JÉSUS-CHRIST EST LE FILS DE DIEU
TOME II

La vie cachée de Notre Seigneur jusqu'à son départ pour le désert

 

par Paulette Leblanc

 

3
La vie à Nazareth avant la majorité de Jésus
(
Tome 2 – Ch. 12)

 

  • 3-1-La vie de prière de Jésus

Marie-Aimée de Jésus contemple le Verbe de Dieu incarné. Il commence sa vie comme l'un de nous, mais il ne cesse de prier. Jésus, dès qu'il put parler demanda à Marie de l'enseigner à prier, pour être notre modèle en tout. Et, nous précise Marie-Aimée, "il est de la gloire de son Père qu'il se mette à l'école de la Vierge sa Mère... qui ne peut lui apprendre que ce que le Verbe avec le Père et le Saint-Esprit lui ont enseigné..." Alors Jésus prononcera 'Abba! Mon Père' "Le Verbe est descendu sur la terre sans quitter le ciel. Il nous montre qu'il est la voie pour y aller et que, par lui nous saurons où trouver Notre Père, c'est à dire dans les cieux... Jésus est Dieu, mais en ce moment c'est le Fils de l'Homme abaissé pour nous qui s'instruit." Certes, ce sont des scènes de l'enfance que Marie-Aimée de Jésus contemple, mais, revenant à la véritable cause de son travail, elle ne peut s'empêcher de s'exclamer: "Si l'impie, un jour, appelle ceci un rêve, peu importe, pourvu que ce rêve prétendu me prosterne dans l'adoration et me fasse imiter Jésus-Christ abaissé pour moi."  

              3-1-1-Comment Jésus priait-il?

Marie-Aimée suppose que Jésus-Enfant devait déjà prier, ainsi qu'il le fera plus tard, en se retirant à l'écart et tourné vers Jérusalem, comme faisaient les hommes de son temps. "Il pleurait sur Jérusalem, il pleurait sur tant de nations infidèles, il pleurait sur tant d'âmes rebelles... Il laissait voir dans son humanité l'expression de sa douleur. Rien n'interrompait sa prière. Son esprit n'était point là où était son corps... Le voilà l'adorateur véritable, Jésus, l'adorant par excellence et l'adoré tout ensemble! Quel mystère et quelle vérité!...

Hérétiques insensés... écoutez: 'La voix du Christ est puissante, elle brise les cèdres...' Et nous nous écrions: 'Jésus-Christ est le Fils de Dieu! Il est notre Roi, notre Sauveur'..."

              3-1-2-Jésus et les Écritures

Jésus fut l'inspirateur de la loi et des prophètes. Pourtant "Verbe éternel, par qui toutes choses ont été faites, Jésus veut, sur notre terre... lire l'Écriture comme le faisaient ceux de sa nation... afin que nous admirions comment il rend à son Père une gloire au-dessus de toute compréhension... "

Marie-Aimée sait que l'Évangile se tait sur toutes ces choses, mais elle pense que c'est l'humilité de Jésus elle-même qui nous incite à le suivre jusque dans les plus humbles détails de son enfance, et elle suppose que Jésus ne trouvait pas que des délices à lire l'Écriture, "car les prophètes ont désigné les hommes incrédules, et les menaces des prophètes contre eux navraient le cœur du Rédempteur... Alors, souvent Jésus devait donner libre cours à ses larmes. Ô Sauveur, ô Rédempteur, qu'il est triste de voir vos yeux pleurer sur nous, mais qu'il est doux de recueillir vos larmes et de les offrir à votre Père..."

  • 3-2-Méditation de Marie-Aimée: comment prier l'office divin?

Ce chapitre du tome 2 s'adresse essentiellement aux religieux et aux prêtres, ainsi qu'aux personnes qui prient l'Office divin tous les jours. Pour Marie-Aimée de Jésus, "cette prière est la prière par excellence, plus angélique qu'humaine, presque divine puisque l'Esprit-Saint en est l'auteur, et que Jésus-Christ, Pontife suprême, en a lui-même chanté quelques cantiques..." Marie-Aimée montre comment l'âme religieuse "implore le secours de Dieu pour le louer dignement... Pleine de confiance elle s'adresse à la Trinité sainte... Dans l'amour qui la presse elle invite les créatures à se joindre à elle... S'unissant aux colloques divins du Verbe incarné avec son Père, l'épouse continue sa louange à la Trinité Sainte.

