8
L’éducation chrétienne “Gravissimum educationis”
Décret promulgué le 28
octobre 1965
Compte tenu de l’extrême
importance de l’éducation dans la vie de l’homme, la formation des
jeunes, et même la formation continue des adultes, revêtent une
incontestable urgence. Tous les hommes ont le droit de recevoir une
véritable éducation. De plus, “c’est un droit pour les enfants et les
jeunes gens... à connaître et aimer Dieu de façon plus parfaite... et
jamais la jeunesse ne doit être frustrée de ce droit sacré.”
L’éducation chrétienne
“Le Concile rappelle aux
pasteurs d’âmes le très grave devoir qu’ils ont de tout faire pour que
tous les fidèles bénéficient d’une éducation chrétienne, surtout les
jeunes qui sont l’espérance de l’Église.”
Si les parents sont les
premiers et principaux éducateurs de leurs enfants, l’éducation concerne
aussi l’Église à un titre tout particulier. Les moyens à mettre en œuvre
au service de l’éducation chrétienne sont la formation catéchétique et
l’école, particulièrement des écoles catholiques.
Le Concile donne également
un certain nombre de recommandations importantes concernant les facultés
catholiques et les centres universitaires catholiques.
9
L’Apostolat des laïcs “Apostolicam actuositatem”
Décret promulgué le 18
novembre 1965
Le saint Concile se tourne
avec une grande attention vers les chrétiens laïcs et rappelle leur rôle
propre et leur apostolat spécifique.
La mission essentielle de
l’Église, Corps Mystique du Christ, c’est l’apostolat, c’est-à-dire la
nécessité d’étendre le règne du Christ, pour la gloire de Dieu le Père.
“Les laïcs, insérés par le Baptême dans le Corps Mystique du
Christ, sont appelés, eux aussi, par Dieu, à exercer leur
apostolat dans le monde, à la manière d’un ferment, grâce à la vigueur
de leur esprit chrétien.” Le but de l’apostolat des
laïcs, c’est de pénétrer l’ordre temporel de l’esprit évangélique par le
témoignage de la vie, l’annonce du Christ par la parole, et la charité
du Christ qui nous presse d’aimer Dieu et son prochain comme
soi-même.
Les
divers champs d’apostolat
Les laïcs se doivent à
leurs frères, à leurs paroisses et à leurs diocèses, là où le Seigneur
les a placés:
Dans la famille,
“Sanctuaire de l’Église à la maison” La famille est la base de la
société humaine. Aussi l’apostolat des époux et des familles a-t-il une
très grande importance pour l’Église. Les adultes auront soin également
d’engager avec les jeunes des dialogues amicaux afin qu’ils
apprennent à “apprécier les traditions estimables.”
C’est essentiellement
dans le milieu social, “par l’accord de leur vie avec la foi”
que les laïcs deviennent “lumière du monde.” Le Concile demande
aux catholiques de ne pas refuser la gestion des affaires publiques.
Les
divers modes d’apostolat, et la formation
D’abord, l’apostolat
individuel, par le témoignage d’une vie inspirée par la foi, et par la
parole, le culte public, l’Eucharistie, et la prière personnelle.
L’apostolat organisé, signe
de l’unité de l’Église du Christ, peut prendre de multiples formes:
évangélisation, sanctification, animation chrétienne de l’ordre
temporel, œuvres de charité, etc...
La formation des laïcs,
différenciée et complète, doit être adaptée au caractère séculier propre
au laïcat et à la vie spirituelle qui leur convient. Mais, “outre la
formation spirituelle, une solide formation doctrinale est requise en
matière théologique, morale et philosophique...”
En conclusion à ce décret,
le Saint Concile “adjure avec force, au nom du Seigneur, tous les
laïcs à répondre volontiers, avec élan et générosité à l’appel du Christ
qui les invite avec insistance à répondre à l’impulsion de
l’Esprit-Saint...”
10
Les Églises orientales catholiques
“Orientalium
Ecclesiarum”
Décret promulgué le 21
novembre 1964
Les églises orientales sont
les témoins vivants de la tradition des apôtres et il existe entre
toutes les églises orientales confiées au gouvernement pastoral du
Pontife romain une véritable communion qui manifeste l’unité du Corps du
Christ. Le Concile Vatican II souhaite que ces églises particulières
soient maintenues en raison de leur antiquité vénérable.
