Dans le psaume 39, nous
avons vu que le mot: LOI avait été prononcé. L'homme parle aussi de
ses iniquités, contraires à la volonté de Dieu. De quelle loi
s'agit-il?
Dans le psaume 103,
nous avons vu que lorsqu'Il créa le monde, Dieu imposa des limites
que les éléments ne devaient pas franchir. Le psaume dit, entre
autres, s'agissant des eaux: "Tu poses une limite que les eaux ne
franchiront plus: elles ne reviendront plus couvrir la terre."
(Ps 103, 9)
Le très long psaume 118
ne parle que de la Loi, de la Parole de Dieu, de ses commandements
et de ses exigences. Et ces commandements doivent être observés avec
soin. (Ps 118, 4) D'ailleurs, seuls sont heureux ceux qui gardent
les enseignements du Seigneur et marchent dans ses voies. (Ps 118,
2 et 3) Aussi le psalmiste insiste-t-il pour que les hommes gardent
parfaitement ces lois de Dieu: "Puissent mes voies être dirigées,
pour que j'observe tes lois! Alors je n'aurai point à rougir, à la
vue de tous tes commandements. Je te louerai dans la droiture de mon
cœur, en apprenant les préceptes de ta justice. Je veux garder tes
lois: ne me délaisse pas complètement." Car, "comment le
jeune homme rendra-t-il pur son sentier? En se gardant selon ta
parole." (Ps 118, 5 à 9)
L'homme, alors, exprime
la joie qu'il ressent lorsqu'il observe la Loi du Seigneur: "Je
te cherche de tout mon cœur: ne me laisse pas errer loin de tes
commandements. Je garde ta parole cachée dans mon cœur, afin de ne
pas pécher contre toi. Béni sois-tu, Yahweh! Enseigne-moi tes lois.
De mes lèvres j'énumère tous les préceptes de ta bouche. J'ai de la
joie à suivre tes enseignements, comme si je possédais tous les
trésors. Je veux méditer tes ordonnances, avoir les yeux sur tes
sentiers. Je fais mes délices de tes lois, je n'oublierai pas ta
parole." (Ps 118, 10 à 16)
Mais, connaissant sa
faiblesse, l'homme implore son Seigneur: "Use de bonté envers ton
serviteur, afin que je vive; et j'observerai ta parole. Ouvre mes
yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi. Je suis un
étranger sur la terre: ne me cache pas tes commandements. Mon âme
est brisée par le désir, qui toujours la porte vers tes préceptes.
Tu menaces les orgueilleux, ces maudits, qui s'égarent loin de tes
commandements. Éloigne de moi la honte et le mépris, car j'observe
tes enseignements. Que les princes siègent et parlent contre moi:
ton serviteur méditera tes lois. Oui, tes enseignements font mes
délices, ce sont les hommes de mon conseil." (Ps 118, 17 à 24)
Comprenant qu'il ne
comprend pas tout de la Loi de Dieu, et qu'il demeure vulnérable,
l'homme supplie: il demande que Dieu l'instruise et l'enseigne:
"Mon âme est attachée à la poussière: rends-moi la vie, selon ta
parole! Je t'ai exposé mes voies, et tu m'as répondu: enseigne-moi
tes lois. Fais-moi comprendre la voie de tes ordonnances, et je
méditerai sur tes merveilles. Mon âme, attristée, se fond en larmes:
relève-moi selon ta parole. Éloigne de moi la voie du mensonge, et
accorde-moi la faveur de ta loi. J'ai choisi la voie de la fidélité,
je place tes préceptes sous mes yeux. Je me suis attaché à tes
enseignements: Yahweh, ne permets pas que je sois confondu. Je cours
dans la voie de tes commandements, car tu élargis mon cœur.
