B
Les dons de l'Esprit
B-1-La
crainte de Dieu
B-1-1-Première
méditation
Dire:
"Mon Dieu, je Vous aime", c'est avoir la crainte de Dieu. L’Esprit-Saint,
l’Esprit d’Amour du Père et du Fils nous a donné la crainte de Dieu, le premier
de ses dons, mais
certainement pas le moindre. Pour bien le comprendre,
utilisons une nouvelle parabole...
Soudain
notre taille diminue comme dans une caméra quand on veut éloigner des objets.
Notre taille diminue, et il nous semble que nous nous éloignons de plus en plus
de Dieu, et nous nous retrouvons infiniment petits, désespérément minuscules
devant notre Créateur. Il est si grand, et nous si infimes que nous pourrions
disparaître sans même qu’Il s’en aperçoive... Dieu est devant nous, tout autour
de nous, Il nous enserre. Nous sommes en Lui mais nous ne Le voyons pas; nous
sommes comme des gouttes d’amour perdues dans son Océan d’Amour. Car Dieu nous
aime malgré notre petitesse. Il nous aime, nous L’aimons, mais pourtant nous Le
craignons, car Lui, Il est, et nous, nous ne sommes que par Lui.
Gouttes
d’amour perdues dans l’Océan d’Amour. Il est, et nous, nous ne sommes pas. Il
est l’Amour, Il est la Lumière, Il est la Vérité, Il est la Vie, Il est notre
vie. Nous le savons, et cependant nous sommes bien obligés de constater que nous
sommes pécheurs! Oui, nous avons osé, comme tous les hommes à un moment de leur
vie, nous avons osé refuser l’Amour de notre Seigneur! Et soudain cela nous
consterne; cela nous brise le cœur, car nous avons fait “du mal” à l’Amour. Mais
l’Amour est plus fort que tout, et l’Amour ne veut pas perdre ses enfants,
l’Amour a besoin de ses tout petits pour construire son Corps mystique. L’Amour
est Miséricorde.
L’Amour
est plus fort que tout, l’Amour qui est Miséricorde pardonne nos péchés quand
nous nous en repentons, et l’amour nous redit: “Je vous aime, mes tout petits;
aimez-Moi!” Voici que nous ne voulons plus perdre l’Amour, nous avons peur de
nous, peur de notre faiblesse et de notre petitesse, peur de notre misère et de
notre néant... Quelle découverte! Nous avons blessé l'Amour! Mais maintenant
nous craignons de blesser de nouveau l'Amour du Seigneur, tellement peur de nous
égarer encore et de faire "pleurer" L'Amour. Ô Seigneur, maintenant nous
comprenons que l’Amour peut souffrir quand nous Lui refusons l’amour qu’Il nous
demande, et nous craignons de Te refuser quelque chose... Mais, Seigneur,
aide-nous à résister à nos impulsions humaines, à nos réflexes trop spontanés:
nous sommes si petits et si faibles...
Jésus
parle souvent à nos cœurs qui entendent à peine. Car Jésus nous parle doucement,
dans le silence. Mais nous vivons dans le bruit et les oreilles de nos cœurs
sont parfois un peu sourdes. Ou bien elles font la sourde oreille... Que faire?
Nous retourner vers Dieu, et Le supplier de nous aider, car nous sommes si
petits, si fragiles, si enclins à suivre nos mauvais instincts...
Pourtant
nous aimons Notre Seigneur, et nous ne voulons plus blesser son Amour. La
crainte de Dieu, c'est cela: ne plus vouloir blesser son Amour, et, connaissant
notre misère, Le supplier de nous aider.
Il y a
autre chose dans la crainte de Dieu. Nous savons que Jésus veut avoir besoin de
nous pour construire son Corps mystique; et nous devons le faire de la façon que
Dieu désire et de manière à ne pas Le blesser. Car tous les hommes sont comme
les cellules vivantes qui constituent un corps complet. Si l’une de ces cellules
devient malade ou cancéreuse, entraînée ou contaminée par des influences
extérieures pernicieuses, tout son entourage va peut-être se trouver infecté, et
c’est le corps tout entier qui risque de souffrir, voire même de mourir. C’est
le corps tout entier qui souffre et qui va devoir se soigner, se priver,
faire des sacrifices, avaler des remèdes amers, subir des opérations
douloureuses...