Les
patriarcats
Un Patriarche oriental est
un évêque qui a la juridiction sur tous les évêques, sur le clergé et le
peuple d’un territoire ou d’un rite particulier, selon les normes du
droit et restant sauve la primauté du Pontife romain. Le Concile a
décidé de restaurer les droits et les privilèges attribués aux
Patriarches quand l’Orient et l’Occident étaient unis.
La
discipline des sacrements et le culte divin
“Le Saint Concile
œcuménique confirme et approuve l’ancienne discipline des sacrements en
vigueur dans les Églises orientales et la pratique qui en concerne la
célébration et l’administration.” Ainsi, entre autres:
― Les prêtres, de rites latins ou orientaux peuvent
administrer le Baptême à tous les fidèles quel que soit leur rite. Ils
ont également la faculté de recevoir les confessions. Les fidèles sont
tenus à assister, les dimanches et jours de fête, à la divine liturgie.
― De
plus, “le Saint Concile souhaite que l’institution du diaconat soit
rétablie, là où elle serait tombée en désuétude.”
Relations avec
les frères des Églises séparées
Compte tenu de leur
position, les chrétiens orientaux sont spécialement appelés à travailler
à l’unité de l’Église, et spécialement avec les chrétiens orthodoxes,
conformément aux principes énoncés par le décret ”Unitatis
Redintegratio” sur l’Œcuménisme. Ainsi, le Concile déclare que
les sacrements de la Pénitence, de l’Eucharistie et de l’Onction des
malades, peuvent être accordés aux chrétiens orientaux s’ils les
demandent. De même, les catholiques peuvent demander ces mêmes
sacrements aux ministres non catholiques, dans l’Église de qui les
sacrements sont valides, chaque fois que la nécessité le demande.
11°L’Activité
Missionnaire de l’Église “Ad Gentes”
Décret promulgué le 7
décembre 1965
“Les apôtres eux-mêmes
sur lesquels l’Église a été fondée, ont suivi les traces du Christ,
prêché la parole de vérité et engendré des églises. Le devoir de leurs
successeurs est de perpétuer leur œuvre” conformément au dessein de
Dieu.
Dieu-Père, dans son immense
Amour, nous a créés et nous a appelés à partager avec lui sa vie et sa
gloire. Il nous invite à constituer un peuple rassemblant dans l’unité
ses enfants dispersés. Le Fils fut envoyé par le Père “afin
d’arracher les hommes à l’empire des ténèbres et de Satan, et de se
réconcilier le monde.” Enfin le Saint-Esprit unifie l’Église tout
entière dans la communion et le ministère muni de ses multiples et
divers dons hiérarchiques et charismatiques.
Comme
le Christ envoya ses apôtres, l’Église est envoyée par le Christ
Jésus appela à lui ses
douze apôtres pour les envoyer prêcher: “Allez donc, de toutes les
nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et
du Saint-Esprit...” L’Église continue la mission du Christ en
suivant la route qu’il a suivie sous la poussée de l’Esprit-Saint. Le
but des missions de l’Église est l’évangélisation des peuples, où
l’Église n’est pas encore implantée, par la prédication de l’Évangile de
Jésus-Christ. Car Dieu veut que tous les hommes connaissent la vérité et
soient sauvés.
Tous les hommes ont besoin
du Christ, Modèle, Maître, Libérateur et Sauveur. Pour nous tous, le
Christ a donné sa vie, et l’Évangile a toujours été et continuera d’être
un ferment de liberté, de progrès, et de fraternité. Des
milliards d’hommes n’ont pas encore été évangélisés. Aussi la tâche de
l’Église est-elle énorme et il faut que l’Église soit présente dans tous
les groupements humains. Cette présence se manifestera surtout par la
charité.
