Jean Crasset
de la Compagnie de Jésus

Considérations
sur les
principales actions de la vie

 

 

 TROISIÈME CONSIDÉRATION

 DE L’ÉTAT DE VIE QU'ON A CHOISI
OU QU'ON VEUT EMBRASSER

 I - Combien il importe d'être en l'état
où Dieu nous veut

Après avoir admiré le bel ordre de l'univers, et la sage économie de la Providence, persuadez-vous que c'est Dieu qui a créé cette grande variété d'états, d'offices et de conditions que nous voyons sur la terre,[1] pour unir tous les hommes par les liens de la nécessité et de la dépendance ; pour les élever à la connaissance de leur principe par cette multitude d'emplois ; pour leur découvrir la grandeur de sa maison et les trésors de sa magnificence. Car c'est par la multiplicité des êtres qu'on arrive à l'unité de l'être, et par le cours des ruisseaux que l'esprit remonte à leur source.[2]

La reine de Saba vit quantité de choses très belles et très magnifiques dans le palais du roi Salomon ; mais ce qui la ravit, fut la multitude de ses officiers et le bel ordre de sa cour.[3] Il n'y a point d'esprit raisonnable qui ne soit saisi d'étonnement lorsqu'il considère cette grande multitude de créatures qui composent la cour du Roi du ciel, quand il voit leurs richesses, leur beauté, leur emploi, leurs fonctions, leur ordre, leur disposition et leurs industries. Mais il ne faut pas en demeurer là. Pour profiter de cette connaissance, il faut encore nous persuader que Dieu qui fait tout avec poids, nombre et mesure, comme parle le Sage,[4] nous a de toute éternité marqué, et destiné pour un emploi dans le monde, où il veut que nous lui rendions service ; qu'il y a attaché notre repos et notre salut : notre repos, parce que chaque chose est en paix quand elle est à sa place ; notre salut, d'autant que les grâces qui nous sont nécessaires, et qui sont pour ainsi dire nos gages et nos appointements, suivent l'état, le lieu et l'office où Dieu nous met.

Si l'Église est un bâtiment, tous les fidèles en sont les pierres.[5] Si c'est une armée, tous les fidèles en sont les soldats.[6] Les pierres d'un édifice, les soldats d'une armée, les membres d'un corps ont tous leur place et leur emploi, hors duquel ils sont inutiles.

Et pour nous arrêter à la similitude du corps humain, dont saint Paul se sert si souvent,[7] qu'y a-t-il de plus misérable qu'un bras disloqué, et qui est hors de sa place ? Il sent beaucoup de douleur, il devient infirme et languissant, il ne profite plus de la nourriture ; celle qui lui donnerait la vie s'il était dans sa situation naturelle lui donne la mort quand il n'y est pas.

Voilà ce qui arrive à une âme qui n'est point en l'état [8] où Dieu la veut. Elle est dans les peines et dans les agitations continuelles ; elle ne reçoit plus les grâces qui lui étaient préparées [9] et qui étaient attachées à son emploi ; elle ne profite pas même de celles qu'elle reçoit, mais elle les rejette, ou elle en abuse. Elle sent incessamment le poids de la justice de Dieu qui pèse sur elle de toute sa force pour la redresser et pour la remettre dans l'ordre ; car tout ce qui sort des voies de la bonté de Dieu n'y rentre que par les rigueurs de sa justice, et tout ce qui est défectueux en son action n'est corrigé ni réparé que par la souffrance, comme dit très bien l'Ange de l'École.

Jonas est battu de tempêtes et jeté dans la mer pour s'être égaré de la conduite de Dieu.[10] Voilà l'image d'une âme qui s'écarte des voies de la divine Providence pour suivre ses propres volontés. Elle est battue de continuelles tentations, Dieu ne la laisse jamais en repos, elle trouble toutes les maisons et toutes les communautés où elle demeure ; on est enfin obligé de la jeter dans la mer, où elle fait un triste naufrage. O mon Dieu, vous êtes droit, juste et équitable ; vous ne laissez jamais en paix celui qui trouble vos ordres. Vous l'avez ordonné et il en est ainsi, qu'une âme déréglée porte son enfer et son supplice avec soi. . C'est ce que dit saint Augustin.

