Maria Graf-Suter
laïque, épouse et mère
la mère spirituelle des prêtres
1906-1964

LA RÉVÉLATION DE L’AMOUR DIVIN

 

Saint Pio
de Pietrelcina

 

Chez le Père Pio

20 février 1957 : J’ai rêvé ce matin que le Père Pio se tenait près moi, debout, souriant très affectueusement, aimable comme on ne l’a pour ainsi dire jamais vu. Il m’a dit : « Vous devez porter en vous le visage du Christ ! » A ces mots, je m’éveillai complètement. Puis il continua : « Et l’Amour du Christ doit rayonner de votre visage ! » Je vis alors également le visage de deux sœurs qui ne se supportent pas mutuellement, mais qui, depuis très longtemps déjà, demandent l’aide du Padre Pio. Et près de moi, le Père Pio reprit : « Ces deux-là sont en guerre l’une avec l’autre parce que il y a entre elles une troisième personne. Il faut qu’elles la considèrent comme le Christ abandonné. Que l’une Lui témoigne plus de pitié, l’autre plus de respect ! » Je voyais encore le Père Pio quand il me vint une idée : il dit la messe à cette heure-ci. Il doit en être à la communion. Et je priai simplement le Père Pio en lui disant : « Donnez-moi la communion, donnez-moi Jésus ! » Il dit, dans son amour : « Mais ! tu Le reçois chaque jour spirituellement, e autrement je ne puis pas te Le donner. » Alors mes pensées furent pour Jésus. Je désirais si ardemment Le recevoir réellement. Je me souvins des paroles que Jésus m’a dites un jour : « Je suis en toi, Je te conduis et te guide ! » Le Père Pio avait disparu. Mais chacune e ses paroles resta fixée dans ma mémoire et je sus que je devais communiquer à ces deux sœurs la réponse du Padre Pio. Je leur dis ce qui s’était passé et pus ainsi rétablir la paix. Il me revint aussi en mémoire qu’un jour que j’étais occupée à un travail de broderie, dans la chambre de famille, le Padre Pio me dit : « Nous avons la même tâche, c’est-à-dire de sauver des âmes, toi ici, moi là-bas. »

En juillet 1959, une femme vint me dire qu’elle avait envoyé une photo de moi au charismatique Père Pio, à San Giovanni Rotondo, lui demandant si mes révélations étaient vraies. Elle me montra la photo, qui était munie du sceau du couvent. Ces mots y étaient écrits : « Cette femme a encore une grande tâche à accomplir. » Dans une circonstance pénible, cette femme me demanda des prières. Elle fut exaucée parce qu’elle répondait aussi aux demandes de la Mère de Dieu. Elle et son mari décidèrent de me payer le voyage chez le Père Pio. Je demandai à Jésus qu’elle était Sa sainte Volonté, et il fut clair pour moi que je devais accepter cette offre. Je partis donc pour l’Italie avec vingt-cinq personnes, mais n’eus pas un instant de plaisir, car la « grande tâche » qui m’incombait m’écrasait. Le deuxième après-midi du voyage, nous arrivâmes à Foggia, d’où l’on nous dit que nous avions encore deux heures de trajet jusqu’au but. J’avais une telle appréhension, que j’eusse été incapable de manger quoi que ce fût. Et soudain, il me sembla que l’auto était pleine du parfum de fleurs ou d’une huile fine, bref, de quelque chose de merveilleux ; j’étais forcée de respirer profondément et n’avais pas assez d’air. Je regardai autour de moi, si quelqu’un avait un fort parfum et demandai à une voisine : « Qu’est-ce qui sent si fort ? » Elle respira, elle aussi, profondément et me dit : « Je ne sais pas, mais c’est merveilleux. » A ce moment, je reconnus que c’était le Père Pio ; mon angoisse fit place à une grande joie intérieure. Le Père Pio vint à ma rencontre et je sus très clairement que j’avais que j’avais la même tâche que lui. Je saisis nettement ces mots : « Offre, prie et bénis ! Car par les Révélations qui te sont données, la moitié du monde doit être convertie. » Je dis à ma voisin : « Cela doit rester notre secret, n’en dites rien à personne ! »

