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Qu'est-ce qu'une icône?
2-1-Une icône, c'est d'abord un portrait,
une image
Le mot icône d’origine grecque, signifie
image ou portrait. Initialement il désignait, à Byzance, au temps où
commençaient à apparaître les images à caractère chrétien, les
représentations du Christ, de la Mère de DIEU ou des Saints,
qu’elles soient peintes ou sculptées.
S'il s'agissait d'une peinture, elle était
peinte selon des techniques précises, en conformité avec certains
"canons" traditionnels destinés à en garantir l’authenticité. Il ne
s’agissait donc pas d’un quelconque tableau à sujet religieux, ni
d’une image pieuse, dont la réalisation serait laissée à
l’inspiration individuelle, et soumise à des modes ou à des styles
artistiques profanes. Une icône répond obligatoirement à certains
critères, de mouvement ou de couleur par exemple, dont la
connaissance permet de mieux comprendre ce qui nous est dévoilé,
comme en transparence, du mystère divin.
Donc, le peintre d’icône est
traditionnellement un artiste qui se veut l’instrument de l’Esprit
Saint. C’est pourquoi il s’adonne fidèlement au jeûne et à la
prière. L’iconographie est un art sacré.
2-2-L'icône et la liturgie orthodoxe
Que représente l’icône dans la vie de l’Eglise
et du fidèle? Que signifie sa vénération? Saint Jean Damascène
disait: "Si un païen vous demande de lui expliquer votre foi,
faites-le entrer dans l’église et mettez-le en face des icônes."
En effet, celui qui, à l'époque de Jean Damascène entrait dans une
église, voyait les fidèles allumer des cierges devant les icônes,
les embrasser ou prier devant elles. Il voyait aussi le prêtre et le
diacre encenser les icônes et les fresques.
La vie liturgique et sacramentelle de l’Eglise
orthodoxe était inséparable de l’icône. C’était un objet culturel
qui faisait partie intégrante de la liturgie, la complétant et
l'expliquant. Lors des fêtes liturgiques, l’icône de la fête était
placée sur un pupitre au milieu de l’église. De nos jours, l’icône
peut-être le signe d’une Présence capable d'engendrer une communion
entre les personnes représentées et celui qui les prie. Car l'icône
se veut une Présence toute spirituelle et mystique se dévoilant peu
à peu à notre âme. Il est donc évident que, à l'époque où nous nous
situons, ce n'étaient pas les images que les fidèles vénéraient,
mais ce qu'elles représentaient. En effet, une icône, pour les
orthodoxes, c'était véritablement une page d'Évangile...
2-3-La querelle iconoclaste
Or, voici que l'empereur Léon III veut
interdire le culte des icônes... Immédiatement il entra en conflit
avec les moines, défenseurs des icônes. Une querelle s'ensuivit,
menaçant jusqu'au culte de l'Église d'Orient. D'autres querelles
suivirent inévitablement, portant, entre autres, sur des questions
de préséance entre le pape de Rome et le patriarche de
Constantinople. Un schisme entre les Églises d'Orient et d'Occident
était inévitable: ce fut le "Grand Schisme" qui se produisit en
1054, Rome et Constantinople s'excommuniant mutuellement... Les
peuples slaves, dans leur majorité, épousèrent l'Orthodoxie qui
adopta les pratiques des monastères grecs du Mont Athos et gagna la
Russie.
2-4-Après le grand schisme
En 1453 les turcs s'emparent de
Constantinople. L'Église grecque est déstabilisée. L'Église russe
devient alors très importante et le patriarcat de Moscou est créé en
1589. Au 18ème siècle, les Églises grecques et russes reprennent
contact. La tsarine Catherine II, établit de bonnes relations entre
l'État et l'Église. Cette situation durera jusqu'à la révolution de
1917 et l'instauration du communisme.
Quelques exemples
d'icônes
Icônes du Christ
Pantocrator, monastère Sainte-Catherine du Sinaï.
C'est Jésus Ressuscité, le “Christ en gloire” qui est représenté; il
tient le livre des Écritures dans la main gauche, et sa main droite
montre le chemin, pouce et annulaire joints. Les moines du Mont
Athos méditent beaucoup devant les icônes de Jésus ou de Marie.
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