Tour à tour les passages de l'Écriture augmentent ses désirs: elle voudrait, sous la conduite de l'Esprit-Saint, pénétrer plus avant dans les profondeurs de la parole sacrée..."

Cette âme a soif de Dieu: elle prie le jour, elle prie la nuit. Elle prie toujours, tout au long de la journée. Pour la conversion des pécheurs, elle "prolonge sa prière dans les larmes de la pénitence... Fréquemment l'action de grâces monte de son cœur à ses lèvres, et avec une allégresse toute sainte, elle entonne le chant qui prélude au bonheur des cieux: 'Que vos tabernacles sont aimables, ô Seigneur...' La confiance augmente l'amour, la reconnaissance donne des ailes à l'espérance, la prière devient pleine d'ardeur et de joie tout ensemble... L'âme fidèle entre ainsi dans la vie véritable, elle se forme à l'école du divin Maître...

L'office divin est un grand honneur pour l'âme religieuse... qui apporte sa note dans le concert de l'Église de Dieu... Pour s'acquitter de ce devoir, elle doit y apporter le respect, l'attention, et par-dessus tout, une entière fidélité et une adhésion absolue..."

L'office divin n'est pas la seule prière de l'âme religieuse. "La lecture est pour l'âme un grand moyen de s'avancer dans la vie intérieure... Si un jour l'âme est libre dans ses choix, avant ce qui peut l'instruire, qu'elle préfère ce qui peut développer la connaissance de Jésus-Christ et de ses mystères; qu'elle recherche les exemples des saints... Si elle veut recueillir un fruit abondant de ses lectures, qu'elle se fasse un devoir d'acquérir une grande soumission et dépendance de l'Esprit-Saint, afin de ne pas tomber dans quelques écarts. Les meilleures choses doivent être prises avec discrétion..."

À mesure qu'une âme avance, "elle a besoin de fidélité pour écouter la voix divine... Lire avec humilité, c'est faire abstraction de son esprit propre et chercher la pensée de Dieu. Lire avec pureté d'intention, c'est bannir toute curiosité et tout désir de savoir... Lire avec esprit de foi, c'est n'écouter que Dieu. Lire avec le désir sincère d'avancer dans la perfection, c'est une sorte de prière d'autant plus puissante sur le cœur de Dieu qu'elle part d'une âme humble et sincère..."

  • 3-3-L'enfance de Jésus à Nazareth (tome 2 – Chapitre 13)

L'esprit humain est ébloui devant le mystère de l'union de la nature divine et de la nature humaine en Jésus-Christ. Tout ce que nous lui voyons accomplir est digne de nos adorations. Jésus a cinq ou six ans: "Il commence peut-être à rendre quelques services à Marie et à Joseph: ramasser du bois, cueillir quelques fruits, donner des outils à Joseph... Toutes les choses, il les a créées, et il les conserve en se jouant, mais en se fatiguant aussi, car il est venu pour servir..." Jésus a pleuré, non sur lui-même, mais déjà "parce que Dieu est outragé et l'homme perdu... Jésus souffre en son corps, formé pour cet effet par le Saint-Esprit."

Jésus se nourrit aussi, comme nous tous. La nourriture de Jésus, le pauvre parmi les pauvres doit être modeste et simple. Son goût est parfait. Le repas terminé, Jésus remercie son Père.

L'âme fidèle regarde tous les actes de Jésus pour les imiter. Elle dit: "Le Christ est ma part et mon héritage... et la Providence me pourvoit du nécessaire... Puis, en remerciant Dieu, elle priera pour les pauvres, appelant sur eux les libéralités divines."

  • 3-4-Jésus grandit à Nazareth (tome 2 – chapitres 14 et 20)

              3-4-1-Les peines et les joies de Jésus Enfant (tome 2 – ch. 14)

Marie-Aimée de Jésus confirme que Jésus-Christ, Verbe de Dieu a voulu vivre comme chacun de nous, avec ses joies, ses peines et ses souffrances. Jésus enfant "souffre en son corps, formé pour cet effet par le Saint-Esprit... et ses larmes sont toujours infiniment dignes de nos respects, de notre amour... Ces larmes sont une eau qui lave, une eau qui féconde, une eau qui éteint, et un feu qui embrase...