Nous arrivâmes à San Giovanni. La dame qui nous servait de guide revint du couvent, nous apportant la nouvelle que le Père Pio était malade, qu’on ne pouvait pas le voir. Ce fut pour tous une grande déception, car nous voulions avant tout assister à s messe. Je dus cacher mes sentiments et ma grande joie intérieure grandit encore. Il est venu au-devant de moi parce que je ne pouvais pas aller à lui. C’est avec un fervent merci à Dieu que j’assistai à la messe avec le groupe et communiai. J’étais vraiment heureuse de pouvoir être l’instrument de Dieu. Pendant notre séjour de deux jours, le Père Pio prit le peine de nous donner, de sa cellule, sa bénédiction à quatre reprises. Je le priai, en esprit seulement, de daigner m’aider à reconnaître en tout, comme lui, la sainte Volonté d Dieu et à l’accomplir. J’ai senti que jusqu’ici, j’avais beaucoup trop peu remercié Dieu de Son Amour, et des grâces de choix qu’Il m’avait accordées en tout temps. Le Père Pio nous a regardés chaque fois pendant un moment, avant de nous bénir. Après quoi, chacun des pèlerins disait que c’était comme si le regard du Père l’avait pénétré de part en part. Le guide spirituel de notre pèlerinage put donner la bénédiction aux deux malades de notre groupe avec une « relique » du Père Pio. A cette occasion, M. Frédéric Abresch nous a raconté beaucoup de choses qui nous ont vivement frappé. Il avait été jadis communiste convaincu et ennemi acharné de l’Église. C’est par le Père Pio qu’il obtint la grâce de conversion. M. Abresch prit la petite malade de 8 ans et lui dit : « Si Dieu te guérit maintenant, remercie-Le ainsi que Sa Mère. Ne pense pas pouvoir ensuite vivre comme tu l’entends. Offre ta santé, ta vie à Dieu et accomplis Sa sainte Volonté. Tu ne devras pas utiliser ce don de Dieu pour la danse et les autres plaisirs, mais vivre pour la gloire de Dieu. » Nous devons être également prêts à souffrir pour Dieu, si telle est Sa Volonté. Le Père Pio souffre énormément pour Dieu ; pour l’amour des pécheurs et pour leur salut. Il éprouve la séparation de l’âme d’avec Dieu, que cause, chez l’home, le péché mortel. Cela fait souffrir quand un membre est arraché violemment du corps. Car Jésus est le Corps et nous sommes Ses membres. L’âme pécheresse se sépare violemment du Corps du Christ. Cette douleur, le Père Pio l’endure pour le salut des pécheurs. Un jour, le Père Pio s’affala à l’autel, vaincu par la faiblesse et la douleur. Des âmes compatissantes lui demandèrent si elles pourraient lui enlever quelque chose de ses souffrances. Mais le Père Pio leur dit, en leur montrant le bout de son doigt : « Vous ne pourriez pas supporter cela de mes douleurs, vous en mourriez ; j’endure les souffrances du Cœur du Cœur de Jésus transpercé. Ce sont les pécheurs qui Lui infligent ces souffrances, pour que nous voyions ce qu’a coûté à Jésus le salut du genre humain ! »