Des
cellules saines souffriront pour aider les cellules malades à guérir, pour
participer à la cicatrisation des plaies morbides. Mystère de la communion des
saints. Mystères de l'Amour de Dieu, mystère de sa Miséricorde qui veut guérir
tout le Corps. Mystère de la Croix du Christ crucifié par l’Amour, pour
cicatriser nos plaies. La crainte de Dieu, c'est aussi de ne plus faire de mal
au Corps du Christ, c'est à dire à tous les hommes nos frères.
B-1-2-Deuxième
méditation
Il faut
beaucoup aimer le don que Dieu nous fait, le don de l'amour. Si Dieu a fait nos
âmes et nos cœurs sensibles, c'est parce que Lui-même, Amour, est très sensible.
Dieu pleure quand les hommes ne répondent pas à son Amour. Oh! Dieu ne pleure
pas sur Lui: Il est la félicité éternelle! Il n'a pas besoin de nous, ou plutôt,
si, Il a besoin de notre amour. Dieu nous a créés parce qu'Amour, Il aime en
Lui, Unique, les Trois personnes de sa Trinité Sainte. Et si Dieu crée, c'est
parce qu'il y a en Lui comme un excès d'amour qui cherche à se déverser.
Dieu
crée. Il crée les mondes, les cosmos, et tous les univers, spirituels et
matériels. Aux anges Il demande l'amour, un amour tout spirituel, et beaucoup
d'anges aimèrent Dieu: il L'aiment toujours et Le servent avec bonheur. Et voilà
que Dieu trouva bonne toute la création, mais quelque chose manquait: les mondes
spirituels aimaient Dieu mais les mondes matériels inertes ne pouvaient pas
aimer car ils étaient sans sensibilité. Alors Dieu créa la vie à la fois
sensible et matérielle. Il fit cela sur la terre, une toute petite planète,
comme pour faire des expériences avant de préparer les univers vivables qui
seraient les nombreuses demeures de la Maison du Père, ces demeures dont
nous a parlé Jésus. Et Dieu vit les merveilles qu'Il faisait sur la terre
devenue un Paradis tellement tout était beau. Maintenant Dieu pouvait "achever"
son œuvre, Dieu pouvait créer les hommes, ces êtres étonnants, matériels,
sensibles et spirituels.
Dieu
aima les hommes d'un amour de préférence, une préférence tellement incroyable
qu'Il décida que son Verbe s'incarnerait dans un corps d'homme. Dieu se ferait
homme pour vivre avec les hommes et construire son Corps mystique. Il y a une
autre merveille à contempler: Dieu aimait l'homme qu'Il désirait épouser. Dieu
aimait l'Homme, et pour que son Amour fut vraiment amour, l'Homme devait aimer
Dieu, d'un amour-réponse à l'Amour de Dieu. Étonnant! Stupéfiant! Dieu aime sa
créature et veut son amour!...
Nous
sommes émerveillés. Dieu nous aime, nous qui ne sommes presque rien, et Dieu
veut que nous répondions à son Amour. Dieu sensible veut l'amour sensible de ses
petites créatures souvent pécheresses. Dieu veut notre amour. Mais que faire
pour aimer Dieu? D'abord, il faut être pur, très pur; prions le Seigneur de nous
purifier et de permettre que jamais nous ne blessions son amour. Car chaque fois
que nous ne répondons pas pleinement à l'Amour de Dieu, à chaque fois nous
blessons le Cœur du Bien-aimé. Fais, Seigneur, que désormais, nous ayions
vraiment peur de Te "faire mal", de Te blesser, de Te faire pleurer. Seigneur,
inspire-nous la crainte de Dieu, la crainte de Te faire mal!
B-2- La
force de l’Esprit
Pour
montrer au Seigneur que nous L'aimons beaucoup, nous allons vivre en observant
tous ses commandements, les commandements de son Amour qui rendent les hommes
heureux quand ils les suivent, selon les conseils de Jésus. Jésus a même ajouté
des béatitudes... Demandons au Saint-Esprit la force dont nous avons
besoin pour résister aux tentations, suivre ses commandements et mettre en œuvre
ses béatitudes.
