
abdiqua en 1657 sans avoir pris possession de son archevêché.
1652
Mathieu Beuvelet, oncle et parrain de Nicolas Roland, fait un
voyage à Reims, il essaie de fonder une Communauté de prêtres comme celle de
Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
1653
A l’âge de 11 ans, Nicolas Roland reçoit la tonsure des mains
de Monseigneur Henri de Maupas du Thour, évêque du Puy, ancien abbé de l’abbaye
de Saint-Denis de Reims.
1654
7 juin, sacre de Louis XIV à Reims par Simon le Gras, évêque
de Soissons. L’évêché de Reims était alors vacant.
Lors de la venue de Louis XIV pour son sacre à Reims, Nicolas
Roland, alors âgé de 11 ans, joua dans une pièce de théâtre spécialement écrite
pour l’occasion de la venue du souverain. Il s’y fit remarquer par son sang
froid.
1655
Mathieu Beuvelet, oncle et parrain de Nicolas Roland, vient à
Reims pour la dernière fois. Ce fut à cette occasion qu’eut lieu l’extase lors
de la célébration de la sainte Messe.
1656
15 février, mort de Mathieu Beuvelet, oncle de Nicolas Roland
et compagnon du Père Adrien Bourdoise à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, pour la
Congrégation duquel il a écrit des “Méditations” pour la formation des
prêtres.
Jean Roland, oncle de Nicolas, reçoit la 28e prébende du
chapitre cathédral. Il fut chantre et trésorier de l’Église de Reims et même
vicaire général de Monseigneur Charles Maurice Le Tellier (1640-1703).
1657
Le Cardinal Barberini, neveu du Pape Urbain VIII est nommé
archevêque de Reims. Il ne prit possession de son diocèse qu’en 1667.
1660
Contre l’avis de son père, Nicolas Roland participe à un bal,
où il court un danger. Repenti, il ne participera jamais à aucun autre.
Nicolas Roland fait ses études à Paris. Il a alors 17 ans.
Le 26 août, lors de l’entrée à Paris de l’Infante
Marie-Thérèse, Nicolas prie devant le Saint-Sacrement, alors que son père, ses
frères et sœurs regardent passer le cortège royal.
1661
Nicolas Roland protégé par la sainte Vierge, lors d’un voyage
en mer.
1663
Nicolas Roland termine, à Paris, ses études de théologie et
conquiert le bonnet de docteur.
1664
18 mars, ouverture à Reims de la première maison des
orphelins, par Madame Varlet.
1665
12 août, Nicolas Roland entre au Chapitre Métropolitain de
Reims.
Nicolas Roland commence à prêcher. Il n’a que 22 ans.
Nouveau voyage à Paris. Il fréquente Saint-Sulpice,
Saint-Nicolas-du-Chardonnet et Saint-Lazare.
1667
3 mars, un Édit royal règle les formalités nécessaires à
l’installation des communautés religieuses.
17 mars, Jean-Baptiste de La Salle reçoit les ordres mineurs.
1668
Nicolas Roland se rend en pèlerinage au Carmel de Beaune, sur
la tombe de sœur Marguerite du Saint-Sacrement, avant de fonder la Communauté du
Saint Enfant Jésus à Reims.
Épidémie de peste à Reims. A cette occasion, Monseigneur
Barberini, archevêque de Reims, ordonne des processions de la châsse de Saint
Rémi à travers la ville. Nicolas Roland y participe activement, car il était
parmi les huit chanoines désignés pour porter la lourde châsse.
1669
Nicolas Dallier, lieutenant des habitants de Reims
(1669-1674).
Il négocia avec Monseigneur Charles Maurice Le Tellier, alors
coadjuteur du cardinal Barberini, un certain nombre de closes concernant les
relations des gens de la Ville et l’évêché.
Ce fut aussi à ce Lieutenant que Nicolas Roland du recourir
pour la fondation de la Communauté du Saint Enfant-Jésus.
1670
Nicolas Roland prêche le Carême à Rouen. Avant d’aller à
Rouen, il avait changé sa façon de prêcher. Il avait éliminé de son discours
toute recherche de grandiloquence.
