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La pédagogie divine
et le premier Isaïe

1-1-Qui était Isaie ?

Le prophète Isaïe était le fils d’Amos ; il reçut, disait-il, ses visions “au temps d’Ozias, de Yotam, d’Achaz et d’Ézéchias, rois de Juda”. (Is I, 1) Il raconte, dans le chapitre VI, comment Dieu l’appela :

L'année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes ; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. Ils criaient l'un à l'autre, et disaient : Saint, saint, saint est l'Éternel des armées ! Toute la terre est pleine de sa gloire ! Les portes furent ébranlées dans leurs fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de fumée.

Alors je dis : Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l'Éternel des armées. Mais l'un des séraphins vola vers moi, tenant à la main un charbon ardent, qu'il avait pris sur l'autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche, et dit : “Ce charbon a touché tes lèvres ; ton iniquité est enlevée, et ton péché est pardonné.”

J'entendis la voix du Seigneur, disant : “Qui enverrai-je, et qui marchera pour nous ?” Je répondis : me voici, envoie-moi. Il dit alors : “Va, et dis à ce peuple : vous entendrez, et vous ne comprendrez point ; vous verrez, et vous ne saisirez point. Rends insensible le coeur de ce peuple, endurcis ses oreilles, et bouche-lui les yeux, pour qu'il ne voie point de ses yeux, n'entende point de ses oreilles, ne comprenne point de son coeur, ne se convertisse point et ne soit point guéri.”

Je dis : jusqu'à quand, Seigneur ? Et il répondit : “Jusqu'à ce que les villes soient dévastées et privées d'habitants; jusqu'à ce qu'il n'y ait personne dans les maisons, et que le pays soit ravagé par la solitude; jusqu'à ce que l'Éternel ait éloigné les hommes, et que le pays devienne un immense désert; et s'il y reste encore un dixième des habitants, ils seront à leur tour anéantis. Mais, comme le térébinthe et le chêne conservent leur tronc quand ils sont abattus, une sainte postérité renaîtra de ce peuple. (Is VI, 1 à 13)

Nota : Avant même que les catastrophes ne commencent, Dieu pense déjà au “Petit Reste”.

Mais Dieu est le Très Juste : et avant que ne se concrétisent les grandes menaces annoncées par l’intermédiaire d’Isaïe, celui que l’ange a purifié, explique pourquoi Dieu est tellement en colère contre son peuple : son plus grand péché, c’est de s’être révolté contre son bienfaiteur et Père.

1-2-Dieu et son peuple - La pédagogie divine

1-2-1-Pourquoi Dieu est-Il en colère contre son peuple?

Dieu parle :

Cieux, écoutez ! terre, prête l'oreille, car l'Éternel parle ! Dieu va d’abord exprimer sa peine :

J'ai nourri et élevé des enfants, mais ils se sont révoltés contre moi. Le boeuf connaît son possesseur, et l'âne la crèche de son maître, mais Israël ne connaît rien, mon peuple n'a point d'intelligence. Malheur à la nation pécheresse, au peuple chargé d'iniquités, à la race des méchants, aux enfants corrompus ! Ils ont abandonné l'Éternel, ils ont méprisé le Saint d'Israël. Ils se sont retirés en arrière...

1-2-2-La peine de Dieu

“Que faire ?” pense Dieu, en constatant les profondes blessures de son peuple, blessures dues à son péché :

Dieu s’émeut face à la souffrance de la nation pécheresse. Mais Dieu doit pourtant éduquer son peuple et lui faire comprendre que seule sa Loi peut lui apporter le bonheur. Pour cela, Dieu doit agir avec les seuls arguments capables d’atteindre des cerveaux rebelles. Mais que faire ? se demande l’Éternel. “Quels châtiments nouveaux vous infliger, quand vous multipliez vos révoltes ? La tête entière est malade, et tout le coeur est souffrant. De la plante du pied jusqu'à la tête, rien n'est en bon état : ce ne sont que blessures, contusions et plaies vives, qui n'ont été ni pansées, ni bandées, ni adoucies par l'huile.

Votre pays est dévasté, vos villes sont consumées par le feu, des étrangers dévorent vos campagnes sous vos yeux, ils ravagent et détruisent, comme des barbares. Et la fille de Sion est restée comme une cabane dans une vigne, comme une hutte dans un champ de concombres, comme une ville assiégée.”

