Paulette Leblanc



DES CRIS VERS DIEU
UN CRI DU CŒUR

Réflexions d'un chrétien de la base

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Besoin de Dieu, besoin de "sentir" Dieu

Depuis déjà si longtemps (au moins trois siècles), bien des gens, athées le plus souvent, affirment qu'on n'a pas besoin de Dieu, que l'on peut s'en passer, et que, d'ailleurs, Dieu n'existe pas... Ces refrains stupides, certains d'entre nous les ont entendus des milliers de fois, depuis leur plus tendre enfance; mais le drame c'est qu'ils envahissent de plus en plus les médias, athées, évidemment, mais qui, curieusement, pour tuer le catholicisme n'hésitent pas à soutenir des cultures et des religions étrangères parfois liées au terrorisme. Tout, mais pas Jésus-Christ...

Les vrais chrétiens ont mal, très mal, et pour essayer de panser un peu ces blessures de leur cœur, ils essaient constamment de se rapprocher de Dieu, de Jésus, de son Cœur. Dans les groupes de prière ils se réfugient dans le Cœur de Celui qu'ils aiment. Les personnes âgées se sont également rapprochées de ceux qui croient en Dieu: surtout des prêtres et des religieux. Elles pensaient trouver auprès d'eux un soutien authentique. Aussi leur étonnement fut-il grand quand elles entendirent affirmer, surtout après le Concile, que l'on n'avait pas besoin de "sentir" Dieu. Très peu de chrétiens savent ce que cela veut dire, aussi ne se formalisent-ils pas trop quand on leur dit que les "consolations sensibles" ne sont pas nécessaires. Mais au juste, qu'est-ce que ces consolations sensibles qui sont inutiles? Quand on demande ce que signifient ces expressions: "sentir" Dieu, et "consolations sensibles", personne n'est capable d'apporter de réponse correcte, quand réponse il y a...

Nos contemporains ont de plus en plus souvent l'occasion de côtoyer des personnes qui, n'ayant reçu aucune instruction religieuse, et ayant traversé pendant leur vie d'adolescents puis de jeunes adultes, des périodes vouées aux plaisirs à la mode[1], ont été conduites dans des déprimes graves, et parfois au bord du suicide. Un jour, un événement "sensible" a conduit ces personnes à une authentique conversion, et les témoignages concernant ces conversions sont de plus en plus nombreux[2]. Et curieusement, lorsqu'on interroge ces personnes sur l'origine de leur conversion, toutes répondent la même chose: "J'ai rencontré Dieu !"

Dans notre monde contemporain où seules comptent les "sensations", on est en droit de se demander ce que signifie "rencontrer Dieu". Qu'avaient bien pu être ces rencontres avec Dieu, quelles avaient été les "sensations" vécues, pour que ces personnes changent si rapidement de vie? Ces personnes avaient-elles vraiment "senti" Dieu, et si oui, comment? Tout cela semble d'abord peu clair; pourtant, ce qui est certain, c'est que ces convertis affirment tous avoir "rencontré" Dieu, L'avoir "senti", mais sans pouvoir exprimer les "sensations" vécues, tout cela venant comme d'un autre monde.

Toutes nos pensées, réflexions et méditations précédentes liées à la présente étude, semblent converger vers la solution de ce problème. Ainsi nous avons pu effleurer des  thèmes concernant la place de l'homme dans l'univers, et les mystères divins. Puis nous avons réfléchi sur l'Amour qu'est Dieu et comment contacter Dieu. Comme nous sommes faits à l'image de Dieu, nous nous sommes dit qu'il était normal de rencontrer Dieu puis de vivre intimement avec Lui, car nous avions un très grand besoin de Dieu dont nous sommes à 100% dépendants.

Mais nous sommes si petits que nous devons tout apprendre, d'où la nécessité de l'enseignement: d'ailleurs c'est le Seigneur lui-même qui, le premier, a demandé à ses apôtres "d'enseigner toutes les nations"... De plus, tous les convertis qui ont "rencontré" Dieu ont un immense besoin de clarifier ce qu'ils ont "senti"  pour se développer dans la Foi, puis l'Espérance et la Charité, pour continuer à trouver ce Dieu qu'ils aiment mais dont ils savent si peu de choses. Dès lors, une chose est sûre, il faut, le plus vite possible, nous mettre d'accord sur le sens de l'expression "sentir" Dieu.

Nous allons donc continuer à réfléchir sur notre besoin de Dieu. Puis nous essayerons de préciser le vocabulaire; enfin, nous appuyant sur des textes connus, nous montrerons que, non seulement "sentir Dieu" n'est pas quelque chose d'extraordinaire, mais que c'est peut-être notre règle de vie habituelle; Dieu traite chaque homme en fonction de ce qu'Il veut de lui et qui sera le bonheur de l'homme. Car, "sentir Dieu", c'est le bonheur sur la terre, même si ce bonheur, c'est-à-dire la compagnie de Dieu, est parfois bien douloureux.

On dit que les larmes sont un don, alors, beaucoup de nos concitoyens doivent être comblés: tant de gens sont tristes... Et comment ne serions-nous pas tristes lorsque nous apprenons que le malheur des hommes, nos contemporains, fait pleurer Dieu[3]. Et comment ne serions-nous pas tristes à en mourir en voyant combien d'hommes se perdent car ils refusent Dieu, ou pire, si on [4] s'arrange pour qu'ils ne connaissent pas Dieu et ne puissent L'aimer.

Nous pleurons aussi, et de plus en plus souvent, lorsque l'on attaque directement et injustement l'Église, Corps du Christ, quand on la critique violemment, quand hélas! elle a fait des choses regrettables. Nous pleurons aussi lorsqu'on "crache" sur Jésus, sur son Cœur, sur son amour. Il nous semble vivre l'Agonie de Jésus à Gethsémani. Alors, nos cœurs ont mal à en mourir, et pourtant nous vivons avec Dieu que nous aimons plus que tout, plus que nous-mêmes, ont affirmé tant de saints. En effet, c'est seulement si nous sommes vivants et conscients que nous pouvons aimer, non seulement nos frères, mais aussi Dieu. Si nous disparaissons, nous n'existons plus, donc nous n'avons plus de connaissance, donc nous n'aimons plus. Et pourtant nous voudrions continuer à aimer...

Seigneur nous baignons dans notre milieu vital, Vous, Seigneur bien-aimé. Vous êtes notre vie, et quand nous nous croyons perdus dans notre monde de ténèbres, alors, vite, nous nous agitons pour nous faire un peu d'espace frais et mieux respirer notre atmosphère, DIEU. Cela pourrait paraître bien enfantin, mais ne sommes-nous pas les enfants de Dieu? Et nous nous sentons bien dans les bras du Père, notre "papa", dans le Cœur de Jésus, accueillant son Esprit-Saint. Beaucoup de grands saints n'avaient pas honte de dire et redire qu'ils avaient besoin de Dieu et de son Amour, son Amour vivant qui nous donne la vie à chaque instant. Ils pleuraient si souvent dans le Cœur douloureux de Jésus, de Jésus qui pleure sur nous, ses enfants. Pourquoi aurions-nous honte d'aimer vivre avec Jésus, avec Jésus présent, en, et près de chacun de nous?


[1] Sexe, tabac, alcool, drogue, etc...
[2] Notamment sur KTO ou dans des revues chrétiennes.
[3] Thème souvent repris par l'Aide à l'Église en Détresse (AED).
[4] C'est-à-dire Satan.

   

 

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