59
Marie,
avant la Passion de Jésus
Les évangélistes
parlent peu de ce que faisait la Mère de Jésus pendant les
derniers mois, ou dernières semaines, de la vie publique de
Jésus. L'atmosphère autour de Jésus s'était beaucoup alourdie;
les pharisiens et les docteurs de la Loi cherchaient constamment
à le mettre en défaut. Et Jésus le savait puisque saint Mathieu,
dans son chapitre 17 (22 et 23) rapporte: "Comme ils
étaient groupés en Galilée, Jésus leur dit: 'Le Fils de l'homme
doit être livré entre les mains des hommes, et ils le mettront à
mort, et il ressuscitera le troisième jour.' Et ils furent
vivement attristés." Matthieu écrit encore: "Comme Jésus
allait monter à Jérusalem, il prit à part les Douze et leur dit
en chemin: 'Voici que nous montons à Jérusalem, et le Fils de
l'homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, et ils le
condamneront à mort, et ils le livreront aux Gentils pour être
bafoué, flagellé et crucifié; et il ressuscitera le troisième
jour.' Alors la mère des fils de Zébédée s'approcha de lui avec
ses fils et se prosterna pour lui faire une demande." (Mat
20, 17 à 20)

Jésus annonce à Marie son prochain “départ”
Nous connaissons la
demande de la mère des fils de Zébédée: avoir les meilleurs
sièges dans le royaume de Jésus. Cela ne nous intéresse pas ici.
Mais si la mère des fils de Zébédée est là, suivant Jésus, la
mère de Jésus est peut-être là, aussi. Si oui, peut-être
aura-t-elle été surprise par la demande de la mère de Jean et de
Jacques. Comment poser une telle question après que Jésus ait
dit qu'il allait être condamné à mort? Marie, Mère de Jésus, au
contraire ne devait pas penser à elle, mais uniquement à son
fils, le Fils de Dieu: comment une telle chose pourrait-elle
arriver? Les prêtres ne peuvent pas se débarrasser d'un homme
d'une telle valeur et qui fait tant de bien! Et Marie, si elle
est là, essuie quelques larmes douloureuses. Mais Marie est-elle
présente à côté de Jésus?
Jean est parfois
plus précis, sans toutefois citer Marie, la Mère de Jésus.
Ainsi, au chapitre 7 (1 à 10) Il écrit: "Après cela, Jésus
parcourut la Galilée, ne voulant pas aller en Judée, parce que
les Juifs cherchaient à le faire mourir. Or, la fête des Juifs,
celle des Tabernacles, était proche. Ses frères, c'est-à-dire
ses cousins et probablement d'autres membres de sa famille, lui
dirent donc: 'Partez d'ici, et allez en Judée, afin que vos
disciples aussi voient les œuvres que vous faites. Car personne
ne fait une chose en secret, lorsqu'il désire qu'elle paraisse.
Si vous faites ces choses, montrez-vous au monde. Car même ses
frères ne croyaient pas en lui.
Jésus leur dit:
'Mon temps n'est pas encore venu; mais votre temps à vous est
toujours prêt. Le monde ne saurait vous haïr; moi, il me hait,
parce que je rends de lui ce témoignage, que ses œuvres sont
mauvaises. Montez, vous, à cette fête; pour moi, je n'y vais
point, parce que mon temps n'est pas encore venu.' Après avoir
dit cela, il resta en Galilée. Mais lorsque ses frères furent
partis, lui-même monta aussi à la fête, non publiquement, mais
en secret."
Puisque Jésus est
en Galilée et que ses "frères" le voient, l'entendent, et
pourtant restent incroyants, Marie devrait, normalement, être
aussi près de Jésus, au moins de temps en temps. On peut donc
imaginer la douleur de son cœur en constatant que ceux que
Jésus, et elle-même, avaient tant aimés et enseignés depuis tant
d'années, s'éloignaient ainsi de celui qu'ils auraient dû
suivre, voire aider. Pourquoi les évangélistes ne nous
disent-ils rien? Est-ce parce que, à cette époque, les femmes
n'étaient que des quantités négligeables qu'ils oublient ainsi
la Mère de Jésus? On peut aussi imaginer la douleur de Marie en
entendant les quolibets qui de toute évidence, ne devaient pas
manquer...