22 décembre, Nicolas Roland achète une maison rue du Barbâtre
pour sa fondation (en face de la maison actuelle : à l’enseigne Saint-Martin.).
27 décembre, arrivée des deux premières Sœurs de la
Communauté : Françoise Duval et Anne Le Cœur. Elles étaient envoyées par le Père
Barré.
1671
11 janvier, célébration de la première Messe chez les Sœurs,
en présence de Nicolas Dallier, lieutenant des habitants de Monsieur Bachelier,
ancien Lieutenant.
3 août, le Cardinal Barberini, archevêque de Reims, meurt en
Italie, à Nemi, près de Rome.
Charles-Maurice Le Tellier devient archevêque de Reims.
1672
2 juin, Jean-Baptiste de La Salle est ordonné sous-diacre à
Cambrai par Monseigneur Ladislas Jonnart, évêque de cette ville.
1673
Mort de Jean-Baptiste Roland, père de Nicolas Roland.
(1611-1673).
1674
4 août, Nicolas Roland fait poser la première pierre d’une
véritable chapelle pour sa Communauté naissante.
1675
4 juillet, rencontre, à l’archevêché de Reims, de Nicolas
Roland et de Nicolas Dallier, lieutenant des habitants.
16 juillet, bénédiction de la chapelle de la Communauté du
Saint Enfant Jésus de Reims.
1676
Nicolas Roland participe activement aux missions de Sommepy
et de Fismes, données par les prêtres de Saint-Lazare.
Nicolas Roland fait le voyage de Rouen, pour y prêcher le
Carême et pour rencontrer le Père Barré.
Sa maison devient le premier Séminaire de Reims.
21 mars, Jean-Baptiste de La Salle reçoit le diaconat, dans
la chapelle de l’archevêché de Paris des mains de François Batailler, capucin,
évêque de Béthléem.
Louis Tronsson devient supérieur général du Séminaire de
Saint-Sulpice, en remplacement de M. de Bretonvilliers.
1677
Novembre, Nicolas Roland part pour Paris afin d’obtenir les
Lettres Patents pour sa fondation. Il logea chez les Carmes déchaussés.
1678
Jeudi 7 avril, Nicolas Roland rentre à Reims, sans avoir
obtenu les Lettres Patentes.
Nicolas Roland fait le projet de se retirer à Caen, dans la
Maison de Monsieur de Bernières. Ce projet ne se réalisera pas, car le 21 avril,
il meurt, à Reims, entouré de son successeur, le Père Guillaume Rogier et de son
fils spirituel, saint Jean Baptiste de la Salle. (1642-1678).
9 avril, Jean-Baptiste de La Salle est ordonné prêtre par
l’archevêque de Reims, Charles Maurice Le Tellier.
Épidémie de fièvres pourpreuses, à Reims. Maladie
contagieuse.
19 avril, le Conseil de la Ville de Reims décide d’attendre
la décision du Roi, avant de permettre à Nicolas Roland de fonder sa Communauté.
19 avril, Nicolas Roland est atteint par la maladie des
fièvres pourpreuses.
23 avril, Nicolas Roland fait son testament.
27 avril, mort du bienheureux Nicolas Roland (1642-1678).
29 avril, obsèques solennelles du bienheureux. Il fut inhumé
dans la chapelle de la Communauté, au pied du tabernacle.
9 mai, Lettres de Cachet, signées par Louis XIV, autorisant
la fondation de la Communauté du Saint Enfant-Jésus de Reims.
24 mai, Monseigneur Le Tellier remet au Conseil de Ville la
lettre royale qui autorise la fondation de la Communauté.
11 août, procès-verbal de l’établissement officiel de la
Communauté du saint Enfant-Jésus.
1679
17 février, enregistrement des Lettres Patentes données par
le roi. La Communauté du Saint Enfant-Jésus a désormais une existence légale.
Mois de mars, arrivée à Reims de Adrien Nyel, pour fonder,
avec Jean-Baptiste de La Salle la première école de garçons.
15 avril, saint Jean-Baptiste de la Salle ouvre sa première
école.
1681
Jean-Baptiste Amé, lieutenant des habitants de Reims
(1681-1683).
Il était le beau-frère de Nicolas Roland. † 6 novembre 1703.