Isaïe soupire :

Si l'Éternel des armées ne nous avait conservé un faible reste, nous serions comme Sodome, nous ressemblerions à Gomorrhe.

Aussi Isaïe s’écrie-t-il : “Écoutez la parole de l'Éternel, chefs de Sodome ! Prête l'oreille à la loi de notre Dieu, peuple de Gomorrhe !” (Is I, 1 à 11), écoutez sa complainte :

Qu'ai-je affaire de la multitude de vos sacrifices ? dit l'Éternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux. Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs. Cessez d'apporter de vaines offrandes : je ne puis voir le crime s'associer aux solennités. Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ; elles me sont à charge ; je suis las de les supporter. (Is I, 12 à 14)

1-2-3-L’Éternel est fatigué de l’attitude de son peuple

Oui, l’Éternel est fatigué des cœurs orgueilleux et impurs qui ne reçoivent pas ses lois. Alors l’Éternel, se prêtant aux besoins d’hommes incrédules, redonne ses conseils pour un culte authentique. Le sacrifice qu’Il demande, c’est un cœur pur et juste, qui rejette le mal et choisit le bien :

Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux. Quand vous multipliez les prières, je n'écoute pas, car vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions. Cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, protégez l'opprimé ; faites droit à l'orphelin, défendez la veuve.

Cet étonnant programme, Jésus le reprendra plus tard dans sa prédication, car Il n’est pas venu abolir la Loi, mais l’accomplir...

Pour l’instant, rejoignons les contemporains d’Isaïe et écoutons l’Éternel qui, dans sa grande tendresse et miséricorde, veut emplir d’espérance les cœurs de ses pauvres enfants pécheurs : “Venez et plaidons ! dit l'Éternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s'ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine. Si vous avez de la bonne volonté et si vous êtes dociles, vous mangerez les meilleures productions du pays.” Oui, à condition d’être fidèles, car : “si vous résistez et si vous êtes rebelles, vous serez dévorés par le glaive ; c’est l'Éternel qui a parlé.”

Hélas ! Israël n’a pas écouté Dieu qui s’étonne douloureusement : “Quoi donc! la cité fidèle est devenue une prostituée ! Elle était remplie d'équité, la justice y habitait, et maintenant il y a des assassins! Ton argent s'est changé en scories, ton vin a été coupé d'eau. Tes chefs sont rebelles et complices des voleurs, tous aiment les présents et courent après les récompenses. Ils ne font pas droit à l'orphelin, et la cause de la veuve ne vient pas jusqu'à eux. “

Alors, le Seigneur qui est juste devra encore sévir :C'est pourquoi voici ce que dit le Seigneur, l'Éternel des armées, le Fort d'Israël : “Ah ! je tirerai satisfaction de mes adversaires, et je me vengerai de mes ennemis. Je porterai ma main sur toi, je fondrai tes scories, comme avec de la potasse, et j'enlèverai toutes tes parcelles de plomb.”

Ceux qui écouteront la Parole seront sauvés, comme l’assure le Très-Haut :Je rétablirai tes juges tels qu'ils étaient autrefois, et tes conseillers tels qu'ils étaient au commencement. Après cela, on t'appellera ville de la justice, Cité fidèle. Sion sera sauvée par la droiture, et ceux qui s'y convertiront seront sauvés par la justice. “

Il n’en sera pas de même pour les rebelles : “Mais la ruine atteindra tous les rebelles et les pécheurs, et ceux qui abandonnent l'Éternel périront...” (Is I, 15 à 28) “Vous serez comme un térébinthe au feuillage flétri, comme un jardin qui n'a pas d'eau. L'homme fort sera comme de l'étoupe, et son oeuvre comme une étincelle : ils brûleront l'un et l'autre ensemble, et il n'y aura personne pour éteindre”. (Is I, 30 et 31)

1-2-4-L’Éternel explique sa pédagogie

Le Seigneur, l'Éternel des armées, va ôter de Jérusalem et de Juda tout appui et toute ressource, toute ressource de pain et toute ressource d'eau, le héros et l'homme de guerre, le juge et le prophète, le devin et l'ancien, le chef de cinquante et le magistrat, le conseiller, l'artisan distingué et l'habile enchanteur. Je leur donnerai des jeunes gens pour chefs, et des enfants domineront sur eux.