Exigences de formation
Ceux que l’Esprit-Saint a
appelés, qui croient au Christ, et qui ont été baptisés sont rassemblés
“en un seul Peuple de Dieu qui est une race élue, un sacerdoce royal,
une nation sainte, le peuple que Dieu s’est acquis.” Mais ce nouveau
peuple doit être soigneusement formé. Alors, par la grâce du sacrifice
eucharistique, la communauté chrétienne deviendra signe de la présence
de Dieu, témoignera du Christ et marchera dans la charité. Alors un
clergé local devra se constituer et il conviendra de veiller à la
formation spirituelle, doctrinale et pastorale de ces jeunes églises.
Les
jeunes églises
“Les jeunes églises
doivent acquérir leur maturité dans tous les domaines de la vie
chrétienne.” et devenir missionnaires à leur tour, et pour
cela, la présence active des laïcs est indispensable.
Les
missionnaires
“Le Christ appelle
toujours parmi ses disciples ceux qu’il veut pour qu’ils soient avec lui
et pour les envoyer prêcher aux peuples païens.” Il s’agit ici de
vocations spéciales. Le missionnaire doit être prêt à renoncer à
lui-même et à se faire tout à tous et avoir l’audace de parler comme il
le faut.
Tous
les chrétiens sont missionnaires
Tous les chrétiens doivent
connaître la situation de l’Église dans le monde et entendre la voix des
multitudes qui demandent de l’aide. Les évêques ont été consacrés pour
le salut du monde entier, et, sous la dépendance de Pierre, ils doivent
prêcher l’Évangile, le diocèse de chaque évêque devenant ainsi
missionnaire avec lui.
De même, tous les prêtres,
qui représentent le Christ, doivent “comprendre à fond, que leur vie
a été consacrée aussi au service des missions.” De même, tous les
Instituts religieux, qu’ils soient de vie contemplative ou active, ont
une très grande importance “dans la conversion des âmes, puisque
c’est Dieu qui envoie à notre prière des ouvriers pour sa moisson.”
Conclusion
“Les Pères du Concile
sentent très profondément le devoir d’étendre partout le Règne de
Dieu... Ils sont enflammés du même amour dont le Christ a brûlé pour les
hommes... Ils répandent leurs prières avec tous les chrétiens pour que,
par l’intercession de la Vierge Marie, Reine des Apôtres, les nations
soient amenées le plus tôt possible à la connaissance de la vérité, et
que la gloire de Dieu qui resplendit sur la face du Christ commence à
luire pour tous par le Saint-Esprit.”
12°L’Église
dans le monde de ce temps
“Gaudium et
Spes”
Décret promulgué le 7
décembre 1965
Le décret Gaudium et
Spes, probablement le plus connu des décrets du Concile Vatican 2
veut s’adresser à tous les hommes de notre temps. Il passe en revue,
successivement, les problèmes liés:
― à
la condition humaine dans le monde d’aujourd’hui,
― à
l’Église et à la vocation humaine,
― à
l’athéïsme,
― à
la communauté humaine,
― à
l’activité humaine dans l’univers,
― au
rôle de l’Église dans le monde de ce temps,
― à
quelques questions urgentes.
La
condition humaine dans le monde d’aujourd’hui
‘L’Église
a le devoir de scruter les signes des temps et de les interpréter à la
lumière de l’Évangile,” car le genre humain vit actuellement des
changements profonds et rapides provoqués par l’intelligence et
l’activité créatrice des hommes d’où peuvent naitre de graves
difficultés. Tous les déséquilibres constatés sont, en réalité, la
manifestation de questions fondamentales auxquelles les théories
matérialistes ne donnent pas de réponse: “Qu’est-ce que l’homme?...
Que peut-il apporter à la société? Que peut-il en attendre?
Qu’adviendra-t-il après cette vie?”
L’Église et la vocation humaine
Les questions précédentes
et les difficultés qui en découlent, l’Église les ressent aussi, mais
elle seule, instruite par la Révélation, peut apporter une réponse à
l’homme qui a été profondément blessé pour avoir abusé de sa liberté, et
s’être séparé de Dieu. Certes, l’homme intelligent est dans le vrai
quand il se reconnaît supérieur aux éléments matériels, mais il doit
savoir se reconnaître dépendant de son Créateur et trouver sa
perfection dans la sagesse.
La conscience. Le Concile
examine les principaux mystères de la vie de l’homme et de ses relations
avec Lui grâce à sa conscience qui est le centre le plus secret de
l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu.
