FLEURS DE LA PASSION

PENSEES DE SAINT PAUL DE LA CROIX

LA PASSION ET LA MALADIE.

La maladie est une grande grâce du bon Dieu ; elle nous apprend ce que nous sommes : c’est là qu’on reconnaît l’homme patient, humble, mortifié... Quand la maladie abat et mortifie le corps, l’esprit est plus apte à s’élever vers Dieu.

 

En ce qui regarde le corps, abandonnez-vous entièrement aux ordres du médecin ; dites-lui sincèrement de quoi vous souffrez, en termes modestes, clairs et concis ; après avoir dit le nécessaire, taisez-vous et laissez-le faire. Ne refusez pas les remèdes, mais prenez-les dans le calice amoureux de Jésus avec un visage doux. Soyez reconnaissant envers la personne qui vous soigne ; prenez ce qu’elle vous présente. En résumé, soyez comme un enfant dans les bras et le sein de sa mère. Tenez-vous dans votre lit comme sur la croix. Jésus a prié trois heures sur la croix et ce fut une oraison vraiment crucifiée, sans consolation ni intérieure, ni extérieure. O Dieu, quelle grande leçon ! Priez Jésus de l’imprimer dans votre cœur ! Oh ! qu’il y a là de choses à méditer !

 

Vous ne sauriez avoir une marque plus sûre de l’amour que Dieu vous porte, que dans cette peine dont il vous fait présent… Adorez la volonté divine qui vous a envoyé cette maladie, vous vous portiez bien dans le siècle ; mais alors vous n’étiez pas aussi chère à Dieu que vous l’êtes maintenant. Il vous aime comme une fille, et une épouse chérie : voilà pourquoi il vous traite plus grandement. Les longues maladies sont de très grandes grâces que Dieu fait aux âmes qu’il aime le plus… Reposez en paix entre les bras de l’Époux céleste qui vous aime beaucoup ; tenez-vous sur la croix de la maladie, en paix, et en silence, autant qu’il vous sera possible. Si la cause de votre maladie est la blessure de l’amour divin qui embaume votre âme, et que vous veniez à mourir sous de pareils coups, ce sera une mort plus précieuse que la vie.

 

Le chemin le plus court pour acquérir la paix qui naît de l’amour de Dieu, source intarissable de toutes les vertus, c’est d’accepter toutes les tribulations, soit temporelles, soit spirituelles, les maladies, les infortunes de tous genres, d’accepter tout cela, dis-je, sans nul intermédiaire, de la main paternelle de Dieu ; c’est de regarder et de prendre tous les événements fâcheux comme de riches cadeaux qui nous sont offerts par le Père céleste ; c’est de répéter souvent la parole sacrée du Sauveur : « Qu’il en soit ainsi, mon Père, puisque tel est votre bon plaisir. »  (Matth. XI. 26.) De toute éternité le Seigneur a jugé bon et voulu que vous ayez à souffrir ces peines corporelles, ces persécutions du démon et des hommes. Regardez-les d’un œil de foi et caressez le bon plaisir de Dieu par des oraisons jaculatoires et des élans de cœur.

Quand on regarde d’un œil de foi les amertumes, les persécutions et les souffrances de l’âme ou du corps, quand on les regarde, dis-je, d’un œil de foi, comme des joyaux qui sortent du sein paternel de Dieu, bien loin d’être amères, elles deviennent très douces et très suaves.

 

La maladie vaut une bonne discipline et un rude cilice. Oh ! combien plaisent à Dieu les disciplines que lui-même nous envoie !

   

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