Seigneur, donne-nous la force dont nous avons besoin pour T'aimer chaque jour
davantage, pour répondre toujours à tes appels, sans discuter, mais au contraire
pleins de joie... Seigneur Jésus, emplis-nous de ton Esprit, l'Esprit du Père et
du Fils, l'Esprit qui unifie la Sainte Trinité dont Tu es le Verbe. Jésus,
donne-nous la force nécessaire pour aller jusqu'au bout de l'épreuve, la
mystérieuse épreuve qui est celle de notre vie. Seigneur, donne-nous la force
d'aller jusqu'au bout de notre tâche. Donne-nous aussi la force d'accepter tout
ce qui Te fait tellement mal, tout ce qui blesse ton Cœur et qui fait pleurer
Dieu. Jésus, Bien-Aimé du Père, donne-nous la Force de ton Esprit-Saint.
L’amour
est plus fort que la mort, dit-on parfois. Prions pour que Jésus nous donne un
peu de son Esprit, pour qu'Il nous donne un peu de sa force, la force de son
Esprit, la force de son Amour. Ô Esprit-Saint, Esprit de Jésus, Esprit du Père
et du Fils, Esprit de Dieu qui jaillit de l’Amour du Père et du Fils, Esprit de
l’Amour, Esprit d’Amour qui, du sein de la Trinité, jaillit en grâces
innombrables sur tous ceux qui aiment Dieu, ô Esprit-Saint, Esprit de Dieu,
Esprit du Christ venu sur terre pour nous sauver, inonde-nous de tes bienfaits,
et donne-nous ta force. Ô Esprit-Saint, répands les dons de ton Esprit et ta
force sur les hommes nos frères, et sur tous les chrétiens qui souffrent pour le
Nom de Jésus.
Esprit-Saint, Esprit d’Amour, regarde notre petitesse: que sommes-nous dans
l’univers? Pourtant, c’est Dieu qui nous a créés, c’est Dieu qui nous a donné la
vie, c’est Dieu qui nous façonne chaque jour avec amour, c’est Dieu qui nous
aime et qui nous dit: “Je t’aime, en retour, aime-Moi.” Esprit d’Amour,
regarde-nous et vois notre misère, vois le Prince de ce monde qui Te déteste et
nous déteste. Vois le Prince de ce monde qui nous tente, qui nous menace, et
surtout qui nous ment. Ô Esprit de vérité, vois notre faiblesse et donne-nous ta
force.
Esprit-Saint, Esprit de Lumière et de Vérité, éclaire nos pauvres esprits
désemparés et viens au secours de notre pauvreté. Viens au secours de nos
manques de foi, de nos manques d’amour, viens au secours des pauvres que l’on
martyrise à cause du Nom de Jésus. Ô Esprit-Saint, donne-nous la force de
pouvoir toujours dire oui à la volonté du Père, à la volonté de Jésus, à ta
volonté, à l’Amour qui règne dans la Sainte Trinité.
Esprit-Saint, Esprit de la force de Dieu, Toi qui nous enseignes la vérité,
donne-nous la force de témoigner de notre foi, dans l’espérance et dans la
charité, c’est-à-dire dans ton Amour. Esprit de la force et de la charité de
Dieu, donne-nous la force de manifester l’espérance que Tu mets dans nos cœurs.
Mais surtout, Esprit-Saint, Esprit de l’Amour de Jésus qui mourut sur la Croix
pour nous, pour nous délivrer de toutes nos souillures et de tous nos péchés,
notre lèpre, ô Esprit-Saint, Esprit de Jésus, donne-nous la force, parfois, de
savoir donner un baiser aux lépreux.
B-3-Donne-nous le don de piété
Dieu est sensible, et Il sait que
si nous ne L’aimons pas, si nous Lui préférons des créatures, nous serons
rapidement bien malheureux... Et Dieu est "triste" quand Il voit ses enfants
malheureux. Les petits enfants que nous sommes sont tout émerveillés en
contemplant l’immense bonté de leur Père du Ciel. Nous avons tout reçu de ce
Père merveilleux, et nous n’avons pas toujours bien mis en œuvre ses conseils.
Alors, avec le don de piété, nous pouvons, enfin, retourner vers Lui
comme de tous petits enfants, et lui faire des petits cadeaux d’enfants, des
cadeaux et des paroles de reconnaissance et d’amour, de tendresse et
d’affection.