La souffrance et la mort.
L’homme affronté à la souffrance, est véritablement tourmenté par la
peur d’une destruction définitive qu’il rejette et refuse. Mais
l’Église, “instruite par la révélation divine, affirme que Dieu a
créé l’homme en vue d’une fin bienheureuse, au-delà des misères du
temps.”
L’athéisme
Si l’homme existe, c’est
que Dieu l’a appelé à la vie, par amour. Pourtant l’athéisme compte
parmi les faits les plus graves de ce temps. Les causes de l’athéisme
sont nombreuses, mais ce qui domine c’est essentiellement le désir
d’autonomie parfois poussé à un point tel qu’il fait obstacle à toute
dépendance à l’égard de Dieu. Fidèle à Dieu et à l’homme, l’Église
réprouve avec fermeté ces doctrines et ces manières de faire
funestes, qui contredisent la raison et l’expérience commune, et font
déchoir l’homme de sa noblesse native et le conduisent au désespoir.
La
communauté humaine
Principe fondamental. Le
dialogue entre les hommes n’est possible que dans le respect réciproque
de leur pleine dignité spirituelle. Dieu a voulu que les hommes
constituent une unique famille et se traitent comme des frères. Ils sont
tous appelés à une même fin, Dieu Lui-même.
De par son caractère
social, il y a une étroite corrélation entre l’essor de la personne et
le développement de la société. Parmi les liens sociaux essentiels on
doit citer: la famille et la communauté politique, les associations et
toutes sortes d’institutions de droit public ou privé.
Le Concile insiste beaucoup
sur le respect dû à l’homme, et sur le devoir de considérer son prochain
comme un autre soi-même. Tout ce qui s’oppose à la vie elle-même:
homicide, génocide, avortement, euthanasie, suicide, et tout ce qui
constitue une violation de l’intégrité de la personne humaine, est en
vérité infâme.
L’enseignement de Jésus va
jusqu’à aimer ses ennemis et à pardonner les offenses. Le Concile incite
tous les hommes à considérer les solidarités sociales comme un devoir
essentiel.
L’activité humaine dans l’univers
Par la science et la
technique l’homme a étendu sa maîtrise sur presque toute la nature. Les
richesses se multiplient, mais “quel usage faire de ces richesses?”
Il ne faut jamais oublier
la présence du mal qui a détérioré l’activité humaine. Le bien et le mal
s’entremêlent de telle sorte que la hiérarchie des valeurs est troublée
et que les individus et les groupes risquent de ne regarder que leurs
seuls intérêts propres, et qu’en agissant ainsi, l’homme menace de
détruire le genre humain lui-même.
L’Église est dans le monde
et partage le sort de toute l’humanité. Elle n’est pas du monde, mais
seulement ferment et âme de la société humaine. Fondée par le Christ
Rédempteur, elle est composée de membres de la cité terrestre qui
forment la famille des enfants de Dieu. L’Église n’est liée à
aucune forme particulière de culture, ni à aucun système économique ou
social; au contraire, elle peut même être un lien étroit entre les
diverses communautés humaines, malgré ses faiblesses humaines et ses
défaillances.
L’Église tend vers un but
unique: la venue du Règne de Dieu et le salut du genre humain.
Quelques questions urgentes
Après avoir montré quelle
est la dignité humaine et le rôle des hommes dans l’univers, le décret
Gaudium et Spes évoque quelques problèmes contemporains urgents
tels que le mariage et la famille, la culture, la vie économico-sociale,
la vie politique et la solidarité.
Le
mariage et l’amour conjugal
Le mariage est un
lien sacré, ordonné à la procréation et à l’éducation des enfants. Il
exige l’entière fidélité des époux et échappe à la fantaisie de l’homme.
Le mariage est l’image de l’union du Christ avec l’Église. Le Concile
reconnaît l’égale dignité personnelle de l’homme et de la femme.
Dieu est le Maître de la
vie. “La vie doit donc être sauvegardée avec un soin extrême dès la
conception: l’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables.”
La
culture
Le mot culture désigne tout
ce par quoi l’homme affine et développe les multiples capacités de son
esprit et de son corps. C’est le patrimoine propre à chaque communauté
humaine.
