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L’enseignement de Dieu
2-1-Qui est l’Éternel ?
L’Éternel est le grand Dieu, le Tout-puissant. En effet :
Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main, qui a pris les dimensions des
cieux avec la paume, qui a ramassé la poussière de la terre dans un tiers de
mesure ? Qui a pesé les montagnes au crochet, et les collines à la balance ?
Et surtout: Qui a sondé l'esprit de
l'Éternel, et qui l'a éclairé de ses conseils? Avec qui a-t-il délibéré pour en
recevoir de l'instruction ? Qui lui a appris le sentier de la justice ? Qui lui
a enseigné la sagesse, et fait connaître le chemin de l'intelligence ?
Voici : les nations sont comme des gouttes d'eau prises
dans un seau, elles sont comme de la poussière sur le plateau d’une balance.
Voici les îles
[1]: elles sont comme une fine poussière qui s'envole. Le
bois du Liban ne suffit pas pour le feu, et ses animaux ne suffisent pas pour
l'holocauste. Toutes les nations sont devant lui comme un rien, elles ne sont
pour lui que néant et vanité. (Is XXXX, 12 à 17)
2-2-À qui comparer Dieu, l’Éternel ?
À plusieurs reprises l’Éternel, par la voix de son prophète
va montrer aux hommes que les idoles qu’ils adorent ne sont rien, rien que des
œuvres humaines, sans aucun pouvoir.
2-2-1-Que sont les idoles? Des œuvres humaines
Premier enseignement :
A qui voulez-vous comparer Dieu ? Et quelle image
pouvez-vous en donner ? Dieu n’est pas comme les idoles qui sont fabriquées
par la main des hommes.
En effet, ce sont des hommes qui fabriquent les idoles :
c'est un ouvrier qui fond l'idole, et c'est un orfèvre qui la couvre d'or et y
soude des chaînettes d'argent. Ou bien on choisit un bois non périssable et on
s’adresse à un expert, un ouvrier capable, pour faire une idole que l’on fixera
solidement, pour que rien ne l’ébranle. (Is XXXX, 18 à 20)
Les ouvriers s'aident mutuellement, et chacun dit à son
frère : ‘Courage !’ Le sculpteur encourage le fondeur ; celui qui polit au
marteau encourage celui qui frappe sur l'enclume. Il dit de la soudure : elle
est bonne ! Et il fixe l'idole avec des clous, pour qu'elle ne branle pas.
(Is XXXXI, 6 et 7)
Vraiment, ces dieux ne sont rien, et Yahvé dit à leurs
fabricants: “Voici, vous n'êtes rien, et votre oeuvre est le néant, c'est une
abomination que de se complaire en elle.”
Deuxième enseignement :
Ceux qui fabriquent des idoles ne sont tous que vanité,
et leurs plus belles oeuvres ne servent à rien, et elles en témoignent
elles-mêmes. Elles n'ont ni la vue, ni l'intelligence, afin qu'ils soient dans
la confusion. Quelle idée de fabriquer un dieu qui ne sert à rien! Voici que
tous ceux qui les font seront confondus, car ces ouvriers ne sont que des
hommes. Qu'ils se réunissent tous, qu'ils se présentent, et tous ensemble ils
seront tremblants et couverts de honte.
Le forgeron qui fait une hache, la travaille avec le
charbon, et il la façonne à coups de marteau. Il la forge d'un bras vigoureux.
Mais a-t-il faim, le voilà sans force; ne boit-il pas d'eau, le voilà épuisé. Le
charpentier tend le cordeau, fait un tracé au crayon, façonne le bois avec un
couteau, et marque ses dimensions avec le compas. Et il produit une figure
d'homme, une belle forme humaine, pour qu'elle habite dans une maison. (IS
XXXXIV, 9 à 13)
2-2-2-La matière des idoles
L’artisan coupe des cèdres, il prend des rouvres et des
chênes, et fait un choix parmi les arbres de la forêt. Il plante des pins, et la
pluie les fait croître. On brûle ces arbres pour se chauffer. L’homme y met
aussi le feu pour cuire du pain. Et voilà qu’il en fait également un dieu, qu'il
l’adore !... Devant cette idole, il se prosterne ! L’homme brûle au feu la
moitié de son bois ; avec cette moitié il cuit de la viande, il apprête un rôti,
et se rassasie. Il se chauffe aussi, et dit : ‘Ha ! Ha ! Je me chauffe, je vois
la flamme !’
Puis, avec le reste il se fait un dieu, une idole, et il
se prosterne devant elle, il l'adore, il l'invoque, et s'écrie : ‘Sauve-moi! Car
tu es mon dieu !‘
2-2-3-Ceux qui adorent les idoles sont sans intelligence
Vraiment, ils sont sans intelligence ceux qui agissent
ainsi !
Ils n'ont ni intelligence, ni entendement car on leur a
fermé les yeux pour qu'ils ne voient point, et le cœur pour qu'ils ne
comprennent point. Aucun d’entre eux ne rentre donc en soi-même. Il n'a ni
intelligence ni bon sens celui qui dit : j'en ai brûlé une moitié au feu, j'ai
cuit du pain sur les charbons, j'ai rôti de la viande et je l'ai mangée.
