4
Le péché des hommes
4-1-Attitude de l'homme face aux hommes
pécheurs
4-1-1-Premier
constat
L'homme d'Israël comprend qu'il est
pécheur. Mais il voit surtout les péchés des autres hommes et il
voudrait bien que Dieu les punisse, très sévèrement. Pauvre homme
qui ne comprend pas qu'il se condamne ainsi lui-même à des
châtiments redoutables. En attendant, il s'adresse à l'Éternel, il
se plaint et va jusqu'à donner des conseils à Dieu en chantant:
"Prête l'oreille à mes paroles, ô Éternel! Écoute mes gémissements!
Sois attentif à mes cris, mon roi et mon Dieu! C'est à toi que
j'adresse ma prière. Éternel! le matin tu entends ma voix; le matin
je me tourne vers toi, et je regarde. Car tu n'es point un Dieu qui
prenne plaisir au mal; le méchant n'a pas sa demeure auprès de toi."
(Ps 5, 1 à 5)
D'où un premier constat: "Les insensés
ne subsistent pas devant tes yeux; Tu hais tous ceux qui commettent
l'iniquité. Tu fais périr les menteurs; l'Éternel abhorre les hommes
de sang et de fraude." (Ps 5, 6 et 7)
4-1-2-Le
pharisien et le publicain
Et voici que brusquement, nous, les
hommes du XXIème siècle, nous sommes obligés de penser à la parabole
de Jésus sur le publicain et le pharisien si content de lui-même. En
effet, l'homme qui croit n'avoir pas péché chante: "Mais moi, par
ta grande miséricorde, je vais à ta maison, je me prosterne dans ton
saint temple avec crainte." En conséquence l'Éternel doit
m'aider: "Éternel! conduis-moi dans ta justice, à cause de
mes ennemis, aplanis ta voie sous mes pas." Car je ne suis
point comme le reste des hommes: "Car il n'y a point de
sincérité dans leur bouche; leur cœur est rempli de malice, leur
gosier est un sépulcre ouvert, et ils ont sur la langue des paroles
flatteuses. (Ps 5, 8 à 10)
D'où la terrible demande adressée au
Seigneur contre les pécheurs: "Frappe-les comme des coupables, ô
Dieu! Que leurs desseins amènent leur chute! Précipite-les au milieu
de leurs péchés sans nombre! Car ils se révoltent contre toi."
Alors quelle joie pour celui qui se croit
juste! "Alors tous ceux qui se confient en toi se réjouiront, ils
auront de l'allégresse à toujours, et tu les protégeras; tu seras un
sujet de joie pour ceux qui aiment ton nom. Car tu bénis le juste, ô
Éternel! Tu l'entoures de ta grâce comme d'un bouclier." (Ps 5,
11 à 13) Nous ne pouvons pas, à ce moment, ne pas penser à Jésus
qui, grâce à sa parabole, rectifia cette conclusion: en vérité,
c'est le publicain qui s'humilie et reconnaît sa faute, qui sera
justifié et se réjouira. Incontestablement le psalmiste s'est
fourvoyé.. Aussi Dieu va-t-il remettre les choses en ordre. Il
convoque la terre.
4-2-Dieu convoque la terre
Dieu va parler aux
Hébreux et particulièrement à Coré
qui voulut se dresser contre Moïse pendant la traversée du désert.
Mais Dieu s'adresse aussi à tous les hommes pécheurs révoltés contre
Lui. Dieu dit:
"Écoutez ceci, vous tous, peuples, prêtez
l'oreille, vous tous, habitants du monde, petits et grands, riches
et pauvres! Ma bouche va faire entendre des paroles sages, et mon
cœur a des pensées pleines de sens."
Le peuple va écouter, mais auparavant,
encore plein d'orgueil, il se vante alors qu'il devrait renoncer à
ses mauvais raisonnements: "Je prête l'oreille aux sentences qui
me sont inspirées, j'ouvre mon chant au son de la harpe. Pourquoi
craindrais-je aux jours du malheur, lorsque l'iniquité de mes
adversaires m'enveloppe? Ils ont confiance en leurs biens et se
glorifient de leur grande richesse".
Car, pensent les hommes qui se croient
sages, les mauvais "ne peuvent se racheter l'un l'autre, ni
donner à Dieu le prix du rachat. Le rachat de leur âme est cher, et
n'aura jamais lieu; ils ne vivront pas toujours, ils n'éviteront pas
la vue de la fosse. Car ils la verront: les sages meurent, l'insensé
et le stupide périssent également, et ils laissent à d'autres leurs
biens. Ils s'imaginent que leurs maisons seront éternelles, que
leurs demeures subsisteront d'âge en âge, eux dont les noms sont
honorés sur la terre. Mais l'homme qui est en honneur n'a point de
durée, il est semblable aux bêtes que l'on égorge. Telle est leur
voie, leur folie, et ceux qui les suivent se plaisent à leurs
discours." (Ps 48, 2 à 14)
Le psalmiste semble bien pessimiste sur
l'avenir des hommes. Pourtant, même s'il continue son étonnant
discours, il semble cependant qu'il espère pour lui, un certain
salut. Mais cette espérance se confond encore avec la détresse des
méchants. Ainsi, "comme un troupeau, ils sont mis dans le séjour
des morts, la mort en fait sa pâture; et bientôt les hommes droits
les foulent aux pieds, leur beauté s'évanouit, le séjour des morts
est leur demeure."