Au contraire, qu'un homme est heureux qui fait bien son devoir et qui suit fidèlement l'ordre qui lui est marqué par la divine Providence. Il jouit d'une profonde paix ; il est sous la protection du Prince de l'ordre ; il reçoit des grâces en abondance, grâces qui le nourrissent, grâces qui le fortifient, grâces qui le font croître en vertu, grâces qui le conduisent à la perfection ; d'autant que cette nourriture lui est propre et couronne h la disposition de son âme. Comme il est fidèle h la loi, la loi lui est fidèle aussi. Comme il garde l'ordre, l'ordre le garde, le défend et le protège. Mon Dieu, dit David, que ceux qui aiment votre loi sont heureux, qu'ils jouissent d'une profonde paix ! ils ne trouvent rien en leur chemin qui les fasse tomber, et qui leur soit une pierre de scandale.

 II - Comme il faut choisir son état

Après avoir considéré cette vérité, faites réflexion sur vous-même, et voyez en quel état vous êtes. Êtes-vous engagé? Ne l'êtes-vous point encore ? Si vous êtes libre, et que vous n'avez point encore choisi d'état, priez Dieu de vous faire connaître celui où il vous veut. Écoutez ce qu'il vous dira après la communion et pendant cette retraite. Voyez où se porte votre inclination quand votre coeur est en paix, et qu'il n'est point agité de passion. La raison est une lumière divine et une inspiration naturelle qui ne trompe jamais ceux qui la suivent, principalement quand elle est dirigée par la foi.

Considérez encore la fin pour laquelle Dieu vous amis au monde, qui est pour lui procurer de la gloire et pour vous sauver. Voyez de tous les états celui qui vous fournit des moyens plus avantageux pour arriver à cette fin. Examinez votre humeur, votre complexion, vos talents, vos forces, vos inclinations, vos habitudes, les mouvements de votre coeur, les attraits de la grâce, les inspirations du Saint-Esprit.

Voyez ce que vous voudriez avoir fait à la mort, et ce que vous conseilleriez à votre ami s'il était en votre place. Et d'autant qu'il est difficile de discerner les mouvements de la nature et de la grâce ; que le démon se transfigure souvent en ange de lumière ; que nul n'est bon juge en sa propre cause, et qu'il y a danger que vous n'écoutiez trop les sentiments de l'amour-propre : pour procéder avec sagesse en une affaire de telle conséquence, le plus sûr est de prendre avis d'un sage et d'un habile directeur, de lui communiquer tous les sentiments de votre âme, et de vous tenir à la résolution qu'il vous donnera, vous persuadant que Dieu ne permettra jamais qu'il vous trompe quand vous traiterez sincèrement avec lui, et que c'est par son organe qu'il vous déclarera ses volontés.

III - Ce que doivent faire ceux qui sont engagés

Que si vous êtes engagé dans un état de vie, voyez comme vous y êtes entré. Est-ce par passion? Par intérêt ? Par dépit ? Par vanité ? Par inconsidération ? Par respect humain ? Avez-vous consulté Dieu ? Lui avez-vous demandé ses lumières ? Votre état est-il bon ? Est-il mauvais ? S'il ,est bon, il faut vous y perfectionner ; s'il est mauvais, il le faut quitter. Que si l'état est permanent, et que vous ne puissiez vous en défaire, il y faut demeurer, mais en état de pénitence, réparant autant que vous le pourrez la faute que vous avez commise, et portant toutes les peines que Dieu vous y fera sentir.

Reconnaissez-vous coupable d'avoir pris parti sans le consentement de Dieu votre père et votre tuteur, au regard duquel vous serez éternellement mineur, puisque votre dépendance est essentielle. Priez-le très humblement de vous pardonner cette faute, qui jette du dérèglement dans toute votre vie ; car les actions suivent la nature de l'état qui les produit, comme les branches tirent le suc de la racine qui les porte. C'est une source qui répand la bénédiction ou la malédiction dans tous les lieux et dans tous les temps de la vie, selon qu'elle est pure ou corrompue.