Enseigne-moi, Yahweh, la voie de tes préceptes, afin que je la
garde jusqu'à la fin de ma vie. Donne-moi l'intelligence pour que je
garde ta loi, et que je l'observe de tout mon cœur." (Ps 118,
25 à 34)
Pourtant, les risques
de tomber sont encore très grands, et l'homme a peur. Aussi,
confie-t-il à Dieu l'intensité de son désir de faire sa Volonté, la
Volonté de Dieu, mais également ses craintes. Sa prière devient de
plus en plus implorante: l'homme a besoin de Dieu qui est son
bonheur; il a besoin de sa bonté, de son assistance, de sa force:
"Conduis-moi dans le sentier de tes commandements, car j'y trouve le
bonheur. Incline mon cœur vers tes enseignements, et non vers le
gain. Détourne mes yeux pour qu'ils ne voient point la vanité,
fais-moi vivre dans ta voie. Accomplis envers ton serviteur ta
promesse, que tu as faite à ceux qui te craignent. Écarte de moi
l'opprobre que je redoute, car tes préceptes sont bons. Je désire
ardemment pratiquer tes ordonnances: par ta justice, fais-moi vivre.
Que vienne sur moi ta miséricorde, Yahweh, et ton salut, selon ta
parole! Et je pourrai répondre à celui qui m'outrage, car je me
confie en ta parole." (Ps 118, 35 à 42)
Les versets 43 à 56
reprenant les mêmes thèmes, nous n'insisterons pas: "N'ôte pas
entièrement de ma bouche la parole de vérité, car j'espère en tes
préceptes. Je veux garder ta loi constamment, toujours et à
perpétuité. Je marcherai au large, car je recherche tes ordonnances.
Je parlerai de tes enseignements devant les rois, et je n'aurai
point de honte. Je ferai mes délices de tes commandements, car je
les aime. J'élèverai mes mains vers tes commandements que j'aime, et
je méditerai tes lois. Souviens-toi de la parole donnée à ton
serviteur, sur laquelle tu fais reposer mon espérance. C'est ma
consolation dans la misère, que ta parole me rende la vie… Je pense
à tes préceptes des temps passés, Yahweh, et je me console… Tes lois
sont le sujet de mes cantiques, dans le lieu de mon pèlerinage. La
nuit je me rappelle ton nom, Yahweh, et j'observe ta loi. Voici la
part qui m'est donnée: je garde tes ordonnances." (Ps 118, 43 à
50, et 52 et 54 à 56)
Mais les dangers sont
toujours là car: "des orgueilleux me prodiguent leurs railleries:
je ne m'écarte point de ta Loi. L'indignation me saisit à cause des
méchants, qui abandonnent ta Loi." (Ps 118, 51 et 53) C'est
pourquoi l'homme insiste pour que Yahweh l'aide à persévérer: "Ma
part, Yahweh, je le dis, c'est de garder tes paroles. Je t'implore
de tout mon cœur; aie pitié de moi selon ta parole. Je réfléchis à
mes voies, et je ramène mes pas vers tes enseignements. Je me hâte,
je ne diffère point d'observer tes commandements. Les pièges des
méchants m'environnent, et je n'oublie point ta Loi. Au milieu de la
nuit, je me lève pour te louer, à cause des jugements de ta justice.
Je suis l'ami de tous ceux qui te craignent, et de ceux qui gardent
tes ordonnances. La terre est pleine de ta bonté, Yahweh:
enseigne-moi tes lois." (Ps 118, 57 à 64)
L'homme revoit sa vie
passée et comprenant sa misère et l'amour de son Dieu, il apprend
peu à peu à devenir plus humble: "Tu as usé de bonté envers ton
serviteur, Yahweh, selon ta parole. Enseigne-moi le sens droit et
l'intelligence, car j'ai foi en tes commandements. Avant d'avoir été
humilié, je m'égarais; maintenant, j'observe ta parole. Tu es bon et
bienfaisant: enseigne-moi tes lois. Des orgueilleux imaginent contre
moi des mensonges; moi, je garde de tout cœur tes ordonnances. Leur
cœur est insensible comme la graisse; moi, je fais mes délices de ta
Loi. Il m'est bon d'avoir été humilié, afin que j'apprenne tes
préceptes. Mieux vaut pour moi la loi de ta bouche que des monceaux
d'or et d'argent." (Ps 118, 65 à 72)
L'homme peut dès lors
contempler Dieu en toute vérité; il comprend qu'il peut même
devenir, sinon un modèle, mais au moins pouvoir être un enseignement
pour les autres: "Ce sont tes mains qui m'ont fait et qui m'ont
façonné: donne-moi l'intelligence pour apprendre tes commandements.