Mais voici l'espérance, rapidement suivie
de la contemplation de ceux qui seront punis éternellement. Le
psalmiste espère: "Mais Dieu sauvera mon âme du séjour des
morts, car il me prendra sous sa protection. Ne sois pas
dans la crainte parce qu'un homme s'enrichit, parce que les trésors
de sa maison se multiplient; car il n'emporte rien en mourant, ses
trésors ne descendent point après lui. Il aura beau s'estimer
heureux pendant sa vie, on aura beau te louer des jouissances que tu
te donnes, tu iras néanmoins au séjour de tes pères, qui jamais ne
reverront la lumière. L'homme qui est en honneur, et qui n'a pas
d'intelligence, est semblable aux bêtes que l'on égorge." (Ps
48, 15 à 21) Il ne faut donc pas être jaloux, car tous les biens du
riche vont disparaître et lui ira certainement au séjour des
ténèbres.
Les pensées des hommes sont bien
terrestres et bien limitées; mais Dieu va poursuivre son
enseignement, et le peuple s'émerveille: "L'Éternel, parle, et
convoque la terre, depuis le soleil levant jusqu'au soleil couchant.
De Sion, beauté parfaite, Dieu resplendit. Il vient, notre Dieu, il
ne reste pas en silence; devant lui est un feu dévorant, autour de
lui une violente tempête. Il crie vers les cieux en haut, et vers la
terre, pour juger son peuple." (Ps 49, 1 à 4)
Dieu convoque de nouveau son peuple et
lui parle: "Rassemblez-moi mes fidèles qui ont fait alliance avec
moi par le sacrifice! Et les cieux publieront sa justice, car c'est
Dieu qui est juge. Écoute, mon peuple, et je parlerai. Israël je
t'avertirai. Je suis Dieu, ton Dieu." (Ps 49, 5 à 7)
Dieu n'est pas très content: Il juge
d'abord puis Il dira, ou redira, que tout lui appartient: "Ce
n'est pas pour tes sacrifices que je te fais des reproches; tes
holocaustes sont constamment devant moi. Je ne prendrai pas de
taureau dans ta maison, ni de bouc dans tes bergeries, car tous les
animaux des forêts sont à moi, toutes les bêtes des montagnes par
milliers. Je connais tous les oiseaux des montagnes, et tout ce qui
se meut dans les champs m'appartient. Si j'avais faim, je ne te le
dirais pas, car le monde est à moi et tout ce qu'il renferme. Est-ce
que je mange la chair des taureaux? Est-ce que je bois le sang des
boucs? Offre pour sacrifice à Dieu des actions de grâces, et
accomplis tes vœux envers le Très Haut. Et invoque-moi au jour de la
détresse; je te délivrerai, et tu me glorifieras." (Ps 49, 8 à
15)
Et voici que Dieu va révéler les
fautes de chacun, en passant en revue ses propres commandements si
souvent violés:
"Et Dieu dit au méchant: Quoi donc, tu énumères mes lois, et
tu as mon alliance à la bouche, toi qui hais les avis, et qui jettes
mes paroles derrière toi! Si tu vois un voleur, tu te plais avec lui,
et ta part est avec les adultères.
Tu livres ta bouche au mal, et ta langue est un tissu de tromperies.
Tu t'assieds, et tu parles contre ton frère, Tu diffames le fils de
ta mère."
D'où un sévère avertissement :
"Voilà ce que tu as fait, et je me suis
tu. Tu t'es imaginé que je te ressemblais; mais je vais te
reprendre, et tout mettre sous tes yeux. Prenez-y donc garde, vous
qui oubliez Dieu, de peur que je ne déchire, sans que personne
délivre." Et un bon conseil:
"celui qui offre pour sacrifice des actions de grâces me glorifie,
et à celui qui veille sur sa voie Je ferai voir le salut de Dieu."
(Ps 49, 16 à 23)
Ce même thème: le rappel des fautes de
chacun, la crainte d'un châtiment, la nécessité de veiller à sa
conversion et à ses façons de faire déréglées sera repris par les
psaumes 51 et 52
Le psaume 51 s'adresse "au chef des
chantres à l'occasion du rapport que Doëg, l'Édomite, vint faire à
Saül, en lui disant: David s'est rendu dans la maison d'Achimélec :
pourquoi te glorifies-tu de ta méchanceté, tyran? La bonté de Dieu
subsiste toujours". (Ps 51, 1 à 3)
Le psalmiste s'adresse au tyran et
prononce les paroles que Dieu lui adresse. Après avoir rappelé sa
méchanceté, Dieu le menace:
"Ta langue n'invente que malice, comme un rasoir affilé, fourbe que
tu es! Tu aimes le mal plutôt que le bien, le mensonge plutôt que la
droiture. Tu aimes toutes les paroles de destruction, langue
trompeuse!