Jérusalem chancelle, et Juda s'écroule, parce que leurs paroles et leurs oeuvres sont contre l'Éternel, bravant les regards de sa majesté. L'aspect de leur visage témoigne contre eux, et, comme Sodome, ils publient leur crime, sans dissimuler. Malheur à eux ! Ils se préparent bien des maux.

L'Éternel entre en jugement avec les anciens de son peuple et avec ses chefs: vous avez brouté la vigne! La dépouille du pauvre est dans vos maisons! De quel droit foulez-vous mon peuple, et écrasez-vous la face des pauvres ? dit le Seigneur, l'Éternel des armées... Tes hommes tomberont sous le glaive, et tes héros dans le combat. Les portes de Sion gémiront et seront dans le deuil; dépouillée, elle s'assiéra par terre. (Is III 1 à 15 et 25-26)

On aimerait méditer longuement sur ces paroles d’Isaïe qui résument en quelques phrases toute l’économie du salut. Tout au long des siècles les hommes infidèles tomberont, parfois gravement ; cependant quelques-uns resteront justes et le peuple retrouvera momentanément la paix et la prospérité. Mais de nouveau il y aura des rebelles, et de nouveau Dieu devra sévir pour éduquer ses enfants. Et de nouveau un Petit Reste fidèle sera sauvé...

Ainsi, on le voit, dès les tout premiers chapitres d’Isaïe, Dieu dévoile, non seulement sa volonté d’éduquer un peuple à la nuque raide pour en faire son peuple choisi, mais Il révèle aussi sa tendresse et son amour pour tous les hommes, surtout les plus petits et les plus faibles. Dieu veut que tous les hommes soient heureux, à condition qu’eux aussi le désirent. C’est que l’humanité est comme une vigne qu’un propriétaire amoureux et attentionné soigne de son mieux tout en la protégeant des néfastes influences extérieures.

1-3-La vigne du Seigneur

L’Éternel, par l’intermédiaire de son prophète Isaïe, veut montrer sa tendresse, et faire comprendre les raisons de ses façons d’agir. L’Éternel va s’exprimer comme un amoureux déçu, et l’exemple de la culture de la vigne et des soins à lui prodiguer pour récolter de bons raisins est resté très parlant, même pour nous du XXIe siècle.

Je chanterai pour mon bien-aimé le cantique de mon bien-aimé pour sa vigne. Mon bien-aimé avait une vigne, sur un coteau fertile. Il en laboura le sol, ôta les pierres, et y planta un plant de qualité. Il bâtit une tour en son milieu, et il y creusa aussi un pressoir. Il espérait qu'elle produirait de bons raisins, mais elle en produisit de mauvais.

Maintenant donc, habitants de Jérusalem et hommes de Juda, soyez juges entre moi et ma vigne! Qu'y avait-il encore à faire à ma vigne, que je n'aie pas fait pour elle? Pourquoi, quand j'ai espéré qu'elle produirait de bons raisins, en a-t-elle produit de mauvais ?”

Oui, pourquoi ? Pourtant le propriétaire de la vigne avait fait tout ce qu’Il devait faire ; aussi a-t-Il décidé de laisser mourir cette vigne stérile. “Je vous dirai maintenant ce que je vais faire à ma vigne. J'en arracherai la haie, pour qu'elle soit broutée; j'en abattrai la clôture, pour qu'elle soit foulée aux pieds. Je la réduirai en ruine; elle ne sera plus taillée, ni cultivée. Les ronces et les épines y croîtront. Je donnerai mes ordres aux nuées, afin qu'elles ne laissent plus tomber la pluie sur elle.