M. Abresch nous raconte encre qu’il a questionné dernièrement le Père Pio sur ce qu’il fallait croire des nombreuses prophéties que l’on répand partout aujourd’hui. Le Père Pio lui a dit à ce sujet : « Dieu recourt à deux moyens pour sauver le monde : la conversion ou le châtiment. Dans Son Amour, Il préfère le premier. Dieu interviendra dans le monde d’une manière miraculeuse. Il viendra du ciel quelque chose de tout à fait grand, de prodigieux, qui forcera les hommes à tomber à genoux. » Il y aura une intervention miraculeuse de Dieu et de Sa Mère. Le Père Pio n’a pas pu en dire davantage. Ce sera une transformation, un bouleversement, grands mais lents, qui s’accompliront à l’intérieur de l’home et amèneront de nombreuses conversions. Mais celui qui, alors, persistera dans son refus de croire, se perdra. Il règne actuellement dans le monde une trop grande superficialité ; il y trop de plaisirs, trop d’orgueil. C’est au point que beaucoup de choses sont devenues une routine. Le sentiment religieux n’est plus, à bien des points de vue, qu’un conformisme extérieur. Il faut que les homes réfléchissent. Sans esprit de sacrifice, et sans l’accomplissement de la Volonté de Dieu, il n’y a pas de conversion. Ce n’est que la prière et le sacrifice que nous pouvons sauver des âmes. C’est surtout par la récitation du rosaire que nous seront sauvés. C’était là exactement le contenu de mes révélations. Souvent, je ne puis pas comprendre pourquoi je dois toujours continuer à me taire. O ! si seulement je pouvais le dire à tous ceux qui passent par la souffrance et les appeler à être des instruments du salut des âmes ! Une personne qui était en vacances chez nous au « Bödele » fit aussi le voyage avec nous. Sur le chemin du retour, elle me demanda si je voulais changer de place et aller m’asseoir à côté d’elle, disant qu’elle désirait me parler. Je savais qu’elle désirait trouver un mari et qu’elle bisquait de ce que son plus jeune frère et sa sœur avaient déjà trouvé leur conjoint. Elle me dit qu’il lui semblait devoir me demander de prier pour elle, qu’elle n’y voyait absolument plus clair. Chez le Père Pio elle avait éprouvé un sentiment de joie, mais elle était encore dans le brouillard. Je crus devoir lui confier ce qui m’était arrivé chez le Père Pio, mais elle dut me promettre de n’en parler à personne. Pendant que je lui parlais, je sentis de nouveau ce parfum merveilleux et pénétrant et je fus obligée de respirer si profondément qu’elle le remarqua. Je sus que c’était la Volonté de Dieu que j’aie parlé à cette personne. Elle me demanda instamment de prier pour elle. Quand nous eûmes une réunion à Altstätten, au mois de février, elle était déjà l’heureuse épouse du Christ au couvent. Il me resta bientôt plus de temps pour penser à ce que j’ai écrit ci-dessus ; ma grande tâche est actuellement d’accomplir la Volonté de Dieu par mes occupations professionnelles journalières, et de pratiquer l’amour du prochain à l’égard de ceux qui me rencontrent chaque jour. Puis il arriva au « Bödele » comme vacanciers, d’excellentes gens qui venaient chez nous, le soir, et récitaient le chapelet avec nous, pour la conversion des pécheurs. J’avais à m’occuper chaque jour de huit personnes ; en plus je recevais souvent la visite de gens tourmentés et le soir je devais répondre à des lettres. J’étais souvent si fatiguée que j’aurais préféré, moi aussi, avoir des vacances. Je dis donc au Sauveur : »Je n’en puis bientôt plus, je fais pourtant tout pour sauver les âmes, pour l’Amour de Vous, mais donnez-moi la force d’accomplir Votre sainte Volonté ! » Il me consola par ces parles : « Bientôt le calme règnera autour de toi ; tu pourras alors reprendre des forces. »  Il en fut ainsi les jours suivants déjà. Il ne vint que peu de visiteurs et je me sentis reposée.