Ceux qui te craignent, en me voyant, se réjouiront, car j'ai
confiance en ta parole. Je sais, Yahweh, que tes jugements sont
justes; c'est dans ta fidélité que tu m'as humilié. Que ta bonté
soit ma consolation, selon ta parole donnée à ton serviteur! Que ta
compassion vienne sur moi, et que je vive, car ta Loi fait mes
délices! Qu'ils soient confondus les orgueilleux qui me maltraitent
injustement! Moi, je médite tes ordonnances. Qu'ils se tournent vers
moi ceux qui te craignent, et ceux qui connaissent tes
enseignements! Que mon cœur soit tout entier à tes lois, afin que je
ne sois pas confondu!" (Ps 118, 73 à 80)
L'intelligence de
l'homme s'est ouverte; maintenant il sait que la Loi de Dieu est son
vrai bonheur. Mais les épreuves ne sont pas terminées, car le
Seigneur veut s'assurer que l'homme est bien converti, et pendant
quelque temps Il va se cacher. Et l'homme est bien malheureux:
"Mon âme languit après ton salut, j'espère en ta parole. Mes yeux
languissent après ta promesse, je dis: 'Quand me consoleras-tu?' Car
je suis comme une outre exposée à la fumée, mais je n'oublie pas tes
lois. Quel est le nombre des jours de ton serviteur?
Quand donc feras-tu
justice de ceux qui me poursuivent? Des orgueilleux creusent des
fosses pour me perdre; ils sont les adversaires de ta loi. Tous tes
commandements sont fidélité; ils me persécutent sans cause:
secours-moi. Ils ont failli m'anéantir dans le pays; et moi je
n'abandonne pas tes ordonnances. Rends-moi la vie dans ta bonté, et
j'observerai l'enseignement de ta bouche." (Ps 118, 81 à 88)
Car la vie subsiste:
"À jamais, Yahweh, ta parole est établie dans les cieux. D'âge en
âge ta fidélité demeure; tu as fondé la terre, et elle subsiste.
C'est d'après tes lois que tout subsiste jusqu'à ce jour, car tout
obéit à tes ordres. Si ta Loi ne faisait mes délices, déjà j'aurais
péri dans ma misère. Je n'oublierai jamais tes ordonnances, car
c'est par elles que tu m'as rendu la vie. Je suis à toi: sauve-moi,
car je recherche tes préceptes. Les méchants m'attendent pour me
faire périr: je suis attentif à tes enseignements. J'ai vu des
bornes à tout ce qui est parfait; ton commandement n'a point de
limites." (Ps 118, 89 à 96)
Ayant compris que c'est
en observant la Loi de Dieu que la vie subsiste, l'homme exalte
cette Loi, source de la sagesse: "Combien j'aime ta loi! Elle est
tout le jour l'objet de ma méditation. Par tes commandements, tu me
rends plus sage que mes ennemis, car je les ai toujours avec moi. Je
suis plus sage que tous mes maîtres, car tes enseignements sont
l'objet de ma méditation. J'ai plus d'intelligence que les
vieillards, car j'observe tes ordonnances. Je retiens mon pied loin
de tout sentier mauvais, afin de garder ta parole. Je ne m'écarte
pas de tes préceptes, car c'est toi qui m'as instruit. Que ta parole
est douce à mon palais, plus que le miel à ma bouche! Par tes
ordonnances je deviens intelligent, c'est pourquoi je hais tous les
sentiers du mensonge." (Ps 118, 97 à 104)
Pourtant la faiblesse
de l'homme est grande. Il veut être fidèle, mais l'ennemi lui tend
des pièges; aussi l'homme prie-t-il Yahweh avec confiance, tout en
essayant de se convaincre lui-même: "Ta parole est un flambeau
devant mes pas, une lumière sur mon sentier. J'ai juré, et j'y serai
fidèle, d'observer les préceptes de ta justice. Je suis réduit à une
extrême affliction: Yahweh, rends-moi la vie, selon ta parole.