Pourtant Jésus
continue à multiplier les miracles, et "tous courent à Lui."
Le temps passe... Les chefs du peuple refusent Jésus, mais Jésus
poursuit ses enseignements, qui se font de plus en plus intenses
compte tenu du peu de temps qui lui reste. Mais où est Marie
pendant ces heures douloureuses? A-t-elle suivi son Fils ou
est-elle encore à Nazareth? Nous ne savons pas. Marie est-elle
dans sa famille à Jérusalem ou dans les bourgades des alentours?
Nous ne savons pas. De temps en temps les évangélistes nous
disent que des femmes accompagnaient Jésus et ses disciples.
Ainsi, Marie la Magdaléenne, Marie mère de Jacques le Petit
et de José, et Salomé, et Jeanne de Chouza, sont souvent
nommées. Ils ajoutent parfois: "et d'autres..." Ces
femmes "le suivaient et le servaient lorsqu'il était en
Galilée, et beaucoup d'autres." Au moment de la Passion,
l'évangéliste Marc, dans son chapitre 15 parlera de ces femmes:
"qui étaient montées à Jérusalem avec lui." Curieusement
Marie qui devait très certainement faire partie du groupe de ces
femmes n'est pas nommée, sauf quand elle sera au pied de la
Croix. Pourquoi? Le mystère est complet pour ceux qui veulent
suivre Marie. Pourquoi les évangélistes parlent-ils si peu
d'elle? Heureusement nous savons que Marie sera au pied de la
Croix.
Pourquoi les
Évangélistes oublient-ils si souvent Marie, sauf quand ils
parlent de la Nativité? Est-ce, comme certains le disent
parfois, parce que à cette époque où le paganisme régnait encore
presque partout dans le monde, il fallait à tout prix éviter que
l'on fasse de la Vierge Marie une sorte d'idole, une
déesse-mère. C'est possible. Mais il me semble que c'est Marie,
qui, plus tard, après la mort de Jésus, voulut éviter, par
prudence et par humilité, que l'on parle d'elle. Au fond, elle
n'était que la Servante de Dieu. Elle n'avait rien fait qu'obéir
à la volonté du Père. Marie n'était qu'une femme comme les
autres, une femme qui voulait rester cachée. Que la Vierge Marie
ait pensé et désiré cela, c'est compréhensible, Mais nous, du 21ème
siècle, compte tenu des découvertes scientifiques récentes, nous
pouvons ajouter autre chose et parler d'un tsunami d'amour.
Nous savons depuis
peu de temps que presque toute la création est un immense réseau
d'ondes, de vibrations. L'homme lui-même est un réseau
extrêmement complexe d'ondes de toutes natures, et de multiples
amplitudes et longueurs d'ondes. Plongé dans un réseau d'ondes
aux amplitudes et vitesses de phase très variables, il n'est pas
impossible que l'homme, ayant rencontré les ondes d'amour
envoyées par Dieu, grâce à Jésus, entre en résonance avec ces
ondes d'amour provoquant un véritable tsunami d'amour. Marie
serait alors l'onde humaine la plus capable d'entrer en
résonance avec nous. Mais nous savons tous que la résonance est
un phénomène parfois très dangereux, susceptible de tout casser,
de tout détruire. Marie ne peut donc se révéler que lentement,
afin que les tsunamis que ses ondes d'amour, ondes divines, ne
manqueraient pas de provoquer soient tous bénéfiques. Lorsque
nous serons bien en phase avec les ondes d'amour que le Seigneur
nous envoie par Marie, alors le tsunami d'amour qui nous
transportera, loin de nous détruire, au contraire nous
transformera en Dieu. J'ignore si je m'exprime bien, car la
physique mise au service de notre foi n'est pas toujours facile
à exprimer; surtout quand cette physique se transforme en amour
et bien plus, en tsunami d'amour...
De tout cela nous
pouvons conclure que la très sainte Vierge Marie, Mère de Jésus,
devait certainement vivre une inquiétude vague, une de ces
inquiétudes indéfinissables mais réelles, que le cœur ressent
quand des événements douloureux déchirent les êtres aimés, même
lorsqu'ils éloignés géographiquement.
|