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Constitution dogmatique
“Dei Verbum”
La constitution dogmatique “Dei Verbum”,
marchant sur les pas des Conciles de Trente et de Vatican I, se propose
de présenter “la doctrine authentique sur la révélation divine et sa
transmission, pour que, grâce à cette proclamation du salut, le monde
entier croie en écoutant, espère en croyant, aime en espérant.”
La révélation
Il a plu à Dieu de se révéler Lui-même aux
hommes, et de faire connaître le mystère de sa volonté par le Christ
pour entrer en communion avec eux.“Par le Christ, Verbe fait chair, les
hommes ont, dans le Saint-Esprit, accès auprès du Père, et deviennent
participants de sa nature divine.” (2)[1]
Mais pour ouvrir le chemin de la vie
éternelle, Dieu s’est d’abord manifesté à nos premiers parents à qui,
“après leur chute, il promit une rédemption...” À l’époque marquée, Dieu
appela Abraham, puis Moïse, les patriaches et les prophètes par qui il
fit l’éducation de son peuple. (3)
Puis Dieu, “en ces jours qui sont les
derniers nous a parlé par son Fils... le Verbe éternel... pour habiter
parmi les hommes et leur faire connaître les secrets de Dieu...
Jésus-Christ, Verbe fait chair... parle les paroles de Dieu et achève
l’œuvre du salut que le Père lui a donné de faire. Qui voit
Jésus-Christ, voit le Père.” Jésus-Christ, c’est Dieu avec nous “pour
que nous soyons délivrés du péché et de la mort, et que nous soyons
ressuscités pour la vie éternelle.”
“L’économie chrétienne... ne passera
jamais; il n’y a donc plus à attendre de nouvelle révélation officielle
avant l’apparition dans la gloire, de Notre-Seigneur Jésus-Christ.”
“À Dieu qui révèle, il faut apporter
l’obéissance de la foi.” Pour garder cette foi, “l’homme a besoin de la
grâce de Dieu qui fait les premiers pas et qui l’aide avec le secours
intérieur de l’Esprit-Saint.” (4 et 5)
La transmission de la
Révélation divine
Dieu voulait que ce qu’il avait révélé aux
apôtres, par son Fils, fût maintenu intact et transmis fidèlement à
toutes les générations. Cette charge a été transmise aux évêques,
successeurs des apôtres. Dans ces conditions,
“il est donc évident que la Tradition
sacrée
[2], la Sainte
Écriture et le Magistère de l’Église sont entre eux, selon le très sage
dessein de Dieu, tellement liés et associés, qu’aucun d’eux n’a de
consistance sans les autres...”
(10)
L’inspiration divine de
la Sainte Écriture et son interprétation
Les livres entiers de la Sainte Écriture,
écrits sous l’inspiration du Saint-Esprit, sont tenus par l’Église pour
saints et canoniques: “ils ont Dieu pour auteur.” On doit donc
“confesser que les livres de l’Écriture enseignent nettement, fidèlement
et sans erreur, la vérité telle que Dieu, en vue de notre salut, a voulu
qu’elle fût consignée dans les Saintes Lettres.”(11)
Pour interpréter la Sainte Écriture, il
faut, entre autres, être attentif aussi aux genres littéraires.“Il
faut donc que l’interprète recherche le sens qu’en des circonstances
déterminées, l’hagiographe, étant données les conditions de son époque
et de sa culture, a voulu exprimer, et a de fait exprimé à l’aide des
genres littéraires employés à cette époque... Tout ce qui concerne la
manière d’interpréter l’Écriture est soumis en dernier lieu au jugement
de l’Église...”
Il ne faut pas oublier que, par
condescendance, la Sagesse de Dieu s’exprime au moyen de langues
humaines, “tout comme le Verbe du Père éternel, ayant pris chair de
la faiblesse humaine, s’est fait semblable aux hommes.” (12 et 13)
L’Ancien Testament
Pour sauver le genre humain, Dieu s’est
d’abord choisi un peuple à qui il confierait ses promesses. Dieu conclut
une alliance avec Abraham, puis par l’intermédiaire de Moïse et du
peuple d’Israël “se révéla comme
le Dieu unique, vrai et vivant.”