Aussi Dieu t'abattra-il pour toujours, il te saisira et t'enlèvera
de ta tente; il te déracinera de la terre des vivants."
(Ps
51, 4 à 7)
Mais Dieu est juste, et ceux qui Le
craignent triompheront: "Les justes le verront, et auront de la
crainte, et ils feront de lui le sujet de leurs moqueries: voilà
l'homme qui ne prenait point Dieu pour protecteur, mais qui se
confiait en ses grandes richesses, et qui triomphait dans sa
malice!" Aussi le psalmiste se réjouit-il: "Et moi, je suis
dans la maison de Dieu comme un olivier verdoyant, je me confie dans
la bonté de Dieu, éternellement et à jamais. Je te louerai toujours,
parce que tu as agi; et je veux espérer en ton nom, parce qu'il est
favorable, en présence de tes fidèles." (Ps 51, 8 à 11)
Hélas! Les hommes n'ont pas écouté les
appels de Dieu. Tous, ils sont corrompus. Ont-ils donc, se dit Dieu,
perdu leur intelligence? Cette fois, je ne pardonnerai plus. Dieu
écoute et constate: "L'insensé dit en son cœur: il n'y a point
de Dieu! Ils se sont corrompus, ils ont commis des iniquités
abominables; il n'en est aucun qui fasse le bien. Dieu,
du haut des cieux, regarde les fils de l'homme pour voir s'il y a
quelqu'un qui soit intelligent, qui cherche Dieu." Hélas!
"tous
sont égarés, tous sont pervertis; il n'en est aucun qui fasse le
bien, pas même un seul. Ceux qui commettent l'iniquité ont-ils perdu
le sens? Ils dévorent mon peuple, ils le prennent pour nourriture;
ils n'invoquent point Dieu."
(Ps 52, 2 à 5)
Dieu s'indigne et, de nouveau, menace
les hommes insensés:
"Alors ils trembleront d'épouvante,
sans qu'il y ait sujet d'épouvante; Dieu dispersera les os de ceux
qui campent contre toi;
tu les confondras, car Dieu les a rejetés. Oh! qui fera partir de
Sion la délivrance d'Israël?"
Alors, ce sera la
joie, "quand Dieu ramènera les captifs de son peuple, Jacob sera
dans l'allégresse, Israël se réjouira. (Ps 52, 6 et 7)
L'homme semble avoir compris les paroles de Dieu. Mais il ne peut
pas encore accepter son péché personnel. Et s'il est pécheur, ce
n'est pas de sa faute: il y a un autre coupable responsable: c'est
ce que veut exprimer le psaume 53 en tentant de mettre sur les
lèvres de David menacé, des paroles d'excuse:
"Lorsque
les Ziphéens vinrent dire à Saül:
David
est caché parmi nous.
'Ô
Dieu, sauve-moi par ton nom,
et
rends-moi justice par ta puissance.
Ô
Dieu, écoute ma prière,
prête
l'oreille aux paroles de ma bouche.
Car
des étrangers se sont levés contre moi, des hommes violents en
veulent à ma vie;
ils
ne mettent pas Dieu devant leurs yeux'."
(Ps 53, 2 à 5) Car ce sont bien les étrangers, n'est-ce pas? qui ne
respectent pas Dieu!...
Mais l'espérance renaît. L'homme s'adresse à Dieu qui le délivrera:
"Voici que Dieu est mon secours;
le
Seigneur est le soutien de mon âme. Il fera retomber le mal sur mes
adversaires;
dans
ta vérité, anéantis-les! De tout cœur je t'offrirai des sacrifices;
je
louerai ton nom Yahweh car il est bon;
il
me délivre de toute angoisse,
et
mes yeux s'arrêtent avec joie sur mes ennemis."
(Ps 53, 6 à 9) Nous devons remarquer que nous sommes encore loin du
commandement d'amour de Jésus:
"Tu aimeras tes ennemis!"
4-3-Les hommes vont-ils comprendre qu'ils sont
tous pécheurs?