1683
12 novembre, Monseigneur Le Tellier signe les premières
Constitutions de la Communauté du Saint Enfant-Jésus de Reims.
1684
8 février, huit Sœurs prononcent leurs vœux dans la nouvelle
Communauté du Saint Enfant-Jésus de Reims.
Mort de Nicole Beuvelet, mère de Nicolas Roland (1617-1684).
1939
Le Cardinal Suhard signe le décret d’ouverture du procès en
vue de la béatification de Nicolas Roland.
1941
Constitution d’une commission historique et d’un tribunal
diocésain.
1978
20 novembre, le frère Morelli, des Frères des Écoles
Chrétiennes, est nommé Postulateur de la cause.
1980
24 avril, après un procès de non-culte favorable, la clôture
du procès diocésain est ratifiée par Monseigneur Ménager.
2 mai, envoi du dossier à Rome.
1982
26 mars décret d’approbation des écrits de Nicolas Roland.
1986
Publication de la “Position super virtutibus”.
1987
3 mars, session des consulteurs historiques.
1988
25 mars, le décret d’approbation est promulgué.
1992
21 décembre, le Pape signe le décret reconnaissant la
pratique héroïque des vertus, tant théologales que cardinales.
1993
27 avril, la Commission médicale pontificale accepte le
miracle proposé pour la cause.
24 juin, la Commission des théologiens donne son accord.
19 octobre la Commission plénière des Cardinaux entérine la
décision des théologiens.
1994
16 octobre, béatification de Nicolas Roland, à Rome, par le
Pape Jean-Paul II.
Et nous savons qu’avec
ceux qui l’aiment, Dieu collabore en tout pour leur bien, avec ceux qu’il a
appelés selon son dessein. Car ceux que d’avance il a discernés, il les a aussi
prédestinés à reproduire l’image de son Fils, afin qu’il soit l’aîné d’une
multitude de frères ; et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; ceux
qu’il a appelés, ils les a justifiés ; ceux qu’il a justifiés, il les a aussi
glorifiés.
(Lettre de Saint Paul aux
Romains : 8 ; 28-30.)
Le mystique n’est pas seulement celui ou celle qui
bénéficie de visions sensibles ou imaginatives ; de locutions intérieures,
lévitations, bilocations ou tous autres dons surnaturels exceptionnels ; le
mystique est aussi, et surtout, celui qui vit une vie intérieure pleine de
recueillement, pleine de l’amour de Dieu ; le mystique est encore celui qui vit
exclusivement pour Dieu, de Dieu et en Dieu, en conformant sa vie, le plus
possible, aux enseignements évangéliques, enseignements laissés par Jésus
lui-même, qui les vécut au plus haut degré, afin qu’en suivant son exemple,
tous, se reconnaissent en Lui.
Le mystique est donc celui qui fait des deux premiers
commandements de Dieu une règle de vie et qui les vit pleinement, sans se
préoccuper nullement de tout autre attrait que la vie ou les circonstances de
celle-ci peuvent mettre sur sa route.
Le vrai mystique ne pense qu’à Dieu exclusivement, ne
tend qu’à chercher en toute chose à faire sa volonté, même si pour cela il doit
souffrir, même si pour cela il doit donner sa vie. Ceci est le premier
commandement de Dieu.
Le vrai mystique a le souci du salut des âmes et accepte sans
rechigner, humblement et amoureusement, de participer à la rédemption du
prochain. Voilà le deuxième commandement : aimez votre prochain…
Le mystique n’est point un fanatique, mais celui qui,
habité par l’amour de Dieu, ne souhaite autre chose, n’a besoin de rien d’autre,
ne s’intéresse à rien d’autre qu’à cet amour jaloux et amoureusement possessif
qu’est l’amour de Dieu, vers lequel il tend sans cesse.
Le mystique est celui qu’au moindre appel se trouve
tout entier en présence de son bien-aimé, qui répond toujours présent au
moindre attrait de la Sagesse infinie, à la moindre sollicitation de la
Miséricorde même de Dieu.