L’économie du salut est annoncée, racontée
et expliquée par les auteurs sacrés qui rapportent la Parole de Dieu
dans les Livres de l’Ancien Testament. Toute cette économie du salut
avait pour but de préparer la venue du Christ Rédempteur. Bien qu’ils
contiennent des choses imparfaites et provisoires, les Livres de
l’Ancien Testament “montrent pourtant la vraie pédagogie divine.”
L’Ancien Testament, qui préparait le Nouveau Testament, devient clair à
sa lumière. (14 à 16)
Le Nouveau Testament
La Parole de Dieu, “force de Dieu pour
le salut de tout croyant” est présentée dans les écrits du Nouveau
Testament. Le Christ, Verbe de Dieu fait chair, “a instauré sur terre
le Royaume de Dieu; par ses actes et ses paroles il a révélé son Père et
s’est révélé lui-même; par sa mort, sa résurrection et son ascension
pleine de gloire, par l’envoi de l’Esprit-Saint, il a achevé son œuvre.”
(17)
Ce mystère a été spécialement dévoilé aux
saints apôtres et prophètes dans le Saint-Esprit, “pour qu’ils
annoncent l’Évangile, suscitent la foi en Jésus, Christ et Seigneur, et
rassemblent l’Église.” Les écrits du Nouveau Testament en sont le
témoignage. (18)
Caractère historique des
Évangiles
“De façon ferme et absolument constante,
la Sainte Mère Église a affirmé et affirme que les quatre Évangiles,
dont elle atteste sans hésiter l’authenticité, transmettent fidèlement
ce que Jésus, le Fils de Dieu, pendant qu’il vivait parmi les hommes, a
réellement fait et enseigné en vue de leur salut éternel, jusqu’au jour
où il fut enlevé au Ciel.” (20)
La Sainte Écriture dans
la vie de l’Église
L’Église a toujours considéré les
Écritures, en même temps que la Tradition, comme “la règle suprême de
sa foi, puisque inspirées par Dieu et consignées une fois pour toutes
pour ses écrits.” La prédication ecclésiastique doit donc être
nourrie et guidée par la Sainte Écriture, Parole de Dieu.
L’Église, épouse du Verbe incarné
“s’efforce d’arriver à obtenir une connaissance de jour en jour plus
profonde des Saintes Écritures.” De plus elle encourage l’étude des
saints Pères d’Orient et d’Occident.
La théologie doit également s’appuyer,“comme
sur un fondement durable,” sur la Parole de Dieu et sur la
Tradition. Le Concile exhorte tous les clercs, les diacres, les
catéchistes, les religieux et tous les chrétiens à acquérir, “par la
lecture fréquente des divines Écritures, une science éminente de
Jésus-Christ. Car ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ.”
Mais la prière doit, impérativement, accompagner la lecture de la Sainte
Écriture.
[1] Les
numéros entre parenthèses renvoient aux paragraphes des décrets.
[2]“Les
apôtres, en transmettant ce qu’ils ont eux-mêmes reçu,
avertissent les fidèles de garder les traditions qu’ils ont
apprises soit par leurs paroles, soit par leurs lettres, et de
combattre pour la foi qui leur a été transmise une fois pour
toutes... Cette tradition qui vient des Apôtres se développe
dans l’Église sous l’assistance du Saint-Esprit... C’est par la
même Tradition que le Canon des Livres Saints se fait connaître
dans sa totalité à l’Église.” (8)”La Tradition sacrée et la
Sainte Écriture possèdent donc d’étroites liaisons et
communications entre elles... La Sainte Écriture, c’est la
Parole de Dieu; la Tradition sacrée transmet dans son intégrité
aux successeurs des Apôtres la Parole de Dieu confiée aux
Apôtres par le Christ Seigneur et le Saint-Esprit.”
(9)


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