CHAPITRE 24.

APRÈS L'APPROBATION DE LA RÈGLE, LE NOVICIAT EST MIS EN BONNE FORME.
PREMIER CHAPITRE GÉNÉRAL DE LA CONGRÉGATION.
PAUL EST ÉLU SUPÉRIEUR.
IL SE MONTRE GUIDÉ PAR L'ESPRIT DE DIEU DANS SON GOUVERNEMENT.

De Rome, le père Paul se rendit à la retraite de Saint-Ange qui était déjà établie, comme nous le dirons en parlant des fondations. Porteur du bref apostolique, il s'y rendit plein de joie et de consolation, comme un bon père qui rapporte d'un pays lointain de riches présents pour ses fils. Sa première pensée, en y arrivant, fut d'établir le noviciat sur un pied parfaitement régulier. Son désir était qu'il fût comme une pépinière de plantes nouvelles qui, en se développant, produiraient partout des fruits précieux pour la gloire de la divine Majesté. Persuadé que de la conduite et de la direction d'un bon maître dépend en grande partie le bien des novices dont l'âme est facile à recevoir toute sorte d'impressions, sachant que semblables à une cire molle, ils prennent l'empreinte des vertus qu'une main habile cherche à leur donner, il choisit pour cette fonction le père Marc-Aurèle du Saint-Sacrement, dont il connaissait la doctrine, la piété et la prudence, qualités que ce grand homme rendit encore plus estimables par le progrès que firent les novices sous sa direction. L'ouverture du noviciat eut lieu le jour de la Pentecôte. Douze novices y entrèrent; ils reçurent si bien les prémices de l'Esprit, et s'affermirent tellement par le continuel exercice de la piété, qu'ils semblaient déjà des Hommes avancés dans le chemin de la vertu et consommés dans la perfection. Il régnait entre eux une sainte émulation, à qui servirait le mieux la Majesté divine. La solitude, l'oraison, le chant des louanges de Dieu, faisaient leurs délices. Ils étaient d'une ponctualité parfaite à toutes les observances et leur mortification était très grande. Il y en eut un qui, pendant tout le temps de son noviciat, ne leva jamais les yeux pour voir un bâtiment qu'on construisait; et cependant, chaque matin, souvent encore pendant la journée, il devait passer par là. Il faut avouer aussi que ces bons jeunes gens trouvaient de grandes consolations dans le recueillement et l'union avec Dieu. Sans ce doux aliment que Dieu a coutume d'accorder à ses fidèles serviteurs, la faiblesse humaine n'eut pu résister à une vie si austère et si contraire aux inclinations de la nature. Il est inutile de dire combien le vénérable père en était consolé. Jamais il ne perdait de vue les novices; toujours il tâchait de les exciter et de les enflammer par des lettres remplies tout à la fois de tendresse, de force et de zèle.

Cependant le printemps était venu. Les médecins conseillèrent au bienheureux de se rendre aux bains de Vignone, afin de ne pas laisser ruiner entièrement, sans y porter remède, une santé si délabrée. Mais le soulagement fut petit et compensa à peine les incommodités du voyage et du séjour. En revanche, grand fut le gain spirituel qu'il y fit, en confessant et en catéchisant les personnes qui s'y trouvaient, et par l'édification qu'il donna, car partout il portait l'exemple de ses grandes vertus, et elles répandaient la bonne odeur de Jésus-Christ. Le duc et la duchesse, seigneurs du lieu, l'engagèrent à passer quelque temps dans leur palais pour jouir de ses pieux et doux entretiens. Le père Paul sut les faire tourner avec beaucoup de grâce à l'instruction de ces personnages. Il leur apprit la manière de faire l'oraison mentale. Mais uniquement jaloux de la gloire de Dieu et du bien des âmes, et ne cherchant en rien son propre avantage, il refusa constamment toutes les offres qu'on lui fit à cette occasion, au point que madame la duchesse lui ayant offert une petite portion de chocolat, il ne voulut pas l'accepter. Le serviteur de Dieu aimait trop à se reposer sur l'aimable Providence qui prend un soin spécial de celui qui dépose en elle toutes ses sollicitudes. Un événement prodigieux, arrivé à Paul dans ce temps, prouva quel soin le Seigneur prenait effectivement de lui: Un matin qu'il était entré dans le bain, malgré la grande faiblesse qu'il éprouvait, il entendit une voix intérieure qui lui disait : « Vite, sortez du bain ». Le bon serviteur de Dieu qui savait très bien discerner les mouvements du bon Esprit, sortit immédiatement, et à peine sorti, il tomba évanoui. Si un tel accident lui était arrivé dans le bain, peut-être y serait-il mort.