Vers la lumière

Je vis — je ne sais pas bien comment m’exprimer — une âme, un être lumineux presque aussi clair que le cristal, flotter en direction du ciel. Mais il y avait de petites tâches sombres, et voguait vers une plénitude de lumière grande, infinie. Je reconnus, ou cela me fut révélé : c’est une âme qui, séparée de son corps, a quitté la terre et que Dieu a appelée. Elle arrive dans la lumière infinie, reconnaît Dieu et tombe en adoration devant Lui. Puis elle redescend dans la nuit et dans l’obscurité. Quand elle est arrivée à la lumière et a vu Dieu, une voix m’a dit : « Ce Dieu en trois Personnes rayonne dans la beauté infiniment parfaite de toutes et de chacune de Ses Perfections : de la Bonté et de l’Amour infinis ; de la Vérité et de la Justice infinies. Et toutes les autres Perfections brillent, chacune dans une lumière différente. Ce qu’aucun œil humain n’a jamais vu, cette âme le voit au moment où elle paraît devant Dieu, se prosterne et L’adore. Avec une force qui dépasse toute imagination, l’âme sent à cet instant qu’elle est, comme créature, attirée vers son Créateur. Car Il est tout Amour ; Miséricorde sans ornes, manifestée à l’âme durant toute sa vie, par Jésus Son Fils unique. Elle voit et reconnaît l’infinie Justice de Dieu et L’adore. Reconnaissant son iniquité en face de Dieu parce qu’elle a puisé assez à es sources de grâces que sont le Saint Sacrifice de la messe, les Sacrements ; parce qu’elle a aimé ce qui est néant, passager, plus que son Créateur, elle retombe dans l‘exil. »

L’âme a reconnu que Dieu l’a crée, dans la plénitude de Son Amour, pour Sa joie ; qu’elle est un souffle de Son Souffle, qu’elle Lui appartient totalement et ne peut trouver qu’en Lui son bonheur suprême. Elle a compris que, selon le plan de Dieu, elle devait accomplir le pèlerinage de sa vie terrestre pour mériter ce suprême bonheur éternel. L’âme a reconnu que son Père céleste, de qui elle est venue, lui a donné, en Son divin Fils, tout ce dont elle avait besoin pour demeurer dans Son Amour et Sa Grâce et Le posséder éternellement. En présence de la Justice divine, elle reconnaît la faute qu’elle a commise en laissant passer à la légère Ses grâces. Dans une connaissance indiciblement totale, cette âme voudrait désespérer devant les reproches qu’elle s’adresse et la grandeur de son repentir. Mais sa plus terrible douleur — c’est qu’on ne saurait comparer à aucune douleur corporelle — c’est la nostalgie de Dieu qu’elle éprouve. Une telle âme se trouve toute seule, abandonnée de tous, abandonnée de Dieu pour un temps indéfini, où les minutes deviennent des heures, les jours des années. L’âme voudrait se dissoudre en larmes de repentir ; elle voudrait s’infliger les plus grandes œuvres de pénitence. Mais, trop tard ! Elle ne peut que souffrir et prier pour que nous lui venions en aide. Elle ne peut pas s’aider elle-même ; elle aurait pu le faire sur cette terre. Toutes les occasions que Dieu lui a données pour se réconcilier avec Lui, de réparer le mal qu’elle a fait, toutes les bonnes exhortations que Dieu lui a adressés par les prêtres Ses représentants, se dressent devant elle comme des juges. Comment les choses iront-elles un jour pour moi, pauvre pécheresse ? Car, c’est selon les talents que nous avons reçus selon les grâces qui nous ont été offertes et selon les œuvres que nous auront accomplis que nous seront jugés. Et seul celui qui a usé de miséricorde envers ses frères, son prochain, obtiendra lui aussi miséricorde auprès de Dieu. Je veux dire chaque matin : « Mon Jésus, aidez-moi  n’avoir que des pensées de charité, à ne dire que des paroles de charité, pour tout accomplir dans Votre amour ! » Et chaque soir, je me demandais : « Ai-je vécu selon Votre Sainte Volonté ? Ai-je agi avec charité à Votre égard du prochain et de mon âme ? Ai-je suivi fidèlement Vos inspirations et reçu avec reconnaissance le secours de Votre grâce ? » Une chose est certaine : cela ira plus mal à ce point de vue pour ceux qui auraient pu puiser à des sources de grâces et s’y rafraîchir, Mais ont négligé de le faire, que pour ceux qui ne connaissent pas Dieu, qui Le crucifient aujourd’hui parce que, séduits par le scandale des autres, ils se trouvent, sans le savoir, au pouvoir de Satan et ne savent pas ce qu’ils font.