Acceptez toutes les peines inséparables de votre dérèglement, comme une pénitence juste, que Dieu vous impose. Protestez que c'est pour lui que vous désirez désormais vivre dans cette condition, si rude et lâcheuse qu'elle puisse être. Persuadez-vous, comme nous l'avons dit, qu'on ne rentre dans l'ordre de la bonté que par les châtiments de la justice ; que vous ne recouvrerez la paix que par la patience, et l'innocence que par la pénitence ; que la passion supplée au défaut de l'action,[11] qu'il n'y a point pour vous d'autre ressource de salut que l'humilité et la souffrance ; qu'après les troubles, vous trouverez la paix, et le calme après la tempête.

IV - Pour les religieux

Si vous êtes religieux, de quelque manière que vous soyez entré en religion, vous devez vous persuader que vous êtes bien, et que c'est là que Dieu vous veut. Le Fils de l'homme ne veut-il pas que tout le monde soit pariait comme son Père ? Ne déclare-t-il pas que le moyeu de l'être c'est de quitter ses biens, de renoncer à soi-même, de porter sa croix, de suivre ses exemples et ses conseils ? Voilà l'état religieux. Ainsi, quoique vous y soyez entré sans dessein,[12] vous devez croire que ç'a été la volonté de Dieu, et que vous êtes dans une voie de salut et de perfection.[13]

Faites donc de nécessité vertu. Embrassez cet état, si contraire qu'il soit à vos inclinations. Chargez sur vos épaules le joug aimable de Jésus-Christ, et protestez que vous le voulez porter pour son amour tout le temps de votre vie. Marchez sans vous faire traîner. Faites par amour ce que vous faites par nécessité ; et vous trouverez enfin des consolations que vous n'eussiez jamais osé espérer. Admirable artifice de la Providence de Dieu, qui tire notre salut de notre perte, et qui nous laisse tomber dans les filets pour nous mettre en liberté. Il vous a tiré du monde comme il fit autrefois son peuple de l'Égypte, sans vous faire connaître où vous alliez, et vous a fermé le passage par les eaux de la mer pour vous empêcher d'y retourner.

Acquittez-vous donc fidèlement de votre charge comme d'une commission que Dieu vous a donnée. Ne faites point de distinction entre les emplois particuliers de votre condition et l'état général de votre vie. Comme il ne faut point s'engager dans un état où l'on n'est point appelé, il ne faut point aussi s'ingérer dans un office où l'on n'est point employé.

V - Des états particuliers

Les grâces ne sont pas seulement attachées à l'état de vie où Dieu nous veut, mais encore aux lieux et aux emplois particuliers qui nous sont marqués par l'obéissance.[14] Voudriez-vous être religieux d'un ordre où Dieu ne vous a point appelé ? Pourquoi voulez-vous être dans une maison, dans un office, dans une charge que Dieu ne vous a point donnée ?

Dieu ne prédestine point les hommes en général, mais en particulier, un tel homme, en telle charge, et en tel lieu : par conséquent vos grâces sont attachées au lieu et à l'emploi qui vous a été destiné par la Providence, et qui vous est marqué par l'obéissance Si donc vous obligez vos supérieurs à condescendre à vos volontés : si vous vous procurez des emplois conformes à vos désirs, et à vos inclinations ; si vous vous attachez à une maison plutôt qu'à une autre ; si vous employez des moyens pour arriver à vos fins, et si vous détournez par le crédit de vos amis le cours ordinaire de l'obéissance, vous n'aurez point les grâces de Dieu qui vous attendaient en un autre lieu et en un autre office ; vos travaux n'auront point sa bénédiction et ne produiront que des ronces et des épines. Bien plus, il traversera tous vos desseins, il ruinera tous vos projets, il permettra à vos passions de se révolter, aux démons de vous tenter, aux hommes de vous persécuter. Il vous laissera tomber dans un sens réprouvé et vous rendra misérable en ce monde et en l'autre.