Au retour des bains, après quelques mois de séjour à Saint-Ange, il alla à la retraite du mont Argentario. Comme les fervents novices avaient achevé le temps de leur noviciat, il y reçut leurs vœux avec beaucoup de consolation, et peu de temps après, il les fit passer à la retraite de Saint-Ange pour s'y appliquer sérieusement aux études. Il avait découvert dans le père Marc-Aurèle, malgré son industrie à se tenir caché, une science peu commune et un rare talent de communication ; aussi fut-il charmé de pouvoir donner pour professeur et pour guide de leurs études à ces jeunes gens, celui-là même qui avait été leur maître des novices. Il lui donna pour successeur dans cette charge le père Fulgence de Jésus, et il le nomma lui-même lecteur, dans l'espoir que, sous sa conduite, les étudiants conserveraient plus aisément la ferveur qui est en danger de se refroidir parmi les études, si l'on n'a soin d'y joindre l'oraison et le recueillement. Cette résolution fut bénie du Seigneur. Ces jeunes gens unirent si bien la garde de leur cœur aux exercices de l'esprit, qu'on les voyait pratiquer très exactement la vertu et chercher tous les moyens de se mortifier. Leur ferveur semblait avoir plutôt besoin de frein que d'aiguillon.

Pour avoir occasion de souffrir davantage et d'imiter plus parfaitement Jésus-Christ dans sa passion, bien qu'ils pussent faire usage de sandales par suite des adoucissements apportés à la règle, ils allaient nu-pieds au cœur même de l'hiver. La retraite de Saint-Ange étant située sur la montagne de Fogliano, au milieu d'un bois, est un endroit très froid. On était encore occupé à bâtir le monastère qui, étant mal fermé et mal garanti, était ouvert à tous les vents. Les étudiants y souffrirent beaucoup. Plusieurs eurent les pieds gonflés, et il y en eut un à qui les ongles des doigts de pieds tombèrent. Cependant on les voyait contents et remplis d'une sainte joie dans le Seigneur, comme s'ils n'avaient pas eu le sentiment de leurs maux. Le père Marc-Aurèle, le père Jean-Baptiste et surtout le vénérable fondateur, leur père à tous, ne pouvaient considérer sans attendrissement tant de ferveur et de vertu. Témoins de la grâce que le Seigneur se plaisait à répandre dans l'âme de ces jeunes gens, ils les excitaient par tous moyens à y correspondre avec fidélité, les encourageaient par leurs exhortations et plus encore par leurs exemples à gravir généreusement sur leurs traces la sainte montagne de la perfection. Mais c'était surtout le père Paul, qui était leur principal directeur et qui cultivait avec un soin tout particulier ces jeunes plantes. Tout le temps que les missions ou les autres travaux apostoliques lui laissaient de libre, il le passait dans la retraite de Saint-Ange. II aimait ce séjour; indépendamment d'une solitude très pieuse, il y trouvait la douce et sainte société des bons pères, ses premiers et fidèles compagnons, dont il prenait souvent conseil; puis c'était au voisinage de Rome, où il devait fréquemment se rendre pour les affaires de ta congrégation. II mettait à profit son séjour à Saint-Ange pour faire de fréquentes instructions tantôt aux étudiants, tantôt à la communauté entière. Cette retraite eut donc l'avantage d'entendre bien souvent la parole du bon père, toujours brûlante de zèle, et si propre à faire avancer dans les voies spirituelles. Il réservait d'ordinaire la matinée du dimanche pour assister à la conférence des jeunes ecclésiastiques. Alors comme une tendre nourrice, il se faisait petit avec les enfants, et s'accommodait si bien à la capacité et aux dispositions intérieures de chacun, que ces jeunes gens tiraient le plus grand profit de ses entretiens.