Le mystique est celui qui, en entendant prononcer
« le Nom qui est au-dessus de tout Nom »
,
le Nom de son bien-aimé, frissonne, se sent tout léger, le cœur plein de
joie et les yeux remplis de larmes et, pour un peu qu’il ne puisse se dominer
complètement, tout son corps est dans le tremblement, et son cœur comme un
cheval fou, prêt à renverser tous les obstacles qui se dresseraient devant lui.
Il a l’impression de ne plus vivre dans le monde, tellement sa sensation de
légèreté et de joie surnaturelle surabondent dans tout son être. Il voudrait ne
plus sortir de cet état de douce et merveilleuse tendresse, où la bonté divine
le fait vivre de courts instants et, de ses lèvres, si tant est qu’il puisse
articuler le moindre mot, seuls des mots d’amour lui échappent : « Jésus, je
t’aime ! Jésus, je t’aime ! Jésus, je suis tout à toi! ».
Et puis, les sécheresses et les aridités si redoutées
arrivent...
Mais, le vrai mystique sait très bien que ce sont là
des moments nécessaires à la purification de son âme ; il sait que même s’il lui
semble que le bien-aimé l’abandonne, le laisse dans un désert aride et
pénible, c’est pour mieux le guérir de tout son péché, des toutes ses
imperfections ; pour faire mourir en lui le vieil homme et le faire renaître,
afin qu’il retrouve la toute petitesse, afin qu’il retourne en enfance,
l’enfance spirituelle, sans laquelle il est difficile d’atteindre Dieu.
C’est —, comme le disent, aussi bien saint Jean de la
Croix que sainte Thérèse d’Avila —, pendant ces moments — quelquefois très longs
— où l’âme se trouve dans la sécheresse ou dans l’aridité — quelquefois les deux
— c’est justement là que Dieu est d’avantage présent, d’avantage agissant dans
l’âme, tel un jardinier qui prépare son jardin afin de pouvoir y planter les
fleurs qu’il s’est choisies. Mais, auparavant il lui faut arracher et brûler les
mauvaises herbes, bêcher tout le terrain, le fumer, attendre que la terre soit
reposée et ne fasse plus qu’un tout, avec le fumier ; qu’une fois encore il la
retourne, en prenant soin de retirer d’autres mauvaises herbes qui seraient
encore restées ; qu’il l’aplanisse afin que, selon son plan, le moment venu, il
puisse y planter les fleures odorantes et plus belles les unes que les autres.
Nicolas Roland fut sans doute un mystique et non pas
des moindres. Il suffit pour cela de lire le peu d’écrits qu’il nous a laissés,
spécialement les lettres de direction spirituelle.
Il ne bénéficia certainement pas de visions sensibles
ou imaginatives et non plus de locutions intérieures, ni de bilocations ou tout
autre don extraordinaire, sauf peut-être celui de la connaissance des cœurs,
comme il ressort des témoignages de ses contemporains.
Il ne se servait pas de ce don pour d’autres buts que
celui de ramener les âmes à Dieu, leur faire toucher du doigt l’horreur
du péché, et leur montrer l’immensité de la miséricorde divine.
Le mysticisme de Nicolas Roland était un mysticisme
agissant et pratique, un mysticisme qui n’avait pour but que la gloire de Dieu
et le salut des âmes. Il lui arrivait même de déconseiller à ses dirigés les
voies de la haute contemplation, de fuir celles-ci, de peur qu’elles
n’entraînent les bénéficiaires dans d’autres voies que celles de l’amour de
Dieu, du détachement des choses, car, en effet, il savait très bien les dangers
que peuvent représenter pour les âmes élevées à de hauts degrés de la
contemplation, les illusions et les tromperies dont le diable — se revêtant en
ange de lumière — est capable.
Le mysticisme de Nicolas Roland lui recommandait de
conseiller à ceux et celles qui recouraient à sa direction spirituelle, de leur
inspirer ces vertus qui sont à la base même de toute vie chrétienne bien réglée,
à savoir : l’humilité, l’obéissance, la pauvreté, la douceur, la charité
chrétienne envers Dieu et envers le prochain.
Nous savons, par lui-même, qu’il vécut toute sa vie
dans une aridité complète, dans une sécheresse brûlante. Mais, n’est-ce pas là
un signe même de la présence continuelle en lui du divin Jardinier ?
