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Après la mort
de Mère Marie-Catherine de Saint-Augustin

La sainteté de Catherine se révéla très vite après sa mort. L'évêque, Mgr de Laval pensait que c'était l'âme la plus sainte qu'il eût jamais connue[1]. Peu après la mort de Catherine, il ordonna que l'on recueillît les lettres, les notes spirituelles et tous les documents capables d'éclairer sa vie, et de les envoyer au Père Ragueneau qui fut chargé d'écrire sa biographie.

Marie de l'Incarnation, écrivant à son fils disait: "Je vous parlerai de ses vertus dont je fais plus d'état que des miracles et des prodiges... Elle servait les pauvres avec une force et une vigueur admirables... Elle était singulièrement aimée de tout le monde, aussi bien pour sa douceur, sa ferveur, sa patience, sa persévérance... Mon très cher fils, des vertus de cette trempe sont plus à estimer que les miracles."

La Mère de Saint-Bonaventure, la supérieure de Catherine, écrivit aux Hospitalières de Bayeux: "...Nous avons perdu ce que nous ne recouvrerons jamais, le meilleur et le plus aimable sujet qui se puisse voir: une fille paisible, charitable et prudente autant qu'il se peut imaginer; d'une vertu aussi rare que la conduite de Dieu sur elle était extraordinaire... Elle était tout mon recours et toute ma consolation..." Peu de temps après, pendant un office, la Mère de Saint-Bonaventure eut la joie de contempler Catherine dans la gloire du ciel.

La réputation de sainteté de la Mère Marie-de-Saint-Augustin était telle, que son culte se répandit rapidement en France et au Canada. On l'invoquait avec confiance, et Dieu montrait par elle les effets de sa puissance. Une religieuse de l'Hôtel-Dieu de Québec écrivit dans la deuxième année qui suivit la mort de Catherine: "Notre Seigneur fait beaucoup de grâces, et très singulières, à ceux qui ont confiance au crédit de notre très chère sœur..." Cette religieuse ajoutait qu'elle-même avait été guérie, par son intercession, d'une maladie chronique, fort douloureuse et qu'elle avait reçu son assistance, dans certains embarras de sa charge, dans sa communauté et à l'hôpital. Ainsi, un jour, n'ayant pas l'argent nécessaire pour payer des ouvriers, elle eut recours à sa bienfaitrice habituelle. Un moment après, quelqu'un se présenta à la porte du monastère et remit le double de la somme nécessaire, puis disparut... On ne sut jamais qui était cette personne. Plusieurs autres miracles obtenus par son intercession furent également signalés.

Tous ces témoignages incitèrent les religieuses de l'Hôtel-Dieu à demander à Mgr de Saint-Valier, en 1689, l'exhumation de la dépouille mortelle de Mère Catherine de Saint-Augustin. Ses ossements furent placés dans l'oratoire du cloître.


[1] L'évêque Mgr de Laval, devenu le bienheureux François de Laval, pour qui Catherine de Saint-Augustin était "l'âme la plus sainte qu'il eût connue", avait "une très particulière confiance" en son pouvoir, car, écrivit-il, "si elle nous a secourus si puissamment pendant le temps qu'elle a été parmi nous, que ne fera-t-elle pas maintenant qu'elle connaît avec plus de lumière les besoins, soit du pasteur, soit des ouailles?"

   

 

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