Les hommes sont très malheureux, mais
pourquoi? Pourquoi Dieu punit-Il tous les hommes et pas seulement
les pécheurs. Et voici que soudain l'homme prend conscience de ce
qu'il est: lui aussi est un pécheur… Alors il comprend que lui
aussi doit être puni, et il implore: "Seigneur, corrige-moi
sans colère, et reprends-moi sans fureur. Pitié,
Seigneur, je dépéris! Seigneur, guéris-moi! Car je tremble de tous
mes os, de toute mon âme, je tremble. (Ps 6, 2 à 4) Mais la
délivrance n'arrive pas selon le désir de l'homme qui s'inquiète:
Dieu l'aurait-il oublié: "Et toi, Seigneur, que fais-tu? Reviens,
Seigneur, délivre-moi, sauve-moi en raison de ton amour!" (Ps 6,
4 et 5) Alors l'homme utilise un petit chantage, car il sait que
Dieu veut être loué: "Personne, dans la mort, n'invoque ton nom;
au séjour des morts, qui te rend grâce?" (Ps 6, 6)
Mais Dieu n'aime pas le chantage aussi
continue-t-il à se taire et l'homme à gémir. Mais comment convaincre
Dieu? "Je m'épuise à force de gémir; chaque nuit, je pleure sur
mon lit: ma couche est trempée de mes larmes. Mes yeux sont rongés
de chagrin." (Ps 6, 7) Alors l'homme revient à ses propres
excuses: après tout, s'il a péché, c'est parce qu'il était très mal
entouré: "j'ai vieilli parmi tant d'adversaires!" (Ps 6, 8)
Et l'homme s'en prend à ceux qu'il croit être ses adversaires:
"Loin de moi, vous tous, malfaisants, car le Seigneur entend mes
sanglots! Le Seigneur accueille ma demande, le Seigneur entend ma
prière. Qu'ils aient honte et qu'ils tremblent, tous mes ennemis,
qu'ils reculent, soudain, couverts de honte!" (Ps 6, 9 à 11)
4-3-1-Les
méchants semblent toujours triompher
Pourtant les méchants
semblent toujours triompher. Comment cela se fait-il? L'homme
interroge Dieu et lui fait part de son constat: "Pourquoi, Yahweh,
te tiens-tu éloigné? Pourquoi te caches-tu au temps de la détresse?"
(Ps 9 B, 1)
Oui, pourquoi laisse-t-il le méchant continuer ses mauvaises
actions? L'homme s'étonne: "Quand le méchant s'enorgueillit, les
malheureux sont consumés; ils sont pris dans les intrigues qu'il a
conçues. Car le méchant se glorifie de sa convoitise; le ravisseur
maudit, méprise Yahweh." (Ps 9 B, 2 et 3)
Et l'homme fait le portrait du méchant
que peut-être Dieu ne voit pas: "Dans son arrogance, le méchant
dit: 'Il ne punit pas! Il n'y a pas de Dieu': voilà toutes ses
pensées. Ses voies sont prospères en tout temps! (Ps 9 B, 4)
Aussi l'homme continue-t-il à accuser le méchant: "Tes jugements
sont trop élevés pour qu'il s'en inquiète; tous ses adversaires, il
les dissipe d'un souffle. Il dit dans son cœur: 'Je ne serai pas
ébranlé, je suis pour toujours à l'abri du malheur.' Sa bouche est
pleine de malédiction, de tromperie et de violence; sous sa langue
est la malice et l'iniquité. Il se met en embuscade près des
hameaux, dans les lieux couverts il assassine l'innocent. Ses yeux
épient; il est aux aguets dans le lieu couvert, comme un lion dans
son fourré; il est aux aguets pour surprendre le pauvre; il se
saisit du pauvre en le tirant dans son filet. II se courbe, il se
baisse, et les malheureux tombent dans ses griffes." (Ps 9 B, 5
à 10)
4-3-2-Le
doute des hommes
L'homme se met à douter. Certes il va
mettre ses doutes sur le dos des méchants, mais s'agit-il vraiment
de la pensée des méchants, ou de la sienne? "Le méchant dit dans
son cœur: 'Dieu a oublié! Il a couvert sa face, il ne voit jamais
rien.'" (Ps 9 B, 11) L'homme alors prie Dieu tout en l'accusant:
"Lève-toi, Yahweh; ô Dieu, lève ta main! N'oublie pas les
affligés. Pourquoi le méchant méprise-t-il Dieu? Pourquoi dit-il en
son cœur: 'Tu ne punis pas'?" Mais l'homme se souvient de la
bonté de Dieu: "Tu as vu pourtant, car tu regardes la peine et
la souffrance, pour prendre en main leur cause. À toi s'abandonne le
malheureux, à l'orphelin ta viens en aide. Brise le bras du méchant;
l'impie, si tu cherches son crime, ne le trouveras-tu pas?" (Ps
9 B, 12 à 15)
D'où l'espoir qui renaît dans le cœur de
l'homme: "Yahweh est roi à jamais et pour l'éternité, les nations
seront exterminées de sa terre. Tu as entendu le désir des affligés,
Yahweh; tu affermis leur cœur, tu prêtes une oreille attentive, pour
rendre justice à l'orphelin et à l'opprimé, afin que l'homme, tiré
de la terre, cesse d'inspirer l'effroi." (Ps 9 B, 16 à 18)
L'homme est inconstant;
aussi le psalmiste reviendra-t-il souvent sur les divers sentiments
dont on vient de parler: le malheur des hommes, même des justes, les
apparentes réussites des méchants, le silence de Dieu, le doute de
celui qui se croit juste et bon, le refus de sa propre
responsabilité, et enfin l'espérance. Ainsi, le lecteur peut se
rendre compte de cette réalité à la lecture de la plupart des
psaumes.
Enfin les choses s'éclairent: Yahweh a
entendu le cri du malheureux qui loue Dieu exerçant son jugement.