Ayant vécu auprès de saintes personnes comme les pères
Barré et de La Haye, — celui-ci, curé de Saint-Amand —, connaissant et
conseillant même la lecture des écrits de Jean-Jacques Olier ; admirateur de
Marguerite du Saint-Sacrement — Carmélite de Beaune — au point de faire un
pèlerinage sur sa tombe ; ayant bénéficié dans sa jeunesse de la présence d’un
oncle aussi sage que saint — Mathieu Beuvelet —, comment ne devrait-il pas subir
cette influence mystique et ascétique dont il était entouré, et dont son être
même tout entier, semble avoir été rempli ?
N’est-ce pas ce saint oncle qui, alors que Nicolas
n’avait que six ans, dit en posant la main sur la tête de son filleul : —
“Voilà un enfant qui sera un grand serviteur de Dieu ?” Monsieur Beuvelet,
comme jadis le vieux Siméon, venait de prophétiser et, sûrement que l’Esprit de
Dieu parlait par sa bouche.
Oui, Nicolas Roland fut un mystique, un fou de Dieu,
chez qui le respect humain n’avait pas de prise, chez qui la gloire de Dieu et
le salut des âmes était le seul souci, le seul but de sa vie. Peu lui
importaient, en effet, les critiques et les embûches, pourvu que Dieu fut le
premier servi, pourvu que sa gloire seule rejaillisse en torrents d’eau vive sur
les âmes dont il avait la charge.
« Sa confiance et son abandon à Dieu — témoigna
l’un de ses dirigés —, étaient si parfaits que les plus grands obstacles
n’ont jamais pu lui faire concevoir aucune défiance du succès de son entreprise,
certain qu’il était que Dieu prend plaisir à faire mieux paraître sa puissance
et la force de la grâce lorsqu’il y a plus d’opposition de la part des hommes. »
Un prêtre — Monsieur Barthélemy — de qui Nicolas
Roland était le directeur spirituel, témoigna : « son zèle pour le salut des
âmes tenait le premier rang ; c’était comme un feu brûlant qui le
dévorait intérieurement et qui paraissait même au dehors avec un éclat
merveilleux ».
« Il faut bien dire — continue le même — que
comme les impressions qui sont faites par le feu sont ineffaçables, de même
toutes les actions qu’il produisait sortant et émanant du brasier qu’il cachait
dans son cœur, portaient avec elles un caractère de feu qui s’imprimait dans mon
esprit avec tant de profondeur qu’il m’est impossible d’en perdre le souvenir ». Telle
était l’âme de feu de Nicolas Roland, une âme brûlante de l’amour de Dieu.
Les merveilleuses paroles que nous laissa l’apôtre
Paul, dans sa lettre aux Romains, « nous savons qu’avec ceux qui l’aiment,
Dieu collabore en tout pour leur bien, avec ceux qu’il a appelés selon son
dessein, ceux que d’avance il a discernés, il les a aussi prédestinés à
reproduire l’image de son Fils, afin qu’il soit l’aîné d’une multitude de frères
; et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés,
ils les a justifiés ; ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés »
,
semblent avoir été écrites tout exprès pour Nicolas Roland, tellement elles
trouvent en lui une application juste et véridique.
Rappelons-nous : Nicolas naquit le 8 décembre 1642,
sous la protection de Marie, la Mère aimante de tous les hommes, la
dispensatrice de toutes les grâces et dont la protection maternelle sur le jeune
rejeton de la famille Roland va se manifester d’une façon sensible lorsque,
ayant prit un bateau, il fut tenté par le commandant de celui-ci à commettre le
mal. Invoquant, avec foi, la Mère de Dieu, il fut délivré — miraculeusement,
peut-on dire — de ce danger qui aurait hypothéqué sa vertu. Mais, rappelons-nous
encore que ceux que Dieu a prédestinés, il les protège, tout
particulièrement, il les entoure d’un soin tout particulier, à la fois paternel
et maternel, collabore en tout pour leur bien, car ceux qu’il a
appelés, il veut en avoir besoin pour la rédemption et le salut d’un grand
nombre de frères. Cet amour de Dieu pour ses prédestinés — et pour tous
ceux qui l’aiment —, va jusqu’à reproduire l’image de son Fils, sur eux.