L’homme moderne est le
témoin de la naissance d’un nouvel humanisme. Que faire pour que les
échanges culturels n’aboutissent pas à la disparition de la sagesse
ancestrale et au génie propre de chaque peuple? Il existe un risque
réel: que l’homme en vienne à penser qu’il se suffit à lui-même.
La
vie économique et sociale
Dans notre monde moderne on
assiste à une emprise croissante de l’homme sur la nature pour mieux
satisfaire les besoins crus de la famille humaine, et dans ce contexte,
les sujets d’inquiétude sont nombreux: une régression de la condition
des faibles et au mépris des pauvres. Il convient que le plus grand
nombre possible d’hommes puisse prendre une part active au développement
économique et il faut faire disparaître les “énormes inégalités
économiques qui s’accompagnent de discriminations individuelles et
sociales.”
D’où quelques principes
directeurs concernant: le droit au travail, l’organisation économique
dont le droit, pour les travailleurs de fonder librement des
associations capables de les représenter. On peut citer encore, le
développement de l’éducation, la disparition de la faim dans le
monde, le droit à la propriété privée, la sauvegarde de la paix et la
communauté internationale.
Enfin, il importe de
préciser que l’Église ne se confond pas avec la communauté politique et
n’est liée à aucun système politique, quoique, pour réaliser le dessein
de Dieu, les chrétiens soient tous appelés à rendre service aux hommes
de leur temps.
13°L’Œcuménisme
“Unitatis Redintegratio”
Décret promulgué le 21
novembre 1964
Un des buts du Concile
Vatican II était la restauration de l’unité entre tous les chrétiens. Le
Christ n’avait institué qu’une seule Église, mais, au cours des temps,
des Communions chrétiennes ont adopté des voies différentes, et il faut
travailler à les réunir.
Quelques principes catholiques de l’œcuménisme
Avant de s’offrir au Père
le Christ Lui adressa cette prière pour tous ceux qui croiraient en lui.
“Que tous soient un comme Toi, Père, Tu es en Moi et Moi en Toi.”
Puis, pour établir son Église, l’enseigner, la sanctifier, le Christ la
confia à ses apôtres et choisit Pierre sur lequel Il l’édifia et lui
confia toutes ses brebis. Mais des scissions se manifestèrent bientôt.
Aujourd’hui, c’est le rôle de l’œcuménisme d’essayer de les surmonter.
Cependant, affirme le Concile, c’est “par la seule Église catholique
du Christ que peut s’obtenir toute la plénitude des moyens de salut.”
Les
moyens de l’œcuménisme
Et c’est d’abord par la
prière et le dialogue que pourra naître entre les diverses communautés
une estime plus juste. On doit aussi reconnaître que des membres de
l’Église catholique n’ont pas toujours été fidèles à leur vocation.
L’union des chrétiens ne se réalisera que dans la mesure où ils
vivront toujours mieux les valeurs de l’Évangile: par la prière en
commun qui est souhaitable et grâce à des études sérieuses et
objectives, indispensables pour connaître l’état d’esprit de nos frères
séparés.
Relativement aux églises orientales
Entre l’Église catholique
et les Églises orientales il existe de nombreux points de rapprochement,
notamment: la richesse de la liturgie orientale, et surtout
l’Eucharistie, et le culte envers Marie, ainsi que la validité des
sacrements de l’Ordre et de l’Eucharistie.
Relativement aux Églises séparées occidentales
Du fait de leurs origines,
il existe entre les Églises séparées et l’Église Catholique des
différences considérables, non seulement de caractère historique mais
également en ce qui concerne le contenu de la vérité révélée,
l’interprétation de l’Écriture, ou la vie sacramentelle. (Le Baptême est
le seul lien sacramentel entre les communautés réformées et l’Église
catholique)
“Le Concile déclare
avoir conscience que ce projet sacré: la réconciliation de tous les
Chrétiens dans l’unité d’une seule et unique Église du Christ dépasse
les forces et les capacités humaines. C’est pourquoi il met entièrement
son espoir dans la prière du Christ pour l’Église, dans l’amour du Père
à notre égard, et dans la puissance du Saint-Esprit.”