Faites un peu de réflexion sur ces vérités, âme religieuse. Voyez si vous êtes dans le lieu et dans l'emploi où Dieu vous veut. Ne vous êtes-vous point procuré celui où vous êtes ? N'avez-vous point détourné le cours des grâces et changé les desseins que les supérieurs avaient sur vous ? Dieu ne vous voulait-il pas dans une autre maison? dans un autre office ? Pour qui travaillez-vous ? Comment oserez-vous demander votre salaire à celui qui ne vous a pas employé ? Un soldat peut-il choisir le poste qui lui plaît, et quitter le rang qui lui est marqué par son capitaine ? N'est-il pas vrai que vous n'avez plus aucun goût dans vos oraisons? aucune satisfaction dans vos exercices de piété, aucune paix dans votre conscience, aucune force dans vos tentations ? D'où vient cela, sinon de ce que vous n'êtes pas en votre place, et de ce que vous ne faites pas ce que vous devez faire ? Vous vous êtes poussé dans cette charge, vous vous êtes ingéré dans cet office, vous avez obligé vos supérieurs à changer la disposition qu'ils avaient faite de vous, et de condescendre à votre volonté. Voyez et ressentez à présent combien c'est une chose mauvaise et amère de s'être soustrait de la conduite de Dieu et de s'être abandonné à ses passions déréglées.

Il y a des gens raisonnables qui ne veulent que ce qui est juste ; mais ils le veulent avec empressement de cœur et d'esprit. Ils veulent la raison sans raison, parce qu'ils la veulent avec passion, Voulez-vous vivre dans la paix et vous attirer les bénédictions du ciel ? Ne demandez rien et ne refusez rien ; abandonnez-vous à la Providence de Dieu ; laissez-vous conduire à l'obéissance ; reposez-vous sur vos supérieurs. Comme vous n'êtes en religion que pour servir Dieu, persuadez-vous que vous ne lui rendrez aucun service qui lui soit agréable, si vous n'êtes où il veut et si vous ne faites que ce qu'il désire.

Appréhendez, âme religieuse, de vous égarer des voies de Dieu. O qu'elles sont belles, qu'elles sont douces, qu'elles sont saintes, qu'elles sont droites ! O qu'un homme est heureux qui se fie à Dieu, et qui s'abandonne à sa conduite ! O qu'un homme est misérable qui s'éloigne de Dieu, et qui suit le cours de ses passions ! C'est un Caïn fugitif de la divine Providence, qui s'en va tremblant par les forêts, qui ne trouve de repos nulle part, et à qui tous les objets même les plus innocents font des plaies mortelles.

Retournez à Dieu, pauvre Sulamite [15]; demandez-lui pardon de vos infidélités ; reconnaissez que la cause de tous vos troubles, de toutes vos inquiétudes, de toutes vos peines, de tous vos chagrins, de tous vos péchés, de toutes vos persécutions, de toutes vos chutes et de toutes vos tentations, c'est que vous vous êtes écarté des voies de Dieu. Quoi donc ? Êtes-vous entré en religion pour vous rendre esclave des hommes ? Que ne demeuriez-vous dans le monde, si vous vouliez faire votre volonté ? Quelle honte de rechercher avec passion un emploi que vous eussiez laissé à vos serviteurs et à vos servantes ? Quel aveuglement de croire pouvoir être en paix étant dans le désordre ? Quelle misère de vivre sans consolation, banni de la présence et de l'amour de Dieu ? Que deviendrez-vous, s'il ne vous gouverne, s'il ne vous protège, s'il ne vous défend, s'il ne vous assiste ? Et comment le fera-t-il si vous ne vous abandonnez à sa conduite ?

Imitez le roi-prophète, et reconnaissant Dieu pour votre Pasteur, dites-lui avec tendresse de cœur :

« Le Seigneur me conduit, je ne manquerai de rien ; il m'a mis dans un lieu de pâturages excellents ; il m'a élevé auprès des eaux nourrissantes, et a converti mon âme. Il m'a conduit dans les sentiers de la justice, pour la gloire de son nom. Aussi, quand je marcherais au milieu de l'ombre de la mort, je ne craindrais aucun mal, parce que vous êtes avec moi. Votre houlette et votre bâton m'ont bien consolé. Vous m'avez préparé un festin magnifique contre ceux qui m'affligent. Vous répandez sur ma tête une onction admirable, et vous m'enivrez de consolations, me donnant à boire dans une coupe infiniment délicieuse. Aussi j'espère que votre miséricorde m'accompagnera fous les jours de ma vie, afin que j'habite éternellement dans la maison du Seigneur. » (Ps. 22)

Voilà la félicité de celui qui se laisse conduire à Notre-Seigneur, et qui se repose sur sa Providence.