Agrée, Yahweh, l'offrande de mes lèvres, et enseigne-moi tes
préceptes. Ma vie est continuellement dans mes mains, et je n'oublie
point ta Loi. Les méchants me tendent des pièges, et je ne m'égare
pas loin de tes ordonnances. J'ai tes enseignements pour toujours en
héritage, car ils sont la joie de mon cœur. J'ai incliné mon cœur à
observer tes lois, toujours, jusqu'à la fin." (Ps 118, 105 à
112)
Oui, l'homme est très
fragile. Il passe et passera facilement d'un état de fidélité au
péché. Aussi pendant de nombreux versets l'homme continuera-t-il à
exprimer, son espoir, sa joie, ses craintes et la nécessité devant
laquelle il se trouve d'être constamment enseigné par Dieu. Cela
constitue le thème des versets 113 à 128. Puis brusquement, c'est
comme si l'homme avait peur. Il prie avec plus d'insistance encore:
"Tes enseignements sont merveilleux, aussi mon âme les
observe-t-elle. La révélation de tes paroles illumine, elle donne
l'intelligence aux simples. J'ouvre la bouche et j'aspire, car je
suis avide de tes commandements. Tourne vers moi ta face et aie
pitié de moi; c'est justice envers ceux qui aiment ton nom. Affermis
mes pas dans ta parole, et ne laisse aucune iniquité dominer sur
moi. Délivre-moi de l'oppression des hommes, et je garderai tes
ordonnances. Fais luire ta face sur ton serviteur, et enseigne-moi
tes lois." (Ps 118, 129 à 135)
Progressivement l'homme
entre dans le Cœur de Dieu et voici qu'il pleure à cause de ceux qui
n'observent pas la Loi de Dieu: "Mes yeux répandent des torrents
de larmes, parce qu'on n'observe pas ta Loi. Tu es juste, Yahweh, et
tes jugements sont équitables. Tu as donné tes enseignements, selon
la justice et une parfaite fidélité. Mon zèle me consume, parce que
mes adversaires oublient tes paroles. Ta parole est entièrement
éprouvée, et ton serviteur l'aime. Je suis petit et méprisé; mais je
n'oublie point tes ordonnances. Ta justice est une justice
éternelle, et ta Loi est vérité. La détresse et l'angoisse m'ont
atteint; tes commandements font mes délices. Tes enseignements sont
éternellement justes; donne-moi l'intelligence, pour que je vive."
(Ps 118, 136 à 144)
L'homme invoque Dieu
avec encore plus de foi, car, et cela est nouveau, il est persécuté
à cause de la Parole de Dieu: "Je t'invoque de tout mon cœur;
exauce-moi, Yahweh, afin que je garde tes lois. Je t'invoque,
sauve-moi, afin que j'observe tes enseignements... Ils s'approchent,
ceux qui poursuivent le crime, qui se sont éloignés de ta Loi. Tu es
proche, Yahweh, et tous tes commandements sont la vérité… Vois ma
misère, et délivre-moi, car je n'oublie pas ta Loi. Défends ma cause
et sois mon vengeur, rends-moi la vie selon ta parole. Le salut est
loin des méchants, car ils ne s'inquiètent pas de tes lois… Nombreux
sont mes persécuteurs et mes ennemis… À la vue des infidèles, j'ai
ressenti de l'horreur, parce qu'ils n'observent pas ta parole.
Yahweh, rends-moi la vie selon ta bonté. Le résumé de ta parole est
la vérité, et toutes les lois de ta justice sont éternelles."
(Ps 118, 145 à 160)
L'homme poursuit son
évolution spirituelle… Certes, "des princes le persécutent sans
cause: mais c'est des paroles de Dieu que son cœur a de la crainte."
