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Cyrus, le libérateur d’Israël

3-1-Dieu peut se servir même d’une nation païenne pour sauver son peuple

Dieu parle :

“Îles, faites silence pour m'écouter ! Que les peuples raniment leurs forces, qu'ils avancent, et qu'ils parlent, car nous avons à plaider ensemble.

Qui a suscité de l'orient celui [1] que le salut appelle à sa suite ? Qui lui a livré les nations et assujetti des rois ? Qui a réduit leur glaive en poussière, et leur arc en un chaume qui s'envole? Il s'est mis à leur poursuite, il a parcouru avec bonheur un chemin que son pied n'avait jamais foulé. Qui a fait et exécuté ces choses ? C'est celui qui a appelé les générations dès le commencement, c’est Moi, l'Éternel, le premier et le même jusqu'aux derniers âges. Les îles ont vu les œuvres de Yahvé et sont dans la crainte ; les extrémités de la terre tremblent.” (Is XXXXI, 1 à 5)

3-2-Dieu l’avait annoncé, mais les faux prophètes et les faux dieux, qui ne sont rien, n’avaient rien vu.

Dès lors, Yahvé, par la voix de son prophète, s’en prend aux faux prophètes et aux faux dieux qui n’avaient pas prévu l’action de Cyrus, choisi pour délivrer Israël :

Qu'ils les produisent, et qu'ils nous déclarent ce qui doit arriver. Quelles sont les prédictions que jadis vous avez faites ? Dites-le, pour que nous y prenions garde, et que nous en reconnaissions l'accomplissement.

Ou bien, annoncez-nous l'avenir. Dites ce qui arrivera plus tard, pour que nous sachions si vous êtes des dieux. Faites seulement quelque chose de bien ou de mal, pour que nous le voyions et le regardions ensemble.

3-3-C’est l’Éternel qui a choisi Cyrus

C’est Yahvé seul, et personne d’autre qui a suscité Cyrus, le libérateur d’Israël. Dieu dit : “Je l'ai suscité du septentrion, et il est venu; de l'orient, il invoque mon nom. Il foule les puissants comme de la boue, comme de l'argile que foule un potier. Qui l'avait annoncé dès le commencement, pour que nous le sachions, et longtemps d'avance, pour que nous disions : c'est vrai ? Nul ne l'a annoncé, nul ne l'a prédit, et personne n'a entendu vos paroles. C'est moi le premier qui ai dit à Sion : ’Les voici, les voici !’ Et à Jérusalem : ‘J'envoie un messager de bonnes nouvelles!’ Je regarde, et il n'y a personne, personne parmi eux qui prophétise, et qui puisse répondre, si je l'interroge. Voici, ils ne sont tous que vanité, leurs oeuvres ne sont que néant, leurs idoles ne sont que du vent et du vide.” (Is XXXXI, 21 à 29)

3-4-Yahvé et Cyrus

3-4-1-Yahvé parle

Yahvé aime Cyrus, roi des Perses puis des Mèdes, qu’Il a choisi et appelé à devenir le Sauveur de son peuple. Dieu dit : “À cause de mon nom, je suspends ma colère; à cause de ma gloire, je me contiens envers toi, pour ne pas t'exterminer. Je t'ai purifié au creuset, comme l'argent ; je t'ai éprouvé dans la fournaise de l'adversité. C'est pour l'amour de moi, oui, pour l'amour de moi, que je veux agir : car comment pourrais-je supporter que mon Nom soit profané ? Je ne donnerai pas ma gloire à un autre.

Écoute-moi, Jacob ! Et toi, Israël, que j'ai appelé ! C'est moi, moi qui suis le premier, c'est aussi moi qui suis le dernier. Ma main a fondé la terre, et ma droite a étendu les cieux : je les appelle, et aussitôt ils se présentent. (Is XXXXVIII, 9 à 13)

3-4-2-C’est Yahvé qui envoie Cyrus

Vous tous, assemblez-vous, et écoutez ! Qui a annoncé ces choses? ‘Celui que l'Éternel aime, accomplira sa volonté contre Babylone et son bras s'appesantira sur les Chaldéens.’ Moi, moi, j'ai parlé, et je l'ai appelé ; je l'ai fait venir, et son oeuvre réussira. (Is XXXXVIII, 14 et 15)

3-5-Lamentations sur Babylone

Dès lors, Le prophète peut se lamenter sur Babylone, c’est-à-dire sur toutes les nations impies.

“Descends, et assieds-toi dans la poussière, Vierge, fille de Babylone ![2]  Assieds-toi à terre, sans trône, Fille des Chaldéens ! On ne t'appellera plus délicate et voluptueuse. Prends les meules, et mouds de la farine. Ôte ton voile, relève les pans de ta robe, découvre tes jambes, traverse les fleuves ! Ta nudité sera découverte, et tu auras honte. J'exercerai ma vengeance, je n'épargnerai personne. Parole du Seigneur, notre rédempteur, l'Éternel des armées, c'est le Saint d'Israël.

Assieds-toi en silence, et va dans les ténèbres, Fille des Chaldéens! On ne t'appellera plus la souveraine des royaumes. J'étais irrité contre mon peuple, j'avais profané mon héritage, et je les avais livrés entre tes mains: tu n'as  eu pour eux aucune compassion, tu as lourdement fait peser ton joug sur le vieillard. Tu disais : je serai toujours souveraine ! Tu ne réfléchissais point, tu ne pensais pas que cela prendrait fin.

Maintenant écoute ceci, voluptueuse qui t'assieds avec assurance, et qui dis en ton cœur : ‘moi, et rien que moi! Je ne serai jamais veuve, et je ne serai jamais privée d'enfants !’ Ces deux malheurs t'arriveront subitement, le même jour : la privation d'enfants et le veuvage. Ils fondront ensemble sur toi, malgré la multitude de tes sortilèges, malgré le grand nombre de tes enchantements.

Tu avais confiance dans ta méchanceté, tu disais : personne ne me voit! Ta sagesse et ta science t'ont séduite. Et tu disais en ton cœur : ‘moi, et rien que moi !’ Or le malheur viendra sur toi, sans que tu en voies l'aurore. La calamité tombera sur toi, sans que tu puisses la conjurer, et la ruine fondra sur toi tout à coup, à l'improviste. Reste donc avec tes enchantements et la multitude de tes sortilèges, auxquels tu as consacré tout ton travail dès ta jeunesse. Voyons si tu pourras en tirer profit, si tu pourras être redoutable au malheur.

Tu t'es fatiguée à force de consulter : qu'ils se lèvent donc et qu'ils te sauvent, ceux qui connaissent le ciel, qui observent les astres, qui annoncent, d'après les nouvelles lunes, ce qui doit t'arriver! Voici, ils sont comme de la paille, le feu les consume, ils ne sauveront pas leur vie des flammes : ce ne sera pas du charbon dont on se chauffe, ni un feu auprès duquel on s'assied. Tel sera le sort de ceux que tu te fatiguais à consulter. Et ceux avec qui tu as trafiqué dès ta jeunesse se disperseront chacun de son côté : il n'y aura personne pour  venir à ton secours. (Is XXXXVII, 1 à 15)


[1] Il s’agit de Cyrus le libérateur d’israël, choisi par Dieu pour conquérir le Moyen-Orient

[2] C’est-à-dire les cités païennes

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