Avec nos cadeaux de piété qui n’ont
rien à voir avec les "pieusetés", nous dirons à Dieu que nous Lui vouons une
incroyable reconnaissance. Il nous a tout donné, et nous, nous avons gaspillé
ses dons, ses marques d’amour et ses enseignements. Oui, nous allons vers notre
Père avec un petit bouquet tout simple de fleurs toutes jolies car venant de
Lui, et nous allons Lui dire: “Père, Tu vois, je ne suis qu’un tout petit,
souvent capricieux, orgueilleux et pécheur; mais aujourd’hui, avec toute ma
piété filiale, je Te dis merci pour tout. Reçois ma tendresse, mon merci et ma
reconnaissance. Nous venons vers Toi, Père bien-aimé,
nous venons à Toi avec notre tout petit bouquet des fleurs que Tu aimes. Nous Te
demandons pardon de toutes nos faiblesses, de toutes nos misères et de tous nos
péchés. Nous ne sommes pas fiers de nous, mais nous venons en confiance, pleins
de reconnaissance. Car Tu nous as fait comprendre que c'est cela le don de
piété: la reconnaissance et la confiance."
La
piété, c’est d’abord la piété filiale, c’est-à-dire l’amour qui unit les membres
d’une même famille et qui fait que l’on s’aide, qu’on se comprend, qu’on
s’estime, qu’on se protège les uns les autres. La piété filiale c’est le
quatrième commandement mis en pratique, et cela est si simple quand on s'aime.
La piété filiale, c’est aussi le bonheur d’aimer et d’être aimé. C'est l’amour
en actes, c’est le service gratuit, c’est le sourire qui apaise, le rire qui
réjouit, la paix qui règne dans les cœurs. La piété fait l’unité des cœurs
rassemblés dans une même famille.
Et avec
Dieu? Nous sommes enfants de Dieu, créés par Dieu, aimés de Dieu. Nous sommes de
la famille de Dieu. C’est extraordinaire, inouï, insensé. Nous sommes de la
famille de Dieu et dans l’Amour de Dieu. L’Amour de Dieu pour nous, nous scelle
dans l’amour et nous unit à Dieu, nous unit au prochain, à notre prochain qui
lui aussi est de la famille, la famille de Dieu. La famille de Dieu est une
grande famille, une immense famille, et c’est le Corps du Christ!
Dieu ne
cesse de nous penser, de nous créer, de nous aimer. Dieu ne cesse de nous rendre
service, de nous donner sa création, de nous faire admirer ses œuvres, de nous
faire comprendre qu’Il nous aime et nous a tout donné: le nécessaire pour vivre,
et même le superflu pour pouvoir être heureux et louer ses grandeurs, ses
magnificences, sa munificence, ses largesses infinies... Il nous fait même
participer à sa Sagesse! Ô Seigneur Tout-Puissant! Comment Te remercier? Saurons
jamais assez chanter tes louanges et louer ton Amour?
Dieu
nous donne tout en abondance, et en surabondance. Il nous donne tout et, en
échange, Il ne nous demande rien d’autre que de L’aimer. Sans cesse Il nous
redit: “Je t’aime, en retour, aime-Moi, et Tu seras heureux. Aime-Moi et observe
ma Loi, car mes commandements sont Amour: en eux se trouvent tous les bonheurs,
la joie et la plénitude de l’Amour.” Et Dieu nous envoie son Esprit-Saint, ton
Esprit d’Amour pour qu’Il soit le lien qui unit et qui soude tous les membres de
la famille de Dieu. Aimer, c’est mettre en action le commandement suprême:
“Tu aimeras le Seigneur ton Dieu...”
Seigneur
notre Dieu, quel émerveillement! Tu veux que ta famille soit heureuse dans ton
Amour. Et pour que nous puissions Te prouver notre amour, notre pauvre amour qui
est encore de la terre, Tu veux que nous aimions tous tes enfants, que nous les
aimions comme Tu les aimes, que nous les servions comme Tu les sers, que nous
leur rendions les devoirs de piété quand ils en ont besoin. Tu veux aussi
Seigneur, que nous Te servions, Toi, directement... Mais comment faire?
Tu
savais bien, Dieu Béni, que nous ne pouvions pas Te servir Toi, directement,
nous sommes bien trop faibles et beaucoup trop petits, et tellement impuissants.
Alors Tu as eu une trouvaille étonnante: le seul service que nous puissions Te
rendre, c’est de Te demander ce que nous désirons, c’est de Te prier, de prier
sans cesse; c’est de Te demander, pour nous et pour nos frères, tout le
nécessaire pour vivre, et même le superflu qui sans être vital, rend notre vie
plus belle encore...