Dans les « Mémoires sur la vie de Nicolas Roland »,
nous pouvons lire : « Dieu qui avait prévenu ce jeune enfant, comme parle
l’Écriture, des bénédictions de sa miséricorde, lui avait donné un esprit étendu
et pénétrant, une mémoire belle et heureuse, un cœur grand, généreux, capable de
grands desseins, que les contradictions et toutes les difficultés ne rebutaient
pas ; Dieu le menait comme par la main sans qu’il le sut. » Autrement dit,
Dieu l’avait prédestiné et collaborait en tout à son bien, à son
avancement dans la voie tracée de toute éternité.
Tout jeune encore, mais ayant fait le choix de Dieu,
Nicolas « commença à fréquenter des personnes de piété et s’adonna tout de
bon à réformer ses mœurs »
et, toute sa vie durant, il restera fidèle à ce choix.
En effet, alors même qu’il était écolier, « il ne
perdait point de temps dans les compagnies, tant il lui était cher, le donnant
tous à ses petites dévotions et à ses livres. Fuyant les divertissements des
enfants de son âge, il était ennemi de la médisance : parmi ses compagnons il ne
souffrait pas qu’on parlât mal de qui que ce soit. S’il arrivait à quelqu’un de
le faire, aussitôt la rougeur lui montait au visage et prenait la défense des
absents »
.
Chez lui, l’attirance pour les choses de Dieu était
naturelle, innée, pourrait-on dire, si bien qu’âgé à peine de onze ans, il va
demander la tonsure à Monseigneur du Puy qui officiait en l’abbaye de
Saint-Pierre-les-Dames. Son enthousiasme, sa sincérité et son élan étaient si
évidents, que le prélat qui s’était déjà défait de ses habits sacerdotaux, les
remit et lui conféra la tonsure qu’il demandait. Nicolas voulait de la sorte,
scellée son offrande à Dieu par un acte solennelle qui l’engagerait — non pas
d’une manière formelle — vis à vis de Celui qu’il s’était choisi comme but de sa
vie et à qui il s’était déjà donné tout entier.
Après l’incident sur le bateau dont il a déjà été
question, Nicolas revint, non pas tout de suite chez lui, à Reims, mais à Paris
où « il commença sa conversion sincère à Dieu par une retraite spirituelle »,
puis, « il se dépouilla des habits du siècle, quitta le pourpoint de brocard,
prit la soutane et revint à Reims, bien résolu de se donner à Dieu, ce qui
étonna grandement ses parents et toutes les personnes de sa connaissance »
.
Malgré leur désillusion du moment, les parents de
Nicolas ne s’opposèrent point à sa vocation et le laissèrent partir à Paris où
il alla faire ses études de philosophie. Malgré la fortune de ses parents, le
jeune étudiant ne choisit pas un hôtel particulier ou un appartement de luxe, « il
se retira dans un quartier de Paris assez détourné, chez un menuisier pour y
vivre d’une manière pauvre et inconnue au monde ; il se revêtit de vieux habits
noirs, à l’insu de Monsieur son Père, pour paraître un pauvre écolier parmi ses
compagnons de classe : commençant dès ce temps-là à pratiquer la sainte pauvreté
qu’il a aimée toute sa vie »
.
Ce séjour à Paris dura trois ans. Toutefois, il ne
resta pas tout ce temps chez le menuisier, son premier logeur ; car —, comme
nous pouvons le lire dans les Mémoires —, « comme la grâce
agissait fortement dans son cœur, il crut devoir changer cette première demeure
en celle d’une Communauté de la rue Saint-Dominique, où vivaient alors des bons
ecclésiastiques et laïques ; il y fit un séjour de trois années, donnant des
exemples continuels des vertus les plus héroïques. Dans cet intervalle, il
conçut le désir d’accompagner les premiers ouvriers qui ont été à Siam. Mais la
Providence, en ayant ordonné autrement, il prit le bonnet de Docteur dans une
Université du royaume, en un âge où à peine les autres sont en état non de
prêcher, mais d’être des auditeurs raisonnables de la sainte Parole »
.