Dieu exprime encore une fois son amour et sa peine, car :

La vigne de l'Éternel des armées, c'est la maison d'Israël, et les hommes de Juda, c'est le plant qu'il chérissait. L’Éternel avait espéré de la droiture, et voici du sang versé ! De la justice, et voici des cris de détresse! Aussi, malheur à ceux qui prennent tout pour eux, qui ajoutent maison à maison, et qui joignent champ à champ, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace, et qu'ils habitent seuls au milieu du pays ! (Is V, 1 à 8)

Isaïe précise, pour ses auditeurs incrédules :

Voici ce que m'a révélé l'Éternel des armées: certainement, ces maisons nombreuses seront dévastées, ces grandes et belles maisons n'auront plus d'habitants. Même dix arpents de vigne ne produiront qu'un bath, et un homer de semence ne produira qu'un épha. Malheur à ceux qui de bon matin courent après les boissons enivrantes, et qui bien avant dans la nuit sont échauffés par le vin! La harpe et le luth, le tambourin, la flûte et le vin, animent leurs festins, mais ils ne prennent point garde à l'oeuvre de l'Éternel, et ils ne voient point le travail de ses mains. (Is V, 9 à 12)

Une telle conduite est inadmissible. Dieu réitère ses menaces :

C'est pourquoi mon peuple sera soudain emmené captif. Sa noblesse mourra de faim, et le peuple mourra de soif. C'est pourquoi le séjour des morts ouvre sa bouche, élargit sa gueule outre mesure ; alors descendent la magnificence et la richesse de Sion, et sa foule bruyante et joyeuse.

Oui, les petits seront abattus, les grands seront humiliés, et les regards des hautains seront abaissés. Mais à cause de cela, l'Éternel des armées sera élevé par le jugement, et le Dieu saint sera sanctifié par la justice.

1-4-Le vrai malheur du peuple : mépriser l’Éternel

Voici maintenant les vraies malédictions :

Des brebis paîtront comme sur leur pâturage, et des étrangers dévoreront les possessions ruinées des riches. Malheur à ceux qui tirent l'iniquité avec les cordes du vice, et le péché comme avec les traits d'un char, et qui, incrédules et provocateurs, disent : qu'il hâte, qu'il accélère son œuvre, afin que nous la voyions ! Que le décret du Saint d'Israël arrive et s'exécute, afin que nous le connaissions !

Comme ils se trompent ces malheureux insensés ! Comme ils sont malheureux !

Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, qui changent l'amertume en douceur, et la douceur en amertume ! Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux, et qui se croient intelligents ! Malheur à ceux qui ont de la bravoure pour boire du vin, et de la vaillance pour mêler des liqueurs fortes, qui justifient le coupable pour un présent, et enlèvent aux innocents leurs droits ! (Is V, 13 à 23)

Comme ils sont malheureux tous ces pauvres qui n’écoutent pas les conseils du Très-Haut :

Comme une langue de feu dévore le chaume, et comme la flamme consume l'herbe sèche, ainsi leur racine sera comme de la pourriture, et leur fleur se dissipera comme de la poussière. Car ils ont dédaigné la loi de l'Éternel des armées, et ils ont méprisé la parole du Saint d'Israël.

C'est pourquoi la colère de l'Éternel s'enflamme contre son peuple, il étend sa main sur lui, et il le frappe. Les montagnes s'ébranlent, et les cadavres sont comme des balayures au milieu des rues. Malgré tout cela, sa colère ne s'apaise point, et sa main est encore étendue. Car Israël ne veut pas comprendre. Alors, l’Éternel lance un signal à une nation lointaine ; d’un bout de la terre à l’autre, il la siffle. Et voici qu’elle  arrive, rapide et légère. Chez elle, personne n'est fatigué, personne ne sommeille, ni ne dort; personne n'a la ceinture de ses reins détachée, ni la courroie de ses souliers rompue.

Cette nation lointaine est dangereuse : ses flèches sont aiguës, et tous ses arcs tendus. Les sabots de ses chevaux ressemblent à des cailloux, et les roues de ses chars à un tourbillon. Son rugissement est comme celui d'une lionne, comme celui des lionceaux. Elle gronde, et saisit la proie, elle l'emporte, et personne n’intervient.

En ce jour, il y aura près du peuple d’Israël un mugissement semblable à celui d'une tempête sur la mer. En regardant le pays, on ne verra que ténèbres, et angoisses. Le ciel, sera couvert d’une obscurité profonde. (Is V, 24 à 30)

Remarque :

Isaïe a vécu au 8ème siècle avant Jésus-Christ. Le peuple juif n’était encore qu’une très petite nation comparée aux royaumes qui l’entouraient, et surtout aux géants qu’étaient l’Assyrie et l’Égypte. Les problèmes de cette époque ne sont pas comparables aux nôtres du XXIe siècle. Et pourtant on a souvent l’impression que c’est à nous qu’Isaïe s’adresse. Est-ce cela qui nous incite à pénétrer plus avant dans les écrits de cet étrange prophète?