Tu veux
aussi, Seigneur, que nous priions pour nos frères, tous nos frères qui sont dans
le besoin et dans la peine, car notre monde est aussi un monde de péchés. Et le
péché, c’est le contraire du bonheur car il nous sépare de Toi. Esprit-Saint,
donne-nous avec abondance ton merveilleux don de piété, et nous saurons T’aimer.
B-4-Le don
de conseil
Le Seigneur nous a montré combien
nous devions être vigilants et craindre de Le blesser par nos manques d’amour.
Puis Il nous a conduits à Lui offrir quelques petits cadeaux. Mais nous sommes
si petits que nous ne savons pas très bien faire. Alors Il veut nous donner
quelques conseils. Les Conseils du Seigneur sont tous adaptés aux besoins aux
désirs de chacun d’entre nous. Et comme nous sommes tous différents, les
conseils du Seigneur sont multiples. Pourtant il y en a un qui domine tous les
autres et qui est adapté à tous les hommes: “Aimez-vous les uns les autres comme
Jésus vous a aimés. “
Bientôt, grâce aux conseils de
l'Esprit-Saint que nous nous efforcerons de mettre en œuvre, nous seront
tellement comblés de son immense amour qu’il débordera de tous les cœurs des
chrétiens pour le bonheur et la paix de beaucoup d’hommes. En attendant, nous
allons découvrir les conseils du Saint-Esprit en explorant les dons merveilleux
qu'Il nous réserve encore et qu'Il a comme cachés dans son Intelligence et sa
Sagesse.
B-5-La
science de Dieu, don de l’Esprit.
La
science que nous donne généralement le Saint-Esprit, c'est la science de
l'Amour. Et il est bon de contempler l'apôtre Jean couché sur la poitrine de
Jésus et recevant à plein le don de science qui en fera le disciple de l'amour.
Jean fut le seul des apôtres à suivre Jésus tout au long de sa Passion, à
accompagner Marie puis à la recevoir pour Mère. Avec une humilité profonde il
"prit Marie chez lui", et termina sa vie en disant sans cesse: "Mes petits
enfants, aimez, aimez, aimez..."
Jésus,
vint sur notre terre, Il dit au Père: “Me voici, Je viens faire ta volonté!”
À ses apôtres, un jour, Il déclara: “ Apprenez de Moi qui je suis doux
et humble de Cœur.” Enfin, ce qui conclut tous ses enseignements, tous ses
commandements: “Aimez-vous les uns les autres, comme Je vous ai aimés.”
Jésus,
nous Te contemplons. Tu es Amour, Tu es obéissance, Tu es humilité. Amour,
obéissance, humilité, est-ce cela la science de Dieu, la science qui renferme
toutes les autres, la science que Tu veux nous enseigner?
Jésus,
nous Te contemplons: nous Te voyons tout Amour et toute tendresse, uniquement
préoccupé de faire la volonté du Père, et ton humilité nous émerveille. Jésus,
nous implorons ton Esprit-Saint. Soudain nous pensons à la Création, aux forces
monstrueuses qui furent libérées lors du premier instant du premier jour. Dieu
libèra une goutte d’énergie et lui donna des lois. Oui, Dieu donna des lois à la
matière... et la matière dut obéir à ces lois.
De plus
en plus il semble que le don de science rejoint la science moderne. Les
astronomes sont arrivés, dans leurs calculs qui les conduisent au big-bang, à un
milliardième de milliardième de milliardième de seconde juste après ce big-bang.
Autrement dit, ils "touchent" le big-bang, mais ils ne savent plus quoi dire.
Là, il y a "quelque chose", disent-ils; nous, nous disons Dieu. Il y a mieux,
les nanotechnologies étonnent de plus en plus les scientifiques: l'infiniment
petit donne un vertige encore plus grand que l'infiniment grand. Et si les deux
infiniment petits: celui d'avant le big-bang et les nôtres se rejoignaient; et
si nous arrivions tout simplement à l'instant t de la création, l'infiniment
petite goutte d'énergie éclatant dans la main de Dieu. Exprimer l'inexprimable
est presque impossible, mais, grâce au don de science, ne commençons-nous pas à
"toucher" maintenant l'unité de la création, en Dieu. Ô merveilles de l'Esprit
de Dieu!