19 mai 1957 : Depuis que Dieu m’a montré le purgatoire dans une révélation, je prie chaque jour pour ces pauvres âmes, et surtout pour les âmes des prêtres, car elles doivent endurer des souffrances indicibles. Chaque jour, ils ont reçu Dieu et ont pu Le donner de leurs mains aux fidèles. Dans Son Amour infini, Il s’est livré à eux, à tel point qu’ils pouvaient, par leur ministère sacerdotal, disposer pour ainsi dire de Lui. Ils étaient les plus chers amis du Sauveur, aux mains desquels Il S’est livré comme un doux agneau. Et maintenant, après avoir parfaitement reconnu Son Amour infini, ils en sont séparés, et ces âmes de prêtres abandonnées, brûlent d’une nostalgie de la céleste patrie telle, qu’aucune douleur ne saurait l’égaler. Leur souffrance est un ennui terrible de leur Maître très cher, de Dieu. Ennui indiciblement grand, mêlé d’amer repentir de ne pas L’avoir aimé davantage. J’offre chaque jour à la Très Sainte Trinité les souffrances, la mort et le précieux Sang de Jésus, par tous les prêtres de la sainte Église, pour ces prêtres et pour les âmes, qui doivent aujourd’hui quitter cette vie.

Les prédestinés sont ceux qui souffrent

14 juin 1961 : On donna à lire les Révélations à un jeune home qui gisait paralysé dans un hôpital. Il était tombé d’un cerisier. Plein d’une foi profond, il s’offrit à la Mère de Dieu ave son mal incurable, pour la conversion des pécheurs. Elle l’accepta comme âme victime. Il recommandait à la Mère de Dieu tous les patient qui entraient à l’hôpital et avaient perdu la foi. Il eut l’occasion de voir maintes conversions. C’est ainsi qu’on amena un jour dans sa chambre un sexagénaire qui devait subir une opération chirurgicale. Le paralysé lui dit qu’il souffrait aussi pour lui et pour tous les pauvres pécheurs et récita à cette intention le chapelet en grand secret. Le vieillard se mit alors à pleurer, demanda un prêtre et reconnut n’avoir plus mis les pieds à l’église depuis quarante ans. Il y a deux ans, m’arriva une très pauvre femme abandonnée. Elle avait été chassée par son mari parce qu’il en aimait une autre à qui il donnait tout. Au bord du désespoir elle voulait attenter à ses jours, mais la garde de nuit de Securitas l’avait découverte. On me l’adressa. Elle venait de Saint-Gall. Je vis que seul le ciel pouvait lui venir en aide et lui parlai de la récitation du chapelet. Elle me déclara u’elle était de confession évangélique. Je lui parlai de l’amour que la Mère de Dieu a pour tous les hommes et de la Révélation de l’Amour divin. Puis je lui appris l’Ave Maria et les mystères du rosaire. Il y a quatre mois, elle est venue chez moi. C’était la plus heureuse des femmes. Son visage rayonnait d’une joie surnaturelle. Elle laissa libre cours à ses larmes en me disant qu’elle avait récité chaque jour ces nombreux Ave Maria. Elle avait acquis toujours plus de confiance en cette bonne Mère du ciel. Elle commença à prier à genoux. Puis, tout à coup, cette belle Dame s’était montrée à elle et, debout, la main levée vers en-haut, lui avait dit : « Enfant, regarde en haut ! » « Alors », dit-elle, « je vis, très loin au-dessus de moi, le Sauveur. Son Cœur ouvert et blessé saignait, et quelques gouttes de sang coulaient sur moi. » Puis tout disparut. Elle y pensait jour et nuit et il lui vint en mémoire que les catholiques disent que le Christ est présent sur l’autel. Elle éprouva un ardent désir de devenir catholique. Elle n’eut plus de repos avant d’avoir tout confié à un prêtre. Le prêtre lui dit qu’il voyait, à son récit, que ce qui lui était arrivé était vrai et quelle avait reçu de grandes grâces. Elle avait assimilé avec une rapidité extraordinaire les vérités de la foi. Jamais encore je n’avais rencontré une âme si heureuse que cette pauvre femme, devenue pourtant si riche par Marie. C’est sur le désir d’un prêtre que j’ai écrit ces faits. On y reconnaît très clairement que la Mère de Dieu intervient où et quand on fait complètement ce qu’elle demande. Car Elle dit : « Je veux bien vous venir en aide, mais il faut propager la prière du rosaire, et il faut faire connaître aux hommes les Révélations de l’Amour divin. C’est pourquoi, vous tous, qui souffrez et êtes affligés, répondez à la demande de la Mère de Dieu et faites vôtre la grande préoccupation de Son Cœur maternel, en récitant chaque jour le chapelet pour la conversion des pécheurs ! Priez, priez pour que les âmes soient sauvées ! La plus grande douleur du Cœur très pur de notre Mère est de voir que le Sang précieux de Son très cher Fil est perdu pour une âme. Or, c’est ce qu s’est produit quand, le sachant et le voulant, une âme qui  été instruite des vérités de la foi se détourne de Dieu, et Lui préfère le péché, le vice, les plaisirs défendus. Pourtant, ces âmes sont à Elle, puisqu’en mourant Jésus les a confiées à Son Cœur de Mère. Ne priez donc pas pour que Dieu vous enlève la souffrance, mais faites vôtre la grande préoccupation du Cœur de Marie ! Alors, pour chacun, viendra le temps où vous reconnaîtrez l‘admirable Providence divine et éprouverez combien sont grands Son Amour et Sa Justice. Pourquoi Marie demande-t-Elle précisément le chapelet pour la conversion des pécheurs ? Elle veut nous montrer, dans le rosaire, l’Amour infini de Dieu et la valeur de la Rédemption par Jésus-Christ. Son plan est en outre de mettre notre vie en harmonie avec la Volonté de Dieu, pour qu nous obtenions la paix intérieure, car ainsi seulement la paix pourra être rétablie dans le monde. Quiconque accomplit ce que veut et demande la Mère de Dieu, accomplit aussi la Volonté de Dieu.