Mais le temps était venu de procéder, selon l'ordre du souverain pontife Benoît XIV, à l'élection canonique des supérieurs de la congrégation et en particulier du prévôt général. Pour cela, il fallait réunir le chapitre. Ce chapitre fut donc convoqué. Fort petit, quant au nombre de sujets, il était extrêmement vénérable, à cause des personnages si éclairés et si zélés qui le composaient, et du grand serviteur de Dieu qui le présidait et qui en était comme l'âme. II se tint dans la retraite de la Présentation. On y élut pour prévôt général le fondateur lui-même. Cette élection eut lieu le 10 avril 1747. Les disciples de Paul voulurent ainsi se donner la consolation d'être gouvernés par celui dont ils avaient reçu les prémices et l'accroissement de l'esprit religieux. Comme le nombre des hommes en état d'être supérieurs était fort restreint dans ces premiers temps, le père Paul fut élu en outre, supérieur local ou recteur de la première retraite de la Présentation au mont Argentario.

Le vénérable père qui n'avait d'autre règle de conduite que la sainte volonté de Dieu, ayant été obligé de la reconnaître dans le choix fait de sa personne, inclina humblement la tête devant les ordres de la divine Providence, et se soumit au fardeau du gouvernement. Il fut ensuite contraint de le porter tout le temps de sa vie sans interruption. Ses religieux ne purent jamais se résoudre à être privés des grands avantages qu'ils retiraient du gouvernement de leur vénérable père, gouvernement si conforme à l'esprit de Dieu dans ses délibérations et dans ses actes. Il fallut pour cela recourir plus d'une fois à la dispense pontificale. En effet, il était de règle qu'aucun supérieur ne pourrait être confirmé deux fois dans le même office. Mais on s'y prenait à temps, et l'on obtenait à son insu la dispense requise. Le père Paul qui se réputait très indigne de cette charge et qui en sentait tout le poids, parce qu'il voulait en remplir parfaitement tous les devoirs, manifesta toujours une grande répugnance pour s'y soumettre. II suppliait donc instamment les électeurs, les larmes aux yeux, de faire tomber leur choix sur quelque autre. Ses prières et ses larmes étant inutiles, il redoublait ses instances avec la plus profonde humilité. Enfin, lorsque l'élection avait eu lieu, il faisait sa renonciation dans les termes les plus forts. Mais autant on était attendri et édifié, autant on se confirmait dans la volonté de laisser la direction de la congrégation à celui que Dieu avait choisi pour la fonder, et qui avait toutes les qualités nécessaires à cette fin.