On
prétend que les forces qui gèrent la matière sont aveugles; mais y-a-il des
forces aveugles dans la création. Nous constatons de plus en plus, grâce à la
science moderne, qu'il y a des forces, gigantesques, certes, mais soumises à des
lois, à des règles très strictes. Et, partout, la nature, quand elle n’est pas
contrariée par une force destructrice née de la volonté d’un être intelligent
mais nocif, partout la nature, qui est bonne, obéit à son Créateur et à ses
Lois.
La
nature que nous connaissons est dans le temps, et depuis l’instant de sa
naissance, ce que l’on appelle aujourd’hui le Big Bang (que l’on appellera
peut-être autrement dans quelques années, car la science des hommes sera
toujours balbutiante devant Dieu), la nature évolue dans le temps. C’est une
évidence que l’on ne peut pas nier. Et peu à peu, un peu à peu qui, pour nous,
dure des milliards d’années mais qui, dans la pensée de Dieu, est peut-être
instantané, peu à peu les mondes se forment, et la terre se prépare à recevoir
la vie.
La terre
reçoit la vie, une vie d’abord bien embryonnaire, mais une vie qui se développe,
une vie qui, progressivement, devient douée de sensibilité. Cette première
sensibilité, qui est encore celle des animaux, est très primaire, uniquement
orientée vers la sauvegarde et l’évolution des espèces. Et l'on sent déjà, en
regardant des bêtes soigner leurs petits, que cette sensibilité est faite pour
devenir amour.
Et Dieu
créa l’homme; peu importe comment. Homme et femme Il les créa, pour qu’ils
s’aiment, et, découvrant l’amour, qu’ils aiment leur Seigneur Créateur. Dieu a
créé l’homme pour l’Amour. Dieu aime l’homme qu’Il a fait pour Lui, “pour y
prendre ses délices”. Dieu aime l’homme et veut être aimé par lui. L’Amour
est le premier commandement: “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de toutes tes
forces...” Ce premier commandement inclut le deuxième: “Et ton prochain
comme toi-même.” Jésus ajoutera, et ce sera son Testament: “Aimez-vous
comme Je vous ai aimés.” L’homme doit aimer tous ses frères puisque Dieu les
aime.
Dieu a
créé l’homme. Dieu aime l’homme. Dieu avait longuement préparé, avec beaucoup
d’amour, la maison qui devait l’accueillir. Dieu plaça l’homme dans le Jardin
d’Eden, et Dieu lui donna toute sa création pour y être heureux. Une seule
condition: “Ne pas manger le fruit de l’Arbre de la connaissance du bien et
du mal.”
Avant de
créer l’homme, Dieu avait tout préparé pour lui. L’homme n’avait qu’à utiliser
correctement ce que Dieu lui avait donné. L’homme avait tout reçu de Dieu; même
maintenant il continue à tout recevoir de son Créateur. Alors, pourquoi
l’orgueil qui veut se faire Dieu?
Contemplons encore le Fils de Dieu incarné. Jésus a compris, en venant chez
nous, conformément à la volonté du Père qu'Il aime, quel désastre le "Prince" de
ce monde avait introduit chez nous. Alors, Il est venu réparer les blessures en
nous redonnant l’Amour de Charité, en nous faisant contempler son obéissance, et
en nous faisant comprendre que ceux qui sont les plus proches de Dieu, ce sont
ceux qui ont un cœur de pauvre, ce sont les humbles de cœur. Est-ce cela la
vraie Science de l’Esprit de Dieu?
B-6-Le don
d’intelligence
Tout ce
qui vit sur la terre est doté de réflexes et de sensibilité. Au cours des
millénaires, les êtres vivants ont évolué et se sont peu à peu adaptés à leurs
milieux de vie qui eux-mêmes se constituaient. Mais les plantes sont restées des
plantes, et les animaux sont toujours des animaux. On constate une évolution,
mais cette évolution n'a été ni voulue, ni pensée par ces êtres vivants. Par
contre, les hommes, quoique soumis aux mêmes lois extérieures que tous les êtres
vivants, progressent, et cela volontairement, car ils sont intelligents.
L!intelligence est ce qui distingue les hommes de tous les autres êtres vivants.