Et maintenant avec le reste je ferai une abomination et
je me prosternerai devant un morceau de bois ! Celui-là se repaît de cendres,
son coeur abusé l'égare, et il ne sauvera point son âme, et ne dira point:
n'est-ce pas du mensonge que j'ai dans ma main ? Souviens-toi de ces choses, ô
Jacob ! Ô Israël ! car tu es mon serviteur. Je t'ai formé, tu es mon serviteur.
Israël, je ne t'oublierai pas. (Is XXXXIV, 14 à 21)
2-2-4-L’Éternel, Lui, est au-dessus de tout
Il n’en est pas de même pour Yahvé qui enseigne :
“Ne le savez-vous pas ? Ne l'avez-vous pas appris ? Ne vous l'a-t-on pas
fait connaître dès le commencement ? N'avez-vous jamais réfléchi à la fondation
de la terre ? C'est l’Éternel qui est assis au-dessus du cercle de la terre, et
ceux qui l'habitent sont comme des sauterelles. Il étend les cieux comme une
étoffe légère, il les déploie comme une tente, pour en faire sa demeure. C'est
lui qui réduit les princes au néant, et qui anéantit ceux qui gouvernent le
monde. À peine sont-ils plantés, à peine sont-ils semés, à peine leur tronc
a-t-il pris racine que lui, d’un souffle les dessèche, et dans un tourbillon les
emporte comme de la paille.
2-2-5-À qui comparer l’Éternel ?
À qui me comparerez-vous, pour que je lui ressemble ?
dit le Saint. Levez vos yeux en haut, et regardez! Qui a créé ces choses ? Qui
fait marcher en ordre leur armée ? Il les appelle toutes par leur nom. Son
autorité et sa force que pas une ne lui échappe.” (Is XXXX, 21 à 26)
De plus le Seigneur demande qu’on le prie :
“Plaidez votre cause, dit l'Éternel; produisez vos moyens de défense,
dit le roi de Jacob.”
D’où l’Apostrophe à tout le peuple : Pourquoi dis-tu,
Jacob, pourquoi dis-tu, Israël : Ma destinée est cachée devant l'Éternel, mon
droit passe inaperçu devant mon Dieu ? Ne le sais-tu pas? Ne l'as-tu pas
appris ? Yahvé est l'Éternel. Il a créé les extrémités de la terre; il ne se
fatigue point, il ne se lasse point. On ne peut sonder son intelligence. Il
donne de la force à celui qui est fatigué, et il augmente la vigueur de celui
qui tombe en défaillance. Même les adolescents se fatiguent et se lassent, et
les jeunes hommes chancellent, mais ceux qui se confient en l'Éternel
renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles. Ils courent, et
ne se lassent point, ils marchent, et ne se fatiguent point. (Is XXXX, 27 à
31)
2-3-Autres enseignements concernant les idoles
Plus tard, après la victoire de Cyrus et la défaite des
peuples qui opprimaient Israël, le prophète imaginera les païens s’enfuyant en
emportant leurs idoles inertes :
Bel
[2] s'écroule, Nebo tombe. On charge leurs statues sur des
animaux, sur des bêtes de somme. Vous les portiez, et maintenant les voilà
devenues un fardeau pour l'animal fatigué ! Elles
[3] sont tombées, elles se sont écroulées, elles sont
incapables de sauver ceux qui les portent, et qui vont eux-mêmes en captivité.
2-3-1-En effet, d’où viennent ces idoles ?
Voici des gens qui versent l'or de leur bourse, qui
pèsent l'argent à la balance. Puis, ils paient un orfèvre, pour qu'il en fasse
un dieu, et ils adorent et se prosternent. Ils le portent, ils le chargent sur
l'épaule, ils le mettent en place, et il y reste car il ne peut bouger de sa
place. Puis on crie vers lui, mais il ne répond pas, il ne sauve pas de la
détresse. Souvenez-vous de ces choses, et soyez des hommes! Pécheurs, rentrez en
vous-mêmes !
2-3-2-Isaïe, en contraste, rappelle les bienfaits de l’Éternel pour son
peuple.
Il fait parler Yahvé :
“Écoutez-moi, maison de Jacob, et vous tous, restes de
la maison d'Israël, vous que j'ai pris à ma charge dès votre origine, que j'ai
portés dès le sein maternel ! Jusqu'à votre vieillesse je serai le même, jusqu'à
votre vieillesse je vous soutiendrai. Je l'ai fait, et je veux encore vous
porter, vous soutenir et vous sauver. A qui me comparerez-vous, qui est comme
moi? Trouverez-vous quelqu’un qui me ressemble ?
Souvenez-vous de ce qui s'est passé dès les temps
anciens. Moi, je suis Dieu, et il n'y en a point d'autre, je suis Dieu, et nul
n'est semblable à moi. J'annonce dès le commencement ce qui doit arriver, et
longtemps d'avance ce qui n'est pas encore accompli. Je dis, et les choses
arriveront, et j'exécuterai toute ma volonté. C'est moi qui appelle de l'orient
un oiseau de proie, d'une terre lointaine un homme pour accomplir mes desseins.
Je l'ai dit, et je le réaliserai. Je l'ai conçu, et je l'exécuterai.
Écoutez-moi, gens à la tête dure, ennemis de la
justice ! Ma victoire elle n'est pas loin ; et mon salut ne tardera pas. Je
sauverai Sion, et ma gloire sera pour Israël. (Is XXXXVI, 1 à 13)
[2] Bel et nebo sont des
idoles chaldéennes


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