"Je louerai Yahweh de tout mon cœur, je raconterai toutes tes
merveilles. Je me réjouirai et je tressaillirai en toi, je chanterai
ton nom, ô Très-Haut. Mes ennemis reculent, ils trébuchent et
tombent devant ta face. Car tu as fait triompher mon droit et ma
cause, tu t'es assis sur ton trône en juste juge." (Ps 9 A, 2 à
5)
4-3-3-Encore
le désir de vengeance
Mais le désir de vengeance n'est pas
encore assouvi: "Tu as châtié les nations, tu as fait périr
l'impie, tu as effacé leur nom pour toujours et à jamais. L'ennemi
est anéanti! Des ruines pour toujours! Des villes que tu as
renversées, leur souvenir a disparu!" Car Dieu juge avec
droiture: "et Yahweh siège à jamais, il a dressé son trône pour
le jugement. Il juge le monde avec justice, il juge les peuples avec
droiture." (Ps 9 A, 6 à 9)
Dès lors les opprimés peuvent avoir
confiance car "Yahweh est un refuge pour l'opprimé, un refuge au
temps de la détresse. En toi se confient tous ceux qui connaissent
ton nom; car tu ne délaisses pas ceux qui te cherchent, Yahweh."
(Ps 9 A, 10 et 11)
Et voici un petit rappel historique joint
à la louange de Dieu: "Chantez à Yahweh, qui réside en Sion,
publiez parmi les peuples ses hauts faits. Car celui qui redemande
le sang versé s'en est souvenu, il n'a point oublié le cri des
affligés. 'Aie pitié de moi, Yahweh, disaient-ils; vois l'affliction
où m'ont réduit mes ennemis, toi qui me retires des portes de la
mort, afin que je puisse raconter toutes les louanges, aux portes de
la fille de Sion, tressaillir de joie à cause de ton salut.' Les
nations sont tombées dans la fosse qu'elles ont creusée, leur pied
s'est pris dans le lacet qu'elles ont caché. Yahweh s'est montré, il
a exercé le jugement, dans l'œuvre de ses mains il a enlacé l'impie.
Les impies retournent au schéol, toutes les nations qui oublient
Dieu." (Ps 9 A, 12 à 18)
D'où l'espérance, "car le malheureux
n'est pas toujours oublié, l'espérance des affligés ne périt pas à
jamais. Lève-toi, Yahweh, que l'homme méchant ne triomphe pas! Que
les nations soient jugées devant ta face! Répands sur elles
l'épouvante, Yahweh; que les peuples sachent qu'ils sont des
hommes!" (Ps 9 A, 19 à 21)
4-3-4-Vers
la miséricorde de Dieu
Nous avons vu plus haut comment le psaume
17 était comme un résumé de l'histoire de l'humanité. Voyons comment
le psaume 136 est une contemplation des hauts faits de Dieu envers
son peuple. Oui, il faut célébrer le Seigneur: "Célébrez Yahweh,
car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. Célébrez le
Dieu des dieux, car sa miséricorde est éternelle. Célébrez
le Seigneur des seigneurs, car sa miséricorde est éternelle."
Oui, la miséricorde de Dieu est grande,
et tous ses hauts faits le prouvent: "À celui qui seul opère de
grands prodiges, car sa miséricorde est éternelle; qui a fait
les cieux avec sagesse… qui a étendu la terre sur les eaux… qui a
fait les grands luminaires, car sa miséricorde est éternelle.
Le soleil pour dominer sur le jour… La lune et les étoiles pour
dominer sur la nuit, car sa miséricorde est éternelle."
(Ps 136, 1 à 9)
Les hauts faits de Dieu envers son peuple
pécheur sont aussi très étonnants, et le psalmiste célèbre "celui
qui frappa les Égyptiens dans leurs premiers-nés, car sa
miséricorde est éternelle. Il fit sortir Israël du milieu
d'eux... D'une main forte et d'un bras étendu…" Oui, il faut
rendre hommage "à celui qui divisa en deux la mer Rouge, car
sa miséricorde est éternelle, qui fit passer Israël au travers…
et précipita Pharaon et son armée dans la mer Rouge… celui qui
conduisit son peuple dans le désert, car sa miséricorde est
éternelle." (Ps 136, 10 à 16)
Le Seigneur "frappa aussi de grands
rois, car sa miséricorde est éternelle. Il fit périr des rois
puissants... Séhon, roi des Amorrhéens… et Og, roi de Basan, car sa
miséricorde est éternelle. Il donna leur pays en héritage… en
héritage à Israël, son serviteur… Il se souvint de nous quand nous
étions humiliés, et nous délivra de nos oppresseurs, car sa
miséricorde est éternelle." (Ps 136, 17 à 24)
Oui, il faut "célébrer le Dieu des
cieux…. celui qui donne à tout ce qui vit la nourriture, car sa
miséricorde est éternelle." (Ps 136, 26 et 25)
Le psaume 135 dit à peu près la même
chose; mais, de nouveau, il met en garde les juifs contre les
idoles, le plus grand des péchés: "Car Yahweh fait droit à son
peuple, et il a compassion de ses serviteurs. Les idoles des nations
sont de l'argent et de l'or, ouvrage de la main des hommes. Elles
ont une bouche et ne parlent pas; elles ont des yeux et ne voient
pas. Elles ont des oreilles et n'entendent pas. Il n'y a pas même un
souffle dans leur bouche. Qu'ils leur ressemblent ceux qui les font,
quiconque se confie en elles!" (Ps 135, 14 à 18)
Que soit donc béni le Dieu d'Israël:
"Maison d'Israël, bénissez Yahweh! Maison d'Aaron, bénissez Yahweh!