Aussi avoue-t-il: "Je me réjouis de ta parole, comme si j'avais
trouvé de riches dépouilles. Je hais le mensonge, je l'ai en
horreur…" D'où la louange pleine d'espérance qui conduit l'homme
à l'humilité: "J'aime ta Loi. Sept fois le jour je te loue, à
cause des lois de ta justice. Il y a une grande paix pour ceux qui
aiment ta Loi, et rien ne leur est une cause de chute. J'espère en
ton salut, Yahweh, et je pratique tes commandements. Mon âme observe
tes enseignements, et elle en est éprise… Que mon cri arrive jusqu'à
toi, Yahweh! Selon ta parole, donne-moi l'intelligence. Que ma
supplication parvienne jusqu'à toi! Selon ta parole, délivre-moi.
Que mes lèvres profèrent ta louange, car tu m'as enseigné tes lois!
Que ma langue publie ta parole, car tous tes commandements sont
justes!... Que mon âme vive pour te louer, et que tes jugements me
viennent en aide! Je suis errant comme une brebis égarée: cherche
ton serviteur; car je n'oublie pas tes commandements." (Ps 118,
161 à 176)
L'homme a reçu de Dieu
une Loi qui le fait vivre, lui donne la paix et le bonheur. Pourtant
l'homme reconnaît qu'il est une brebis égarée. Pourquoi? Voici
quelques-unes des plaintes de l'homme qui véritablement cherche à se
rapprocher de Dieu: "Vers toi,
Seigneur, j'élève mon âme, vers
toi, mon Dieu. Je m'appuie sur toi: épargne-moi la honte; ne
laisse pas triompher mon ennemi.
Pour qui espère en toi, pas de honte, mais honte et déception pour
qui trahit." (Ps 24, 1 à 3)
Oui, l'homme peut
encore trahir son Seigneur, aussi faut-il que Dieu aide le pauvre
qui Le prie et cherche la vérité: "Seigneur,
enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité,
enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve. C'est toi que
j'espère tout le jour en raison de ta bonté, Seigneur.
Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours."
(Ps 24, 4 à 6) Et l'homme reconnaît de nouveau qu'il a été
pécheur, lui aussi: "Oublie les
révoltes, les péchés de ma jeunesse; dans ton amour, ne m'oublie
pas. Il est droit, il est bon, le
Seigneur, lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles, il
enseigne aux humbles son chemin."
(Ps 24, 7 à 9) et aussi: "J'ai
les yeux tournés vers le Seigneur: il tirera mes pieds du filet.
Regarde, et prends pitié de moi, de moi
qui suis seul et misérable.
L'angoisse grandit dans mon cœur: tire-moi de ma détresse.
Vois ma misère et ma peine, enlève tous
mes péchés." (Ps 24, 15 à 18)
Heureusement, et c'est la joie et le
bonheur de l'homme: "Les
voies du Seigneur sont amour et vérité pour qui veille à son
alliance et à ses lois. À
cause de ton nom, Seigneur, pardonne ma faute: elle est grande.
Est-il un homme qui craigne le Seigneur?
Dieu lui montre le chemin qu'il doit prendre.
Son âme habitera le bonheur, ses
descendants posséderont la terre.
Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent; à ceux-là, il
fait connaître son alliance." (Ps 24, 10 à 14)
Mais les ennemis sont
toujours là: "Vois mes ennemis si
nombreux, la haine violente qu'ils me portent.
Garde mon âme, délivre-moi; je m'abrite
en toi: épargne-moi la honte. Droiture et perfection veillent sur
moi, sur moi qui t'espère! Libère
Israël, ô mon Dieu, de toutes ses angoisses!" (Ps 24, 19
à 22)
Oui, Seigneur, libère
Israël! Soudain, l'homme qu'incarne le psalmiste, comprend qu'il
n'est pas seul mais qu'il appartient à un peuple lui aussi menacé.
Quelle révélation !
Mais, parmi ces
commandements de Dieu, il en est un qui est particulièrement
important, car il contient tous les autres: il s'agit de la charité,
de l'amour du prochain. Et le psalmiste, inspiré par Dieu, va entrer
dans de nombreux détails. Après avoir loué le Seigneur pour tous ses
bienfaits, il va parler de la charité: "Alléluia! Heureux qui
craint le Seigneur, qui aime entièrement sa volonté! Sa lignée sera
puissante sur la terre; la race des justes est bénie. Les richesses
affluent dans sa maison: à jamais se maintiendra sa justice."