La sagesse n’étant pas assujettie au nombre des années
mais à la connaissance soufflée par l’Esprit-Saint, « il prêcha à l’âge de
vingt-deux ans dans la Cathédrale, avec un applaudissement général. Dans ses
premiers sermons il avait les ornements du langage ; il était semblable en cela
à saint Pierre Chrysologue qui a été évêque de Ravenne et qui est reconnu pour
un Père de l’Église et a bien été un prédicateur fleuri. Et d’ailleurs étant
jeune, il avait besoin de réputation pour faire les grands biens que Dieu a fait
paraître dans toutes ses démarches »
.
Nicolas était devenu chanoine, et, chanoine du
Chapitre de l’Église Métropolitaine de Reims. Ses premiers sermons, comme nous
dit le témoignage ci-dessus, furent de vrais exercices de style, méritant même
les applaudissements ; des sermons fleuris, qui touchent la
sensibilité de l’auditoire et, la comparaison qui est faite avec saint Pierre
Chrysologue en est la preuve. Mais, est-ce vraiment là Nicolas Roland, le vrai,
celui qui se cachait à Paris, vivant comme un pauvre ? O que non
! ... Très vite, il va s’en rendre compte lui-même de la légèreté avec
laquelle ses beaux sermons sont écoutés par ses auditeurs et, comme toujours
chez lui, il va remédier à cet état de choses : il va changer sa méthode : ses
sermons vont toucher les auditeurs non plus d’une façon superficielle, mais les
interpeller au plus profonds de leurs âmes. Nicolas Roland va faire des sermons
populaires, destinés à tous les auditeurs et non plus à une sorte
d’intellectuels et de bourgeois versatiles et entêtés dans leur carcan quotidien
et dans leurs affaires mercantiles. Nicolas prêchera pour tous et ses discours
ne seront plus des discours fleuris, mais de vrais sermons qui touchent
au plus profond les âmes ; qui font chavirer les cœurs contrits, qui font mal,
afin de faire du bien ; qui blessent, afin de guérir ; qui tuent, afin que la
résurrection ait lieu ; qui dérangent, afin de faire prendre conscience de
l’état de chaque âme, car toutes, riches ou pauvres, saintes ou pécheresses,
appartiennent à Dieu ; car pour toutes et, pour chacune en particulier, le
Christ est mort en croix.
Mais, Nicolas n’est toujours que diacre. Il lui faut
aller jusqu’au bout : devenir prêtre de Jésus-Christ.
« Pour se disposer à la prêtrise, il fit une
retraite de trente jours, durant laquelle il se pénétra de la dignité du
caractère sacré du Prêtre dont il allait être bientôt revêtu, et se traça un
plan de vie qu’il gardât jusqu’à la mort. Il se remplit des sentiments
d’humilité, d’abnégation de lui-même et de mort à tout ce qui est du monde,
sentiments qu’il a toujours gardés depuis »
.
Nicolas Roland fit une retraite pendant laquelle il
se pénétra de la dignité du sacré caractère de Prêtre, car, pour une
personne comme lui, être prêtre n’est point un jeu d’enfant, n’est point une
mince affaire, voir même une affaire de prestige ; être prêtre cela veut dire
être un autre Christ ; être prêtre, c’est tenir la place que le Seigneur
occupa lui-même pendant sa vie publique et particulièrement le jeudi avant sa
Passion, pendant le Repas pascal, quand il institua le sacrement de l’amour,
quand il accomplit pour la première fois le plus grand miracle de sa divine
Sagesse : l’Eucharistie.
Il fallait absolument que le jeune diacre puisse, à la
suite de tant d’autres et, particulièrement Mathieu Beuvelet son oncle et
parrain, « examiner sérieusement et avec Dieu les motifs et les raisons qui
nous portaient au sacerdoce, pour en considérer la grandeur que nous pourrons
connaître par la lecture et la méditation du Pontifical à ce sujet, pour joindre
et unir nos prières à celles que l’Église ordonne à cette occasion-là, les
accompagnant du jeûne des Quatre-Temps, afin de les rendre par ce moyen plus
fortes et plus efficaces »
.
Nicolas se remplit de sentiments d’humilité,
nous disent les Mémoires.