« C'est un arbre planté sur le bord des eaux courantes, qui portera son fruit en son temps ; sa feuille ne tombera point ; il sera toujours couvert d'une belle verdure, et tout ce qu'il fera réussira heureusement. » (Ps. 1, 3) [16]


[1] Les deux questions de la prédestination et de la vocation se trouvent jointes ici, par une connexion qui n'est pas arbitraire sans doute, mais que la foi ne commande pas d'unir avec cette rigueur.

[2] Le thème final de la « Contemplation pour aimer Dieu », qui couronne les Exercices, s’insinue ici, et préside, par les deux notions d'ordre et d'amour, au développement du sujet.

[3] Au livre III des Rois, chap. X. La démarche de la reine de Saba est restée chère aux écrivains spirituels, comme le symbole des élans de l'âme vers la beauté de Dieu. Notre-Seigneur n'a pas dédaigné de la rappeler (Mathieu. 12, 42).

[4] Sagesse : 11 ; 21.

[5] Saint Paul. I Corinthiens : 3 ; 9. - I Saint Pierre : 2 ; 5.

[6] Saint Paul. II Timothée : 2 ; 3. I Corinthiens : 9 ; 7.

[7] De toutes les comparaisons destinées à recommander l'unité dans la charité, celle du corps est la plus usitée ; saint Paul y revient à mainte reprise, Rom., 12, 1 Cor., 12, Éphèsiens., 4 ; parfaitement adaptée à la doctrine du corps mystique du Christ; elle fait ressortir avec un particulier relief l'importance vitale de la fidélité à la vocation, du moins à la vocation chrétienne, c'est-à-dire à la place que chacun doit tenir in Christo Jesu.

[8] C'est vrai de l'état de trace. Est-ce aussi vrai de l'état de vie ? On ne l'affirmera qu'avec prudence, et à la condition d'établir solidement (Bourdaloue s'y exerce) les dépendances étroites de l'un à l'autre de ces deux « états ».

[9] La théologie morale admet qu'une âme ne compromettrait pas sort salut du seul fait de refuser la grâce de choix d'une vocation supérieure où privilégiée ; à plus forte raison, s'il s'agit d'un état de vie moins chargé d'obligations ou de périls.

[10] Saint Jean : 1. Saint Mathieu : 12 ; 40.

[11] Passion, souffrance.

[12] Sans dessein mûrement pesé, et sans une intention digne de cet état.

[13] Dieu l'a permis ; il l'a permis pour un bien que vous pourrez en retirer. Il vous est possible de vous sauver dans cet état. Par ailleurs, la nature même des engagements religieux, les voeux, qui ne sauraient être brisés sans les plus graves dommages pour l’état de perfection approuvé par l'Église, exige que le bien général de cette Institution, l'emporte sur le bien particulier de votre sécularisation.

[14] Il va descendre au détail et presser cette notion de l'état « où Dieu nous veut » (maison, office, charge).

[15] Cantique des Cantiques : 6 ; 12.

[16] L'exhortation s'achève sur deux images apaisantes : celle des « pâturages excellents », celle de la verdure « au bord des eaux courantes » ; toutes deux bibliques, et capables de réconforter et d’encourager, par la vision nette des sollicitudes de la Providence, l’âme que le tableau de ses misères ou des périls partout présents pourrait intimider.

  Cette troisième considération se place dans la retraite, au troisième jour ; elle coïncide avec les méditations sur le péché, la mort, le jugement, les fins dernières; et cette circonstance s'ajoute aux autres, déjà entrevues, pour expliquer l'allure générale, et çà et là la couleur plutôt sombre des pensées.

   

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