Il est
une autre intelligence, don de l'Esprit-Saint, c'est l'intelligence qui
nous fait découvrir Dieu, le Créateur, et qui nous faire découvrir qu'Il est
Quelqu'UN. Grâce au don d'Intelligence les hommes comprennent que leur
vie, ils la doivent à Dieu, et que Dieu, l'unique Créateur les aime, et les
aime, chacun individuellement. Les hommes ne sont pas seuls, perdus dans un
monde aveugle et indifférent, les hommes, grâce au don d'Intelligence,
"savent" qu'ils ne sont pas laissés à l'abandon, mais que Quelqu'UN les aime et
veille sur chacun d'entre eux. Quelle merveille! Et comme nous devons remercier
Dieu de s'être révélé à nous, et, grâce à l'Intelligence qu'Il nous a
confiée, de pouvoir Le connaître et L'aimer.
Ô
Esprit-Saint, Esprit du Père et de Jésus, Esprit d’Amour et de bonté, Esprit
d’intelligence, donnez-nous l’intelligence des choses de Dieu. Donnez-nous, ô
Esprit de sainteté, l’intelligence de l’Amour de Dieu pour nous, l’intelligence
de la volonté de Dieu. Donnez-nous, ô Esprit de lumière, l’intelligence qu'il
nous faut pour Vous comprendre un peu
Jésus,
nous Te prions, donne-nous l’intelligence de tes décisions, de ta volonté sur
nous. Tu as été notre modèle en tout, Jésus, quand Tu vécus avec nous sur notre
terre. Tu as connu nos incertitudes, nos contrariétés, nos souffrances. Et Tu as
vécu, durant toute ta vie, mais surtout à Gethsémani, la volonté du Père dans
tout ce qu’elle peut avoir parfois de terrible lorsqu'Il laisse agir l’Ennemi.
Jésus,
pendant quelques instants d’éternité, les instants de Gethsémani et de ta mort
sur la Croix, pendant quelques instants terrestres, mais des instants qui durent
toujours pour ton Corps mystique, Tu as vécu la panoplie des lâchetés humaines,
des détresses humaines à cause de la multiplication des péchés de tous les
siècles du monde. Tu as vécu l’apparent abandon du Père. Cette souffrance fut
pour Toi si cruelle que Tu imploras le Père d’éloigner ce Calice. Pourtant, Toi,
Jésus, Tu avais l’intelligence des choses de Dieu puisque Tu étais Dieu et
Homme. Mais le Père voulait que Tu nous enseignes, à nous qui sommes sans
intelligence, que la volonté de Dieu est toujours salvatrice car elle est la
force qui nous garde dans le combat contre le mal, contre Satan.
Jésus!
Tu avais l’intelligence des choses de Dieu, mais homme, Tu voulus vivre notre
détresse quand nous n’arrivons pas à comprendre le pourquoi des décisions du
Père, et encore moins le pourquoi de sa patience quand Il semble tolérer
l’apparente victoire des forces mauvaises.
Ô
Esprit-Saint, donne-nous l’intelligence des pensées de Dieu qui ne sont pas
nos pensées. Ô Esprit-Saint, fais-nous comprendre l’immensité de ta patience
qui donne à tant de pécheurs le temps de se convertir et de revenir à Dieu.
Esprit-Saint, donne-nous l’intelligence de ta Miséricorde qui permet à tant de
pauvres êtres, perdus par le péché, de recouvrer la vie, la Vie que Tu nous
donnes constamment, ta Vie divine.
Ô
Esprit-Saint, donne-nous l’intelligence de la souffrance que Tu permets, la
souffrance que ton Amour nous partage pour réparer les blessures du Corps
mystique, les blessures de tes enfants, les blessures de ton Église.
Jésus,
nous Te contemplons à Gethsémani, nous Te contemplons sur le Chemin vers ta
Croix, nous Te contemplons sur ta Croix... Jésus nous Te contemplons dans ta
Passion, et souvent nous ne comprenons pas. Nous ne comprenons pas la volonté du
Père, nous ne comprenons pas la trahison de Judas, nous ne comprenons pas la
haine de ton peuple, nous ne comprenons pas la lâcheté de Pilate, nous ne
comprenons pas le reniement de Pierre, nous ne comprenons pas que le Père laisse
faire le mal qui nous envahit et que pourtant Il déteste. Jésus, nous ne
comprenons pas ces choses qui ne sont pas de Dieu mais que le Père laisse faire.
Nous ne
comprenons pas, mais Toi, qui es Dieu, Tu comprends ces choses de Dieu, ces
choses nécessaires pour notre Rédemption. Toi, Jésus, Tu as l’intelligence de
ces choses de Dieu que Tu veux nous enseigner car elles sont notre salut. Jésus,
donne-nous ton Esprit d'intelligence pour que, peu à peu nous acquerrions
l’intelligence des choses de Dieu et que nous acceptions, sans révolte, ta
douleur, ta détresse, mais aussi ta douceur, ton humilité et ta résignation.