Pour un homme comme lui, il ne pouvait en être
autrement, car son humble cœur, son amour pour le Saint-Sacrement, criaient fort
dans son âme la sublimité du sacerdoce, le pouvoir conféré à un simple mortel, —
qu’il soit saint ou pécheur, d’ailleurs —, celui de dire les paroles
consécratoires et de faire descendre sur les espèces du pain et du vin, la
Trinité Sainte ; ordonner que le pain ne soit plus du pain mais le Corps de
Jésus ; que le vin ne soit plus « le fruit de la vigne » mais le Sang du
Rédempteur. Comment un homme de la trempe de Nicolas Roland ne serait-il pas
rempli de sentiments d’humilité, voir même rempli de crainte, alors qu’il
avait pleinement conscience de l’acte qu’il allait accomplir, de l’étape qu’il
allait franchir.
Plus encore, Nicolas méditait aussi, sûrement sur
cette autre mission que le Maître confia à chaque prêtre : « Ceux à qui vous
remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez,
ils leur seront retenus »
.
Quel pouvoir que celui du prêtre ! ...
Le jeune rémois, à l’école des disciples du Père
Bourdoise, de saint Vincent et autres Olier, avait eut, sûrement, maintes
occasions de s’interroger et de se dire, comme la Sainte réformatrice du Carmel
: « Faut-il donc s’étonner de voir de si grands maux dans l’Église, lorsque
ceux qui devraient être pour les autres des modèles de vertu, ont si tristement
dégénéré de cette ferveur que les saints, leurs devanciers, laissèrent, au prix
de tant de travaux, dans les ordres religieux ? »
Le chanoine Roland savait aussi, car cela était
notoire, que « peu de prêtres se distinguaient par un zèle plus ardent ou par
une vertu plus éclatante. Il y en avait sans doute beaucoup qui étaient
réguliers et édifiants, mais la plupart n’avaient ni le degré d’instruction
désirable dans un ministre de la religion, ni ces habitudes extérieures qui
soutiennent la piété et qui contribuent au respect du peuple. Un grand nombre ne
portaient pas le costume ecclésiastique et paraissaient partager les mœurs du
monde au milieu duquel ils vivaient »
.
Souvenons-nous qu’il était le neveu et le filleul de
Mathieu Beuvelet, ce prêtre d’exception qui avait écrit tant de belles
méditations sur le sacerdoce, qui étaient en usage à Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
Souvenons-nous encore que ce même saint prêtre, peu de temps avant de rendre à
Dieu son âme admirable tomba en extase alors qu’il célébrait à Reims le saint
sacrifice, et au moment où il commençait à réciter le Gloria in excelsis Deo.
Ces faits, Nicolas les connaissaient et sûrement qu’il les médita longuement
pendant sa retraite de trente jours précédant son ordination.
Être prêtre… Quel honneur et quelle joie, mais en même
temps quelle crainte et quelle responsabilité ! ...
Pense-t-on assez à ceci ? ...
Comme Mathieu Beuvelet — le saint homme de Marle et de
Saint-Nicolas-du-Chardonnet —, Nicolas lui aussi, « il se consacra
totalement à Dieu selon l’intention de l’Église, se présenta non seulement en
sacrificateur mais aussi en sacrifice avec Notre-Seigneur, voulant mourir de
nouveau à son corps par le vœu de chasteté réitéré, à son âme par le vœu
d’obéissance qu’il faisait à l’Évêque, à ses biens même de fortune, par la
pauvreté au moins en affection »
.
Sa retraite terminée, Nicolas Roland rentra à Reims
et, pour célébrer sa première messe, il ne voulut d’autre assistance que ses
parents, car son extrême humilité lui interdisait les grandes manifestations
extérieures, particulièrement si celles-ci se revêtaient des habits de la
richesse. Nicolas aimait la pauvreté, car il savait bien que celle-ci soit la
sœur bien-aimée de l’humilité, mère de toutes les autres vertus.
Le voilà donc prêtre de Jésus-Christ. Une autre vie
commence pour lui, un autre ministère dont il s’acquitta, « rempli de crainte
et de tremblement », selon les dires de ses contemporains.
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