Ce n'était pas sans chagrin que l'homme de Dieu apprenait le rejet de sa renonciation; mais comme il joignait une docilité parfaite à une sincère humilité, pour obéir à la sainte volonté de Dieu, il se soumettait de nouveau à la charge dont il avait tant désiré d'être délivré, et à partir de ce moment, il ne pensait plus qu'à bien garder le petit troupeau que son Dieu avait daigné lui confier. Se laissant lui-même guider de Dieu, il ne lui manquait rien pour réussir; aussi peut-on dire avec vérité que son gouvernement fut la fidèle et vivante image d'un gouvernement parfait ; gouvernement dans lequel la prudence réglait toutes les démarches, où la douceur était toujours tempérée par une sage fermeté, où régnait la charité qui donnait le branle à tout le reste. Rien ne s'y faisait avant de consulter Dieu, et l'on peut dire que le père Paul apprenait d'abord de Dieu ce qu'il voulait traiter avec les hommes pour le bien-être de la congrégation. De là ces excellents résultats dont nous avons été tous témoins et qui nous ont tant consolés. II semblait que personne ne pût lui résister. Le bon père savait s'insinuer dans le cœur de chacun et possédait le talent de se faire plutôt aimer que craindre. II obtenait tout, soit par ses exhortations, soit par ses prières, soit par les autres moyens qu'il employait selon les circonstances. II considérait moins l'œuvre que l'intention. Il avait soin que ses religieux se conduisissent par des motifs intérieurs, qu'ils se tinssent bien unis à Dieu, qu'ils apprissent à l'école du souverain Maître dans la prière ce qui pouvait contribuer à leur bien. Voilà ce qu'il ne cessait de leur inculquer: «vertu intérieure, agir par l'esprit, travailler de cœur ». II était très vigilant à observer les démarches de chacun. Quant à ceux qu'il n'avait pas constamment sous les yeux, il entreprenait de longs voyages pour aller les voir, les consoler, et les animer à la ferveur par le moyen des saintes visites. Ces voyages lui étaient cependant fort pénibles. Il avait coutume de les faire à pied, même après qu'il eût commencé à ressentir les douleurs dont nous avons parlé. Comme il était toujours très occupé des missions et d'autres travaux pour l'avantage spirituel du prochain, il se voyait forcé d'employer à des voyages fatigants le temps qu'il eût passé très volontiers dans le repos de la solitude. Toutefois, il savait, jusque dans ses voyages, se maintenir dans un recueillement aussi parfait, que s'il eût été dans la retraite la plus paisible. D'ordinaire il gardait le silence, et pour n'être pas distrait, il précédait son compagnon de quelques pas. S'il parlait de temps en temps, ses discours n'avaient d'autre but que d'enflammer ses compagnons du divin amour et de leur faire trouver toute leur joie dans leur vocation. Ses réflexions lui étaient inspirées par tout ce qui frappait ses regards. Souvent, montrant du doigt le ciel et la terre, il disait avec une ferveur extraordinaire : « A qui appartiennent ces campagnes, ces terres? N'est-il pas vrai qu'elles sont à Dieu ? Domini est terra et plenitudo ejus. Eh bien! Ce qui appartient au Père, appartient aux enfants ». C'était par des discours semblables qu'il s'adoucissait à lui-même et à ses compagnons la fatigue du voyage, en même temps qu'il la sanctifiait.

Il marchait assez vite; il ne s'accordait aucun soulagement ou repos qui ne fût nécessaire. Il mettait la plus grande attention à se trouver de bonne heure dans la retraite vers laquelle il se dirigeait, et dans un moment convenable pour ne point troubler l'observance ni déranger les religieux, particulièrement les frères destinés aux offices domestiques. S'il s'y rendait pour la visite, le soir même de son arrivée, il avait soin d'en faire l'ouverture avec la solennité et les cérémonies prescrites, pour ne pas perdre un moment de temps. Tout le temps que durait la visite, il écoutait les religieux, ses enfants, avec une patience et une bonté rares, avec une charité pleine de tendresse. Dans les conférences spirituelles, il donnait à chacun des avis si convenables et d'une si bonne manière que tous en étaient fort consolés. S'il apprenait qu'il y eût quelque petit abus, sur-le-champ, et abstraction faite de toute considération humaine, il cherchait les meilleurs moyens de le détruire et de le déraciner totalement. Ensuite, pour que toute la communauté conçut une ferveur nouvelle et servît le Seigneur « corde magno et animo volenti » (2M 13) il avait coutume de donner les exercices spirituels, mais avec ce feu et cette puissance qui ne pouvaient venir que d'un cœur enflammé de charité. De la sorte, il laissait les retraites dans une parfaite union de charité, dans la ferveur et dans l'exercice de toutes les vertus religieuses. Dans la suite, lorsque, retenu par ses infirmités, il fut obligé d'en envoyer d'autres en sa place pour la visite, il donnait au visiteur les instructions les plus détaillées, pour que rien n'échappât à sa vigilance. Il recommandait très instamment de suivre ses avis, afin qu'on remplît bien un office de si grande importance. C'était un beau sujet d'édification de voir comment, tout infirme, abattu et souffrant qu'il était, il s'oubliait lui-même pour se souvenir seulement de la gloire de Dieu si intéressée dans ces saintes visites. Il n'omettait rien pour qu'elles se fissent avec méthode et succès. Au retour du visiteur, il se faisait rendre un compte exact de tout ce qu'il avait fait et prescrit. Il éprouvait une indicible consolation quand les rapports étaient favorables et lui permettaient de conclure que l'œuvre de Dieu était solidement appuyée sur le fondement de la vertu.