Maison de Lévi, bénissez Yahweh!
Vous qui craignez Yahweh, bénissez Yahweh! Que de Sion soit béni
Yahweh, qui habite Jérusalem! Alleluia! (Ps 135, 18 à 21)
4-4-Les hommes n'ont vraiment pas conscience de
leurs propres fautes.
Les hommes ont avancé dans la découverte
de leurs propres responsabilités, mais ils n'ont pas encore
conscience de la réalité de leurs péchés. Ils s'estiment même tout à
fait innocents et ils n'hésitent pas à se vanter, devant Dieu de
leur innocence et de leur valeur. Ici encore, ce sont les autres,
toujours les autres qui sont responsables des malheurs du monde.
Aussi, le psalmiste n'hésite-t-il pas à implorer la justice de Dieu:
"Rends-moi justice, Yahweh, car j'ai marché dans mon innocence;
je me confie en Yahweh, je ne chancellerai pas." Et même il se
vante: "Éprouve-moi, Yahweh, sonde-moi, fais passer au creuset
mes reins et mon cœur: car ta miséricorde est devant mes yeux, et je
marche dans ta vérité. Je ne me suis pas assis avec les hommes de
mensonge, je ne vais pas avec les hommes dissimulés. Je hais
l'assemblée de ceux qui font le mal, je ne siège pas avec les
méchants. Je lave mes mains dans l'innocence, et j'entoure
ton autel, Yahweh, pour faire entendre une voix de louange, et
raconter toutes tes merveilles." (Ps 25, 1 à 7)
Qu'est-ce que Dieu pourrait bien
reprocher à cet homme si parfait? À cet homme qui aime la maison de
son Seigneur, et qui l'affirme: "Yahweh, j'aime le séjour de ta
maison, le lieu où ta gloire réside." D'où la supplication:
"N'enlève pas mon âme avec celle des pécheurs, ma vie avec celle des
hommes de sang, qui ont le crime dans les mains, et dont la droite
est pleine de présents." (Ps 25, 8 à 10)
La conclusion est sans équivoque:
"Pour moi, je marche en mon innocence: délivre-moi et aie pitié de
moi! Mon pied se tient sur un sol uni: je bénirai Yahweh dans les
assemblées." (Ps 25, 11 et 12)
Du psaume 16 émanent les mêmes
sentiments :
"Seigneur, écoute la justice! Entends ma
plainte, accueille ma prière: mes lèvres ne mentent pas. De
ta face, me viendra la sentence: tes yeux verront où est le droit.
Tu sondes mon cœur, tu me visites la nuit, tu m'éprouves, sans rien
trouver; mes pensées n'ont pas franchi mes lèvres. Pour me conduire
selon ta parole, j'ai gardé le chemin prescrit; j'ai tenu mes
pas sur tes traces: jamais mon pied n'a trébuché. Je t'appelle, toi,
le Dieu qui répond: écoute-moi, entends ce que je dis. Montre les
merveilles de ta grâce, toi qui libères de l'agresseur ceux qui se
réfugient sous ta droite. Garde-moi comme la prunelle de l'œil; à
l'ombre de tes ailes, cache-moi, loin des méchants qui m'ont
ruiné, des ennemis mortels qui m'entourent."
(Ps 16, 1 à 9)
Vraiment les hommes ont bien du mal à
reconnaître leurs fautes, ces fautes dont seuls les méchants sont
responsables: "Ils s'enferment dans leur suffisance; l'arrogance
à la bouche, ils parlent. Ils sont sur mes pas: maintenant ils me
cernent, l'œil sur moi, pour me jeter à terre, comme des lions prêts
au carnage, de jeunes fauves tapis en embuscade." (Ps 16, 10 à
12) Comme on est encore très loin du pardon; le cœur de celui qui se
croit juste est, en fait, plein de haine et du désir de vengeance:
"Lève-toi, Seigneur, affronte-les, renverse-les; par ton épée,
libère-moi des méchants. Que ta main, Seigneur, les exclue d'entre
les hommes, hors de l'humanité, hors de ce monde: tel soit le sort
de leur vie! Réserve-leur de quoi les rassasier:
que leurs fils en soient saturés, qu'il en reste encore pour leurs
enfants! Et moi, par ta justice, je verrai ta face: au réveil, je me
rassasierai de ton visage."