En
mourant, Jésus, “Tu rendis l’Esprit”, l’Esprit Consolateur que Tu nous
promis pour ne pas nous laisser orphelins. Jésus, envoie-nous ton Esprit, qu’Il
nous ouvre l’esprit à l’intelligence des choses de Dieu.
B-7-Le don
de sagesse
Nous sommes déjà bien armés. Dieu, Père
Un avec son Fils et l'Esprit, nous a donné l'intelligence pour comprendre ses
merveilles, et la science pour les découvrir. Il nous a prodigué aussi ses
conseils et la force pour mettre en œuvre ses désirs, grâce à la piété. Notre
plus grande crainte, maintenant est de lui faire de la peine. Tout cela, c'est
magnifique, mais comment faire pratiquement? Dieu dont l'Esprit de Sagesse
"planait sur les eaux", vient nous partager cette merveilleuse Sagesse.
La
Sagese de Dieu n’est pas à notre portée et nous sommes incapables de la
comprendre. Mais la Vierge Marie, Sede Sapientiæ, qui était dans la
pensée de Dieu avant toute création, Marie, remplie de la Sagesse de Dieu, Mère
de Dieu et Reine du Ciel, sera pour nous, modèle de sagesse.
Marie
est pour nous modèle de sagesse, car fille du Père, fille des hommes et Mère de
Dieu, elle fut comblée de grâces. Pourtant, durant sa vie terrestre, Marie ne
comprenait pas toutes les choses de Dieu. Servante du Seigneur, elle
obéissait, et ce qu’elle ne comprenait pas, elle le gardait dans son cœur.
Et garder les choses de Dieu dans son cœur, même les choses les plus difficiles
à comprendre ou les plus douloureuses, c’est déjà la Sagesse de Dieu, c’est déjà
être sage selon le Cœur de Dieu.
La
Sagesse de Dieu nous dépasse infiniment; elle n’est pas à notre portée car Dieu
EST et Il est Créateur, et nous, nous ne sommes pas car nous sommes créatures
entièrement dépendantes du bon vouloir de Dieu, du vouloir de Dieu qui est bonté
et amour. Dieu Infini est Sagesse pour sa création qu’Il aime. Nous, nous sommes
finis, et nous ne pouvons voir et encore moins comprendre, les desseins infinis
de Dieu. Nous n’avons devant nous qu’une visibilité réduite et un champ de
vision si limité que nous ne pouvons percevoir que ce qui est tout près de nous,
de telle sorte que la Sagesse infinie de Dieu et l’immensité de son Amour qui
est son être Lui-même, nous échappent complètement.
La
Sagesse de Dieu n’est pas à notre portée, et pourtant le Seigneur nous a donné
comme un résumé de sa Sagesse d’Amour: les commandements. Qui vit selon les
commandements de l’Amour de Dieu est déjà dans la Sagesse de Dieu. Et Jésus,
Dieu et Homme, fut véritablement l’incarnation de la Sagesse du Père. Jésus,
Sagesse de Dieu, vivait, dans l’unité de ses deux natures, la Sagesse de Dieu
qui était le moteur de toute sa volonté.
Pourtant, et c’est là, pour nous, le mystère total, Jésus, Sagesse de Dieu,
Jésus, toujours uni à la volonté du Père avec qui Il ne faisait qu’UN, Jésus, à
Gethsémani, semble, au moins pendant un bref instant, n’avoir pas compris la
Sagesse de Dieu. Mais là, nous sommes comme au cœur du mystère le plus profond
de Dieu, nous touchons à la Sagesse de la Rédemption et à l'Amour de Dieu. Nous
ne pouvons qu'adorer.
La Sagesse de Dieu étant l'Amour,
nous pouvons dorénavant aimer Dieu comme Il le désire pour répondre librement à
ses desseins d'amour sur nous, pour notre plus grand bonheur. Notre réponse est
libre, car l'amour ne pourra jamais être robotisé: l'essence de Dieu, l'Amour,
étant souveraine liberté, l'amour que Dieu nous demande en retour du sien ne
peut être que libre.
Notre réponse à l'amour du Seigneur
notre Dieu ne peut être que: "Je T'aime!" |