Première partie
La vie
de saint Paul de la Croix
1-L'enfance de
Paul-François Danei
Paul-François Danei, aîné d’une famille
de 16 enfants, dont seulement six survivront après l’enfance, naquit
le 3 janvier 1694, à Ovada (diocèse d’Acqui), en Ligurie, dans la
République de Gênes. Il était le fils de Luchino Danei, issu d'une
famille noble et commerçant à Castellezzo, et d'Anna-Maria Massari.
Pour éviter le tumulte et les embarras de la guerre qui désolaient
le Montferrat et d'autres contrées de la Lombardie, le couple Danei
se retira à Ovada, dans l'espoir d'y mener une vie plus tranquille.
C'est là que Paul-François vit le jour. On raconte que la nuit de sa
naissance, pendant qu'il venait au monde, la chambre s'éclaira d'une
manière extraordinaire...
Désormais, obligée de vivre dans une
région qui n'était pas la sienne, la famille connut une pauvreté
parfois éprouvante, mais toujours acceptée avec résignation; la vie
chrétienne était irréprochable. En 1695, naquit le second fils,
Jean-Baptiste Danei, qui fut, durant toute sa vie, le compagnon
fidèle de Paul-François. Cofondateur de la congrégation de la
Passion de Jésus-Christ, les Passionistes, on peut affirmer que
Jean-Baptiste vécut la même sainteté que son frère aîné. En 1709,
Luchino Danei retourna dans son pays natal, Castellazo, où il
établit son commerce et sa famille.
Doué d'une intelligence remarquable, Paul
fit quelques études à Crémolino sous la conduite d’un vénérable
prêtre. Par ailleurs, tous les enfants de la famille Danei
bénéficièrent d'une éducation chrétienne riche des enseignements de
la foi et très pieuse. Tous les jours les parents lisaient ou
racontaient la vie des saints qu'ils connaissaient. Quel meilleur
exemple pour se former à la vie et croître en vertu que d'essayer
d'imiter les saints? De plus, on priait en famille la Vierge Marie,
et Paul-François et son frère Jean-Baptiste ne négligeaient pas
d'honorer de leur mieux la Reine du ciel, leur Protectrice.
Et la Vierge Marie
acceptait leurs hommages. On raconte
"qu'un jour, par une de ces imprudences si communes à cet âge,
ils étaient tombés dans la rivière du Tanaro et en grand danger
d'être noyés, quand tout à coup ils virent apparaître une Dame très
belle et très gracieuse, qui, leur donnant la main avec bonté, les
délivra des eaux et de la mort. Ce miracle était un gage de la
bienveillance qu'elle leur porta toujours dans la suite."
Il convient d'ajouter que Paul-François
et son frère Jean-Baptiste, aimaient construire de petits autels et
se prosterner devant une petite statuette de l'Enfant-Jésus.
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