SAINT PAUL DE LA CROIX
 1694-1775

 SA VIE ET SA SPIRITUALITÉ

Introduction

Les personnes qui connaissent bien la vie des saints finissent par leur découvrir des dénominateurs communs. Tous ont un profond amour du Seigneur, tous ont un grand souci des âmes et du salut des pécheurs. Ce sont toujours des âmes de prière, et tous, quel que soit leur état de vie,  recherchent avant tout la volonté de Dieu. Ces qualités ne sont pas extraordinaires, et elles devraient être celles de tous les chrétiens; en effet, tous les chrétiens, soit à leur baptême, ou lors de leur profession de foi, se sont engagés à suivre le Christ et ses commandements. Tous les chrétiens devraient donc être des saints.

En conséquence, les vertus des saints, même si elles sont poussées à leur perfection sont toutes, ou devraient être toutes, accessibles à tous les hommes. Par contre chez les très grands saints, il y a un autre dénominateur commun qui fait que parfois l'on dit: "Ils sont admirables, mais pas imitables..." En effet, ces saints, soucieux d'aimer leur Seigneur et de sauver les âmes, ont engagé toute leur vie au service de Dieu, avec toutes les conséquences que cela implique: en particulier ils ont presque tous été affrontés, moralement ou physiquement, à des épreuves parfois très douloureuses, liées le plus souvent aux missions qui leur étaient confiées. Ces saints voulaient également, par amour, être associés aux souffrances du Christ, notamment à celles de sa Passion. Et ce qui nous surprend le plus, c'est que ces souffrances, souvent insupportables, ils les désiraient. Comment cela peut-il se faire?

Les grands mystiques ont expliqué que les souffrances, désirées et supportées avec amour, les rapprochaient de Dieu, les faisaient même parfois, dans certains cas exceptionnels,  entrer dans l'essence même de Dieu[1].  Et là, ils découvraient l'Amour et ses richesses, l'immense bonté de Dieu et sa miséricorde à l'égard de tous les hommes, et plus spécialement des pécheurs. Ces grands mystiques devaient donc, par amour, mener des vies de sacrifice, des vies pénitentes et totalement livrées à Dieu, donc aux hommes qu'ils désiraient sauver.

Vivre une vie de pénitence, ce fut spécialement le cas de saint Paul de la Croix. Nous serons souvent étonnés par la rudesse de sa vie: il allait partout, vêtu d'une simple tunique noire en laine, et pieds nus, y compris pendant les hivers rigoureux, et sur des chemins difficiles; il jeûnait avec excès et plusieurs fois par semaine; les autres jours il mangeait peu et n'importe quoi... tant était grande la pauvreté qu'il voulait vivre et qu'il dut souvent supporter. Il passait tous les jours, de longues heures en oraison. Il se flagellait quotidiennement...

Tout cela nous étonne et nous ne pouvons pas l'imiter en tout. Cependant nous devons, non seulement l'admirer, mais lui demander aussi de venir nous aider quand le Seigneur permet que nous traversions des périodes difficiles de tentations, d'incompréhensions ou de souffrances physiques ou morales.

Nota:

Dans la première partie de cet ouvrage consacrée à la vie de Saint Paul de la Croix, tous les textes en italique sont extraits du livre écrit par Saint Vincent-Marie Strambi, intitulé: Vie du Bienheureux Paul de la Croix.

Avertissement important:

Saint Vincent-Marie Strambi est né en Italie en 1745. Après son ordination sacerdotale, il entra dans la toute jeune Congrégation de la Passion de Jésus Christ. Il rédigera la première "Vie de Paul de la Croix" en 1786. Sacré évêque de Macerata, il s'adonna à la réforme du clergé et du peuple. Le pape Léon XII l'appela auprès de lui pour qu'il devienne son conseiller. Il mourut à Rome en 1824.

Comme nous l'avons noté ci-dessus, nous citerons souvent l'ouvrage de Saint Vincent-Marie Strambi dans la première partie de notre étude consacrée à la vie de Saint Paul de la Croix. Dans cette première partie quelques erreurs peuvent s'être glissées dans les dates que nous donnons. Il convient en effet de remarquer qu'au 18ème siècle, les historiens qui écrivaient des biographies, même de leurs contemporains, étaient beaucoup moins pointilleux que nous sur la chronologie. Il en résulte que certaines des dates que nous donnons peuvent sembler un peu vagues, voire erronées. D'autres ont été volontairement omises. D'avance nous nous excusons auprès de nos lecteurs des quelques imprécisions qu'ils pourraient rencontrer.


[1] Ainsi que l'explique Jean de Ruysbrœck, le grand mystique flamand du XIVe siècle, dans ses œuvres magistrales.

   

  

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