(Ps 16, 13 à 15)
4-5-Pourtant, peu à peu la lumière se fait dans
le cœur de l'homme qui prend conscience de son péché personnel
Peu à peu, l'esprit de l'homme s'éclaire:
serait-il lui aussi, pécheur, serait-il l'un de ces méchants qu'il
méprise? L'homme s'étonne vraiment: il fait tout ce qu'il peut pour
ne pas être méchant, et cependant il transgresse la Loi de Dieu. Et
l'homme, surpris, est très malheureux. C'est ce qui est constamment
exprimé tout au long du psaume 38 qui expose le désarroi du pécheur
presque involontaire:
"Je
disais: 'Je veillerai sur mes voies, de peur de pécher par la
langue; je mettrai un frein à ma bouche, tant que le méchant sera
devant moi.'"
Incontestablement l'homme a du mal à s'accuser, à reconnaître qu'il
est coupable; le responsable, c'est toujours l'autre. Pourtant il
fait beaucoup d'efforts pour se maîtriser: "Et je suis resté
muet, dans le silence; je me suis tu, quoique privé de tout bien."
Mais c'est trop douloureux: "Mais ma douleur s'est irritée,
mon cœur s'est embrasé au-dedans de moi; dans mes réflexions un feu
s'est allumé, et la parole est venue sur ma langue." (Ps 38, 2 à
4)
L'homme constate alors sa faiblesse, mais
semble la renvoyer à Dieu: "Fais-moi connaître, Yahweh, quel est
le terme de ma vie; quelle est la mesure de mes jours que je sache
combien je suis périssable. Tu as donné à mes jours la largeur de la
main, et ma vie est comme un rien devant toi. Oui, tout homme vivant
n'est qu'un souffle. Oui, l'homme passe comme une ombre; oui, c'est
en vain qu'il s'agite; il amasse, et il ignore qui recueillera."
(Ps 38, 5 à 7)
Mais enfin l'espérance naît, car Dieu
seul peut agir: "Maintenant, que puis-je attendre, Seigneur?
Mon espérance est en toi. Délivre-moi de toutes mes
transgressions; ne me rends pas l'opprobre de l'insensé. Je me tais,
je n'ouvre plus la bouche, car c'est toi qui agis. Détourne de moi
tes coups; sous la rigueur de ta main, je succombe! Quand tu châties
l'homme, en le punissant de son iniquité, tu détruis, comme fait la
teigne, ce qu'il a de plus cher. Oui, tout homme n'est qu'un
souffle." (Ps 38, 8 à 12)
L'homme a enfin reconnu sa misère et il
s'humilie: "Écoute ma prière, Yahweh, prête l'oreille à mes cris,
ne sois pas insensible à mes larmes! Car je suis un étranger chez
toi, un voyageur, comme tous mes pères. Détourne de moi le regard et
laisse-moi respirer, avant que je m'en aille et que je ne sois
plus!" (Ps 38, 13 et 14)
Oui, peu à peu l'homme découvre sa
misère, et il se sent démuni devant les méchants. Aussi implore-t-il
Dieu qui est juste et qui le défend. Pourtant la tristesse de
l'homme est toujours là: "Rends-moi justice, ô Dieu défends ma
cause contre une nation infidèle; délivre-moi de l'homme de fraude
et d'iniquité! Car tu es le Dieu de ma défense: pourquoi me
repousses-tu? Pourquoi me faut-il marcher dans la tristesse, sous
l'oppression de l'ennemi?" (Ps 42, 1 et 2)
Oui, pourquoi? Est-ce parce que Dieu veut
que l'homme marche toujours plus vers Lui avec humilité? Et qu'il
développe la vertu d'espérance? "Envoie ta lumière et ta
fidélité; qu'elles me guident, qu'elles me conduisent à ta montagne
sainte et à tes tabernacles! J'irai à l'autel de Dieu, au Dieu qui
est ma joie et mon allégresse; et je te célébrerai sur la harpe, ô
Dieu, mon Dieu! Pourquoi es-tu abattue, ô mon âme, et t'agites-tu en
moi? Espère en Dieu, car je le louerai encore, lui, le salut
de ma face et mon Dieu!" (Ps 42, 3 à 5)
Du psaume 12 émane la même tonalité. Nous
n'insisterons pas.
4-6-Petit retour sur l'histoire d'Israël
Renoncer au péché, accueillir
l'espérance, cela est bien difficile à réaliser. Les vertus que le
Seigneur réclame de ses fidèles sont-elles vraiment des vertus que
l'homme peut acquérir? Peu à peu, Dieu aidant, les hommes
s'apaisent; mais l'amour n'est toujours pas au rendez-vous. C'est ce
que met en évidence le psaume 67. Tout d'abord le psalmiste loue
Dieu qui dissipe les ennemis d'Israël: "Dieu se lève et ses
ennemis se dispersent, ses adversaires fuient devant sa face. Comme
on dissipe une fumée, tu les dissipes; comme on voit fondre la cire
en face du feu, les impies disparaissent devant la face de Dieu.