Le Christ-enfant a eu aussi des joies. Joies naturelles dues à son état d'innocence, joies des créatures animées ou inanimées qui lui devaient leur amabilité, leur douceur, leurs parfums, joies de la tendresse de Marie et de Joseph... joies spirituelles des effets produits par sa seule approche dans les âmes simples et droites, joies des richesses de la grâce opérant au plus profond des cœurs, joies divines de son âme qui rejaillissaient sur toute sa personne... Mais ces joies... si nous en exceptons celles de la vision béatifique dont son âme jouissait toujours, ces joies faisaient place habituellement à la douleur... "

Les joies et l'immense tendresse de Jésus enfant rejaillissaient sur Marie et Joseph. À travers Lui, Jésus, Marie et Joseph servaient Dieu, tandis qu'il les servait lui-même. Et cela consolait Marie de la douleur qu'elle ressentait quand elle se rappelait les paroles du vieillard Siméon.

              3-4-2-De l'enfance à l'adolescence (tome 2 – Ch. 20)

L'Évangile nous dit qu'à Nazareth, Jésus croissait en âge et en sagesse. Malgré l'humilité de Jésus, sa sagesse commençait à se révéler. Son entourage, peu à peu, "s'aperçoit qu'il y a en lui, non seulement un naturel privilégié, mais aussi des trésors de vertus dont l'origine reste ignorée... Jésus travaille avec Joseph, mais avec humilité, comme un apprenti ordinaire..." S'il reçoit des rebuffades de la parts des clients de Joseph, "il se tait, et prie pour ceux qui l'outragent... Il reste simple et silencieux, passant au milieu de ses compatriotes sans leur laisser soupçonner qu'il est leur créateur... Jésus traite simplement avec les hommes, comme, dans le paradis terrestre, Dieu traitait avec Adam avant sa chute. Jésus se plaît avec ses créatures, quelle que soit la classe à laquelle elles appartiennent... Tant qu'il demeura à Nazareth, Jésus tint littéralement lieu de serviteur à Marie et à Joseph... Il s'est fait le serviteur de tous... donnant à tous les hommes l'exemple de la charité la plus fraternelle, la plus dévouée et la plus tendre émanant de l'amour infini..."

Marie-Aimée contemple ces choses et les âmes simples qui entourent Jésus: les unes sont humbles et aimantes, d'autres, à l'école des vertus de Jésus sont à la disposition et au service de leur prochain ou au soin des malades. Marie-Aimée aspire à être du cortège qui accompagne Jésus, et elle apprend à se mépriser quand elle se voit incapable de souffrir sans le faire savoir.

  • 3-5-Ce que l'âme fidèle apprend en contemplant Jésus enfant à Nazareth (tome 2 – Chapitre 14)

              3-5-1-Aimer ce que Dieu nous donne

"Jésus a souffert et pleuré. L'âme que Jésus-Christ transforme, souffre et pleure avec lui, mais elle souffre à titre d'épouse et comme elle n'a qu'un même esprit et qu'un même cœur avec Jésus-Christ, les souffrances de son Époux sont ses souffrances et les sujets des larmes de Jésus-Christ, font couler les siennes... Comment d'ailleurs ne souffrirait-elle pas, sachant qu'il est outragé, méprisé, méconnu?... Elle souffre lorsqu'elle pense que des milliers de créatures rachetées par la Passion d'un Dieu, tombent chaque jour dans les abîmes de l'enfer... Elle souffre au souvenir des pauvres qui manquent de pain... Elle souffre quand elle songe qu'il y a des enfants privés d'instruction... des infidèles sans missionnaire...

En aimant Dieu, elle ne change pas de nature, son cœur reste sensible et son corps n'est pas d'airain. Dieu veut qu'elle sente la souffrance afin de mieux compatir à celle du prochain... À mesure que l'âme verra Jésus-Christ grandir en elle, les moments de défaillance deviendront plus rares et plus courts. Elle finira même par ne plus souffrir que de ce qui est offense de Dieu et perte des âmes, et ne se laissera émouvoir que par les souffrances d'autrui comme Jésus le faisait lui-même... Les joies de l'âme fidèle sont celles de l'Époux divin...

Cette âme passe de la tristesse à la joie lorsqu'elle apprend que Dieu est connu, aimé, servi, glorifié, que l'Évangile est annoncé aux infidèles ou que les pécheurs se convertissent, que des âmes généreuses choisissent Jésus-Chrsit pour leur partage... Elle éprouve une joie humble et toute sainte lorsque le Seigneur son Dieu la visite par quelque grâce particulière ou qu'il répand en elle le baume de ses consolations... Sa plus grande joie est de souffrir pour son Dieu..."

