Les psaumes étaient la
grande prière du peuple juif à l'époque de Jésus. Ils rappelaient
l'histoire de ce peuple et comment Dieu l'avait choisi pour montrer
sa puissance et surtout qu'Il était le seul Dieu, le Dieu unique.
Les idoles n'étaient que l'œuvre de mains humaines, et adorer ces
idoles était le plus grand péché que le peuple pouvait commettre.
Malheureusement, comme les peuples environnants, étant tous des
adorateurs d'idoles, les tentations furent grandes, pour Israël, et
cela tout au long des siècles, de rendre un culte à ces idoles. Mais
Dieu veillait et punissait durement les coupables. D'où cette dureté
présente dans la plupart des psaumes, ces combats sans cesse
renouvelés, ces haines, ces désirs de vengeance. Mais Dieu était
toujours vainqueur, aussi tous les psaumes reconnaissent-ils la
puissance de Dieu: peu à peu la prière des hommes devenait
imploration et louange.
Dieu est toujours
vainqueur car Il est tout puissant. Mais les hommes ne Le voient
pas, et constamment ils reviennent à leurs péchés. Alors, Dieu a
pitié de ses pauvres petits enfants, et Il leur promet un Messie.
Les psaumes sont relativement peu clairs sur l'éventuelle nature de
ce Messie souvent confondu avec les rois d'Israël. Mais le peuple
sait, et il le croit fermement, qu'un Sauveur viendra les délivrer.
Que sera ce Sauveur? Les juifs ne le savent pas très bien;
mais ce qui est sûr, c'est que ce Messie les délivrera de tous les
peuples qui l'oppriment. Aussi l'allégresse éclate-t-elle à la fin
de chaque psaume, comme un cri d'espérance. De plus, plusieurs
psaumes sont intégralement consacrés à la reconnaissance des
bienfaits de Dieu et à sa louange. C'est ce qu'expriment
particulièrement les psaumes 146-147 (numérotation liturgique) et
99. Il y a plus, concernant ces psaumes: incontestablement ils nous
font penser à l'allégresse ressentie par les disciples de Jésus
après sa Résurrection, et surtout après la Pentecôte.
Les psaumes 146 et 147 (147 dans la
septante) rappellent les bienfaits de Dieu envers son peuple:
"Alléluia!
Il est bon de fêter notre Dieu, il est beau de chanter sa louange!
Le Seigneur rebâtit Jérusalem, il
rassemble les déportés d'Israël;
il guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures.
Il compte le nombre des étoiles, il
donne à chacune un nom; il est
grand, il est fort, notre Maître: nul n'a mesuré son intelligence.
Le Seigneur élève les humbles et
rabaisse jusqu'à terre les impies.
Entonnez pour le Seigneur l'action de
grâce, jouez pour notre Dieu sur la cithare!
Il couvre le ciel de nuages, il prépare
la pluie pour la terre; il fait germer l'herbe sur les montagnes et
les plantes pour l'usage des hommes;
il donne leur pâture aux troupeaux, aux
petits du corbeau qui la réclament.
La force des chevaux n'est pas ce qu'il
aime, ni la vigueur des guerriers, ce qui lui plaît;
mais le Seigneur se plaît avec ceux
qui le craignent, avec ceux qui espèrent son amour."
(Ps 146)
Le psaume 147 de la numérotation
liturgique est, en réalité, la suite du psaume 146 (147 de la
septante). Il poursuit l'élan du psaume 146, en rappelant tous les
bienfaits de Dieu en faveur de son peuple Israël: "Glorifie
le Seigneur, Jérusalem!
Célèbre ton Dieu, ô Sion!
Il a consolidé les barres de tes portes, dans tes murs il a
béni tes enfants; il fait régner
la paix à tes frontières, et d'un pain de froment te rassasie…
Il révèle sa parole à Jacob, ses volontés et ses lois à Israël.
Pas un peuple qu'il ait ainsi traité;
nul autre n'a connu ses volontés. Alléluia!"
(Ps 147, 12 à 14 et 19 et 20)
Mais les bienfaits de Dieu concernent
aussi toute l'humanité, et même la nature. Ainsi: "Il
envoie sa parole sur la terre: rapide, son verbe la parcourt.