14°L’Église
et les Religions non chrétiennes
“Nostra Ætate”
Décret promulgué le 28
octobre 1965
À cause des progrès
réalisés dans les différents moyens de communication, quels qu’ils
soient, les relations entre les divers peuples se multiplient. Aussi
l’Église est-elle très attentive à examiner “ce que les hommes ont en
commun qui les pousse à vivre ensemble leur destinée.”
Depuis les temps les plus
reculés jusqu’à aujourd’hui, les hommes ont possédé naturellement un
profond sens religieux et ont eu l’intuition d’une divinité suprême, que
ce soit dans l’Hindouïsme, le Bouddhisme, l’Islam ou dans d’autres
religions.
L’Église catholique
respecte ces rites et ces doctrines, mais elle est tenue, quant à elle,
“d’annoncer sans cesse le Christ qui est la voie, la vérité et la
vie, le Christ dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses.”
À propos de la religion
juive, le Concile rappelle le lien qui relie spirituellement le peuple
du Nouveau Testament avec le peuple juif de la lignée d’Abraham. Aussi
les juifs ne doivent-ils plus être présentés comme maudits par Dieu et
l’Église réprouve toutes les persécutions contre tous les hommes.
D’une manière générale,
l’Église ne peut que condamner, car contraires à l’Esprit du Christ,
toutes les discriminations opérées envers des hommes en raison de leur
race, de leur couleur ou de leur religion.
15°La
Liberté Religieuse
“Dignitatis
Humanæ”
Décret promulgué le 7
décembre 1965
De plus en plus l’homme
désire agir “en vertu de ses propres options et en toute
responsabilité... guidé par la conscience de son devoir.” La
liberté religieuse revendiquée par les hommes concerne d’abord l’absence
de toute contrainte de la part de la société civile et garantit les
droits inviolables de la personne humaine.
Le Concile “déclare que
la personne humaine a droit à la liberté religieuse,” et ce sont
surtout les pouvoirs civils qui ont le devoir d’assumer la protection de
la liberté religieuse par des lois justes et tous autres moyens
appropriés.
La doctrine de la liberté
religieuse prend ses racines dans la révélation divine. “La réponse
de foi donnée par l’homme à Dieu doit être volontaire... En matière
religieuse toute espèce de contrainte doit être exclue,” mais il
fautt toujours obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes.
Jésus, le parfait Serviteur
ne contraignit personne. Lui-même fut souverainement libre durant sa vie
terrestre. L’Église respectant la voie suivie par le Christ et les
apôtres, reconnait le principe de la liberté religieuse et revendique
pour elle la même liberté au titre d’autorité spirituelle.
L’Église est maîtresse de
vérité; sa fonction est d’enseigner la Vérité qui est le Christ.
Mais, respectant la liberté des non-chrétiens, et dans la charité du
Christ, l’Église, par la voix du Concile, regrette qu’il y ait dans le
monde trop de régimes qui ne respectent pas la liberté religieuse bien
que celle-ci soit inscrite dans leurs constitutions.
16°Les moyens de Communication Sociale
“Inter
Mirifica”
Décret promulgué le 4
décembre 1963
L’influence des moyens de
communication sociale qui permettent la transmission de la pensée et des
informations est considérable. Leur utilisation peut être, à la fois,
très bénéfique ou très nocive. D’où, pour le Concile, l’importance de
réfléchir longuement sur leur influence, d’exposer la doctrine de
l’Église en la matière, et d’enseigner aux hommes comment les utiliser
selon les principes de la morale.
Le Concile rappelle aussi
les graves devoirs des producteurs, des journalistes, metteurs en
scènes, distributeurs, etc...
D’une manière générale le
Concile est très favorable à l’utilisation, par l’Église, des
instruments de communication sociale, surtout lorsqu’ils sont mis au
service des nombreuses œuvres d’apostolat, que ce soit les films
cinématographiques, la presse, ou les transmissions
radiophoniques et télévisées d’œuvres chrétiennes.
Pour répondre aux
nécessités, le Concile demande que soient formés des prêtres, des
religieux et des laïcs compétents, et que soit donnée au public une
éducation appropriée.
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