              3-5-2-L'âme fidèle avec Marie et Joseph

D'une manière générale, il convient que l'âme soit persuadée de la sagesse de Dieu, et "qu'il dispense ses dons pas seulement pour consoler, mais pour éclairer, embraser, fortifier... Jésus-Christ apprend aussi à l'âme qu'il veut transformer, comment elle doit aimer sa très Sainte Mère et son Père adoptif, et comment leur témoigner son amour. À l'exemple de Jésus-Christ, elle aime Marie et Joseph d'un amour de complaisance et de reconnaissance...

L'Écriture dit, de Joseph, qu'il était juste, c'est-à-dire orné de vertus. Son âme était un miroir sans tache, son cœur une fournaise d'amour, et toute  sa vie était cachée en Dieu. Comme Marie il avait le caractère doux et paisible... Marie nous donne le fruit de sa virginité: Jésus. Saint Joseph  ne nous a pas donné Jésus, mais, avec Marie, il nous l'a conservé aux dépens de sa vie... Imiter Marie et Joseph, c'est imiter Jésus-Christ... Quand on sent qu'on aime Marie et Joseph, on peut rarement, en leur considération, se détourner de Jésus."

  • 3-6-Jésus devient majeur (tome 2 – Chapitres 16 et 17)

              3-6-1-Jésus, perdu et retrouvé

Comme tous les israélites, Jésus et sa famille devaient se rendre au moins une fois par an, à Pâques, à Jérusalem, pour célébrer cette fête avec toute la solennité voulue. Cette année-là était très importante car Jésus ayant atteint sa majorité devait passer ses "examens". "Jésus est Dieu, mais ici, il est le Fils de l'Homme, il est dans la foule, il prie... Jésus sait que le Père céleste le regarde, et il désire le satisfaire... Il ne craint pas, il ne recule pas, il s'offre, il attend l'heure et le moment que son Père indiquera; et cette attente est à la fois sa joie et son martyre; ce sacrifice anticipé opère déjà notre rédemption..."  

Une fois les fêtes terminées, les familles devaient rentrer chez elles. Mais Jésus, sans prévenir, demeura seul à Jérusalem. Nous connaissons bien l'histoire, et nous savons aussi que ses parents n'avaient aucune raison de s'inquiéter de son absence. Pour Joseph, il était encore resté avec les femmes et les enfants... Pour Marie, Jésus devenu adulte, était maintenant avec les hommes. C'est seulement le soir que Marie et Joseph s'aperçurent que Jésus n'était pas avec eux. En hâte, ils retournèrent à Jérusalem. Ce n'est qu'au bout de trois jours qu'ils retrouvèrent Jésus, au temple, au milieu des docteurs. Il répondait à leurs questions, les éclairait et les instruisait. "Mais Jésus voilait son mystère, parce que son heure n'était pas encore venue..." Plusieurs docteurs se demandèrent si ce n'était pas le Messie attendu qu'ils avaient devant eux. Mais Jésus devait suivre Marie et Joseph à Nazareth...

              3-6-2-Jésus revient à Nazareth avec Marie et Joseph (tome 2 – Chapitre 17)

Pourquoi Jésus a-t-il fugué pendant trois jours? Marie-Aimée nous donne une réponse: "Les desseins de Dieu n'étaient-ils pas de nous apprendre, par l'exemple de Marie et de Joseph, la conduite à tenir lorsque nous avons perdu Jésus, soit par le péché, soit seulement par le sentiment de son absence? Un des desseins de Dieu n'était-il pas de faire grandir, par cette épreuve, les âmes déjà si belles de Marie et de Joseph?

Jésus agit en Dieu. En tant que Verbe incarné il glorifie son Père... Le mode de séparation qu'il emploie envers Marie et Joseph, coûte bien plus à son cœur que s'il leur eût demandé leur adhésion... Enfin l'épreuve eut son terme. Réjouissons-nous, voici le moment de la rencontre...

Jésus se rend simplement à Marie et à Joseph, parce que ce n'est qu'à l'âge de trente ans, que le christ, à l'état d'homme fait, prendra ostensiblement le commandement que son Père lui a donné de toute éternité, en apportant au monde, par l'organe d'une voix humaine, la loi de grâce et la bonne nouvelle de l'Évangile... Il se rend à Marie et à Joseph, mais il garde le silence... Agissant en Dieu, il dit: 'Ne savez-vous pas que je dois être au service des affaires de mon Père?' Marie et Joseph ne comprirent pas... mais ils adorèrent..." Cependant, pour Marie et Joseph, l'épreuve était terminée et ils avaient de nouveau la joie de posséder Jésus. L'esprit toujours occupé des affaires de son Père céleste, il sort de la ville sainte. Recueilli en profondeur il s'en va vers Nazareth, soumis à ses parents.