(Ps 111, 1 à 3)
Soudain la tonalité est
toute nouvelle: "Lumière des cœurs droits, il s'est levé dans les
ténèbres, homme de justice, de tendresse et de pitié. L'homme de
bien a pitié, il partage; il mène ses affaires avec droiture. Cet
homme jamais ne tombera; toujours on fera mémoire du juste. Il ne
craint pas l'annonce d'un malheur: le cœur ferme, il s'appuie sur le
Seigneur. Son cœur est confiant, il ne craint pas: il verra ce que
valaient ses oppresseurs. À pleines mains, il donne au pauvre; à
jamais se maintiendra sa justice, sa puissance grandira, et sa
gloire! L'impie le voit et s'irrite; il grince des dents et se
détruit. L'ambition des impies se perdra." (Ps 111, 4 à 10)
Oui, le cœur de l'homme
juste, de l'homme qui sait partager, est confiant, dit le psaume
111. Pourtant le doute revient vite: pourquoi les impies
triomphent-ils toujours? "Dieu qui fais justice, Seigneur, Dieu
qui fais justice, parais! Lève-toi, juge de la terre; aux
orgueilleux, rends ce qu'ils méritent. Combien de temps les impies,
Seigneur, combien de temps vont-ils triompher? Ils parlent haut, ils
profèrent l'insolence, ils se vantent, tous ces malfaisants."
(Ps 93, 1 à 4) Et de nouveau, afin d'éviter que la méfiance
s'installe, le psalmiste implore en décrivant ce qui se passe dans
le monde.
Dieu ne voit-il pas les
méfaits qui se commettent? "C'est ton peuple, Seigneur, qu'ils
piétinent, et ton domaine qu'ils écrasent; ils massacrent la veuve
et l'étranger, ils assassinent l'orphelin. Ils disent: 'Le Seigneur
ne voit pas, le Dieu de Jacob ne sait pas'!" (Ps 93, 5 à 7)
Pourtant Dieu est
grand, et puissant, et juste…
"Sachez-le, esprits
vraiment stupides; insensés, comprendrez-vous un jour? Lui qui forma
l'oreille, il n'entendrait pas? Il a façonné l'œil, et il ne verrait
pas? Il a puni des peuples et ne châtierait plus? Lui qui donne aux
hommes la connaissance, il connaît les pensées de l'homme, et
qu'elles sont du vent!" (Ps 111, 8 à 11)
Le psalmiste retrouve
un peu de confiance et comprend le bonheur que procure la Loi:
"Heureux l'homme que tu châties, Seigneur, celui que tu enseignes
par ta Loi pour le garder en paix aux jours de malheur, tandis que
se creuse la fosse de l'impie. Car le Seigneur ne délaisse pas son
peuple, il n'abandonne pas son domaine: on jugera de nouveau selon
la justice; tous les hommes droits applaudiront. Qui se lèvera pour
me défendre des méchants? Qui m'assistera face aux criminels?"
(Ps 93, 12 à 16) Mais Dieu, bien sûr, car le Seigneur est amour:
"Si le Seigneur ne m'avait secouru, j'allais habiter le silence.
Quand je dis: 'Mon pied trébuche!' ton amour, Seigneur, me soutient.
Quand d'innombrables soucis m'envahissent, tu me réconfortes et me
consoles."
D'où un rapide retour
au passé, à la justice de Dieu, donc à la confiance: "Es-tu
l'allié d'un pouvoir corrompu qui engendre la misère au mépris des
lois? On s'attaque à la vie de l'innocent, le juste que l'on tue est
déclaré coupable. Mais le Seigneur était ma forteresse, et Dieu, le
rocher de mon refuge. Il retourne sur eux leur méfait: pour leur
malice, qu'il les réduise au silence, qu'il les réduise au silence,
le Seigneur notre Dieu!..." (Ps 93, 17 à 23)
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