1-5-Mais, finalement, la Vigne du Seigneur et les nations païennes seront sauvées

Les temps ont passé... la vigne  du Seigneur Sabaot a été ravagée, piétinée... Mais les nations qui se sont attaquées à elle ont outrepassé les ordres de Dieu. Aussi l’Éternel s’attaquera aux nations païennes et libérera son peuple. Car la vigne du Seigneur est toujours sa vigne ; elle aussi sa gloire. Isaïe exalte la victoire de Juda revenu d’exil :

En ce jour, on chantera ce cantique dans le pays de Juda :

Nous avons une ville forte ; avec son mur et ses remparts elle est notre salut. Ouvrez les portes, laissez entrer la nation juste et fidèle. À celui qui est ferme dans ses sentiments tu assures la paix, parce qu'il se confie en toi. Confiez-vous en l'Éternel à perpétuité, car l'Éternel est notre rocher tout au long des siècles. Il a renversé ceux qui habitaient les hauteurs, il a abaissé la ville superbe ; il l'a abaissée jusqu'à terre, il lui a fait toucher la poussière. Elle est foulée aux pieds, aux pieds des pauvres, sous les pas des misérables. (Is XXVI, 1 à 6)

En ce jour-là, l'Éternel frappera de sa dure, grande et forte épée le léviathan, serpent fuyard, le léviathan, serpent tortueux, et il tuera le monstre qui est dans la mer.

Maintenant Yavhé peut regarder sa vigne sauvée, redevenue fidèle et magnifique : En ce jour-là, vous direz : chantez un cantique sur la vigne magnifique. “Moi l'Éternel, j'en suis le gardien, je l'arrose à chaque instant de peur qu'on ne l'attaque. Nuit et jour je la garde. Il n'y a point en moi de colère, mais si je trouve à combattre des ronces et des épines, je marcherai contre elles, je les brûlerai toutes, à moins qu'on ne me prenne pour refuge, qu'on ne fasse la paix avec moi. Oui tout ceci arrivera, à moins qu'on ne fasse la paix avec moi ! Un jour Jacob prendra racine, Israël poussera des fleurs et des rejetons, et il remplira le monde de ses fruits.”

Car le Seigneur n’a pas frappé sa vigne comme Il a frappé les autres nations. Il voulait seulement qu’elle se convertisse, qu’elle revienne à Lui :

L'Éternel l'a-t-il frappée comme il a frappé ceux qui la  frappaient ? L'a-t-il tuée comme il a tué ceux qui la tuaient ? C'est avec mesure qu’il l'a châtiée par l'exil, en l'emportant par le souffle impétueux du vent d'orient.

Ainsi le crime de Jacob a été expié, et voici le fruit du pardon de son péché : l'Éternel a concassé toutes les pierres des autels Il les a broyées comme des pierres de chaux réduites en poussière. Les idoles d'Astarté et les statues du soleil ne se relèveront plus. Car la ville forte est solitaire, c'est une demeure délaissée et abandonnée comme un désert : le veau en a fait sa pâture, il s'y couche, et broute les feuillages. Quand les branches sèchent, on les brise et des femmes viennent, pour les brûler. C'était un peuple sans intelligence : aussi celui qui l'a fait n'a-t-Il point eu pitié de lui, celui qui l'a formé ne lui a-t-il point fait grâce.

Cependant un  jour viendra où l'Éternel battra le blé, depuis le cours du fleuve jusqu'au torrent d'Égypte. Et vous, fils d’Israël, vous serez ramassés un à un, enfants d'Israël !

En ce jour, on sonnera de la grande trompette, et alors reviendront ceux qui étaient exilés au pays d'Assyrie ou fugitifs au pays d'Égypte. Et ils se prosterneront devant l'Éternel, ils l’adoreront sur la montagne sainte, à Jérusalem. (Is XXVII)

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