 

3-6-3-L'âme religieuse à l'école de Jésus (tome 2 – Chap. 16 et 17)

 

Pour bien célébrer une fête, la fête de Pâque en particulier, l'âme doit s'identifier avec Notre Seigneur, la Vierge Marie, ou les saints objets de la fête. "Pour  une religieuse fervente, chaque fête est un avant-goût de la patrie céleste... Elle retire un désir plus grand de voir Dieu, mais aussi celui d'ajouter un trait de plus à sa transformation avec Notre Seigneur...

L'âme célèbre encore les fêtes par ses cantiques de louange... Le saint sacrifice de la messe, la participation à la sainte Eucharistie... c'est le passage du Seigneur. C'est le moment où il répand à pleines mains ses faveurs dans les cœurs purs et vides de toutes les affections humaines... Les fêtes religieuses de la terre sont un prélude de la fête éternelle...

Quelquefois, à l'occasion des fêtes... la Parole de Dieu est servie comme un doux banquet aux âmes religieuses et elle leur profite dans la mesure de leurs dispositions. L'âme qui veut recueillir les fruits de la parole sainte, doit l'écouter avec simplicité et bonne volonté. La simplicité est opposée à la curiosité, et la bonne volonté au vain désir de savoir... Ce que l'âme fervente apprécie avant tout, c'est la parole évangélique, c'est la parole qui sort d'un esprit convaincu, d'un cœur qui embrase d'amour pour Jésus-Christ et pour les hommes...  

L'âme vraiment désireuse du salut du prochain sait se sacrifier pour lui; volontiers elle supplie le Seigneur d'envoyer des ouvriers à sa vigne, sans se plaindre des privations qui peuvent lui être imposées... Elle ne gémit que sur son peu d'amour et de fidélité..."

Et voici ce qui ressemble fort à un nouvel et véritable aveu de la part de Marie-Aimée de Jésus. En lisant les œuvres de Marie-Aimée de Jésus nous comprenons parfois que, sans qu'elle ne l'avoue jamais, elle fut non seulement une grande mystique, mais qu'elle bénéficia même de faveurs tout à fait exceptionnelles. Ainsi nous lisons dans ce chapitre 16: "Malgré cette disposition nécessaire pour entendre la parole de Dieu, il est, pour quelques-unes, des circonstances où, sans qu'elles le veuillent, l'Esprit-Saint lui-même formule en elles des paroles plus intimes, plus personnelles..."

Comment l'âme doit-elle alors se conduire? "Elle ne manquera pas de se rendre aux instructions comme à une source de grâces. L'humilité et l'amour lui mettront au fond du cœur une secrète espérance d'apprendre à mieux aimer et à mieux servir Dieu... Il arrivera peut-être que la parole divine continuera même de résonner à son oreille. Il peut encore arriver que, pendant les instructions, elle se trouve tellement sous l'action de Dieu qu'il lui devienne comme impossible d'entendre ce qui se dit. Qu'elle fasse, dans ce cas, effort sur elle-même, quoi qu'il lui en coûte, car il y aurait illusion à agir autrement..." (tome 2 – Chapitre 16)

Lorsque l'âme religieuse a été bien instruite, elle devra, dans le cadre de l'observance monastique et à l'imitation de Jésus pratiquer les vertus. Elle devra aimer la solitude et l'obéissance à la règle, "mais, elle ne doit pas craindre de prodiguer son dévouement quand les circonstances le demandent... On la trouvera toujours prête à se sacrifier s'il s'agit d'un bien supérieur, d'un acte de générosité, d'oubli de soi, d'humilité ou de simple charité..." À l'imitation de Jésus, l'âme vigilante est sobre dans ses expressions, et même dans sa bonté qui pourrait dégénérer en faiblesse. Comme Jésus elle est toujours au service du Père céleste, toujours attentive, quoi qu'elle fasse, à se tenir près de lui pour entendre sa parole et la conserver. Car "le vrai recueillement garde l'âme dans l'union à Dieu, quoi qu'il arrive... Cependant les impressions de la dévotion ne sont pas à mépriser... Il faut en user... sans les désirer, sans les chasser... Cependant l'âme doit vivre dans le réel qui, pour la vie présente, se trouve dans les obstacles à vaincre, dans les souffrances à endurer, dans les combats à livrer, dans les victoires à remporter..."  (tome 2 – Chapitre 17)

   

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