Mais les justes sont en fête, ils exultent; devant la face de Dieu
ils dansent de joie. Chantez pour Dieu, jouez pour son nom, frayez
la route à celui qui chevauche les nuées. Son nom est Le Seigneur;
dansez devant sa face. (Ps 67, 2 à 5)
Dans sa joie, le psalmiste, se souvenant
de l'histoire d'Israël, énumère les bienfaits de Dieu pour son
peuple: "Père des orphelins, défenseur des veuves, tel est Dieu
dans sa sainte demeure. À l'isolé, Dieu accorde une maison; aux
captifs, il rend la liberté; mais les rebelles vont habiter les
lieux arides. Dieu, quand tu sortis en avant de ton peuple, quand tu
marchas dans le désert, la terre trembla; les cieux mêmes fondirent
devant la face de Dieu, le Dieu du Sinaï, devant la face de Dieu, le
Dieu d'Israël." (Ps 67, 6 à 9)
Quel spectacle terrifiant, malgré
quelques moments de détente. Ainsi, le psalmiste semble remercier le
Seigneur: "Tu répandais sur ton héritage une pluie généreuse, et
quand il défaillait, toi, tu le soutenais. Sur les lieux où campait
ton troupeau, tu le soutenais, Dieu qui es bon pour le pauvre."
(Ps 67, 10 à 11) Mais le peuple doit reprendre le combat: "Le
Seigneur prononce un oracle, une armée de messagères le répand: Rois
en déroute, armées en déroute! On reçoit en partage les trésors du
pays." Alors, "resterez-vous au repos derrière vos murs quand
les ailes de la Colombe se couvrent d'argent, et son plumage, de
flammes d'or, quand le Puissant, là-bas, pulvérise des rois et qu'il
neige au Mont-Sombre? Mont de Basan, divine montagne, mont de Basan,
fière montagne! Pourquoi jalouser, fière montagne, la montagne que
Dieu s'est choisie pour demeure? Là, le Seigneur habitera jusqu'à la
fin." (Ps 67, 12 à 17)
Il faut repartir, avec courage car le
Seigneur est là: "Les chars de Dieu sont des milliers de
myriades; au milieu, le Seigneur; au sanctuaire, le Sinaï. Tu es
monté sur la hauteur, capturant des captifs, recevant un tribut,
même de rebelles, pour avoir une demeure, Seigneur notre Dieu."
La victoire est assurée: "Que le
Seigneur soit béni! Jour après jour, ce Dieu nous accorde la
victoire. Le Dieu qui est le nôtre est le Dieu des victoires, et les
portes de la mort sont à Dieu, le Seigneur."
Mais de nouveau la haine domine, et le
psalmiste n'hésite pas à attribuer à Dieu ses propres sentiments de
vengeance: "À qui le hait, Dieu fracasse la tête; à qui vit dans
le crime, il défonce le crâne. Le Seigneur a dit: 'Je les ramène de
Basan, je les ramène des abîmes de la mer, afin que tu enfonces ton
pied dans leur sang, que la langue de tes chiens ait sa pâture
d'ennemis'… Ton Dieu l'a commandé: 'Sois fort!' Montre ta force,
Dieu, quand tu agis pour nous! De ton palais, qui domine Jérusalem,
on voit des rois t'apporter leurs présents. Menace la Bête des
marais, la bande de fauves, la meute des peuples: qu'ils se
prosternent avec leurs pièces d'argent; désunis les peuples qui
aiment la guerre." (Ps 67, 18 à 24 et 29 à 31)
Après ces expressions d'une violence
incroyable, le peuple se tourne de nouveau vers Dieu, mais pour le
louer et décrire des manifestations de victoire: "Dieu, on a vu
ton cortège, le cortège de mon Dieu, de mon roi dans le Temple: en
tête les chantres, les musiciens derrière, parmi les jeunes filles
frappant le tambourin. Rassemblez-vous, bénissez Dieu; aux sources
d'Israël, il y a le Seigneur! Voici Benjamin, le plus jeune, ouvrant
la marche, les princes de Juda et leur suite, les princes de
Zabulon, les princes de Nephtali. De l'Égypte arriveront des étoffes
somptueuses; l'Éthiopie viendra vers Dieu les mains pleines."
(Ps 67, 25 à 28 et 29 à 32)
Dieu peut tout, sa puissance est infinie.
Voici enfin une vraie louange, désintéressée ou presque, mais où la
crainte domine toujours, et où toute trace du plus petit amour est
exclue: Dieu n'est que le Redoutable. Pourquoi? "Royaumes de la
terre, chantez pour Dieu, jouez pour le Seigneur, celui qui
chevauche au plus haut des cieux, les cieux antiques. Voici qu'il
élève la voix, une voix puissante; rendez la puissance à Dieu. Sur
Israël, sa splendeur! Dans la nuée, sa puissance! Redoutable est
Dieu dans son temple saint, le Dieu d'Israël; c'est lui qui donne à
son peuple force et puissance. Béni soit Dieu!" (Ps 67, 33 à
36)
|