Il étale une toison de neige, il sème
une poussière de givre. Il jette
à poignées des glaçons; devant ce froid, qui pourrait tenir?
Il envoie sa parole: survient le dégel;
il répand son souffle: les eaux coulent. (Ps 147, 15 à
18)
Incontestablement les
bienfaits de Dieu ont été immenses, et le peuple qui s'en souvient,
chante sa reconnaissance: "Tu as
aimé, Seigneur, cette terre, tu as fait revenir les déportés de
Jacob; tu as ôté le péché de ton
peuple, tu as couvert toute sa faute;
tu as mis fin à toutes tes colères, tu
es revenu de ta grande fureur."
(Ps 84, 2 à 4) Maintenant c'est au
peuple de revenir à Dieu; mais seul, il ne pourra jamais, il lui
faut l'aide de Dieu: "Fais-nous
revenir, Dieu, notre salut, oublie ton ressentiment contre nous.
Seras-tu toujours irrité contre nous, maintiendras-tu ta colère
d'âge en âge? N'est-ce pas toi
qui reviendras nous faire vivre et qui seras la joie de ton peuple?
Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et
donne-nous ton salut." Le
peuple alors écoutera, enfin! "J'écoute:
que dira le Seigneur Dieu? Ce qu'il dit, c'est la paix pour son
peuple et ses fidèles; qu'ils ne reviennent jamais à leur folie!'"
(Ps 84, 5 à 9)
Alors seulement la paix et le bonheur
reviendront: "Son salut est
proche de ceux qui le craignent, et la gloire habitera notre terre.
Amour et vérité se rencontrent, justice
et paix s'embrassent; la vérité
germera de la terre et du ciel se penchera la justice.
Le Seigneur donnera ses bienfaits, et
notre terre donnera son fruit. La
justice marchera devant lui, et ses pas traceront le chemin."
(Ps 84, 10 à 14)
Le peuple a remercié
son Seigneur et l'a loué pour ses bienfaits. Mais cette louange sera
parfois, comme le psaume 99 en est un exemple, une pure action de
grâce: "Acclamez le Seigneur,
terre entière,
servez le Seigneur dans l'allégresse,
venez à lui avec des chants de joie!
Reconnaissez que le Seigneur est Dieu:
il nous a faits, et nous sommes à lui, nous, son peuple, son
troupeau. Venez dans sa maison
lui rendre grâce, dans sa demeure chanter ses louanges; rendez-lui
grâce et bénissez son nom!
Oui, le Seigneur est bon, éternel est son amour, sa
fidélité demeure d'âge en âge."
(Ps 99, 1 à 5)
Oui! Il faut rendre grâce au Seigneur;
tous les peuples doivent rendre grâce au Seigneur qui nous comble de
ses bienfaits. Oui, tous les peuples sans exception sont appelés à
cette action de grâce. C'est la prière du psaume 66 qui a, et cela
est très rare dans l'ancien Testament, une portée universelle:
Que Dieu nous prenne en grâce et nous
bénisse, que son visage s'illumine pour nous;
et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations.
Que les peuples, Dieu, te rendent grâce;
qu'ils te rendent grâce tous ensemble!
Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice; tu gouvernes les peuples
avec droiture, sur la terre, tu conduis les nations.
Que les peuples, Dieu, te rendent grâce;
qu'ils te rendent grâce tous ensemble!
La terre a donné son fruit; Dieu, notre
Dieu, nous bénit. Que Dieu nous
bénisse, et que la terre tout entière l'adore!" (Ps 66, 2
à 8)
Prier et chanter, c'est bien, mais
parfois le peuple a besoin d'exprimer sa reconnaissance et sa joie
par d'autres moyens. Écoutons le psaume 150:
"Alléluia! Louez Dieu dans son temple
saint, louez-le au ciel de sa puissance;
louez-le pour ses actions éclatantes,
louez-le selon sa grandeur!
Louez-le en sonnant du cor, louez-le sur la harpe et la cithare;
louez-le par les cordes et les flûtes,
louez-le par la danse et le tambour!
Louez-le par les cymbales sonores,
louez-le par les cymbales triomphantes!
Et que tout être vivant chante
louange au Seigneur! Alléluia"!" (Ps 150)
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