Si Marie désire tant la prière du rosaire, c’est que nous ne pouvons pas Lui faire de plus grand plaisir que de réciter l’Ave Maria la salutation du Père céleste. Cela Lui rappelle Sa sublime vocation de Mère du Fils de Dieu et de Mère du genre humain tout entier. Chaque fois que Ses enfants Lui adressent cette salutation, ils le Lui rappellent : et Marie peut implorer Jésus pour qu’Il fasse descendre sur ces enfants des trésors infini de grâces. Pauvre affligé ! Ne sens-tu pas encore à quel point le regard maternel de Marie se porte sur toi plein d’amour, mais plein d’attente aussi ? Ne résiste pas plus longtemps au désir ardent de ta Mère céleste, qui veut être pleinement ta Mère ; qui, par ces épreuves, ces souffrances t’a choisi et veut te rendre heureux pour le temps et pour l’éternité ! Dis-Lui un « Oui » total ! Fais triompher dans ton cœur Son Cœur immaculé, car Elle veut te conduire à Jésus et faire de toi un tabernacle vivant, pour que Jésus y habite et te donne Sa paix. Tel est le triomphe de Son Cœur immaculé dans ton cœur ! C’est alors seulement que tu seras capable de croire à Sa victoire de Satan. Car Jésus, qui, comme Dieu, peut tout, veut Se servir de toi pour que les hommes reconnaissent l’Epouse immaculée de l’Esprit-Saint comme leur Mère, selon le plan admirable de Dieu, comme la Mère du genre humain aussi, pour que par Elle les hommes soient conduits à Dieu.

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