La vigilance de ce digne pasteur pour son troupeau était infatigable. Il ne l'exerçait pas seulement à l'occasion des visites, mais en tout temps; il ne se lassait pas de donner par lettres des avis opportuns aux supérieurs particuliers. On voit dans ses lettres quelle était la tendresse de sa charité, la sincérité de ses sentiments, l'ardeur de son zèle; il ne s'y trouve pas un mot qui ne montre en lui un père plein de vigilance, ne respirant que le bien de ses enfants. Ce genre de correspondance n'était pas une mince fatigue pour lui. Outre qu'elle était fort étendue, il devait encore souvent écrire et répondre, soit au sujet des missions et autres exercices qu'on lui demandait, soit pour donner des avis spirituels à certaines personnes qui recouraient à lui, soit enfin pour d'autres motifs dont les convenances sociales ne dispensent pas celui-là même qui vit dans la retraite. Grand ami du travail et de la souffrance, le père Paul ne se faisait jamais aider dans cette rude besogne, à moins d'y être forcé par la nécessité. Aussi longtemps qu'il en eût la force, il tint presque toujours lui-même sa correspondance; aussi était-il obligé de passer chaque semaine plusieurs jours entiers à écrire. Il en éprouvait une grande incommodité. La poitrine était si oppressée, les forces si abattues et l'estomac si affaibli que, lorsqu'il allait ensuite à la table commune, il ne prenait qu'à grand' peine un peu de nourriture. Cependant il n'avait aucun égard à ses incommodités, et il était content, pourvu qu'il eût pu contribuer de quelque manière au parfait accomplissement de l'observance, au repos et à la paix de ses enfants, au bien des âmes. Il souffrait volontiers pour cela toute espèce de fatigue.

Le Seigneur bénit tellement le zèle, la sollicitude et les industries du bon père, que lui-même s'écriait un jour dans la joie de son cœur : «Oh! Combien Dieu a travaillé dans cette œuvre ! Oh ! Par quelle providence sublime et cachée sa Majesté l'a conduite jusqu'ici! Maintenant je touche du doigt ce que me disait, il y a bien des années, un évêque, grand serviteur de Dieu. Il me disait que cette œuvre était toute de Dieu, et que sa Majesté l'aurait menée à bonne fin par des moyens sublimes et mystérieux, bien supérieurs à mes pensées. D'autres personnes fort spirituelles m'ont tenu le même langage». Il ajouta qu'il espérait fermement que tous les religieux morts avant lui, au nombre de plus de soixante, étaient sauvés, et qu'ils jouissaient même déjà de la gloire du paradis. Il se fondait sur leur fidélité parfaite à correspondre à leur sainte vocation, sur la vie vraiment religieuse qu'ils avaient menée et dont il avait une pleine connaissance, comme supérieur de la congrégation. Il dit même au sujet de l'un deux, dans une confidence faite à un autre religieux, ce qui supposait une révélation particulière, qu'il était allé, aussitôt après sa mort, jouir de la vue de Dieu. C'est ce qu'il écrivit à la mort d'un clerc de la congrégation, jeune homme fervent et régulier : «Le frère Thomas est mort en saint, et je crois qu'il s'est envolé droit au paradis. Je connais quelqu'un qui ne saurait prier pour lui, tant il est certain de son bonheur, et qui sent le besoin de se recommander plutôt lui-même à ses prières. Oh ! Qu'il est heureux !
 

   

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